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16/10/2020

"A l'heure où les sirènes traversent nos silences", un texte de Bételgeuse.

Aujourd'hui, je vous invite à lire le très beau texte de Bételgeuse. Ce serait chouette que d'autres visiteurs de ce blog se livrent au même "exercice" ! Il n'est pas trop tard, à vos plumes ! 

 

"À l'heure où les sirènes traversent nos silences"

 

Quand l'OVNI Thiéfaine se posa dans mon jardin, j'avais 15 ans et mal partout. On me mit dans la main une cassette enregistrée avec ces mots écrits au feutre : Thiéfaine Dernières balises avant mutation. Je restais pensive devant cette suite de mots me demandant presque s'il ne s'agissait pas d'un code secret pour initiés. La première écoute me laissa perplexe. J'avais un peu de mal à comprendre les textes dont je trouvais qu'ils avaient un côté sombre, étrange avec des relents d'interdits. J'avais du mal à vraiment apprécier mais je ne détestais pas. Ça m'interpellait. Ça m'appelait même.

 

Alors j'écoutais encore et, de fil en aiguille, je me faufilais dans cet univers curieux, dans cette ambiance insolite pour finalement me perdre dans ce labyrinthe bien singulier (aux couleurs d'arc- en-ciel). Ces textes me procuraient une émotion, un ressenti, une agitation interne qui soudain me réveillaient, me sortaient de mon vide sidéral et me faisaient exister. Ce mec disait des trucs qui me parlaient. Et au fil des écoutes, ses chansons devenaient plus limpides.

 

Depuis, Hubert ne m'a plus quittée et m'a toujours accompagnée.

 

Hubert c'est jamais le même gars, il est imprévisible. Tantôt c'est la noirceur, tantôt le délire joyeux, tantôt le sérieux quasi dramatique. C'est jamais le même Hubert que l'on rencontre dans ses chansons. Ça l'a toujours été et ça l'est tout encore. Et c'est ça qui est bien parce qu'on peut puiser, au fil de notre humeur, la chanson à écouter.

Et puis avec Hubert, Eros n'est jamais loin. Il a quand même écrit des sommets de poésie pour parler de l'amour. Et sa façon de parler de la femme... tout en finesse et élégance. Un texte en particulier ? Les jardins sauvages. Quel délice !

 

Cela fait 36 ans qu'il m'accompagne bien qu'il y eût des périodes où je l'ai moins écouté mais il n'était jamais bien loin. Je travaille en musique mais jamais avec Hubert. Hubert je l'écoute dans l'intimité, au casque, sans le partager. Je l'écoute dans ma voiture aussi. D'ailleurs je n'écoute quasiment que lui en voiture si bien que quand mon fils était petit, il avait droit à Thiéfaine dans son siège auto ! Il adorait "la chanson du robot" (Le chaos de la philosophie ou La philosophie du chaos... je sais jamais) qu'il fallait écouter en boucle !

 

Je me rends compte qu'Hubert est souvent présent dans mon quotidien même quand je ne l'écoute pas. C'est par exemple le début d'une phrase prononcée par quelqu'un, ou juste un mot, correspondant à une expression d'une chanson d’Hubert et que je vais terminer soit intérieurement (si le contexte ne s'y prête pas), soit haut et fort quitte à laisser mon interlocuteur perplexe (voire inquiet...).

 

Le 13 novembre 2015 au soir j'étais avec Hubert en concert à Lyon pendant que l'horreur se jouait au Bataclan (entre autres). Quelques heures après le concert quand j'eus enfin compris tout ce qui s'était passé, je réalisais soudain que ça aurait pu être là, à Lyon, avec Hubert...

 

Depuis quelque temps, je redécouvre les textes de Thiéfaine grâce aux travaux de Françoise Salvan Renucci. Ça n’enlève ni ne rajoute quoi que se soit au plaisir d’écouter Hubert. C'est un autre regard, une autre perception.

 

Actuellement il y a un petit gars qui par certains aspects me fait penser à Hubert. Il s’agit d’Eddy De Pretto. Il y a quelque chose de Thiéfaine je trouve dans ses textes, profonds et travaillés.

