12/04/2006
Quelques paroles bien senties (suite et fin)
« Hé toi l’animal futurien
toi qu’as bien connu les martiens
t’as p’t’êt’l’horaire des boute-en-train
à quelle heure passe le prochain bar
que j’paie une bière à mon clébard ».
au nom des rades et des mégots
je lève ma Guiness et je glisse
dans la moiteur des mélancos ».
reviens petite
les stalactites
veulent m’emmurer
reviens
déconne pas
sans toi mon cas est périmé
est périmé ».
la bidoche est faite pour saigner ».
et deux-trois bières pour ma moquette
j’balanc’rai à la série noire
un truc à faire chialer Hammett ».
ou bien si t’es tombée d’une comète inconnue
mais j’crois qu’il était temps que tu me prennes
en main
j’ai cru mourir de froid
chez mes contemporains ».
j’ai trouvé la fréquence que je n’attendais pas ».
depuis cette affaire de big-bang
vieux singe au cœur fossilisé
j’ai des rhumatismes à ma gangue
avec mon parachute en torche
et ma gueule de Caterpillar
paraît qu’je viens d’une catastrophe
mais les dieux sont pas très bavards ».
dans ce vieux satellite-usine
manufacture de recyclage
des mélancolies hors d’usage ».
voici les photos de nos routes
prises d’avion par nuit de brouillard
dans ce vieux catalogue des doutes
aux pages moisies par le hasard
à toujours vouloir être ailleurs
pyromanes de nos têtes brûlées
on confond les batt’ments de cœur
avec nos diesels encrassés ».
lâchées d’un soyouz en détresse
on cherche une nova cognita
avec un bar et d’la tendresse
mais trop speedés pour les douceurs
on balance vite les p’tites frangines
pas prendre pour un courrier du cœur
les pulsions des glandes endocrines ».
errer humanum est ».
à la marée sans lune
en venant féconder
le ventre des lagunes
et nos corps écorchés
s’immolaient en riant
sous les embruns glacés
d’une chambre océan ».
je reste et je survis
sans doute par élégance
peut-être par courtoisie
mais j’devrais me cacher
et parler à personne
et ne plus fréquenter
les miroirs autochtones ».
silencieux de mes planètes
je te veux dans le magma
où se déchire ma comète ».
des dieux suppliant l’Humain ».
un peu comme on reluque au zoo les zébus
triés, normalisés, focntionnels, uniformes
avec leurs initiales gravées sur leurs condoms
et je cherche un abri sur une étoile occulte
afin d’me tricoter des œillères en catgut
j’m’arracherais bien les yeux mais ce serait malveillance
vu qu’j’ai déjà vendu mon cadavre à la science ».
et séculaires de ta mémoire
tu froisses un vieux cahier poisseux
plein de formules d’algèbre noire ».
les rêves de mon esprit tordu
je commence même à oublier
les choses que je n’ai jamais sues ».
au large des galaxies
et je dérêve
dérive à l’infini
oh ! oh ! tourmenté
oh ! oh ! torturé
exigeons l’immortalité
et refusons de retourner
peu à peu vers la face cachée
de la nuit ».
ça s’arrose ! »
qu’on a envie de se pendre
mais c’est toujours au mois de mai
qu’on a du mal à comprendre
pourquoi faut quitter son igloo
pour venir se cramer le chou
devant des conneries de barbecues ».
sur l’agenda des mots perdus
lèvres glacées masque animal
au carnaval des cœurs déchus ».
t’es pas tout seul en manque de secours
la tristesse est la seule promesse
que la vie tient toujours ».
« On pleure pas parce qu’un train s’en va (bis)
on reste là sur le quai
on attend
on attend sous un ciel de suie
que les dieux nous métamorphosent
et ça sent le sexe transi
sous le rose de nos ecchymoses ».
