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22/09/2006

Les fastes de la solitude

Les pensées du jour : « Autopsychanalyse. La solitude est un laboratoire », René FALLET.

 

« Solitude

Salutaire

Pour l’étude

Solitaire », Bernard LORRAINE.

 

 

Et d’ailleurs, à ce propos, voici :

 

LES FASTES DE LA SOLITUDE

 

Les fleurs de rêve obscur sécrètent de noirs parfums

Dans la féerie marbrée des crépuscules forains

Théâtre d’harmonie panorama lunaire

Aux délicieuses lenteurs de cortège funéraire

Où les âmes nuageuses nimbées de sortilèges

S’évaporent dans l’ivresse glacée d’un ciel de neige

Banquises phosphorescentes et bleue mélancolie

Qui projette ses violons sur d’étranges rhapsodies

Aux étranges accords sous d’étranges latitudes

Qui te révèlent les fastes de la solitude

 

Les femmes-oiseaux perdues dans leurs sombres dimanches

Ont sorti leurs précieux colliers de souris blanches

Et dansent la sarabande frivole des courtisanes

A la mémoire d’amants noyés dans leurs arcanes

Odeurs de mandarine et rafales de cannelle

Mélodies cristallines et vapeurs d’arc-en-ciel

Là-bas sous un tilleul à l’ombre d’une fontaine

Notre dame de la nuit distribue l’oxygène

Et le septième cercle de la béatitude

Te révèle les fastes de la solitude

 

La princesse aux camées fait blinder sa pâleur

Pour franchir les spirales du miroir intérieur

Pétales rapaces d’une hydre aux yeux de tarentule

Dans le tumultueux chaos des particules

Mandalas schizoïdes et soupirs féminins

Sur les claviers bulbeux des orages clandestins

Sépultures de valium pour voyageurs-vampires

Errant dans les sargasses d’un océan martyr

Et le doute qui ravage même tes incertitudes

Te révèle les fastes de la solitude

 

Joseph d’Arimathie et Uther Pendragon

Chevauchent de vieilles juments au bord de l’extinction

Et cherchent l’asile de nuit au milieu des pylônes

Rouges-iguane et oranges brûlées des soirs d’automne

Leurs druides au bec-benzène en livrées de valets

Te préparent un cocktail dans leurs tubes à essai

Plus rapide qu’une Aston dans les mains de Shelby

Tu reprends l’avantage au treizième Martini

Et l’ineffable attrait pour les bars d’altitude

Te révèle les fastes de la solitude

 

Le chevalier la mort et le diable s’enfuient

Des pinceaux de Dürer pour absorber la nuit

Tandis que Mélusine aux longs cheveux défaits

T’organise une party dans la brume des marais

Et dessine sur ton membre une cartographie

Des ténèbres où t’attendent quelques maillons maudits

Puis traverse le désert jusqu’à la thébaïde

Où la fée méridienne de tes éphémérides

Extirpant ton sourire poisseux* de l’habitude

Te révèle les fastes de la solitude

 

Paroles et musique : Hubert-Félix THIEFAINE

 

*Il me semble qu’au cours de la tournée 2004, Thiéfaine remplaçait systématiquement « poisseux » par « hideux ».

 

 

Ah, « Les fastes de la solitude » ! Certainement ma chanson préférée sur l’album « Défloration13 »…

A chaque fois que je l’écoute, je me demande : « Tiens, mais au fait, c’est quoi, déjà, la thébaïde ? Et un mandala ? Et les Sargasses ? Et schizoïde, c’est quoi, au juste ? » ! Une bonne fois pour toutes, je vais mettre les définitions de ces mots sur le blog et viendrai les consulter dès que nécessaire !!!

 

Thébaïde : (litt.) lieu isolé et désert, propre à la méditation.

 

Mandala : Dans le bouddhisme du Grand Véhicule et dans le tantrisme, diagramme géométrique dont les couleurs symboliques, les enceintes concentriques, etc., figurent l’univers et servent de support à la méditation.

 

Mer des Sargasses : vaste région de l’Atlantique, au Nord-Est des Antilles, couverte d’algues.

 

schizoïde : (psychiatr.) se dit d’une constitution mentale caractérisée par le repli sur soi.

 

« Le chevalier, la mort et le diable » sont quelque part sur ce blog. Et voici quelques mots concernant Dürer (encore un Allemand !!) :

Albrecht DÜRER  (Nuremberg, 1471 - idem, 1528) : peintre et graveur allemand. Il fit un tour de compagnon par Colmar, Bâle, Strasbourg, séjourna deux fois à Venise, mais effectua l’essentiel de sa carrière à Nuremberg. Il a manifesté son génie dans la peinture à l’huile (La Fête du rosaire, 1506, portraits…), dans le dessin et l’aquarelle et dans son œuvre gravé, d’emblée célèbre en Europe. Il se passionna pour les principes mathématiques et optiques de la perspective et publia plusieurs ouvrages théoriques et techniques à la fin de sa vie, dont un Traité des proportions du corps humain.