 

Nous sommes sacrément chanceux d’écouter, d’apprécier, d’échanger sur cette sommité artistique qu’est Thiéfaine et de pouvoir également le voir à l’œuvre, en vrai, en live. Nous sommes chanceux d’être ses contemporains et d’avoir pleinement conscience de la profondeur de son œuvre et des bienfaits collatéraux qu’elle produit en chacun de nous.

 

« Il nous restera ça au moins de romantique ».

 

Bételgeuse

 

Commentaires

Le mystère de l'assombrissement de Bételgeuse ne semble pas résolu... :-)

Écrit par : Bételgeuse | 16/10/2020

@Beltégeuse

Bonsoir,

Merci pour votre texte, dans lequel je me retrouve. C'est vrai… les Jardins Sauvages, je suis mille fois d'accord. Je ne l'ai pas écouté depuis un certain temps, je vais le faire dès ce soir. C'est aussi ça la force des chansons de Thiéfaine : chacune raconte une histoire, transmet un climat, donne accès à un univers… Et il y en a tant. Je me délecte par avance de cette réécoute…

Mes enfant aussi ont accroché sur le Chaos de la Philosophie : "Je suis robot-bar, le petit roi du mini-bar…", ma fille sur Septembre Rose… et d'autres encore.

A bientôt
Merci

Écrit par : CélineCapucine | 16/10/2020

@Beltégeuse

Bonsoir,

Merci pour votre texte, dans lequel je me retrouve. C'est vrai… les Jardins Sauvages, je suis mille fois d'accord. Je ne l'ai pas écouté depuis un certain temps, je vais le faire dès ce soir. C'est aussi ça la force des chansons de Thiéfaine : chacune raconte une histoire, transmet un climat, donne accès à un univers… Et il y en a tant. Je me délecte par avance de cette réécoute…

Mes enfant aussi ont accroché sur le Chaos de la Philosophie : "Je suis robot-bar, le petit roi du mini-bar…", ma fille sur Septembre Rose… et d'autres encore.

A bientôt
Merci

Écrit par : CélineCapucine | 16/10/2020

Oups… Je voulais écrire Bételgeuse.

Écrit par : CélineCapucine | 16/10/2020

@Katell

Bonjour,

J'envisage moi aussi d'envoyer un petit texte pour témoigner de mon expérience thiéfainienne, l'une des plus intenses que j'ai pu vivre, artistiquement parlant, c'est certain.

A bientôt, donc

...et bon courage à vous

Écrit par : CélineCapucine | 16/10/2020

Bételgeuse : je vais essayer de régler le problème de l'assombrissement !!! Mille excuses !
CélineCapucine, je serais ravie de recevoir un texte de toi !

Écrit par : Katell | 16/10/2020

Bételgeuse, je n'arrive pas à résoudre le problème. Je crois qu'il aurait fallu que je retape tout le texte. Je le fais si nécessaire. Dis-moi si cela t'embête qu'il apparaisse ainsi, en version grise ! Si c'est le cas, je demande à une de mes filles de me le dicter, et le tour sera joué.

Écrit par : Katell | 16/10/2020

CélineCapucine, pardon, je t'ai tutoyée (et je continue !), j'espère que ce n'est pas gênant. Le tutoiement me vient assez facilement.
Du courage, oui, il en faut... Et j'en manque souvent...

Écrit par : Katell | 16/10/2020

Katell, tu veux que je te le renvoie ?

Écrit par : Bételgeuse | 16/10/2020

Merci pour ton retour CélineCapucine. Hubert sait parler au plus grand nombre, même aux enfants. Quelques années plus tard, au début de l’adolescence, c’est un copain de mon fils qui adorait écouter Quebec November Hotel...

Écrit par : Bételgeuse | 16/10/2020

, pour éclaircir le texte il suffit il suffit de vouloir en faire un copier/coller et la lumière sera :-)

, ...