à l’ouest du néant
dans leur marbre gothique
besognées par le temps
les reines immortelles
ont le silence austère
des mères qui nous appellent
sous leur lingerie de pierre ».
se vautrent dans l’algèbre des mélancolies
traînant leurs métastases de rêve karchérisé
entre les draps poisseux des siècles d’insomnie
ça sent la vieille guenille et l’épicier cafard
dans ce chagrin des glandes qu’on appelle l’amour
où les noirs funambules du vieux cirque barbare
se pissent dans le froc en riant de leurs tours ».
dans la clarté chimique de ma nuit carcérale
je suis l’évêque étrusque, un lycanthrope errant
qui patrouille dans le gel obscur de mon mental ».
dans la rue aux spectres visqueux
j’sais plus si c’est moi qui suis seul
ou les aut’qui sont trop nombreux ».
toi qu’as bien connu les martiens
t’as p’t’êt’l’horaire des boute-en-train
à quelle heure passe le prochain bar
que j’paie une bière à mon clébard ».
« Au nom du père au nom du vice
au nom des rades et des mégots
je lève ma Guiness et je glisse
dans la moiteur des mélancos ».
« Reviens
reviens petite
les stalactites
veulent m’emmurer
reviens
déconne pas
sans toi mon cas est périmé
est périmé ».
« Douc’ment les filles faut pas flipper
la bidoche est faite pour saigner ».
« Si un jour je r’trouve la mémoire
et deux-trois bières pour ma moquette
j’balanc’rai à la série noire
un truc à faire chialer Hammett ».
« Je n’sais pas si tu viens d’un continent perdu
ou bien si t’es tombée d’une comète inconnue
mais j’crois qu’il était temps que tu me prennes
en main
j’ai cru mourir de froid
chez mes contemporains ».
« A chercher le Pérou sur ma radio-inca
j’ai trouvé la fréquence que je n’attendais pas ».
« Quinze milliards d’années sont passées
depuis cette affaire de big-bang
vieux singe au cœur fossilisé
j’ai des rhumatismes à ma gangue
avec mon parachute en torche
et ma gueule de Caterpillar
paraît qu’je viens d’une catastrophe
mais les dieux sont pas très bavards ».
« Pilote aux yeux de gélatine
dans ce vieux satellite-usine
manufacture de recyclage
des mélancolies hors d’usage ».
« Hé ! mec
voici les photos de nos routes
prises d’avion par nuit de brouillard
dans ce vieux catalogue des doutes
aux pages moisies par le hasard
à toujours vouloir être ailleurs
pyromanes de nos têtes brûlées
on confond les batt’ments de cœur
avec nos diesels encrassés ».
« Aplatis comme de vieilles pizzas
lâchées d’un soyouz en détresse
on cherche une nova cognita
avec un bar et d’la tendresse
mais trop speedés pour les douceurs
on balance vite les p’tites frangines
pas prendre pour un courrier du cœur
les pulsions des glandes endocrines ».
« Bourlinguer … errer
errer humanum est ».
L’album « Chroniques bluesymentales » s’ouvre sur une chanson merveilleuse, « Demain les kids », dont je me propose de recopier le texte bientôt, dans son intégralité.
« Les vagues mouraient blessées
à la marée sans lune
en venant féconder
le ventre des lagunes
et nos corps écorchés
s’immolaient en riant
sous les embruns glacés
d’une chambre océan ».
« D’ivresse en arrogance
je reste et je survis
sans doute par élégance
peut-être par courtoisie
mais j’devrais me cacher
et parler à personne
et ne plus fréquenter
les miroirs autochtones ».
« Je te veux dans l’opéra
silencieux de mes planètes
je te veux dans le magma
où se déchire ma comète ».
« Je te veux dans la prière
des dieux suppliant l’Humain ».
« Je regarde passer les zumains de ma rue
un peu comme on reluque au zoo les zébus
triés, normalisés, focntionnels, uniformes
avec leurs initiales gravées sur leurs condoms
et je cherche un abri sur une étoile occulte
afin d’me tricoter des œillères en catgut
j’m’arracherais bien les yeux mais ce serait malveillance
vu qu’j’ai déjà vendu mon cadavre à la science ».
« 542 lunes et 7 jours environ » : à recopier ultérieurement !
« Dans les dédales vertigineux
et séculaires de ta mémoire
tu froisses un vieux cahier poisseux
plein de formules d’algèbre noire ».
