19/01/2010
Vie de Lamartine : suite et fin
La pensée du jour : "L'amour est une maladie d'incomplétude. (...) Quelque chose s'est perdu à l'origine, une affection s'est refusée, une sympathie s'est interrompue, et l'on est à jamais avide de ce qui pourrait en tenir lieu". Jean-Paul ENTHOVEN.
En 1833, Lamartine commence une carrière politique. Elu député et conseiller général, il devient peu à peu un orateur écouté et lance l'idée d'un « parti social ». Son Histoire des Girondins, en 1847, obtient un succès prodigieux et cet être de grande race, fait de muscles et de nerfs, devient un des rois de l'opinion. Son activité frénétique l'a vieilli de 10 ans, mais il compte bien « garder jusqu'au tombeau la jeunesse inextinguible de l'âme qui pense, qui rêve, qui espère, qui aime ». Ministre du Gouvernement Provisoire, il est hélas vite débordé par les haines de droite et de gauche. En juin, il supplie en vain que l'armée investisse Paris, pour éviter la révolte et le massacre qui s'ensuivra. Cela n'arrange personne : l'extrême-gauche s'entête, tandis que la droite et les modérés veulent faire un « exemple ». Alors le nouveau ministre de la Guerre, Cavaignac, sabre, cravache et fusille et Sainte-Beuve, ravi de la déconfiture du poète, ose écrire, avec perfidie et mauvaise foi : « Les pieds de Lamartine lui ont glissé dans le sang ».
C'en est fait de Lamartine homme politique. Il obtient aux Présidentielles un score dérisoire et voit sa vie se transformer en une succession de problèmes financiers et d'énormes travaux littéraires et historiques. Son logis parisien n'est plus qu'un bureau, une usine, dont madame de Lamartine devient la cogérante.
Les années passent, peuplées de rêves impossibles et de cauchemars quotidiens, et à 70 ans, le poète se tue encore au travail et devient la proie des usuriers. Il doit vendre Milly, « la moelle de ses os ». En 1863, sa femme meurt et en 1867, il se remarie secrètement avec sa nièce Valentine de Cessiat, davantage infirmière qu'épouse. Il meurt le 25 février 1869. Sur sa poitrine, le crucifix que tenait Julie Charles sur son lit de mort.
10:06 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
, ce billet sur Lamartine me rappelle une discusion avec Hubert à Flers sur la différence entre une hirondelle et un martinet..
, si l'hirondelle annonce le printemps le martinet de mon enfance annonçait-il les T.O.Cs pathologiques, j'avais d'ailleurs écrit un texte sur feu Passion Thiéfaine à ce sujet..
Écrit par : Le Doc. | 19/01/2010
Encore un regret ce concert de Mâcon auquel je n'étais pas ... je venais d'arriver ici et ne me préoccupais absolument pas des concerts à l'époque ...
Mais j'ai depuis pu écouter Pensée des Morts ... magnifique !
Pour ceux qui viendront un jour à Mâcon , le musée Lamartine est très intéressant .
Écrit par : loreleï2 | 19/01/2010
Ah, je rêve de visiter ce musée ! Merci pour l'info, Lorelei2 !
Écrit par : Katell | 19/01/2010
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