Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : beau repaire

Beau repaire

La pensée du jour : "Pourquoi les amants

Après s'être tant aimés avant

Oublient juste

Après

Tout le bien qu'ils se sont fait". Jacques HIGELIN

 

 

Voilà un album qui célèbre avec joie et entrain le « retour des beaux jours », la fulgurance de certaines rencontres, en gare d'Angoul-aime ou d'ailleurs. L'or et l'étincelle de la première fois, la magie du premier regard entre deux êtres que la vie, ingénieusement, met soudain sur le même chemin. Et c'est un instant de grâce, dont on aimerait qu'il « reste pour toujours gravé dans la mémoire des histoires d'amour ». Cela s'appelle « Pour une fois », et c'est sans doute ma chouchoute chanson de cet album-cadeau. Higelin nous offre à nouveau ce qu'il a de plus noble et de plus doux dans les entrailles. C'est un opus qui porte le nom de « beau repaire », et l'on se dit que le mot aurait tout aussi bien pu s'écrire « repère », tant ces douze chansons nous orientent, nous indiquent la voie à suivre dans les ténèbres. Higelin nous emmène faire un tour du côté de « la joie de vivre, sur le chemin qui vibre, ivre, sous les pas ».

Voici donc douze petits joyaux dans leur écrin de dentelle. Ici, c'est un duo mi-vache mi-tendre avec la merveilleuse Sandrine Bonnaire, là c'est un hommage à la non moins merveilleuse Barbara. Que demande le peuple ? On retrouve Higelin le grand, le majestueux, mais l'avait-on jamais perdu ? Voilà un homme qui, comme Thiéfaine, m'accompagne depuis de nombreuses années. Thiéfaine le sombre, le profondément, viscéralement mélancolique, Higelin le tendre, le foncièrement optimiste.

Et ce « beau repaire » n'échappe pas à la règle : il déborde de tendresse, parfois blessée, parfois blessante, aimante toujours. Le mot « amour » vient se poser délicatement dans presque toutes les chansons. On croirait entendre le malicieux Higelin nous dire, comme lors de certains concerts : « Aimez-vous, il n'y a que ça de vrai » ! On tient là un chef-d'œuvre qui nous ferait presque jubiler d'être là, d'être en vie. Avec ce « beau repaire », ce beau repas, que dis-je, ce fabuleux festin, on se prend douze belles dans la peau. C'est encore et toujours l'amour qui fait vibrer notre grand Jacques. On partirait bien faire le tour du monde avec lui, juste pour le plaisir de chanter la vie, quoi, le bordel !

Découvrir cet album, ce fut un instant de grâce, et l'instant s'est prolongé magiquement, me portant chaque jour de ce mois d'avril. On voudrait que cela ne s'éteigne jamais. « Et que cet instant reste pour toujours gravé dans la mémoire des histoires d'amour »...

Lire la suite

Le beau Serge...

La pensée du jour : "J'ai tout réussi sauf ma vie". Serge GAINSBOURG.

 

 

Toujours pas de grande nouvelle concernant Thiéfaine en ce mois de février maussade et enneigé jusqu'au cou... En revanche, pour ceux qui aiment Higelin (et c'est mon cas, à fond la gomme et les manettes !), sachez (si vous ne le savez déjà) que son album « Coup de foudre » sortira le 22 de ce mois. Tout pile quand je reviendrai de Venise ! Merci, Jacques, d'avoir pensé à tout, et même à adoucir mon retour de la cité des Doges !!!!

Pas d'actualité thiéfainienne, donc, mais vous savez comme moi qu'il n'y a pas que Thiéfaine dans la vie !!! Ainsi donc, dans ma vie à moi en tout cas, Gainsbourg occupe une grande place depuis de nombreuses années. Avant l'ouragan HFT qui bouscula pas mal de choses dans mon adolescence, il y avait Gainsbourg. « L'histoire de Melody Nelson ». « L'homme à tête de chou ».

« Marilou repose sous la neige,

et je me dis et je me redis

de tous ses dessins d'enfant que n'ai-je

pu préserver la fraîcheur de l'inédit ».

« Black trombone ». Mais aussi :

« Les amours perdues

Ne se retrouvent plus

Et les amants délaissés

Peuvent toujours chercher ».

« En relisant ta lettre

Je m'aperçois que l'orthographe et toi, ça fait deux ».

« Les goémons », « le poinçonneur des lilas », « la javanaise », « l'anamour » (« je t'aime et je crains de m'égarer »), « la chanson de Prévert ». Les chansons que Gainsbourg écrivit pour Birkin, et dans lesquelles il laissa exploser sa sensibilité exacerbée : « Quoi ? », « Amour des feintes », « Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve »... Et tant d'autres... Birkin, que ma maman écoutait très souvent...

