20/08/2007
Libido moriendi
N'ayons pas peur de l'avouer : en ce moment, l'inspiration n'est pas spécialement au rendez-vous. Je me tourne de nouveau vers les mots de Thiéfaine, peut-être vous feront-ils réagir. Voici donc les paroles de "Libido moriendi", chanson qui ouvre l'album "Scandale mélancolique". Lorsque j'ai écouté ce CD, j'ai su, dès les premières notes et les premiers mots de "Libido moriendi", que j'allais très vite adopter tout l'album!
Question : comment pourrait-on définir, en peu de mots et simplement, cette notion de "libido moriendi"? Ce que j'ai trouvé sur Internet ne me satisfait qu'à moitié. Je lis la définition, pense m'en être imprégnée et, trois jours plus tard, je me redemande : "au fait, "libido moriendi", ça veut dire quoi exactement?" Je dois être bouchée à l'émeri! Aidez-moi! Et faites court et simple, surtout, il doit me manquer quelques neurones essentiels...
LIBIDO MORIENDI
on pleure pas parce qu'un train s'en va (bis)
on reste là sur le quai
on attend
on attend sous un ciel de suie
que les dieux nous métamorphosent
et ça sent le sexe transi
sous le rose de nos ecchymoses
on attend sous l'oeil du cyclone
l'ouragan de nos souvenirs
tous ces milliers de bouts d'icônes
dans nos boîtes crâniennes en délire
on pleure pas parce qu'un train s'en va (bis)
on reste là sur le quai
on attend
on attend l'ange inquisiteur
dans le calme froid de l'aurore
quand les chiens vitreux de la peur
flairent l'odeur sucrée de la mort
on pleure pas parce qu'un train s'en va (bis)
on reste là sur le quai
on attend
on attend l'ultime prédatrice
dans sa robe de vamp-araignée
et l'acier de son lady-smith
au moment du dernier baiser...
Texte d'Hubert-Félix THIEFAINE
Le moment que je trouve le plus fort, personnellement, c'est cette histoire de chiens vitreux de la peur qui flairent l'odeur sucrée de la mort. Image très forte, non?
13:14 | Lien permanent | Commentaires (13)
Commentaires
Il y a une définition visible sur "le petit hubert illustré" qui traduit cette "libido moriendi" par l'envie de mourir!!
http://amnesik.info/dotclear/index.php?2006/06/23/148-libido-moriendi
Pour parler de la chanson, je l'aime beaucoup aussi, elle donne d'emblée le ton mélancolique qui règne sur cet album!
Sinon, j'suis content de pouvoir te relire à nouveau Kat!!
Écrit par : Yoann | 20/08/2007
Moi aussi, Yoann, je suis contente de te retrouver! Et je viens d'aller lire le billet du "petit Hubert illustré". Merci pour l'information!
Écrit par : Katell | 20/08/2007
Je n'ai pas plus d'idée que ce que le lien de Yoann apporte.
Très belle chanson en effet, entre nostalgie, tristesse et espoir...
Ravie de ton retour !!!
Écrit par : Tommie | 20/08/2007
"Ars Moriendi" signifie "l'art de bien mourir". Très typique de la fin du moyen âge à la renaissance http://www.bdnancy.fr/Ars%20Moriendi.htm
D'autres sources sur wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ars_moriendi
Bises
Écrit par : petit-jour | 21/08/2007
Bonjour à tous.Cette chanson fait part de ces textes de HFT où le sens peut s'avérer subjectif et donc...universel.
En effet pour ma part l'écoute de cette chanson évoque des proches disparus (le train qui s'en va) pendant que nous restons meurtris (seul sur le quai) et inconsolables...mais il faut bien continuer.L'idée de suicide rode aussi autour de ce texte mais je ne suis pas loin de penser que Hft devait partager ces extraits qui en disent beaucoup plus et mieux que des tas de pages que je pourrai remplir...
"à sa naissance il n'est donné à l'homme qu'un seul droit,le choix de sa mort.Mais si ce choix est commandé par le dégout de sa vie alors son existence n'aura été que pure dérision"
"tu cesseras de craindre si tu as cessé d'esperer"
ainsi pour vaincre ma peur de la mort je m'entete à ne rien attendre !!!...