Écrit par : le Doc. | 16/10/2020

, le texte de Bételgeuse :

A l'heure où les sirènes traversent nos silences", un texte de Bételgeuse.
Aujourd'hui, je vous invite à lire le très beau texte de Bételgeuse. Ce serait chouette que d'autres visiteurs de ce blog se livrent au même "exercice" ! Il n'est pas trop tard, à vos plumes !



"À l'heure où les sirènes traversent nos silences"



Quand l'OVNI Thiéfaine se posa dans mon jardin, j'avais 15 ans et mal partout. On me mit dans la main une cassette enregistrée avec ces mots écrits au feutre : Thiéfaine Dernières balises avant mutation. Je restais pensive devant cette suite de mots me demandant presque s'il ne s'agissait pas d'un code secret pour initiés. La première écoute me laissa perplexe. J'avais un peu de mal à comprendre les textes dont je trouvais qu'ils avaient un côté sombre, étrange avec des relents d'interdits. J'avais du mal à vraiment apprécier mais je ne détestais pas. Ça m'interpellait. Ça m'appelait même.



Alors j'écoutais encore et, de fil en aiguille, je me faufilais dans cet univers curieux, dans cette ambiance insolite pour finalement me perdre dans ce labyrinthe bien singulier (aux couleurs d'arc- en-ciel). Ces textes me procuraient une émotion, un ressenti, une agitation interne qui soudain me réveillaient, me sortaient de mon vide sidéral et me faisaient exister. Ce mec disait des trucs qui me parlaient. Et au fil des écoutes, ses chansons devenaient plus limpides.



Depuis, Hubert ne m'a plus quittée et m'a toujours accompagnée.



Hubert c'est jamais le même gars, il est imprévisible. Tantôt c'est la noirceur, tantôt le délire joyeux, tantôt le sérieux quasi dramatique. C'est jamais le même Hubert que l'on rencontre dans ses chansons. Ça l'a toujours été et ça l'est tout encore. Et c'est ça qui est bien parce qu'on peut puiser, au fil de notre humeur, la chanson à écouter.

Et puis avec Hubert, Eros n'est jamais loin. Il a quand même écrit des sommets de poésie pour parler de l'amour. Et sa façon de parler de la femme... tout en finesse et élégance. Un texte en particulier ? Les jardins sauvages. Quel délice !



Cela fait 36 ans qu'il m'accompagne bien qu'il y eût des périodes où je l'ai moins écouté mais il n'était jamais bien loin. Je travaille en musique mais jamais avec Hubert. Hubert je l'écoute dans l'intimité, au casque, sans le partager. Je l'écoute dans ma voiture aussi. D'ailleurs je n'écoute quasiment que lui en voiture si bien que quand mon fils était petit, il avait droit à Thiéfaine dans son siège auto ! Il adorait "la chanson du robot" (Le chaos de la philosophie ou La philosophie du chaos... je sais jamais) qu'il fallait écouter en boucle !



Je me rends compte qu'Hubert est souvent présent dans mon quotidien même quand je ne l'écoute pas. C'est par exemple le début d'une phrase prononcée par quelqu'un, ou juste un mot, correspondant à une expression d'une chanson d’Hubert et que je vais terminer soit intérieurement (si le contexte ne s'y prête pas), soit haut et fort quitte à laisser mon interlocuteur perplexe (voire inquiet...).



Le 13 novembre 2015 au soir j'étais avec Hubert en concert à Lyon pendant que l'horreur se jouait au Bataclan (entre autres). Quelques heures après le concert quand j'eus enfin compris tout ce qui s'était passé, je réalisais soudain que ça aurait pu être là, à Lyon, avec Hubert...



Depuis quelque temps, je redécouvre les textes de Thiéfaine grâce aux travaux de Françoise Salvan Renucci. Ça n’enlève ni ne rajoute quoi que ce soit au plaisir d’écouter Hubert. C'est un autre regard, une autre perception.



Actuellement il y a un petit gars qui par certains aspects me fait penser à Hubert. Il s’agit d’Eddy De Pretto. Il y a quelque chose de Thiéfaine je trouve dans ses textes, profonds et travaillés.



