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01/02/2012

Extrait de Chanson magazine n°14 (suite et fin de l'interview)

La pensée du jour : "J'aime trop mes doutes et mes contradictions pour m'accrocher à des mots d'ordre". Hubert-Félix THIEFAINE

 

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« Un vendredi 13 à 5 heures »... ça fait quoi d'écrire une chanson sur sa mort ?

 

Ça fait marrer. Je trouve amusant de penser à ma mort. C'est rassurant. Je crois que c'est un signe de santé : prendre du recul par rapport à soi-même, par rapport à ses prétentions. C'est dire comme Higelin : « J'suis qu'un grain de poussière ». L'idée de la mort, c'est un refuge.

 

 

Tu vois ça comme un refuge ?

Le ventre maternel étant à sens unique :... J'espère trouver le même confort dans la mort.

 

 

 

Tu m'as dit rassurant tout à l'heure.

C'est absolument rassurant !!! Si tu me donnais l'immortalité, je crois que je me flinguerais sur-le-champ. Tandis que 70 ans, c'est pénible, mais ça reste vivable ! Je suis toujours surpris par les personnes qui se sentent provoquées à chaque fois que je parle un peu de la mort. Et ces gens-là ne me semblent pas très vivants, en fait ! Ayant nié cette idée, ils sont complètement paniqués dès que la mort arrive très près d'eux... Enfin, c'était juste une parenthèse, je n'aime pas parler des autres... Et puis merde ! Je ne sais pas pourquoi on insiste : ma chanson est suffisamment claire ! Pour une fois !

 

 

 

Il y a ou il y a eu une quelconque recherche mystique de ta part ?

Aïe ! Aïe ! Aïe ! Je ne sais pas si le mot mystique est approprié. Peut-être à 12 ans quand j'hésitais entre footballeur, pompier, ou Saint François d'Assise. Excuse-moi, je ne sais plus ce que le mot mystique veut dire !

 

 

 

Il t'est arrivé de te fondre dans une idéologie quelle qu'elle soit ?

Non merci, sans façon !

 

 

Tu n'as jamais mordu à quoi que ce soit ?

Il m'est parfois arrivé d'être sympathisant... Mais toujours de façon momentanée... J'aime trop penser par moi-même... J'aime trop mes doutes et mes contradictions pour m'accrocher à des mots d'ordre. A ce niveau, je préfère déconner tout seul.

 

« Alligators 427 », « 113ème cigarette sans dormir », « Chambre 2023... » Il y a toujours beaucoup de chiffres dans tes chansons...
J'ai toujours été nul en math ! C'est une façon de me rattraper ! J'essaie d'utiliser les chiffres autrement... Il y a une magie des chiffres qui me trouble. Par magie, j'entends tous ces événements inexplicables et curieux qui surgissent parfois dans ma vie, notamment quand je suis disponible... Ce que j'appelle « effets magiques »... et ça se passe comme s'il y avait une logique quelque part... que je ne comprends évidemment pas... ça semble absurde de dire ça en 85...

 

Dans « Femme de Loth », je dis : « où nos cerveaux malades sortiraient du sommeil »... Pour moi, c'est imaginer que l'humain n'est pas encore abouti, que son cerveau est comme un moteur en rôdage et qu'un jour, peut-être, il va finir par se débrider... Toutes ces choses que j'appelle aujourd'hui « effets magiques » parce que incompréhensibles, pourraient alors devenir aussi claires que le fait d'admettre que la terre est ronde !

 

Propos recueillis par Catherine Monfajon

 

Voilà. Cette fois, c'est fini, vous avez l'interview dans son intégralité. Merci à l'internaute qui me l'a envoyée si gentiment et m'a juste demandé une petite chose en retour : évoquer la salle "A thou bout d'chant", située à Lyon. C'est chose faite !

Commentaires

Très jolie interview, vraiment! Non que je veuille avoir la prétention de me comparer à HFT (loin de moi cette idée!), mais j'ai longtemps égréné des chiffres dans nombre de mes modestes écrits! Evidemment, moi aussi je suis nul en maths!

Écrit par : Monsieur Müller | 01/02/2012

Et l'internaute, il n'a pas donné l'adresse de la salle aussi ? Parce que ça paraît sympathique, avec ce nom-là !

C'était vraiment bien, cette itw ! Quand il dit ça : " Le ventre maternel étant à sens unique :... J'espère trouver le même confort dans la mort ", ça me remet en tête ma strophe préférée d'Alambic, située dans ma presque chanson préférée de l'album, " Buenas noches, Jo " :

La tête mouillée entre tes cuisses
Et l'oeil plombé de nostalgeo
J'voudrais rentrer dans ta matrice
Comme au vieux temps de ma létargeo
Quand je jouais avec la matière
Dans la chambre des éprouvettes
Au milieu des années-lumière
Et du rougeoiement des planètes

C'est sublime, carrément ! Et vu comme ça, c'est indéfinissablement tentant, non ?

Écrit par : Aska | 02/02/2012

Pour ma part c'est vraiment cet album qui en devient indéfinissablement tentant, depuis que j'ai lu cette interview ! Merci à toi et au mystérieux internaute de l'avoir partagée avec nous.

Écrit par : aclh | 02/02/2012

merci pour cette interview ;)

Écrit par : Nostalgic_Banshee | 11/02/2012

Les commentaires sont fermés.