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29/04/2006

"Baudelaire est mort hier, à onze heures du matin..."

Alors là, j’ai intérêt à faire quelque chose de potable ! Car j’adore Baudelaire. J’en ai plein la tête et le cœur ! Il m’arrive de me réciter « Spleen » en boucle (celui qui commence par « Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle »), de me dire «J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans », « Le Poète est pareil au prince des nuées, (…) ses ailes de géant l’empêchent de marcher », etc. Alors, grand Charles, saurai-je parler de toi comme il se doit ?!

Tout de toi me touche. L’enfance partie de travers avec ce père qui meurt en 1827, six ans après ta naissance, cette haine que tu voueras à son « remplaçant », le général Aupick, ce balancement entre spleen et idéal, ta fascination pour la beauté dont tu te demandes si elle sort « du gouffre noir » ou si elle « descend des astres », ton « avertissement » au lecteur et ces mots : « Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère ! », et surtout tes magnifiques Petits poèmes en prose, où un enfant riche et un enfant pauvre « se rient l’un à l’autre fraternellement, avec des dents d’une égale blancheur »…

Plus que tout, j’aime « Une charogne » !

« Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,

A cette horrible infection,

Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,

Vous, mon ange et ma passion ! ».

Il fallait oser, quand même !

 

Il y a aussi :

« Ne cherchez plus mon cœur; les bêtes l’ont mangé ».

 

« La musique souvent me prend comme une mer ! »

 

« Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,

Dont le doigt nous menace et nous dit Souviens-toi ! »

Il y a surtout :

« Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres;

Adieu, vive clarté de nos étés trop courts ! »

 

« C’était hier l’été; voici l’automne !

Ce bruit mystérieux sonne comme un départ ».

 

Alors voilà,  « Baudelaire est mort hier, à onze heures du matin,

en zoomant d’apaisantes nuées crépusculaires,

fatigué d’un été qui le rongeait sans fin »…

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