Nous sommes sacrément chanceux d’écouter, d’apprécier, d’échanger sur cette sommité artistique qu’est Thiéfaine et de pouvoir également le voir à l’œuvre, en vrai, en live. Nous sommes chanceux d’être ses contemporains et d’avoir pleinement conscience de la profondeur de son œuvre et des bienfaits collatéraux qu’elle produit en chacun de nous.



« Il nous restera ça au moins de romantique ».



Bételgeuse

Écrit par : Bételgeuse | 16/10/2020

, pour moi il n'est aucune obscurité qui tienne !...

Écrit par : le Doc. | 16/10/2020

Que la lumière soit et la lumière fut. Merci Doc. Tu soignes bien des mots, même les plus sombres.

Écrit par : Bételgeuse | 16/10/2020

Que la lumière soit !

Salut les filles (et les gars aussi)

Je suis presque jaloux de n'être qu'un homme et de ne pas connaitre les textes de notre Hubert par la face Femme, tant il est vrai qu'il s'adresse souvent à vous, Mesdames…

Super ton texte Bételgeuse ! Merci !!
Je t'imaginais toi et ton fils reprenant "…le petit roi du mini-bar…" à tue-tête. Image sympathique.

Tu as mis le doigt sur une vérité que souvent je ressens, sans l'avoir exprimé (et je pense, que nombre d'entre nous aussi) : quel chance nous avons d'être les contemporains d'HFT !! Vraiment.

Enfin, je remarque que toi aussi (hormis avec ton fils), c'est en solo !

Salutations numériques et bises sur l'hygiaphone

Écrit par : Seb | 17/10/2020

Merci Seb pour ton commentaire.

Effectivement, comme toi, je ne partage pas Hubert quand je l’écoute. Au fil des billets de ce cabaret, c’est très souvent que je note des ressemblances, des ressentis similaires avec les uns et les autres. Nous nous ressemblons beaucoup je trouve dans notre relation à HFT.

Écrit par : Bételgeuse | 17/10/2020

Voilà, le problème d'hier est résolu ! Toutes mes excuses, Bételgeuse !
Quand ma fille aînée était petite, elle me réclamait souvent ce qu'elle appelait la chanson du bébé. Impossible de comprendre la première fois. "Mais si, maman, tu sais, la chanson où Tonton Beu dit laisse allumé bébé". Oui, pour elle, Hubert, c'était Tonton Beu ! Nous l'appelions Tonton Hubert dans la famille et voilà comment elle l'avait rebaptisé...

Écrit par : Katell | 17/10/2020

Merci Katell.
Ahahah Tonton Beu ... c’est excellent !
Les mômes sont sensibles à Hubert à ce que je vois.

Écrit par : Bételgeuse | 17/10/2020

Extrait ' Nous sommes sacrément chanceux d’écouter etc. '

, je n'écoute pas Hubert-Félix Thiéfaine mais je l'entends !...

, ...

Écrit par : Jean-Pierre Zéni dit le Doc. | 26/10/2020

@ en fait, correction :

, je l'entends plus que je ne l'écoute car il a résonné à ma mon homéostasie depuis le 1er. jour où ma fille m'a refilé une cassette. C'était en 1988 après j.c.v.d :-)

, ...

Écrit par : le Doc. J.P Zéni à l'état civil | 27/10/2020

Extrait de ton billet Bételgeuse :

' Que la lumière soit et la lumière fut. Merci Doc. Tu soignes bien des mots, même les plus sombres.

Écrit par : Bételgeuse | 16/10/2020 '

, ce soir le ' thérapeute :-) ' est bien fatigué !...

, ...

Écrit par : Jean-Pierre Zéni dit le Doc; | 16/01/2021

Extrait de ton billet Bételgeuse :

' Que la lumière soit et la lumière fut. Merci Doc. Tu soignes bien des mots, même les plus sombres.

Écrit par : Bételgeuse | 16/10/2020 '

, ce soir le ' thérapeute :-) ' est bien fatigué !...

, ...

Écrit par : Jean-Pierre Zéni dit le Doc; | 16/01/2021

Les commentaires sont fermés.