« Peu à peu je vois s’estomper
les rêves de mon esprit tordu
je commence même à oublier
les choses que je n’ai jamais sues ».
« Oh ! le vent se lève
au large des galaxies
et je dérêve
dérive à l’infini
oh ! oh ! tourmenté
oh ! oh ! torturé
exigeons l’immortalité
et refusons de retourner
peu à peu vers la face cachée
de la nuit ».
« Critique du chapitre 3 » et « Des adieux » : à recopier intégralement bientôt !
« 2721ème cuite
ça s’arrose ! »
« J’me sens coupable d’avoir été dans une vie antérieure l’une de ces charmantes petites créatures que l’on rencontre au fond des bouteilles de mescal et d’en ressentir à tout jamais un sentiment mélancolique de paradis perdu ».
« J’me sens coupable de garder mes lunettes noires de vagabond solitaire alors que la majorité de mes très chers compatriotes ont choisi de remettre leurs vieilles lunettes roses à travers lesquelles on peut voir les pitreries masturbatoires de la sociale en train de chanter : c’est la trulutte finale j’me sens coupable de remettre de jour en jour l’idée de me retirer chez mes nibelungen intimes et privés, dans la partie la plus sombre de mon inconscient afin de m’y repaître de ma haine contre la race humaine et même contre certaines espèces animales particulièrement sordides, serviles et domestiques que sont les chiens, les chats, les chevaux, les chè-è-èvres, les tamagochis et les poissons rouges ».
« J’me sens coupable d’avoir commencé d’arrêter de respirer alors qu’il y a quelques six milliards de joyeux fêtards crapoteux qui continuent de se battre entre eux et de s’accrocher à leur triste petite part de néant cafardeux ».
« Mais c’est toujours au mois de mai
qu’on a envie de se pendre
mais c’est toujours au mois de mai
qu’on a du mal à comprendre
pourquoi faut quitter son igloo
pour venir se cramer le chou
devant des conneries de barbecues ».
« Camélia et rature finale
sur l’agenda des mots perdus
lèvres glacées masque animal
au carnaval des cœurs déchus ».
« Apprends donc à tenir ta laisse
t’es pas tout seul en manque de secours
la tristesse est la seule promesse
que la vie tient toujours ».
« Mais l’amour s’use à la lumière ».
« Les fastes de la solitude » : à recopier bientôt en entier !
« On pleure pas parce qu’un train s’en va (bis)
on reste là sur le quai
on attend
on attend sous un ciel de suie
que les dieux nous métamorphosent
et ça sent le sexe transi
sous le rose de nos ecchymoses ».
« Scandale mélancolique
à l’ouest du néant
dans leur marbre gothique
besognées par le temps
les reines immortelles
ont le silence austère
des mères qui nous appellent
sous leur lingerie de pierre ».
« Les joyeux éboueurs des âmes délabrées
se vautrent dans l’algèbre des mélancolies
traînant leurs métastases de rêve karchérisé
entre les draps poisseux des siècles d’insomnie
ça sent la vieille guenille et l’épicier cafard
dans ce chagrin des glandes qu’on appelle l’amour
où les noirs funambules du vieux cirque barbare
se pissent dans le froc en riant de leurs tours ».
« Fac-similé d’amour et de tranquillisants
dans la clarté chimique de ma nuit carcérale
je suis l’évêque étrusque, un lycanthrope errant
qui patrouille dans le gel obscur de mon mental ».
« Mon âme funérailleuse me fusille le cerveau ».
« L’étranger dans la glace » : encore un texte magnifique à recopier plus tard !
Bien entendu, on ne saurait réduire l’œuvre colossale de Thiéfaine à ces quelques fragments ! Je sais que j’ai été injuste à bien des égards, il y a tant de pages d’anthologie dans les chansons de cet immense artiste ! Mais je voulais simplement consigner ici les passages qui me font particulièrement vibrer ! D’ailleurs, je m’aperçois à l’instant que j’ai oublié ceci :
« A r’garder passer les linceuls
dans la rue aux spectres visqueux
j’sais plus si c’est moi qui suis seul
ou les aut’qui sont trop nombreux ».
Et c’est sur ces bonnes paroles que nous nous quittons aujourd’hui !
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