31/12/2010
Chansons n°76, n°77 et n°78
Je vous dois des excuses : dernièrement, lorsque je vous ai proposé la chanson n°76, je me suis totalement plantée !!! La chanson n°76, c'était « 542 lunes et 7 jours environ », je suis allée trop vite! Je répare donc mon erreur, mais j'ai dû effacer la note d'avant-hier, et vos commentaires aussi. Je vous demanderai de bien vouloir, comme avant-hier, poster une pensée du jour au bas de cette note. Et, avec tout cela, je vous dois trois chansons !!!
542 LUNES ET 7 JOURS ENVIRON
La terre est un MacDo recouvert de ketchup
Où l'homo cannibale fait des gloupses et des beurps
Où les clowns en treillis font gémir la musique
Entre les staccatos des armes automatiques
J'y suis né d'une vidange de carter séminal
Dans le garage intime d'une fleur sentimentale
Quand j'ai ouvert les yeux la lumière vagabonde
Filait à 300.000 kilomètres à la seconde
J'ai failli me tirer mais j'ai fait bof areuh
J'suis qu'un intérimaire dans la continuité de l'espèce
Et coucou beuh !
542 lunes et 7 jours environ
Que je traîne ma carlingue dans ce siècle marron
542 lunes et 7 jours environ
Et tu vois mon amour j'suis toujours aussi con
Une fille dans chaque port et un porc qui sommeille
Dans chaque salaud qui rêve d'une crampette au soleil
Et les meufs ça couinait juteuses et parfumées
Dans le bleu carnaval des printemps cutanés
J'en ai connu des chaudes à la bouche animale
A g'noux dans les toilettes ou dans la sciure des stalles
Hélas pour mon malheur j'en ai connu des pires
Qui voulaient que j'leur cause en mourant d'un soupir
Et puis je t'ai connue mais j'vais pas trop charrier
Attendu que j'suis lâche et que ton flingue est chargé
Oh ma sweet yéyéyé sweet lady
542 lunes et 7 jours environ
Que je traîne ma carlingue dans ce siècle marron
542 lunes et 7 jours environ
Et tu vois mon amour j'suis toujours aussi con
La geisha funéraire s'tape des rassis crémeux
Chaque fois que j'raye un jour d'une croix sur mon pieu
Pourtant j'contrôle mes viandes, je surveille mes systoles
Et me tiens à l'écart des odeurs de formol
Mais un jour faut partir et finir aux enchères
Entre les gants stériles d'une sœur hospitalière
Et je me vois déjà guignol au p'tit matin
Traînant mon vieux flight-case dans le cimetière des chiens
Oh meine kleine Mutter mehr Licht !
542 lunes et 7 jours environ
Que je traîne ma carlingue dans ce siècle marron
542 lunes et 7 jours environ
Et tu vois mon amour j'suis toujours aussi con
ZOO – ZUMAINS - ZEBUS
Je regarde passer les zumains de ma rue
Un peu comme on reluque au zoo les zébus
Triés, normalisés, fonctionnels, uniformes
Avec leurs initiales gravées sur leurs condoms
Et je cherche un abri sur une étoile occulte
Afin de me tricoter des œillères en catgut
J'm'arracherais bien les yeux mais ce serait malveillance
Vu que j'ai déjà vendu mon cadavre à la science
Je n'ai pas la frite
Repasse me voir demain lady
Plus de mur à Berlin pour justifier ma honte
Quand je reviens bourré dans mes baskets en fonte
Et çui d'Jérusalem est trop loin du bistrot
Pour que j'm'y liquéfie en chagrin lacrymo
Mais loin de moi l'idée d'être irrévérencieux
Et d'flinguer les chimères qui rendent le monde heureux
Chacun sa religion, chacun son parachute
Et je mets mon foulard quand je vais à la turlute
Je n'ai pas la frite
Repasse me voir demain lady
J'écoute la mode en boîte sur mon ghetto-blaster
Dans le joyeux ronron quotidien des horreurs
Pas la peine de s'en faire il suffit d'oublier
Demain je s'rai funky, rastaquouère et blindé
A part ça tout va bien comme dit Schopenhauer
Pendant la durée des travaux je reste ouvert
J'imaginerai Sisyphe gonflé aux anabos
En train d'faire sa muscu dans la cage aux héros
Je n'ai pas la frite
Repasse me voir demain lady
PORTRAIT DE FEMME EN 1922
Je t'ai rencontrée une nuit
Au détour d'un chemin perdu
Qui ne conduisait nulle part
Où tu te tenais immobile
En équilibre sur un fil
Tendu au-dessus du hasard
Et lorsque je t'ai demandé
Qui tu étais d'où tu venais
Tu m'as répondu d'un regard
Tu sais, je ne suis qu'effluve
Et je reviens d'ailleurs...
Plus tard dans un coin de bistrot
Devant un billard électrique
Tu m'as montré ta déchirure
Tu m'as dit d'étranges paroles
Qui volaient comme des chauves-souris
Au milieu de ta chevelure
Elles me parlaient d'inconnu
De mystérieux chemins cachés
Qui montaient au-delà des murs
D'un ténébreux voyage
Tu cherches au-delà des frontières
Un miroir ou un cœur ouvert
Pour y projeter tes phantasmes
Sautant d'une plateforme d'autobus
Tu prends le premier train rapide
Pour Marseille ou pour Amsterdam
Juste une pièce dans un taxiphone
Mon tendre amour ne m'attends pas
Ce soir je ne rentrerai pas
Et tu reprends ta route
Ton ténébreux voyage
Un jour ou l'autre tu reviens
Un peu comme au sortir d'un rêve
Dans l'inconscience du matin
Les traits tirés par la fatigue
La tête creuse, le regard vide
Tu ne sais plus ce qui se passe
Et tu ne comprends plus
Tu ne comprends plus rien
Le temps de te refaire les yeux
De prendre un bain et de m'aimer
Tu repenses à d'autres visages
Noyée au fond d'un verre d'alcool
Tu me demandes une cigarette
Et me dis d'un air un peu vague
Mon tendre amour ne m'en veux pas
Tu sais je ne suis à personne
Demain il faut que je reparte
Et tu reprends ta route
Ton ténébreux voyage
Mine de rien, que d'allusions à l'Allemagne dans "542 lunes et 7 jours environ" et "Zoo-zumains-zébus" !!!
Et n'oubliez pas d'aller faire un tour là :
10:38 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Simplement pour faire constater qu'il y a un bug sur la note "Strindberg (suite et fin)" dater de Décembre 2007
Il faut surligner le texte pour qu'il soit lisible.
Bien à vous et bonne année
Hadrien.
Écrit par : Luis Daoiz | 01/01/2011
Les commentaires sont fermés.