Alors, évidemment, je suis allée voir le film de Joann Sfar, « Gainsbourg, vie héroïque ». On y découvre (ou redécouvre) un Gainsbourg à l'âme blessée, souffrant d'une timidité maladroite et maladive, un Gainsbourg hanté par des démons qui ne lui laissent aucun répit, pas même la nuit lorsqu'il tente de s'oublier dans les bras d'une belle... On y découvre son double qui le suit partout. Et son enfance débordant de plaies, cette profonde souffrance liée à sa laideur... On y revoit Gainsbarre, que pour ma part je n'ai jamais vraiment aimé. Gainsbarre chantant la Marseillaise et clamant son insoumission, Gainsbarre se procurant pour une fortune le manuscrit de la Marseillaise, signé de la main de Rouget de Lisle. Ce Gainsbourg-là, très peu pour moi. En revanche, le petit oisillon blessé et tourmenté qui se cachait sous cette carapace, oui, d'accord. Je m'en suis sentie très proche à un moment de ma vie...

Le film de Sfar est bien construit. Dès le début, je suis entrée dedans. Gainsbourg dessiné, errant parmi des méduses, Gainsbourg rencontrant Boris Vian, les frères Jacques, la grande Juliette Gréco, Gainsbourg se montrant d'abord méprisant avec Jane Birkin, puis s'abandonnant sans peur au bonheur de cette relation hors du commun, Gainsbourg l'éternel môme se sentant éternellement livré à de multiples dangers, réels ou non. D'abord la trouille de se faire embarquer en tant que Juif. Puis la trouille des images qui ne lui laissent pas de repos. « Je parle avec ma gueule », répond-il à sa première compagne qui l'entend soliloquer en pleine nuit...

Bien évidemment, on entend des chansons de Gainsbourg en permanence dans ce film. Alors quand on rentre chez soi, on n'a qu'une envie : se remettre un bon vieux « poinçonneur des lilas », « Quand mon 6'35 me fait les yeux doux », « Ces petits riens », ou que sais-je encore ? J'y cours !!

Lire la suite

Le beau Jamait nouveau est arrivé !

 

Week-end bien sympathique et ensoleillé qui vient de se terminer par l'agréable visite du Doc et de Clotilde. Week-end bercé par le dernier album d'Yves Jamait. Un pur bijou ! Yoann et Tommie, l'avez-vous déjà écouté ? Il faut le faire, et le plus vite possible !

En voici un petit aperçu (sans la musique, mais bon) :

 

QUITTE-MOI

 

Quitte-moi, quittons-nous juste un peu trop longtemps

Pour que nous ressentions le bonheur d'être tristes

Loin des yeux loin du corps pour que l'envie résiste

Que je te dise viens et pour que tu me rêves

De l'aube qui se couche à la nuit qui se lève

Quitte-moi, quittons-nous juste un peu trop longtemps

 

Quitte-moi, quittons-nous juste un peu trop longtemps

Il faut que tu me manques il faut que tu m'espères

Inconfortablement sans l'ombre d'un repère

Il faut que le ressac de la vie nous chavire

Nous perde corps et biens, brise notre navire

Quitte-moi, quittons-nous juste un peu trop longtemps

 

Quitte-moi, quittons-nous juste un peu trop longtemps

Il faut qu'au téléphone incertain je bafouille

Que je tue le facteur quand il revient bredouille

Que je me broie les reins à vider aux ordures

La poubelle remplie d'habitudes trop mûres

Quitte-moi, quittons-nous juste un peu trop longtemps

Juste un peu trop

 

Quitte-moi, quittons-nous juste un peu trop longtemps

Pour que je foute au feu mes plus mauvais poèmes

Que j'aille au magasin des nouveaux stratagèmes

Pour que demain s'avance et qu'aujourd'hui s'arrête

Fais croire que tu vas chercher des cigarettes

 

Auteur : Bernard JOYET
Compositeur : Yves JAMAIT

 

Bonnes surprises parmi bien d 'autres : sur un morceau, on retrouve Thierry Caens à la trompette (on n'est décidément jamais très loin de Thiéfaine !) et, sur d'autres, la jolie plume de l'ami Allain Leprest. De l'or en barre !

Lire la suite

Un très beau texte de Léo Ferré

"A Charles Baudelaire

 

Si je vous disais « tu », on me prendrait pour qui ? On dirait : « Celui-là, il se perche là-haut, dans les nuées, avec ses ailes d’albatros qui donneraient plutôt vers le corbeau… »

Si je te disais « vous », tu deviendrais encore plus froid dans ta dernière terre et tu m’appellerais : Léo ! Viens, allons voir les putes du boulevard Edgard Quinet, ce n’est pas loin de chez moi, deux pas, allons même au « Monocle », cette boîte où celles qui « sont trop gaies » s’en vont se faire une nouvelle virginité qui pèsera pas lourd, dans les quatre heures du matin, au bras d’une « saphique d’occasion ». Ils t’ont pillé, Baudelaire, ils t’ont traîné dans leur Morale, ils disent que tu avais la vérole et que tu en es mort. Ils disent tant de choses, tant de choses dans les manuels de littérature, je dis bien « manuel… » avec tout ce que cela comporte d’inversion intellectuelle. Ils sont tous invertis ce jour, ils pensent en reculant. Ils préfèrent qu’on les surprenne par-derrière, pour ne pas voir, avec leur légion d’horreur, leurs journaux qui vont de l’avant comme des écrevisses, leur Culture avec un grand C comme…

J’ai l’impression qu’il n’y a plus grand-chose à découvrir au club des métaphores. La poésie t’a muselé dans le génie étiqueté, inodore avec de beaux et cons discours qu’on doit faire à ton propos et lors d’une pâle distribution de prix au Lycée de Nevers. Rimbaud nous a quittés par une porte de secours.

