04/12/2006
René Barjavel
Voilà un auteur que j'adore! Je me replonge très souvent dans ses écrits, notamment son Journal d'un homme simple, Les années de la Lune, Les années de la Liberté, Les années de l'Homme, Si j'étais Dieu, La faim du tigre, Lettre ouverte aux vivants qui veulent le rester. Sans oublier La charrette bleue! Ah, et il faut que je relise Tarendol, et L'enchanteur, et ceci, et cela!!
Voici ce soir quelques phrases picorées ici ou là chez ce grand sage!
"Le bonheur n'est pas une denrée qui se cherche du bout du groin comme une truffe, et qui se mange. C'est une lumière intérieure qu'il faut savoir allumer et préserver des courants d'air. Mais généralement on ouvre soi-même les fenêtres et les portes..."
"Au printemps, un rossignol se pose sur un cerisier. Le cerisier devient amoureux du rossignol, et le rossignol du cerisier. Le cerisier dit au rossignol:
-Ouvre tes bourgeons, fleuris avec moi...
Le rossignol répond au cerisier :
-Ouvre tes ailes, vole avec moi...
Ils sont mal partis, vous ne trouvez pas?
Comme la plupart des couples, rossignol-cerisier, cheval-alouette, ortie-hanneton, pantalon-tambour. C'est ainsi que le hasard et le printemps, en général, les assortissent. Ils ont tous les mêmes chances de bonheur. Elles sont au nombre de trois.
La première, déjà très difficile, est que le cerisier accepte que le rossignol reste rossignol, et que le rossignol accepte que le cerisier reste cerisier.
La deuxième est que le rossignol fleurisse.
La troisième, que le cerisier s'envole.
Cela peut arriver.
Il y faut assez d'amour".
"Le secret de la vraie liberté, c'est de ne se croire ni grand ni petit, de savoir qu'on est seulement un rouage de l'univers, insignifiant mais irremplaçable, d'accepter de tourner, avec ou sans huile, et d'être heureux de savoir que cela sert à quelque chose de trop grand pour que nous puissions le comprendre".
"Si, dans un moment de lucidité, nous ouvrons assez franchement les yeux sur nous-mêmes, chacun de nous peut découvrir au fond de son coeur un grouillement de crapauds et de vipères, parmi lesquels fleurissent les roses. Nous sommes tous des monstres et des jardins fleuris. Plus ou moins monstre, plus ou moins jardin, il n'y a pas d'égalité dans le mélange. L'égalité, c'est celle du choix entre la rose et le scorpion, même si la rose est seule au milieu des griffes".
"Nous avons vaincu la variole, le choléra, la mortalité infantile, pas encore la vanité. Quand tous les hommes seront devenus intelligents et modestes, il n'y aura plus d'accidents sur la route.
En attendant, je prends le train".
22:40 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Ce combat interne est difficile a gérer, c'est vrai.
Lorsque la fleur prend le dessus je me demande pour combien de temps, et ça gache un peu ce moment.
Lorsque le scorpion s'exprime je me déteste, et culpabilise de me détester ou de détester le scorpion des autres.
En cette période pénible pour moi (le scorpion d'un autre me titille méchamment), j'ai envie de prendre le train pour nullepart.
Écrit par : Tommie | 05/12/2006
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