17/08/2006
Gérard de Nerval
Encore quelques mots sur Gérard de Nerval (tirés du Dictionnaire de la mort des grands hommes, d’Isabelle BRICARD) :
Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval.
MORT : 25/26 janvier 1855 (à 47 ans).
CAUSE : suicide.
LIEU : 4, rue de la Vieille-Lanterne, à Paris.
INHUMATION : cimetière du Père-Lachaise, à Paris.
Le 26 janvier 1855, vers cinq heures du matin, un sergent de ville vint prévenir le commissaire de police du quartier Saint-Merry qu’on avait découvert un homme pendu –et gelé- à la grille d’une fenêtre, au numéro 4 de la rue de la Vieille-Lanterne, une rue mal famée. On trouva dans ses poches un passeport pour l’Orient, une lettre, une pièce de deux sous, les dernières pages d’Aurélia écrites dans la journée et qui se terminaient par ces mots : « Courage frère ! C’est la dernière étape »… et deux reçus d’un asile de nuit. En effet, vers la fin de sa vie, Gérard de Nerval n’avait plus de domicile fixe : il vagabondait, couchant dans des asiles de nuit, chez des amis, ou même parfois à la belle étoile. Il s’était pendu avec un lacet qu’il avait souvent montré à ses amis, en affirmant qu’il s’agissait de la ceinture de Madame de Maintenon ou de la jarretière de la reine de Saba !
En raison des mains soignées du corps, le commissaire classa l’individu dans la catégorie des « bourgeois » et songea à un crime, mais le docteur Pau, médecin légiste, conclut à un suicide. Comme il avait été trouvé sur la voie publique, le cadavre du sieur Labrunie fut, conformément à la loi, déposé à la morgue. Après avoir reçu la douche réglementaire, il fut exposé nu, trois jours durant, aux regards du public, « avec les précautions dues à la décence et aux bonnes mœurs ».
Grâce à ses relations, Arsène Houssaye obtint que l’Etat fournisse le corbillard et les croquemorts pour les obsèques du poète qui eurent lieu le 30 janvier à l’église métropolitaine de Notre-Dame, le clergé ayant admis la version d’une mort accidentelle. La rue de la Vieille-Lanterne disparut dans les grands travaux d’Haussmann. On construisit à son emplacement le théâtre Sarah-Bernhardt et le trou du souffleur occupait précisément l’endroit où s’était pendu le poète.
Et encore un poème de Gérard de Nerval :
Les Cydalises
Où sont nos amoureuses ?
Elles sont au tombeau :
Elles sont plus heureuses,
Dans un séjour plus beau !
Elles sont près des anges,
Dans le fond du ciel bleu,
Et chantent les louanges
De la mère de Dieu !
Ô blanche fiancée !
Ô jeune vierge en fleur !
Amante délaissée,
Que flétrit la douleur !
L’éternité profonde
Souriait dans vos yeux…
Flambeaux éteints du monde,
Rallumez-vous aux cieux !
15:45 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Ecrivain capital que ce Gérard de Nerval ! Le jour de son suicide , il laisse ces mots à sa tante :" Ne m'attends pas ce soir car la nuit sera noire et blanche..." mots repris récemment par on sait qui ...
Écrit par : Evadné | 17/08/2006
Oui, encore un qui avait avalé son âme de travers! J'aime beaucoup ses poèmes, mais je n'ai jamais réussi à lire jusqu'au bout Les filles du feu, par exemple. Il faudrait que je retente l'expérience!
Merci, Evadné, pour tes commentaires qui me font chaud au coeur!
Écrit par : Katell | 17/08/2006
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