Il savait que derrière il devait y avoir « la vraie vie ». Breton a fait une fausse sortie… Il l’a dit, dans l’ambulance qui transportait son urgente dépouille de Cahors à Paris. Il t’aimait bien : je pense qu’il aurait voulu écrire des alexandrins, mais un peu trop comme Valéry, son ami, qui est parti, lui, d’académie française… Apollinaire a pris de toi ce qu’il pouvait et puis réinventé le Verbe. Il nous a laissé Aragon qui a bien du talent.
C’est tout.
Quand tu me manques, je te mets en musique, humblement. C’est vraiment la seule rose que je puisse apporter sur ta tombe.

A bientôt."

Lire la suite

En trois mots comme en cent : beau, pur, efficace !

"Tu voudrais qu'il y ait des ascenseurs au fond des précipices". Hubert-Félix THIÉFAINE

 

Masque FFP2 sur le nez et la bouche. « Lunettes noires, pyjama rayé ». C'est que ce soir-là, je sortais exceptionnellement de la quatrième dimension qui me retient prisonnière depuis novembre 2022. C'est un pays étrange, où les ascenseurs au fond des précipices sont denrée rare. Un pays qui te met l'esprit dans un brouillard épais, un pays où il ne fait pas bon vivre. Je ne peux supporter d'y être enchaînée qu'au regard de ce qui est censé m'attendre d'ici quelques mois : du mieux... Je croise les doigts.

Donc, le 10 mars, je suis tout de même sortie de ma tanière. Ce soir-là, j'avais rendez-vous à Amnéville avec Hubert et sa fine équipe. J'avais deux billets (un pour ma fille Clara et un pour moi) depuis très longtemps. Si longtemps que je ne saurais dire quand. Deux billets achetés à une époque où je pouvais faire allègrement des projets sans trop penser au risque qu'ils ne se réalisent pas. Maintenant, c'est une autre histoire. Mais laissons ça de côté.

Donc, masque FFP2 sur le nez et la bouche. Dans la voiture, avant le concert, des larmes. Je suis sur le point de rebrousser chemin. Voir Thiéfaine dans des conditions pareilles, franchement, est-ce bien raisonnable et bien utile ? Je suis fatiguée, comme tous les soirs. Non, pas fatiguée : décalquée. Complètement à l'ouest de mes pompes. Effet de l'arsenic qui m'est injecté dans les veines cinq jours sur sept pendant les cures. « Arsenic is good for you » : oui et non... Bref... Ma fille me console, me dit que si, je peux aller à ce concert, que ça va me faire du bien. Alors j'y vais, oui. En sachant que la soirée sera à la fois sacrée et étrange. Sacrée parce que pied de nez à la maladie, moment hors du temps et de mes emmerdes. Étrange parce que jamais concert ne fut plus nimbé de tristesse. Mais on y va.

Par tout un jeu de solidarité qui s'est embrasé à mon insu avant le concert, mes places dans la fosse se sont transformées en places carré or. Ma fille et moi sommes presque isolées. C'est ce qu'il faut à ma putain de maladie qui exige des traitements de faveur en pagaille...

Nous y voilà.

Je passe sur la première partie. Paul Pavillon m'a l'air bien sympathique, son univers aussi, mais je ne parviens pas à y entrer. Je sais d'avance que même celui d'HFT me sera un peu étranger ce soir, alors ce n'est pas pour réussir une immersion dans celui d'un inconnu.

Passons donc sans plus attendre à la partie qui nous intéresse. La scène est aménagée de façon étonnante. Les musiciens haut perchés. Au propre comme au figuré. Les premières notes de Droïde song retentissent, la voix d'Hubert se fait entendre, mais lui se fait attendre. C'est déroutant tout en étant délicieux. Ah, cette attente d'une face cachée qui va finir par se dévoiler, comme elle est succulente !

Les morceaux s'enchaînent de manière résolument rock'n'roll. Je retrouve des émotions qui remontent à loin, très loin dans la jeunesse. Cabaret Sainte-Lilith, Mathématiques souterraines, Bipède à station verticale, Sweet Amanite Phalloïde Queen, Alligators 427, Groupie 89 turbo 6, Redescente climatisée, Diogène série 87, Soleil cherche futur, Whiskeuses images again. Et d'autres encore, qui secouent en moi les fibres premières, me ramènent à l'origine de ma passion. C'est beau, pur, efficace. J'aurais juste aimé entendre Maalox Texas Blues. Les chansons absentes ont toujours tort, mais bon... Qui sait, peut-être que, sur une autre tournée ? Je veux y croire !

