15/01/2007
"Chroniques bluesymentales"
Alors ça, cela faisait longtemps que cela ne m’était pas arrivé ! Tellement longtemps que j’avais oublié la presque crise de nerfs qui suit le moment infâme où on s’aperçoit que l'imbécile de blog a bouffé une note complète, sans qu’elle ait été enregistrée au préalable ! Et tout est à refaire !
Je vous avais mis, en pensée du jour, et je maintiens :
« Quelles que soient nos douleurs, elles s’endorment tôt ou tard dans l’étreinte de ce qui leur succède », Nicolas BREHAL (Les corps célestes).
J’avais également balancé les paroles de « Portrait de femme en 1922 », mais vous repasserez ou irez les lire chez Arnaud (s’il les a mises sur son site !) car il se fait tard…
Je disais que j’aimais l’album « Chroniques bluesymentales » dans son ensemble… Il fait partie de ceux que j’ai achetés en tout premier après avoir eu la révélation Thiéfaine !
« Demain les kids » est un monument, les paroles en sont soigneusement ciselées, je les trouve très puissantes… « Dans les ruines de l’école où brûle un tableau noir une craie s’est brisée en écrivant espoir »… Pourquoi, quand ma copine Sylvie m’a présenté ces paroles écrites spécialement pour moi sur une feuille, pourquoi n’ai-je pas su immédiatement que j’avais affaire à de la poésie pure ? Avec ma réticence imbécile, j’ai retardé la « rencontre » de quelques mois, et c’est précieux, quelques mois, quand on sait que l’écriture d’Hubert est inépuisable… « Pogo sur la deadline » est la chanson-défouloir que j’écoute à fond quand j’ai envie de trucider la terre entière ou quand j’en veux à une personne en particulier, « connue par erreur aux heures des fins d’parties ». « Un automne à Tanger » conserve tout son mystère après je ne sais combien d’écoutes, et cela ne gâche rien…
« Je te veux dans la prière des dieux suppliant l’Humain »…
« Je regarde passer les zumains de ma rue
un peu comme on reluque au zoo les zébus
triés normalisés fonctionnels uniformes
avec leurs initiales gravées sur leurs condoms »…
« J’m’arracherais bien les yeux mais ce serait malveillance
vu qu’j’ai déjà vendu mon cadavre à la science »…
« Chacun sa religion, chacun son parachute »…
« A part ça tout va bien comme dit Schopenhauer »…
« La terre est un macdo recouvert de ketchup
où l’homo cannibale fait des gloupses et des beurps
où les clowns en treillis font gémir la musique
entre les staccatos des armes automatiques »…
« Mais un jour faut partir et finir aux enchères
entre les gants stériles d’une sœur hospitalière
et je me vois déjà guignol au p’tit matin
traînant mon vieux flight-case dans le cimetière des chiens
oh meine kleine Mutter mehr Licht ! » (et admirez-moi cette subtile allusion à Goethe!)...
Autant de phrases qui ont bercé mes années fac et m’ont portée à des moments un peu moyens, moyens…
Bientôt, je vous parlerai des chansons de Thiéfaine que je n’aime pas. Car il y en a ! Des que je ne peux pas encaisser, des que j’aime sans plus, des que j’aimerai peut-être un jour à force de persévérance et d’autres qui sont définitivement perdues pour moi, condamnées à se heurter à un rejet total. Ben oui ! Carrément !22:35 | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Pas d'ac. avec la pensée du jour : elles douleurs ne s'endorment pas, elles s'accumulent.
C'est quoi le site d'Arnaud ? Tu peux mettre un lien s'il te plaît ?
Ouaip, Chroniques bluesy c'est vraiment top.
"les charognards titubent au dessus des couveuses..."
Écrit par : Tommie | 16/01/2007
Coucou Tommie!
Le site d'Arnaud, c'est "acrobaties verbales". Le lien se trouve déjà sur ce blog. Et je pense que tu connais déjà ce site. Bises.
Écrit par : Katell | 16/01/2007
Portrait de femme en 1922, c'est un très beau texte, qui reste néanmoins relativement obscur. Cette apparition qui se manifeste dans ses rêves me turlupine. Plus encore, cette "déchirure" (les portraits peints sur les flippers n'étant pas en papier !!) et ces "chemins cachés" restent très mystérieux au final ....
Écrit par : Arnaud | 16/01/2007
Ah d'accorddddd. Top respect monsieur Arnaud !!!
Écrit par : Tommie | 16/01/2007
Mon hypothèse : la "déchirure" pourrait être le sexe féminin. Dans une autre chanson de l'album, Hubert parle de "blessure".
Je vais peut-être faire un billet sur cette chanson.
Écrit par : Daniel | 17/01/2007
Coucou! Daniel, je te rejoins tout à fait. Je pense également à Ferré, pour qui le sexe féminin était justement une blessure : "Cette blessure où va ma lèvre à l'aube de l'amour" ou encore "cette blessure d'où je viens"...
Ah oui, fais-nous un billet sur "Portrait de femme en 1922"!
Écrit par : Katell | 17/01/2007
Me voici de nouveau branchée...
Sur la toile !
Enfin, je vais pourvoir rattrapper tout mon retard, depuis le temps que je ne suis pas passée sur ce cabaret.
Ah Katell, depuis le temps que j'attends une note de ta part concernant les chansons que tu n'aimes pas...
Bises
Écrit par : petit-jour | 18/01/2007
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