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24/12/2023

Bientôt Colmar !

Il paraît que c'est Georges Clémenceau qui disait : « Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier ». Comme quoi on peut être politicien et ne pas manquer de finesse !

J'ai souvent pensé à cette phrase, la remâchant en bien des circonstances... En amour, c'est vrai, quoi de plus merveilleux que cette ascension vers les sommets, sachant qu'un de ces quatre matins on en redescendra en une sale dégringolade qui va piquer le coccyx ?! Plus la montée fait de tendres promesses, plus monumentale est la chute, n'est-ce pas ? Je ne dis pas que je parle en connaissance de cause, mais tout de même, il y a un peu de traces de vécu là-dedans ! C'est comme ces emballages qui préviennent : « Peut contenir des traces de fruits à coque »...

Il est possible, comme je le disais plus haut, d'élargir le propos du père Georges à bien des moments de la vie. Noël, par exemple, c'est beau surtout avant, quand la fête se trouve, comme on dit si joliment en allemand, devant la porte (« Weihnachten steht vor der Tür »). Mais allez donc lui ouvrir ladite porte à ladite Noël, que ça y est, la magie s'estompe inéluctablement. La magie de Noël, ce sont ces cadeaux qui trônent, inviolés, au pied du sapin. C'est l'attente fiévreuse qui allume une flamme dans les yeux des enfants. C'est le moment où le père Noël n'est pas encore passé et où l'on se dit que dehors il va avoir si froid, c'est un peu à cause de moi.

Le lendemain, restes de bûches dans les assiettes, profusion de papiers cadeaux froissés. La magie a foutu le camp.

Ainsi en va-t-il de tout dans nos pauvres existences. Enfin, je trouve. On a le droit de ne pas être d'accord ! Je l'ai déjà écrit, mais je le redis parce que c'est important pour moi et carrément constitutif de ma personne : lire, adolescente, « c'était fini d'attendre », sous la plume de Maupassant, ça a remué en moi des tas de machins. J'avais trouvé la phrase qui me définissait. Rien ne vaut, je crois, l'impatience dans les starting-blocks. Une fois l'attente comblée, ben voilà, il n'y a plus d'attente, et il n'y a plus qu'à en inventer une autre !

C'est sans doute la raison pour laquelle avec HFT, par exemple, je n'en ai jamais assez, dans tous les sens de l'expression. Jamais assez : jamais suffisamment, et jamais ras-le-bol non plus ! Ce que je chéris par-dessus tout, ce sont les heures qui précèdent le concert. L'attente, quoi, le désir, l'impatience. Ce moment où, sur des parkings, on rencontre des êtres que la même impatience anime. Où l'on entend sortir des voitures des airs écoutés cent milliards de fois. On dirait que nous avons tous les mêmes rituels : avant un concert de Thiéfaine, Thiéfaine bien sûr. Après un concert de Thiéfaine, Thiéfaine évidemment !

Une fois que les premières notes de musique retentissent sur la scène, il y a quelque chose qui nous échappe, qu'on le veuille ou non. Qui nous pousse vers la sortie, tels ces vigiles indélicats qui hurlent désormais après chaque concert : « Allez, messieurs dames, il faut partir ». C'est comme dans la chanson, on « roule à toute allure vers un point non défini ». Un point qu'il vaut mieux ne pas définir, justement. Parce qu'on sait tous de quoi il s'agit : de la fin. Du moment où il faudra, à contrecœur et déglingué, redescendre l'escalier de service. Du moment où l'on se dira : « C'est fini d'attendre » (ah, Maupassant, Maupassant !). Personnellement, c'est un truc dont j'ai du mal à me remettre à chaque fois, et je crois que c'est pour panser la suppurante plaie que j'en redemande encore et toujours ! Immer und immer wieder ! Je me souviens de l'affreux cafard qui m'avait étreinte au lendemain de mon premier concert d'HFT. Tout à coup, l'automne en pleine gueule... Et cela avait été le prélude à bien des automnes en pleine gueule !

Il reste trois minuscules dodos avant Colmar. Et je suis bien décidée à savourer chaque minute qui me rapproche du début du concert, c'est-à-dire de la fin ! L'escalier, je vais le monter sur un rythme pépère, c'est moi qui vous le dis ! En amour et comme en Thiéfaineland, il s'agit d'économiser son souffle !

Commentaires

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Écrit par : le Doc. | 25/12/2023

@ ... :

https://www.thiefaine.com/livre-dor/#comment-245628

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Écrit par : le Doc. | 25/12/2023

Et pour savourer l'attente, Côté Club sur France Inter, à ne pas manquer demain mardi 26 décembre à 22h05, Hubert sera l'invité de Laurent Goumarre.
Bonnes fêtes !

Écrit par : isabelle | 25/12/2023

Merci beaucoup pour cette info, Isabelle. Ce soir, tous sur France Inter !
Bonnes fêtes de fin d'année à tous !

Écrit par : Katell | 26/12/2023

@ ... :

Ein Buch für Alle und Keinen !

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Écrit par : le Doc. | 26/12/2023

Arggghh… Raté (France Inter)… Toujours après la bataille…

Passe une bonne soirée Katell !

Salutations numériques

Écrit par : Seb | 27/12/2023

@ ... :

, je ne souhaitais pas l'écouter toutefois et malgré l'adversité j'ai pu y être attentif et que voici venir Défloration & les Fastes de La Solitude !

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Écrit par : le Doc. | 27/12/2023

@ ... :

https://fr.wikisource.org/wiki/Ainsi_parlait_Zarathoustra/Deuxi%C3%A8me_partie/Des_po%C3%A8tes

Extrait :

« Je t’ai déjà entendu parler ainsi, répondit le disciple ; et alors tu as ajouté : « Mais les poètes mentent trop. » Pourquoi donc disais-tu que les poètes mentent trop ? »

« Pourquoi ? dit Zarathoustra. Tu demandes pourquoi ? Je ne suis pas de ceux qu’on a le droit de questionner sur leur pourquoi.

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Écrit par : le Doc. | 28/12/2023

Coucou Doc, j'ai bien pensé à toi hier. C'est marrant, j'étais à côté d'un autre Jean-Pierre. Ton double, peut-être ?!

Écrit par : Katell | 28/12/2023

@ Catherine :

1 Doc ça va ! , 2 Doc = bonjour les dégâts :-)

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Écrit par : le Doc. | 28/12/2023

Les commentaires sont fermés.