Les arrangements sont malicieux, audacieux, judicieux. Alligators 427 vous explose à la tronche façon carnaval inattendu. Au début, on se demande bien de quoi il s'agit. Là aussi : beau, pur, efficace. Du grand art.

Vous explose à la tronche également : Combien de jours encore, dans un autre registre et pour des raisons différentes. La question est tranchante et flippante. Combien de jours encore ? Mais des flopées, c'est tout ce qu'on espère, pour que la fête dure longuement, parce qu'elle est de celles qui vous font sentir vivants jusqu'à la moelle (c'est bien le cas de le dire en ce qui me concerne, en cette période où ma moelle osseuse ne fait que des conneries).

Entre deux chansons, j'envoie ma fille dévaliser le merchandising. Je veux un mug, et puis même deux, je veux un sac, je veux un cendrier alors que je ne fume plus depuis vingt ans. Je veux qu'il me reste des souvenirs concrets de ce concert tellement spécial...

La voix d'Hubert comme un soleil dont les rayons ne perdraient jamais leur éclat : ferme, assurée, solide et belle. Les musiciens comme des magiciens venus d'un autre monde. Chacun apportant sa merveilleuse pierre à un édifice parfaitement ficelé.

Mathématiques souterraines revêt ce soir-là un sens particulier pour moi : cette chanson, je me la suis passée et repassée en boucle dans ma chambre stérile. La sophrologue de l'hôpital m'avait dit : « Trouvez-vous une sorte de mantra qui pourra vous aider en toutes circonstances ». Me vint illico à l'esprit cette histoire d'ascenseurs au fond des précipices. Ces machines bienfaisantes, combien de fois les ai-je implorées pour qu'elles me hissent très loin hors du trou où je venais de sombrer. La sophrologue est formidable : elle connaissait Thiéfaine, mais pas Mathématiques souterraines. Elle revint un jour en me disant : « J'ai écouté la chanson dont vous m'aviez parlé. Elle est très belle. Et incroyablement reliée à votre situation actuelle. Le coup de « j'ai mal aux globules », ça ne vous rappelle rien ? ». Ben si, tiens, la maladie qui a mis le bordel dans mes cellules. Je me suis gourée, erreur de programmation : je voulais atteindre un dérèglement de tous les sens à la manière d'Arthur Rimbaud (la prétentieuse que je suis) et je me suis payé un dérèglement de tous les sangs. Heureusement que quelque part, quelqu'un a laissé allumé, bébé, parce qu'en moi ce n'est vraiment que glaciales ténèbres...

Dès le début du concert, j'avais prévenu Clara : il faudrait partir avant la fin de La fille du coupeur de joints. Pour éviter le hall bondé (toujours ces traitements de faveur exigés par ma maladie). Alors, au moment où la foule s'embrasait encore un peu plus (certains ont trouvé le public d'Amnéville faiblard, je n'ai pas eu cette impression-là, bien au contraire) après les petits lapins logés dans les nuages, nous sommes parties. À regret, bien sûr, what else ?

Ce fut une soirée étrange, presque surréaliste. Comme un moment de science-fiction dans une vie qui, pour le moment, manque cruellement d'évasion. J'ai traversé le miroir, oublié un peu la quatrième dimension qui me retient prisonnière depuis novembre 2022. Par moments, mon esprit s'absentait de là et repensait aux barbares ennuis qui sévissent actuellement dans mon quotidien mais, globalement, la magie HFT a opéré et j'ai eu mes grandioses éclaircies entre deux averses. Ce fut beau, pur, efficace...

Lire la suite

”Je voudrais qu'on m'inhume dans mon plus beau posthume ... pacifiste inconnu”

La mort d'Allain Leprest nous laisse nus, démunis, orphelins... Cela me fait drôle de me dire que ce matin déjà, sans le savoir, je me suis réveillée dans un monde où Leprest n'était plus... C'est bizarre, je pensais beaucoup à lui dernièrement...

Bien évidemment, au journal télévisé, pas un mot au sujet de la mort de ce grand bonhomme. On préférera toujours nous parler de chiffres, de foot, nous assommer, nous abêtir...

Avec cet artiste, c'est encore un peu de poésie qui s'en va. Qui chantera encore la douceur inutile de la pluie qui tombe sur la mer ? Qui hurlera avec autant de fêlures dans la voix et dans l'âme « je ne te salue pas » à la face d'un Dieu oublieux de son œuvre, laissée en plan, en friche, en merdier ? Qui chantera encore « je hais les gosses » ? Et Rouen, et le sac à main de la putain ? Leprest, c'était une longue déchirure qui se mettait à nu dans ses textes...

