Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/12/2006

"A part ça tout va bien comme dit Schopenhauer"

La pensée du jour : "Il se pourrait après tout que Dieu ne dorme pas, mais qu'il se cache parce qu'il a peur de nous", Elias CANETTI.

 

L’Allemagne est alors dans un état de fermentation intense ; en philosophie triomphent alors les grands systèmes postkantiens de Fichte, Hegel, Schelling ; Beethoven vient de composer les VIIè et VIIIè Symphonies. Fichte a prononcé en 1807 et 1808 dans Berlin encore occupé par les Français ses célèbres Discours à la nation allemande. Dans cette ferveur collective, le génie de Schopenhauer s’épanouit rapidement. Son premier maître de philosophie, à Göttingen, Schulze, critique de Kant, lui fait lire Kant et Platon. En 1811, il écoute Fichte et Schleiermacher à Berlin. En 1813 éclate à Berlin l’insurrection nationale contre Napoléon.  Schopenhauer s’enfuit à Rudolfstadt. C’est là qu’il achève sa thèse de doctorat, qu’il adresse à l’Université d’Iéna, ouvrage qui annonce la grande œuvre qui va suivre, par la transformation qu’elle fait subir à la doctrine kantienne de la causalité. Ainsi promu docteur, Schopenhauer vient rejoindre sa mère à Weimar en novembre 1813. Mais dès le mois de mai 1814, il quitte Weimar pour Dresde, définitivement brouillé avec celle dont il ne peut supporter le genre de vie. Ces quelques mois à Weimar l’ont mis en contact avec Goethe, avec lequel il entame une discussion suivie sur la théorie des couleurs. Chez Goethe, il rencontre Friedrich Maier, qui lui révèle la pensée hindoue. Ces années de Dresde (1814-1818) sont les plus fécondes de toute sa vie. D’abord, mettant en pratique le conseil de Goethe, il approfondit la théorie des couleurs et publie un livre intitulé De la vision et des couleurs (Über das Sehen und die Farben). Du printemps 1817 au printemps 1818, c’est la rédaction de l’œuvre de sa vie, Le Monde comme Volonté et comme Représentation. Sous son regard d’artiste et de pessimiste, le Monde se transforme en une gigantesque illusion produite par un Vouloir aveugle et absurde. Mais s’apercevoir que ce monde n’est que notre « représentation », c’est délivrer l’humanité du cauchemar, c’est anéantir le vouloir-vivre, gagner la paix du Nirvâna. Ainsi, à trente ans, Schopenhauer a laissé au monde ce qu’il considère comme son message de salut et de délivrance. Le monde va lui répondre par l’incompréhension la plus complète, le laissera dans une solitude qui évoque irrésistiblement celle de Nietzsche. Le succès viendra pourtant vers 1850, d’abord parce que Schopenhauer aura trouvé le langage capable d’atteindre le grand public, ensuite parce que le temps lui-même aura mieux disposé les esprits à comprendre son message.

Commentaires

J'ignore totalement les notions qui sont évoquées dans la bio, quant au contexte historique...
A mesure que je visite ton blog, je prends conscience à quel point mes lacunes sont des ... gouffres.
Dieu : je ne sais pas s'il dort ou se cache, mais il doit se mordre les doigts d'avoir créé autant de beauté et de laideur en nous.
Mais qu'est-ce j'en sais en tant qu'hérético-athée-chais pas quoi ?
Y'a t-il un croyant pour éclairer un peu cette énigme ?

Écrit par : Tommie | 19/12/2006

Les commentaires sont fermés.