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13/07/2012

Suite de l'article paru dans Chanson magazine en 1983

La pensée du jour : "Les gens il conviendrait de ne les connaître que disponibles

A certaines heures pâles de la nuit

Près d'une machine à sous avec des problèmes d'hommes simplement

Des problèmes de mélancolie". Léo FERRE

 

 

Enfin, je sors de ma tanière pour vous faire signe ! Dernières valises avant mutation pour moi, d'où mon silence... J'essaierai de revenir de temps à autre cet été, mais je ne garantis rien.

 

Voici donc la suite de l'article paru dans Chanson magazine en 1983. J'aime beaucoup les lignes qui vont suivre. Toujours très actuelles, elles collent bien à l'univers de Thiéfaine :

 

Trois concerts où j'ai pris à chaque fois un plaisir réel. Où chansons récentes et anciennes (mais avec une touche musicale plus « neuve ») se mélangent without problème sur des rythmes énergiques soutenus. Pas d'impros. Enchaînements rapides. Sobriété des mouvements de Thiéfaine mais intensité assez folle des expressions de son visage. Beauté poignante d'Ad orgasmum aeternum où ces « je reviendrai » valent bien des « viens, Jeff, viens »...

 

Trois concerts pendant lesquels m'auront manqué les trois choristes présentes à l'Olympia. Surtout pour cette chanson Alligators 427 où elles martelaient un « je vous attends » obsédant et prenant. « Moi je vous dis bravo et vive la mort ». Difficile de ne pas avoir envie d'aller gueuler ça à tous les chefs d'Etat de ce monde. Difficile d'oublier ce refrain et tout le crescendo batterie / synthé / chœurs qui le souligne. De quoi ressentir un petit froid dans le dos ? Pas vraiment... Pas vraiment envie non plus d'entendre une voix à la Sophie Daumier susurrer un « Oh ! Mais il est lugubre ce mec ! » On se sent prêt à lancer un regard d'encre au premier qui glisse « Mais c'est bien noir tout ça ».

 

Car quelque chose de bizarre vous prend aux tripes. Difficile de parler d'émotion. Avec Thiéfaine, on est à mille lieues d'un truc à l'eau de rose, gentil, touchant. Rien à voir. Ça fait belle lurette qu'il s'est dégagé des bons sentiments, des slogans faciles. Finis les temps des grands cris rassurants. «Si tu veux jouer les maquisards / va jouer plus loin / j'ai ma blenno / tu trouveras toujours d'autres fêtards / c'est si facile d'être un héros » (113ème cigarette sans dormir).

 

Avec Thiéfaine, les mots « frappent ». Ses textes sont inondés de mots déchirés, saisissants, pervers, violents. Intenses. Lucidité et ironie allant jusqu'au cynisme ? Je lui cite « N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ? ». « Je ne suis pas sûr que ce soit du cynisme. C'est plutôt l'inverse de ce qu'on voudrait... ». Il ne tient pas à expliquer ses chansons. « Chacun fait ce qu'il veut des mots, des images ». L'envie d'appeler ça « poésie » me ronge, peut-être parce que ce n'est pas toujours limpide de clarté, que la notion de mots-images domine, je ne sais. Mais comme je crains vraiment le genre « amis poètes bonsoir », je ravale ça en vitesse. « Poèmes rock » collerait bien, mais je sais, déjà pris, merci. Et je ne demanderai pas de dérogation. Pas la peine. Je suppose que tous ces palabres vous suffiront pour deviner que Thiéfaine c'est tout autant de la chanson, du rock, que de la poésie. Oui, n'ouvrez pas de tels yeux, ça me fait peur, le « mélange » existe, je l'ai rencontré !

 

La suite dans une prochaine note, je ne sais quand. J'ai appris, tout comme vous je suppose, qu'un double CD et un DVD live allaient sortir le 22 octobre. En voici la pochette (que, personnellement, je n'aime pas plus que ça, et vous ?) :

 

pochette live 2012.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Le 22 octobre, courrez-vous, comme moi, acheter toute la panoplie-souvenir de l'Homo plebis ultimae tour ? 22 octobre, quatre jours avant le passage de Thiéfaine à La Passerelle de Florange. J'en serai ! Certes, le double CD et le DVD m'ancreront les pieds dans les souvenirs, mais il y aura encore quelque chose à attendre, et cela me ravit !