Profonde tristesse ce soir... Je ne peux me consoler (c'est un bien grand mot) qu'avec la voix d'Allain.

Allez, lançons ensemble une prière à la face des cieux !

 

Je ne te salue pas

 

Je ne te salue pas

Toi qui vis dans les cieux

Athée, j'habite en bas

De ton toit prétentieux

En fumeur de havane

Gros beauf qui te pavanes

Au milieu des charniers

Avec tes dobermans

Je ne te salue pas

Toi qui te crois mon Dieu

 

Je ne te salue pas

Toi qui vis dans les cieux

Pacha, mauvais sherpa

Coupeur de bites en deux

P.D.G. des nuages

Vendeur de faux voyages

Dealer de poudre aux yeux

Metteur de filles en cage

Je ne te salue pas

Toi qui te crois mon Dieu

 

Je ne te salue pas

Toi qui vis dans les cieux

Le monde, et pourquoi pas ?

Un gosse aurait fait mieux

Fait l'amour à l'atome

Doublé la couche d'ozone

Eve aurait eu le droit

De faire des tartes aux pommes

Je ne te salue pas

Toi qui te crois mon Dieu

 

Je ne te salue pas

Toi qui vis dans les cieux

Je suis né à Couba

Quelque part en banlieue

Tes bourses à Washington

Ton pape et ta madone

L'univers les oublie

Et Satan les pardonne

Je ne te salue pas

Toi qui te crois mon Dieu

 

Je ne te salue pas

Toi qui vis dans les cieux

A mon dernier repas

Appelle-moi « Monsieur »

Pas « mon fils » ni « machin »

Un père j'en ai d'jà un

Qui arrachait les clous

Quand on clouait mes poings

Je ne te salue pas

Toi qui te crois mon Dieu

 

Je ne te salue plus

Toi qui vis dans les nues

Si ton plafond s'effondre

Epargne un peu le monde

Mais qu'au moins soient sauvés

Ceux qui savent leurs « Ave »

En ce qui me concerne

Je balance un pavé

Un pavé rouge et bleu

Dans la vitre des cieux

 

Se peut-il être sans clocher

Une insulte pour t'approcher ?

 

 

Que soient sauvés ceux qui savent leurs « Ave », certes, mais que soient sauvés aussi ceux qui, dès la naissance ou presque, ont eu mal au monde, ont noté au bas de la feuille « peut mieux faire », et ont essayé de changer les choses. Que soient sauvés les écorchés vifs, ceux que flinguent sur place la cruauté humaine et celle de la vie. Que soient sauvés les poètes, et plus encore les poètes maudits, ceux qui, en ce bas monde, ne trouvèrent pas de point d'ancrage suffisamment solide pour ne pas vaciller. Que soient sauvés les doux au cœur pur, dont Allain Leprest était. J'espère bien, tiens, qu'à son dernier repas Dieu l'aura appelé monsieur ! C'est la moindre des choses !

Lire la suite

”La nuit promet d'être belle”

"Ces séparations que la vie nous ménage ne sont que la préparation de l'adieu définitif, auquel il faut arriver". José CABANIS

 

 

Haut les cœurs ! Ce soir, je vais voir, écouter, admirer le grand, le beau, l'unique Jackie Gelin, comme l'appelle François Morel dans le magnifique recueil de textes Beau repaire paru récemment (quatorze écrivains, et pas des moindres, ont sorti leur plus belle plume pour la laisser vagabonder à son aise sur une chanson du dernier album d'Higelin). L'album et le recueil en question sont de purs bijoux dont je ne peux que vous recommander vivement l'écoute et la lecture. L'album ? Je lui avais déjà consacré une note l'année dernière. J'en suis tout simplement dingue ! On y retrouve la folie étincelante du grand Jacques et des envolées dignes de Champagne !

Higelin, c'est mon deuxième frangin, tout de suite après Hubert.

Hubert, c'est mon frère de mélancolie, de mistoufle, d'errances nocturnes. Le côté plus obscur et plus glacé. Jackie, c'est le lumineux, le flamboyant, le compagnon des insomnies joyeuses, le fou chantant à tue-tête que la vie est belle (il faut être en effet un peu fou, ou bien voir flou, pour trouver que la vie est belle !). Jackie porte bien son prénom. C'est le mécanicien de mon âme déglinguée. Et je l'imagine très bien dans une salopette bleue râpée aux entournures, une clé à molette à la main, cherchant à remettre de l'ordre dans une mécanique ravagée... Sauf que maintenant, tout est électronique dans ces putains de machines !!

 

Ce matin, en écoutant encore Beau repaire, et plus précisément Rendez-vous en gare d'Angoulême, je me disais que c'était fou comme les gares avaient inspiré Thiéfaine et Higelin. Chez Hubert, on trouve Des adieux et Libido moriendi. Chez Higelin, c'est Amor doloroso et Rendez-vous en gare d'Angoulême, donc. Et j'en oublie peut-être. Faites-moi signe si d'autres idées vous viennent !

