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28/12/2013

"Fra Angelico met des larmes dans mon vin"

La pensée du jour : "Il faudrait bénir tous les moments où je n'ai pas peur". Brigitte FONTAINE

Aujourd'hui, je vous propose une petite note sur Fra Angelico. Je viens carrément d'acheter le bouquin Découvertes Gallimard consacré à ce peintre ! Je vais le lire et en mettrai éventuellement des passages ici. Il y a fort longtemps, j'avais dit que je me lancerais un jour dans un grand volet sur les peintres et la peinture dans les chansons de Thiéfaine. Je me souhaite d'avance bon courage, car les références picturales ne manquent pas chez HFT, tout comme les références littéraires, musicales, bibliques, et j'en passe !!!

D'abord, voici un petit extrait du chapitre 1 de mon Découvertes Gallimard tout fraîchement acheté dans une librairie nancéienne déjà évoquée ici :

De Guido di Piero à Fra Angelico

Il est toujours troublant de constater qu'une personne dont le nom vous est familier ne s'est jamais appelée ni fait appeler ainsi : tel est le cas de Fra Angelico, le "frère angélique". Ce n'est que quelques années après sa mort que le poète dominicain Domenico da Corella qualifia de "peintre angélique" celui que l'on nommait alors Fra Giovanni da Fiesole, "frère Jean de Fiesole". Les Italiens l'ont même ensuite très rapidement surnommé il Beato Angelico, "le bienheureux angélique", avant que tout procès en canonisation ne soit instruit par le Vatican. A la fin du XXème siècle, Fra Angelico fut admis auprès des bienheureux par le pape Jean-Paul II, qui en fit le saint patron des artistes. Bien peu d'hommes de l'art ont eu droit à un tel honneur : c'est dire la réputation de Fra Angelico en tant que peintre avant tout religieux.

A ses débuts, rien ne prédestinait pourtant l'artiste à une telle gloire posthume. Très peu d'informations nous sont parvenues sur les premières étapes de sa vie : sa date de naissance n'est même pas connue avec certitude et, bien qu'une tradition orale l'ait longtemps fait remonter à l'année 1387, il est bien plus probable qu'elle se situe autour de 1400, à Vicchio di Mugello, dans les collines au nord de Florence. La première mention de celui qui ne s'appelle encore que Guido di Piero ne date en tout cas que de 1417; l'année suivante, le même Guido est payé pour un tableau d'autel réalisé dans l'église florentine de Santo Stefano al Ponte. L'œuvre a aujourd'hui disparu, mais un tel document n'en reste pas moins capital en ce qu'il démontre que, chez Fra Angelico, la vocation de peintre a précédé celle proprement religieuse.

En 1424, Guido di Piero est devenu "Fra Giovanni" : le peintre a donc entre-temps prononcé ses vœux au couvent de l'Observance dominicaine, situé sur la colline de Fiesole, aux portes de Florence. Fondé en 1406, le couvent de San Domenico avait dû être abandonné trois ans plus tard par des moines persécutés qui passèrent près d'une décennie en exil, sous la conduite de leur maître emblématique, Giovanni Dominici. Dominici prônait un retour aux valeurs des Pères de l'Eglise, loin de la mondanité supposée de l'ordre dominicain officiel. En plus de la certitude de nombreuses commandes, c'est cette vision puriste de la religion qui attire sans doute le jeune Guido peu après que les Observants ont réinvesti leur couvent de Fiesole, en 1418. Après un an de pénitence et de formation durant lequel il n'a sans doute pas peint, l'artiste devient moine à part entière de l'Observance dominicaine, un ordre qu'il allait servir en images jusqu'à la fin de sa vie.

  

 

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