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31/08/2006

"Scandale mélancolique"

La pensée du jour : « Le bonheur : se réjouir de la lumière du ciel et du vert de la forêt ». Jean-Claude PIROTTE, Mont Afrique.

 

Le titre du dernier album de Thiéfaine est, je trouve, d’une puissance incroyable. « Scandale mélancolique » ! Cela ouvre des tas de portes. « Scandale » : on croit connaître toutes les définitions de ce mot, et voilà qu’un coup d’œil jeté au Petit Larousse 2006 nous en présente pas moins de cinq, que voici :

  1. Effet fâcheux, indignations produits dans l’opinion publique par un fait, un acte estimé contraire à la morale, aux usages. Agir sans craindre le scandale.
  2. Affaire malhonnête qui émeut l’opinion publique. Un scandale financier.
  3. Querelle bruyante, tapage. Faire du scandale.
  4. Fait qui heurte la conscience, le bon sens, la morale, suscite l’émotion, la révolte. Le scandale de la faim dans le monde.
  5. RELIG. Parole ou acte répréhensibles qui sont pour autrui une occasion de péché ou de dommage spirituel.

Le mot vient du grec « skandalon », qui signifie « piège, obstacle ».

Quant à « mélancolie », le mot vient du grec « melas », -« anos », noir, et « khôle », bile.

La mélancolie, chez Thiéfaine, rien de bien nouveau sous le soleil. J’ai déjà dit quelque part que la mélancolie est tellement familière à l’ami Hubert qu’il lui a même donné un petit nom, « mélanco ».  Sans « le Soleil noir de la mélancolie », pour reprendre les mots de Gérard de NERVAL, la création artistique serait-elle possible ? Et surtout serait-elle aussi forte ?

Mélancolie. Le mot et surtout l’état qu’il désigne m’ont tellement obnubilée depuis l’arrivée, dans ma chaumière, de ce « scandale mélancolique », ou de cette « scandaleuse mélancolie »,  que j’ai même acheté un bouquin complet sur la question, Mélancolies de l’Antiquité au XXème siècle, d’Yves HERSANT. On y trouve quantité de beaux textes, aux titres aussi effrayants qu’enchanteurs : « L’ange du crépuscule », « Un fond ténébreux », « Le cœur à rien », « Les désordres de l’esprit », « La dialectique du désespoir », etc.  Dans l’introduction, Yves HERSANT explique que chez les écrivains et artistes cités dans son anthologie, « la mélancolie se dépasse elle-même ; en s’écrivant, en se peignant, (…), elle se transcende ou se sublime ». Et de citer ces jolis mots de RILKE : « Un monde naquit de la plainte, un monde où tout fut recréé ».

Quelques lignes encore, toujours extraites de l’introduction : « Maladie du corps pour les uns, de l’âme pour les autres, de leur ‘jointure’ pour les plus lucides, la mélancolie est trop instable sémantiquement pour qu’on la considère comme un concept. Selon les locuteurs, elle nomme tour à tour un sentiment vague et rêveur, un malaise existentiel ou une folie des plus redoutables, dont l’issue est le suicide ».  Le « Scandale mélancolique » de Thiéfaine ne pouvait donc,  c’est logique,  que déboucher sur un Suicide Tour !!!

Pour moi, la mélancolie thiéfainienne, c’est :

« J’ai traîné mes vingt siècles d’inutilité », « la vie c’est pas du bubble-gum et rien qu’le fait de respirer ça m’fout des crampes dans le sternum », « c’est depuis le début du monde que l’homme s’est déchiré », ce sont tant d’autres choses encore, c’est aussi et surtout ce qui m’a toujours réconciliée avec mes propres vagues à l’âme…

Commentaires

Tout ca, c'est de l'abomination morose...

Enfin, je dis ca... Je ne dis rien !

Écrit par : petit-jour | 31/08/2006

Ce commentaire est Delektable!!

Écrit par : Sam | 31/08/2006

oh oh... et pourtant ! Il en faut du nerf pour écrire ca...
Et quel nerf !

Écrit par : petit-jour | 31/08/2006

- Lorsque l'on vit cet état la beauté nous en échappe, seul le monde des normopathes ou les gentil pervers peuvent alors se délecter de la souffrance d'autrui !...

- Hubert a une structure appellée : névrose-obsessionnelle ou ce que l'on appelle maintenant les T.O.C ( confidence tardive dans sa loge sur cette tournéee.. ).

Le Doc

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Écrit par : L Doc. | 01/09/2006

Salut Doc,

En ce qui me concerne, en tout cas, je ne pense pas me délecter de la souffrance de qui que ce soit. Je me sentirais plutôt la frangine des infortunés, je sais que l'équilibre est toujours précaire, qu'on peut basculer d'un moment à l'autre... Quand j'avais 20, 25 ans, pour X raisons, j'avais l'âme en lambeaux, et sans Thiéfaine, sans l'écriture, sans certains auteurs, je n'aurais peut-être pas fait le choix de lutter encore... Bref...

Écrit par : Katell | 01/09/2006

Mon propos balaye beaucoup plus large.., moi j'ai la même structure qu'Hubert depuis l'âge de 18 ans et j'en ai 57 , et nos souffrances je les vis au quotidien !...

Physiologiquement je ne suis pas encore mort pour en faire une ODE !... lorsque je serai dans l'ode-delà il en sera de même pour moi, heureusement qu'il y a des personnes comme ma fille qui gère la souffrance au quotidien.. , elle est Aide-Médico-Psychologique dans une Maison d'Accueil Spécialisée. Une torche-cul comme les appellent certains médecins !...


Jean-Pierre Zéni dit Le Doc

Écrit par : Le Doc | 01/09/2006

- Additif : pour comprendre, progresser, et être le père fier de sa fille que je suis on m'a fait prendre par intolérance une trajectoire qui s'appelle : la psychiatrie !... , et qui m'héberge toujours par ailleurs...

- A chacun sa route, chacun son chemin.. , mais de grâce les littéraires relisez-vous !...

- Un homme dans la cité et ayant perdu son nom par intolérance et nommé Le Doc non par hasard par une jeune fille aujourd'hui devenue femme...

Le Doc

Écrit par : Le Doc | 02/09/2006

Les commentaires sont fermés.