Barbara elle aussi a écrit une très belle chanson sur le sujet : Au revoir.

Et combien d'autres artistes encore ont été inspirés par ces lieux à hautes tensions que sont les gares ? Lieux de retrouvailles, mais aussi de déchirements. Et en écrivant ces mots, je pense à ma mère, tant et tant de fois retrouvée et quittée en gare de Metz, ma mère pleurant à chaque fois, ou de joie, ou de douleur...

J'aimerais bien m'amuser à faire une petite liste de toutes les chansons qui parlent de gares, n'hésitez donc pas à me dire quelles sont celles qui vous viennent à l'esprit !

 

Haut les cœurs, écrivais-je au début de cette note ! Aller à un concert d'Higelin, c'est toujours un enchantement, une joie qui vous anime de fond en comble, un immense remue-ménage dans les entrailles ! C'est un rendez-vous d'amour dans une cathédrale, une communion dans la nef des célébrations endimanchées. Qui sait, peut-être que le grand mécanicien me convaincra ce soir, pour quelques heures, de la beauté de la vie ?

Quoi qu'il en soit, si ce n'est pas la vie qui sera belle, la nuit, au moins, promet de l'être ! Et c'est toujours ça de pris, comme disent les vieux quand le beau temps s'attarde au-delà des premières journées d'automne...

Lire la suite

La chanson française pour les nuls

Je crois que j'ai trouvé un remède à mon mal : je vais remplacer ma dépendance à Hubert par une autre dépendance! Et c'est ainsi qu'aujourd'hui, je suis retournée voir le groupe Piccolo. Le concert commençait à 16 heures, autant dire que le public ne ressemblait pas à celui de Thiéfaine! J'étais au fond de la salle et ai pu observer les réactions des uns et des autres. Je crois que le coup de la "semence dans le sexe roux", dans "L'amour est cerise" (chanson de Ferrat reprise par le groupe), a choqué quelques âmes sensibles!

Bref, une fois de plus, ce fut un très beau moment. Je vous conseille à nouveau d'aller voir Piccolo si vous en avez la possibilité! Et, éventuellement, ayez une pensée émue pour moi quand vous entendrez la chanson "Les ecchymoses", dont j'ai écrit les paroles. C'est vraiment à se pendre! Mais bon, soyez indulgents! Voilà, je me suis fait ma petite pub, comme ça, au passage! Fort heureusement, je n'écris plus de poèmes depuis des lustres!

Avant de regagner mes pénates, je suis passée dans la librairie la plus géniale du monde. Ouverte même le dimanche! Tout à coup, que vois-je? La chanson française pour les nuls. Je ne sais pas comment vous réagissez dans ces cas-là. Pour ma part, ma petite main me démange toujours, je me précipite sur la table des matières et vais voir à la lettre "T" si le loup n'y est pas! Et il y était!!! Le petit topo sur Hubert s'intitule "Hubert-Félix Thiéfaine, l'adolescence éternelle", je crois. Une large place est faite à "La fille du coupeur de joints", chanson dans laquelle se retrouveraient, en gros, tous les jeunes, car elle évoque l'interdit. Un peu dommage de réduire l'univers du cousin Hub' à un "repaire" pour tous les adolescents, réels ou attardés. Mais enfin, n'allons pas chipoter! Le fameux bouquin a le mérite de parler de Thiéfaine et de citer également l'artiste, qui dit qu'il est encore un peu un "enfant chahuteur". J'ai bien aimé sa définition du vieillissement : "Vieillir, c'est garder toutes les étapes de sa vie en soi". J'espère ne pas déformer ses propos. Hubert en porte-parole de la jeunesse, voilà qui me ramène à la question que posait dernièrement 655321 sur ce blog et qui est malheureusement passée à la trappe. Voudrait-il bien la reposer? Je ne me souviens plus des termes exacts. Je pourrais, bien sûr, la retrouver dans les différents commentaires postés ici, mais j'ai décidé de le fliquer et de voir un peu à quelle fréquence il vient ici!!!!!

Et n'en oublions pas pour autant la pensée du jour :

"cette vieille

et toujours lancinante question

du pourquoi ici, moi, pourquoi?"

Guy GOFFETTE

Lire la suite

Merci l'ami...

