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29/04/2013

Beau repaire

La pensée du jour : "Pourquoi les amants

Après s'être tant aimés avant

Oublient juste

Après

Tout le bien qu'ils se sont fait". Jacques HIGELIN

 

 

Voilà un album qui célèbre avec joie et entrain le « retour des beaux jours », la fulgurance de certaines rencontres, en gare d'Angoul-aime ou d'ailleurs. L'or et l'étincelle de la première fois, la magie du premier regard entre deux êtres que la vie, ingénieusement, met soudain sur le même chemin. Et c'est un instant de grâce, dont on aimerait qu'il « reste pour toujours gravé dans la mémoire des histoires d'amour ». Cela s'appelle « Pour une fois », et c'est sans doute ma chouchoute chanson de cet album-cadeau. Higelin nous offre à nouveau ce qu'il a de plus noble et de plus doux dans les entrailles. C'est un opus qui porte le nom de « beau repaire », et l'on se dit que le mot aurait tout aussi bien pu s'écrire « repère », tant ces douze chansons nous orientent, nous indiquent la voie à suivre dans les ténèbres. Higelin nous emmène faire un tour du côté de « la joie de vivre, sur le chemin qui vibre, ivre, sous les pas ».

Voici donc douze petits joyaux dans leur écrin de dentelle. Ici, c'est un duo mi-vache mi-tendre avec la merveilleuse Sandrine Bonnaire, là c'est un hommage à la non moins merveilleuse Barbara. Que demande le peuple ? On retrouve Higelin le grand, le majestueux, mais l'avait-on jamais perdu ? Voilà un homme qui, comme Thiéfaine, m'accompagne depuis de nombreuses années. Thiéfaine le sombre, le profondément, viscéralement mélancolique, Higelin le tendre, le foncièrement optimiste.

Et ce « beau repaire » n'échappe pas à la règle : il déborde de tendresse, parfois blessée, parfois blessante, aimante toujours. Le mot « amour » vient se poser délicatement dans presque toutes les chansons. On croirait entendre le malicieux Higelin nous dire, comme lors de certains concerts : « Aimez-vous, il n'y a que ça de vrai » ! On tient là un chef-d'œuvre qui nous ferait presque jubiler d'être là, d'être en vie. Avec ce « beau repaire », ce beau repas, que dis-je, ce fabuleux festin, on se prend douze belles dans la peau. C'est encore et toujours l'amour qui fait vibrer notre grand Jacques. On partirait bien faire le tour du monde avec lui, juste pour le plaisir de chanter la vie, quoi, le bordel !

Découvrir cet album, ce fut un instant de grâce, et l'instant s'est prolongé magiquement, me portant chaque jour de ce mois d'avril. On voudrait que cela ne s'éteigne jamais. « Et que cet instant reste pour toujours gravé dans la mémoire des histoires d'amour »...