15/11/2022
Chambre 52 et des poussières...
"La lutte d'un être vivant pour ne pas mourir le fait inévitablement souffrir". Jim HARRISON
Ce matin, une furieuse envie d'écouter Thiéfaine, entre deux pages de Jim Harrison. Il est bon, voire indispensable, de se créer des compagnons d'infortune, n'est-ce pas ? Et je dois dire que vous aussi vous occupez cette place actuellement. Le moindre petit commentaire, style hiéroglyphe à la Doc (... /...), m'est embellie pulmonaire et plus encore. Je vous remercie, vous êtes ce que j'ai toujours imaginé : des êtres beaux et lumineux qui avez, de surcroît, la générosité et l'élégance de faire retomber en pluie, partout autour de vous, votre incandescence.
Oui, donc, une furieuse envie d'écouter Thiéfaine en ces moments difficiles. Parce que ce serait quand même con que le sieur jurassien, m'accompagnant depuis trente ans, me lâche sur ce coup-là ! Plus que tout autre, il sait dire ce qui chez moi se heurte à un silence impuissant ! Qu'il soit remercié lui aussi, pour tout cela et bien plus encore !
Alors, ce matin, Animal en quarantaine, furieusement et à tue-tête. Si Hubert s'est souvent fait le chantre du nihilisme, il peut aussi (et ce n'est pas incompatible, si l'on en croit Camus et son "Il n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre") se montrer résolument tourné vers la vie. Refusant de plonger du côté sombre, là où il n'y aurait que précipices sans ascenseurs. Faisant son possible pour ne pas croquer trop vite la "face cachée de la nuit".
Il y a trente ans, je sentis tout cela dans les chansons de Thiéfaine : l'envie d'en découdre avec la vie et, parfois, l'envie d'en finir avec la vie... Ça tombait bien : je nageais dans le même bordel, les mêmes eaux troubles troublantes !
Aujourd'hui, puisque mon heure est grave, mais pas encore venue j'espère, je voudrais chanter comme une malade, perf en main et Hubert dans les poumons : "Exigeons l'immortalité et refusons de retourner peu à peu vers la face cachée de la nuit". Ce serait un peu comme un "J'voudrais pas crever" façon Boris Vian, que ma fille Clara appelait, il y a bien longtemps, Brownie Viande ! Bref... Comme une rageuse envie de ne pas me viander trop vite !!!
09:24 | Lien permanent | Commentaires (51)
04/11/2022
Des paillettes dans nos vies !
"Il faudrait bénir tous les moments où je n'ai pas peur". Brigitte FONTAINE
Laissez venir à moi ce joli novembre tout bourdonnant d'étincelles. Dieu sait pourtant si je déteste ce mois-là. C'est peut-être dû au sang partiellement breton qui coule dans mes veines. Mon père disait toujours que par chez lui, là-bas, en Bretagne, on affublait novembre et décembre d'un qualificatif de suie : c'étaient les mois noirs. Et, habituellement, je ne déroge pas à la tradition familiale qui veut que l'automne et l'hiver soient beurk, pas beaux du tout, grosse déprime suintante dont seul le printemps saura nous délivrer. Mais là, mais là... C'est un mois de novembre qui devrait avoir fière allure, sauf obstacles imprévus. Oui, oui, toujours compter avec une possible guigne fait partie de mes grands principes de précaution. Comme ça, quand aucun accident ne se met en travers de ma route, je biche quinze fois plus qu'une personne dotée d'un optimisme à toute épreuve : ouf, me dis-je, voilà quelques catastrophes évitées avec brio. Et quand un aléa ou plusieurs viennent paver la route, alors là vous me voyez presque triomphante, chantant partout : « Je le savais bien ». Ce n'est pas tous les jours facile de vivre en société quand on a un peu d'imagination, certes. Cela l'est encore moins quand on a beaucoup de pessimisme à revendre ! Combien ça vaut, le pessimisme à revendre, sur le marché actuel, flingué par l'inflation ? Je devrais peut-être essayer de me lancer dans le commerce ! En plus, ça débarrasserait la maison, que toutes ces sombres obsessions encombrent...
Mais non, stop aux alarmes qui retentissent sans raison alors que notre brave sœur Anne ne voit rien venir, hormis du bon. Car, en vérité, je vous le dis, ce mois de novembre sera thiéfainien à en faire exploser le calendrier de l'Avent ou … ne sera pas ! Tu vas voir comme je vais te fêter l'armistice la semaine prochaine, moi : à grand renfort de folie ! D'abord, il y aura Meisenthal. Oh, le nom mignon aux consonances délicieusement germaniques ! « Meise », en allemand, c'est la mésange. « Tal » (sans « h »), c'est la vallée. Donc, c'est dans la vallée aux mésanges que j'irai écouter mon bien-aimé Hubert le soir du 11 novembre. Tout le monde ne peut pas en dire autant ! Le lendemain, cap sur la Haute-Marne, ce sera Saint-Dizier ! Je me vois déjà clouée au lit le dimanche matin, en proie à une redescente sans freins et toute de cendres. Mais non, stop aux anticipations de pacotille qui ne riment à rien. En plus, même en cas de redescente un peu tragiquement mal négociée, il ne faudra pas oublier que dix jours plus tard, je serai enveloppée d'autres tendresses : celles que voudra bien me prodiguer le concert au Casino de Paris. Vous savez, celui auquel j'ai failli renoncer. Heureusement que la clairvoyance de ma fille Louise a su voir plus loin que le bout de mes appréhensions !
Oui, c'est un mois merveilleusement thiéfainien qui s'annonce. Il faudra bien ça pour boucler cette tournée Unplugged qui a mis tellement de paillettes dans nos vies, à la manière d'un Kévin qui ne serait pas un loser, mais un vrai mec distribuant à gogo des sachets de rêve. Surtout, pas de tristesse quand les lumières s'éteindront, même au Casino de Paris : quatre petits mois plus tard, en ce qui me concerne en tout cas, ce sera Replugged au Galaxie d'Amnéville. Je ne sais pas pour vous, mais moi j'aime bien quand Hubert nous gâte comme ça. La vie est alors ce qu'elle devrait toujours être : une pluie de confettis. Et de paillettes. T'as compris, Kévin ?!
Bientôt, je me mettrai à rêver aux titres que j'aimerais entendre sur la nouvelle tournée. Et je vous demanderai ce qu'il en est de votre côté. On pourra s'adonner les yeux ouverts à de splendides visions oniriques. Bref, on va encore bien s'éclater !
12:29 | Lien permanent | Commentaires (38)