"Vivez heureux aujourd'hui. Demain il sera trop tard". Jacques HIGELIN

 

Résultat de recherche d'images pour "Jacques Higelin"

Il nous était tombé du ciel, comme une douce manne. Chassé du paradis originel par des anges à qui l'on peut rendre grâce jusqu'à la fin des temps pour ce geste qu'ils eurent : d'un doigt nous envoyer Jacques, le parachuter hors des nuages. Qu'il ait posé ses yeux rêveurs sur notre monde, qu'il ait foulé de ses pieds dansants notre sol, celui-là même où nos pas se traînent si lourds, parfois, ce fut providence, ce fut enchantement. Son métier, c'était d'ailleurs enchanteur. Plus qu'une profession, une profession de foi. Car il avait foi en la vie, Jacquot, il remerciait chaque jour à sa manière le merveilleux big bang qui lui avait permis d'atterrir ici. Il se déclarait volontiers grain de poussière et la mort revenait régulièrement hanter sa plume, tel un char d'assaut. On la sent particulièrement dans le dernier album, qui sonne désormais comme un adieu. En 2016, déjà, avec ce Higelin 75, Jacques nous disait qu'il se retirait du monde. Le temps de faire quelques bagages et d'y enfermer précautionneusement ses amours, de les plier soigneusement pour le grand voyage. Une dédicace à ses enfants, à sa femme, à ses amis, au public, et hop, au revoir Jacquot, « poussière d'étoile » livrée aux imbécillités de la grande faucheuse. Mais cette mort qu'il chantait déjà dans les années 70 n'était pour ainsi dire qu'un détail en comparaison de ce qu'il aimait à célébrer avec grandiloquence, euphorie, tambour battant : la vie. Être là, être en vie, voilà ce qui lui tenait à cœur, ce cœur qu'il avait si grand qu'il en distribuait des morceaux ici ou là, inlassablement. Assister à un concert d'Higelin, c'était comme se pointer à un rendez-vous d'amour : on s'y rendait fébrile, tout tremblant. On ne savait pas ce qui allait nous arriver. La plupart du temps, quand le sieur était bien luné, c'était un éblouissement qui nous tombait dessus. Parfois, cela pouvait être autre chose, de grimaçant et de moins drôle, je l'ai dit ici et je n'y reviendrai pas. Un concert d'Higelin, c'était un truc auquel on ne pouvait pas mettre d'emblée une frontière bien claire : on savait quand ça commençait, on ne savait jamais quand ça allait finir. Ni comment. Je me souviens d'une soirée privée dans une salle de Pont-à-Mousson, perdue au fond d'une arrière-cour, qui avait duré jusque tard dans la nuit ! C'était gratuit, champagne pour les uns, caviar pour les autres, et magie pour tout le monde. Ce soir-là, il nous avait donné bien plus qu'un concert : un bout d'éternité, un de ces instants qui restent à jamais gravés dans la chair, tels des tatouages sublimes. Il nous avait parlé de Trenet, nous avait encouragés à passer au-dessus des barrières intérieures qui peut-être ralentissaient encore notre marche vers son œuvre. C'est grâce à Higelin que je pus me réconcilier un peu avec celui qui jusque là m'avait semblé surtout très niais. Je découvris alors une poésie moins lisse qu'il n'y paraissait de prime abord. Je bousculai mes réticences. « Shooter dans les croissants » au petit matin, c'est ça qu'il faut faire pour que les aubes prennent du relief et ne restent pas de mornes plaines, voilà ce qu'il nous avait dit un soir, en substance, Jacquot. J'ai retenu la leçon. Shooter dans les croissants, c'était peut-être aussi, à ses yeux, donner un coup de pied à ses habitudes, les fouler à la base pour ne pas rester parmi ceux que Rimbaud appelait les assis. C'est en tout cas comme ça que j'ai compris les choses. Et tant pis si c'est de travers, ou tant mieux, je ne sais pas. Jacques aimait à répéter qu'il ignorait ce qu'était l'envers, ce qu'était l'endroit, il vivait dans une complexité où explosaient toutes les coutures. « La vie, quoi, le bordel ». Infatigable flâneur, increvable funambule, il se plaisait à « flâner entre les intervalles ». Ce n'était pas une posture, c'était une façon d'être. Sa façon d'être au monde. Il savait que tout est éphémère ici-bas, la beauté de la vie tout autant que la détresse. Une traînée de poudre dans un ciel toujours changeant. C'est pourquoi il nous enjoignait de vivre heureux aujourd'hui parce que demain il serait trop tard. Ce n'est pas pour rien que dans Château de sable, la dernière chanson de Beau repaire, il est question de « sabler le champagne à la gloire de l'éphémère ». Le fugace, il en faisait son affaire. Plutôt que de le déplorer, il lui bâtissait des temples. Il était de ceux qui s'agenouillent « au pied d'une fleur des champs ». De ceux qui nous rendent « l'âme du printemps » encore plus légère, encore plus ondoyante.

Je suis bien triste, encore, de savoir que plus jamais je ne m'endimancherai le cœur à l'idée d'aller rejoindre Jacques dans un de ses beaux repaires fantastiquement mal famés, je suis triste de me dire que la machine s'est comme enrayée et que tout a désormais le goût des printemps qui ne reviendront plus. Mais que je suis heureuse d'avoir croisé son œuvre et de l'avoir laissée entrer dans ma vie pour l'enflammer ! Jacques a semé sur ma route des petites pierres d'or qui font à chaque aurore des scintillements bienfaisants. Un seul mot me vient aux lèvres : merci.

