26/12/2017
"Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais" ...
"Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais", Oscar WILDE.
Il y a dans la vie des amertumes qui surnagent au long des années. Certains des actes que nous accomplissons ne sont destinés qu'à réparer ces cruautés qu'on nous a infligées ou, pire, que l'on s'est infligées à soi-même. En 1998, alors que j'avais déjà commis toutes sortes de folies pour l'ami HFT, j'avais renoncé à me rendre à Bercy alors qu'y aller était de l'ordre du possible. J'avais un copain qui me proposait de faire l'aller-retour en voiture avec lui et me promettait de me ramener intacte chez moi dans la nuit. Une espèce de vieux relent raisonnable était soudain venu jouer les trouble-fêtes dans mon esprit : je bossais le samedi matin, il était donc impensable d'assister à ce concert qui avait lieu un vendredi soir à Paris. Quelques jours plus tard, j'avais pris la mesure de ma stupidité et avalé jusqu'à la lie l'erreur qui avait été la mienne : le copain qui m'avait proposé de m'emmener était revenu sain et sauf et, surtout, heureux. De ce bonheur qui se raconte d'autant plus difficilement qu'il a été comme une sorte de paroxysme qui vient tout ébranler. C'est le genre de chose qui se vit intensément et vous imprime sur le visage un mystère auquel les autres n'ont pas réellement accès. Ce bonheur-là, je m'en étais privée. Par masochisme, peut-être, qui sait ? Par excès de zèle, plutôt. Je ne m'en suis jamais remise, véridique ! Sur mon lit de mort, peut-être bien que le seul regret qui viendra encore chatouiller douloureusement ma conscience à l'heure du grand départ sera celui-là : ne pas avoir vu, ne pas avoir entendu, ne pas avoir vécu HFT à Bercy en 1998 !
Je prends tous ces détours un peu foireux pour vous annoncer, un petit sourire béat aux lèvres, que cette fois, vingt ans plus tard, forte de mon expérience et de la très grande faute qui m'érafla en 98, je refuse de remettre ça ! Je viens donc d'acheter mon billet pour ce qui ne s'appelle plus Bercy (les temps changent), mais Accorhôtels Arena. Une appellation un peu barbare, tellement même que pour l'humaniser un peu, je viens, sans y penser, de coller un « Umlaut » sur le « o » d'hôtel ! Habitude de germaniste, sans doute, mais pas seulement : désir de mettre un peu de familiarité dans quelque chose qui sonne étrangement à mes oreilles et dans une graphie qui scandalise mes yeux. Mais ne faisons pas la fine bouche : qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse, n'est-ce pas ?
Je verrai donc Thiéfaine deux soirs de suite en novembre 2018 : le jeudi 8 à Metz et le vendredi 9 à Paris. Je ne sais pas si cela est sagesse ou déraison, mais j'ai une certitude absolue : cela est bonheur !
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