 

Joseph d’Arimathie (saint) : premier siècle, Juif de Jérusalem, membre du Sanhédrin. Il prêta son propre tombeau pour ensevelir Jésus.

Il me semblait qu’Amnésik avait consacré, sur son blog, une assez longue note à ce saint. Mais impossible de la retrouver !

 

Tiens, j'ai oublié "hydre" aussi! Dans la mythologie grecque, il s'agit d'un animal fabuleux en forme de serpent d'eau.

 

Cette chanson dégage une telle puissance d'évocation que, par exemple, les "odeurs de mandarine" et les "rafales de cannelle", j'ai l'impression de me les prendre en pleine face à chaque fois!! Et il n'y a pas que les impressions olfactives. La "bleue mélancolie", "l'ivresse glacée d'un ciel de neige", je visualise très bien!

Commentaires

La définition du mot " schizoïde " demanderait à elle seule un très long développement, toutefois ce terme vient de schizophrénie, concept reprit par E.Bleuler en 1911.

Schizophrénie vient du grec schizien qui veut dire " fendre " et phrên qui veut " esprit ", terme créé par ce dernier en 1908.

J'en profite pour lever un doute sur les raisons pour lesquelles tu voulais arrêter ton blog Cath : pourquoi ?...

Deux choses :

1) son manque de fréquentation ?...

2) pour une part par mon commentaire qui t'as déplu visiblement ( car depuis silence radio.. ) ?...

Effectivement écrire sur un blog c'est moins s'exposer qu'un forum car cela trie les personnes avec qui l'on partage un certain savoir.

Un blog permet aussi d'informer certes mais pas de débattre comme ce qu'était à l'origine : un forum à Rome ou une agora à Athènes.

En fait je pourrais développer ce qu'est la schizophrénie car ma pathologie est définie par un psychiatre de l'intélligencia parisienne et qui fait référence car un des traducteurs du DSM dont le DSM IV comme une " schizophrènie cicatricielle ".

Ce commentaire que j'ai écrit il y a quelque temps sur ton blog t'as de toute évidence déplue, voir blessée et depuis tu montres Cath un repli sur toi en ce qui me concerne, te confine à cet état schizoïde car nous n'avons pu en débattre du fait de la rigidité des blogs. Mais il existe d'autre moyens de réelles communication pour un réel partage.

Depuis ma sortie précose de l'école j'apprends chaque jour sur le théâtre de la vie et surtout avec " un peu plus de libre arbitre " !...

Ton silence à mon encontre c'est un peu la règle sur les doigts de l'école de mon époque, si le " maïtre pense punir l'élève, aujourd'hui l'élève à dépassé le maître, maître qui est mort par ailleurs.

Le Doc ( Jean-Pierre Zéni )


Bonne jounée...

Écrit par : Le Doc | 22/09/2006

Cher Doc,

Bien contente de ne pas travailler ce matin et de trouver ton commentaire, auquel je m'empresse de répondre. Le message que tu as posté il y a peu sur mon blog ne m'a pas blessée. Sur le coup, j'avais simplement l'impression d'avoir fait fausse route, de m'être aventurée sur un terrain que je ne connaissais pas (et peut-être que mon orgueil mal placé en a pris un coup, je ne sais pas)... Je parlais de mélancolie, pensant en connaître un petit rayon, mais je m'étais donc trompée. Si tu veux, en lisant ton commentaire, je me suis plutôt dit que tu allais chercher un peu trop loin. Mais je ne t'en ai jamais voulu. Simplement, je ne savais pas quoi répondre! Ensuite, après réflexion, j'ai failli t'écrire quelque chose du style : "Ok, Doc, je t'ai peut-être heurté en traitant à la légère un sujet qui n'a rien de léger". Et puis, le temps a filé, et voilà... Je suppose quand même que, depuis le temps, tu sais à quel point j'aime ta compagnie avant, pendant, après et en dehors des concerts d'Hubert. Lorsque tu me parles, je suis là à deux cent pour cent car je te trouve très intéressant. Et touchant. Enfin, bref!
Je voulais arrêter le blog pour mille raisons : dès que je me lance dans quelque chose, je traverse de longues périodes de découragement... Je fais les choses avec passion, ce qui ne va jamais sans heurts en tous genres... Les visiteurs ne manquent pas sur ce blog, mais ils se comportent bien souvent en fantômes. C'est aussi leur droit! Seulement, les commentaires m'aident à rebondir, alors que le silence ne m'aide en rien! Au départ, quand j'ai créé ce blog, je souhaitais en faire un lieu d'échanges... Certaines personnes m'écrivent en dehors du blog pour me dire qu'elles aiment bien ce que je fais, mais qu'elles ne savent pas quel commentaire elles pourraient bien poster. Bon, pourquoi pas? Mais chaque nouveau commentaire rend ce blog vivant et m'encourage, soit dit en passant!
Bises et bonne journée à toi. J'espère avoir dissipé les malentendus s'il y en avait.

Écrit par : Katell | 22/09/2006

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