Lire la suite

Méthode de dissection : Alambic / sortie-sud

La pensée du jour : "C'est imprévisible et cela vient de n'importe quel horizon : la nouvelle de ta mort m'est délivrée par petites touches, par à-coups, je crois à chaque fois l'avoir entendue, apprise, comprise, et puis non, c'est comme si tu étais partie à l'étranger, sans laisser ton adresse mais en écrivant, et comme "là-bas" il n'y a ni encre ni papier, tu te sers de n'importe quoi pour tes lettres, une odeur de seringa ou de violette, tes fleurs préférées, un mouvement des lumières, ou comme aujourd'hui l'image d'une allée d'arbres à la télévision, je ne sais pas pourquoi une si faible image me remet devant ta mort, ce n'était même pas un arbre réel, juste des points de couleur sur un écran et voilà, j'ai de nouveau appris que nous ne nous promènerions plus ensemble, que le bruit du vent dans les feuilles d'acacia avait divorcé d'avec la rumeur de ton rire, j'apprends chaque jour ainsi, il faut croire que j'oublie au fur et à mesure, nous, les vivants, sommes devant la mort de bien mauvais élèves, les jours, les semaines et les mois passent, et c'est toujours la même leçon au tableau noir". Christian BOBIN.

alambic.jpg

 

Que me disait Evadné dernièrement ? Qu'en cas de déprime, il fallait sortir la grosse artillerie, à savoir l'écriture et Thiéfaine. Alors, allons-y avec cette nouvelle dissection !

 

Année de parution : 1984

 

Pochette : On voit un homme (sans doute Hubert-Félix lui-même, me semble-t-il) assis sur un lit. La pièce fait très « igloo à bon marché sous les toits d'une masure bidon » et se trouve plongée dans une atmosphère de mélanco. On imagine très bien cette chambre perchée tout en haut d'un immeuble borgne. Qui sait si au pied de l'escalier, à l'entrée, il n'y a pas une gamine, la cigarette aux lèvres, curieusement attifée, vêtue d'une tenue pas tout à fait de son âge ?! Une sorte de repaire pour les dingues et les paumés. Je trouve cette pochette très réussie, tout à fait dans le goût des ambiances loufoques que je chéris particulièrement. Une pochette tout à fait thiéfainienne !

 

Titres :

Stalag-tilt

Whiskeuses images again

Nyctalopus airline

Femme de Loth

Buenas noches, Jo

Un vendredi 13 à 5 H

Chambre 2023 (et des poussières)

 

 

Mes phrases préférées :

« à quelle heure passe le prochain bar

que j'paie une bière à mon clébard ».

 

«mais j'me réveille déglingué

avec un casque sur le nez

et j'ai beau raccorder les fils

j'traîne une vieille caisse marquée fragile ».

 

 

« au nom du père au nom du vice

au nom des rades et des mégots

je lève ma Guiness et je glisse

dans la moiteur des mélancos ».

 

 

« ce sera sans doute le jour de l'immatriculée

contraception ou une connerie comme ça

cette année-là exceptionnellement le jeudi 15 août

tombera un vendredi 13 ».

 

 

« couchée mon âme au pied tranquille ».

 

 

« je m'écraserai sur Oméga

chez les clowns du monde inversé

en suppliant Wakan-Tanka

d'oublier de me réincarner ».

 

 

« morbac ascendant canular ».

 

 

« la tête mouillée entre tes cuisses

et l'oeil plombé de nostalgeo

j'voudrais rentrer dans ta matrice

comme au vieux temps de ma létargeo

quand je jouais avec la matière

dans la chambre des éprouvettes

au milieu des années-lumière

et du rougeoiement des planètes ».

A ma grande honte, je dois avouer que je n'avais jamais vraiment bien écouté cette chanson jusqu'à il y a quelques mois. Je ne l'aimais que moyennement et la zappais souvent. Et puis, un jour, je décide de l'écouter quand même, et je tombe sur ce passage que je trouve sublime... C'est bien la preuve qu'il faut toujours bien tendre l'oreille quand on écoute Hubert !

 

« reviens

déconne pas

sans toi mon cas est périmé ».

 

« j'ai ma bombe à étrons et j'ai mes droits de l'homme

et j'ai ma panoplie de pantin déglingué ».

 

« nous sommes les naufragés dans cet avion-taxi

avec nos yeux perdus vers d'autres galaxies

nous rêvons d'ascenseurs au bout d'un arc-en-ciel

où nos cerveaux malades sortiraient du sommeil » (pendant longtemps, ces mots furent mon en-tête de papier à lettres !).

 

Je trouve cet album tout simplement splendide. D'une grande richesse, tant sur le plan musical que poétique. On traîne encore et toujours dans un univers bien farfelu, insomniaque et désespéré ... L'atmosphère Thiéfaine, quoi !

Lire la suite

Page : 1 2 3 4 5 6