Par ailleurs en voyage en Toscane nous nous sommes arretes à Castellina in Chianti (dérnière étape de l'aventure terrestre de Léo Ferré) et ce fut bien émouvant...rencontre avec Marie-Cristina puis échange avec Mathieu le fils qui a bien été ému,je le pense sans prétention, par nos témoignages d'admiration et d'attachement aux textes de son papa...de plus à 2 jours pres je croisais le fils de Hubert de passage chez eux!!!
Cordialement.
Écrit par : alfana | 22/08/2007
Ton commentaire est intéressant, Alfana. Comme tous ceux que tu as déjà postés ici, d'ailleurs.
En 2000 je ne sais plus combien, 2004 peut-être, Thiéfaine avait participé, à Lyon, à une soirée-hommage à Léo Ferré. La dernière compagne de ce "Français toscan de Monaco" (clin d'oeil à Romain Didier, qui a écrit une très belle chanson sur Léo) était dans la salle et avait semblé très émue. Cela reste un des grands moments de ma vie de fan!
Pour en revenir à ton commentaire, je trouve que c'est chouette que vous soyez allés rendre visite à cette dame et à Mathieu.
Écrit par : Katell | 22/08/2007
effectivement Katell la soirée hommage à Léo s'était déroulé le 25 octobre 2003 à la salle Rameau.
De revoir la silhouette dégingandée et le visage concentré de Hubert,je sus (aprés une premiére partie de qualité ayant eu le mérite de remettre en lumiére certains textes moins connus de Léo) que j'allais passer une soirée extraordinaire et privilégiée.
Enchainant textes personnels et interprétations de notre anarchiste préféré,Hubert semblait vivre intensément chaque phrase de ces répertoires et,par un kaléidoscope inédit d'images foisonnantes, nous déversa une poésie incandescente coincidant harmonieusement à l'idée que je m'en fais.
Puis la soirée se clotura par un "c'est extra" mémorable avec Lucas aux percussions et la nuit qui suivit fut longue à devenir demain devant une telle mise à nu émotionnelle...car la poésie pour moi c'est aussi ça retrouver l'essence des etres des objets de la nature en y otant la gangue qui masque leur Vérité...et ce quel que soit la charge ou/et décharge affective mise en jeu...
Cordialement
Écrit par : alfana | 23/08/2007
, et avant cette date il y a eu un autre hommage à Léo à Génève !... ( j'étais présent aux 2 ) , ayant converdé avec Mme Ferré un peu en italien à Lyon...
Écrit par : Le Doc. | 23/08/2007
Ah oui, c'était vraiment géant! Je ne regrette pas d'avoir fait le déplacement jusqu'à Lyon ce jour-là!
Écrit par : Katell | 26/08/2007
"libido moriendi" : on va encore dire que j'ai les idées mal placées, mais pour moi c'est un texte qui parle de la fuite du désir dans un couple. Le train, c'est le fameux symbole phallique... On attend que ça revienne, en s'acharnant, mais rien ne se passe, zero sensations..., on tente de nouvelles choses, c'est bof, et on finit par se rendre compte qu'on s'est acharné à réanimer une flamme morte depuis longtemps...
Écrit par : JPA | 28/08/2007
Eh bien JPA, je ne dirais pas que tu as les idées mal placées, au contraire. Je trouve ton analyse très pertinente et très intéressante.
Écrit par : petit-jour | 28/08/2007
Tout à fait d'accord avec Petit-Jour ! J'ai repensé à ton analyse en me récitant les paroles de la chanson, tout à l'heure, et il est vrai que l'idée est pertinente. A quand une analyse creusée de ta part pour une prochaine réunion HFT?! Au fait, je ne sais toujours pas si tu as reçu le DVD. Tiens-moi quand même au courant. Enfin, si j'ai bien compris, tu as l'esprit ailleurs en ce moment !! Je comprends, je comprends !!
Écrit par : Katell | 28/08/2007
, je connais personnellement Mme Lady-smith, l'ayant vu de plus revétir avant un concert sa robe de vamp-araignée, son " lady-smith " bien dissimulé quoique.. est de moins en moins mortel !...
JPADPS tu as passé là presque un test de projection ;-) mais je n'en avais nul besoin !!!
Écrit par : Le Doc. | 28/08/2007
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