29/12/2006
Femme de Loth
j’écoute siffler le vent à 11500 mètres
pendant que ma voisine clignote sur mon vu-mètre
et j’imagine son cri, ses crimes et ses dentelles
moi qui m’croyais gazé v’là que j’déconne pour elle
météo-sex-appeal en matant la dérive
du Sèvres-Babylone correspondance Ninive
et je change à Sodome, à Gomorrhe j’ouvre un pack
avant de me tirer de c’putain d’Eden-park
ne te retourne pas (2)
j’ai ma bombe à étrons et j’ai mes droits de l’homme
et j’ai ma panoplie de pantin déglingué
et j’ai ces voix débiles qui m’gueulent dans l’hygiaphone
ne vous retournez pas la facture est salée
ne te retourne pas, lady…prends tes distances
la terre joue au bingo sa crise d’adolescence (2)
nous sommes les naufragés dans cet avion-taxi
avec nos yeux perdus vers d’autres galaxies
nous rêvons d’ascenseurs au bout d’un arc-en-ciel
où nos cerveaux malades sortiraient du sommeil
ne te retourne pas
Ouah ! Avec la dernière strophe, c’est le décollage, non ?! J’adore cette chanson !
Je me rends compte aujourd’hui que je n’ai peut-être pas avoué, quand on faisait le « jeu des erreurs », que j’ai longtemps compris « mémé au sex-appeal » au lieu de « météo-sex-appeal ». Et pourquoi pas, après tout ? Il existe des mémés très bien conservées, non ?!!
Voici à présent le passage de la Bible dans lequel il est question de Lot (ou Loth : les deux orthographes sont possibles) et de sa femme :
Destruction de Sodome
Vers le soir, les deux anges arrivèrent à Sodome. Lot était assis à la porte de la ville. En les voyant, il se leva pour aller à leur rencontre et se prosterna le visage contre terre : « Messeigneurs, leur dit-il, je vous en prie, venez chez votre serviteur pour y passer la nuit, et vous laver les pieds. Demain matin, vous poursuivrez votre route. » - « Non, répondirent-ils, nous passerons la nuit sur place ».
Mais Lot les pressa tant qu’ils vinrent chez lui et entrèrent dans la maison. Il leur prépara un festin, fit cuire des pains sans levain, et ils mangèrent.
Ils n’étaient pas encore couchés que les hommes de la ville, les hommes de Sodome, s’attroupèrent autour de la maison, depuis les jeunes gens jusqu’aux vieillards, toute la population. Ils appelèrent Lot : « Où sont, lui dirent-ils, les hommes qui sont entrés chez toi cette nuit ? Amène-les-nous, pour que nous les connaissions. » Lot sortit vers eux sur le seuil de sa maison, et, fermant la porte derrière lui, il leur dit : « Je vous en prie, mes frères, ne commettez pas ce crime. Ecoutez, j’ai deux filles encore vierges. Je vais vous les amener, et vous leur ferez ce que vous voudrez. Mais ne faites rien à ces hommes, puisqu’ils sont venus s’abriter sous mon toit. » Ils répondirent : « Ote-toi de là ! » en ajoutant : « Voilà un individu qui n’est qu’un étranger chez nous, et il veut faire le juge ! Eh bien, nous t’en ferons voir plus qu’à eux. » Et, repoussant Lot avec violence, ils s’avancèrent pour enfoncer la porte. Mais les deux voyageurs étendirent la main et, faisant rentrer Lot dans la maison, ils refermèrent la porte. Ils frappèrent d’aveuglement les gens qui étaient au seuil de la maison, jeunes et vieux, qui s’efforcèrent en vain de trouver la porte.
Les deux hommes dirent à Lot : « Qui as-tu encore ici ? Gendres, fils et filles, tout ce qui est ton parent dans la ville, fais-les sortir de ce lieu. Car nous allons détruire cet endroit, parce que le cri qui s’élève de ses habitants est énorme devant le Seigneur, et que le Seigneur nous a envoyés pour les anéantir. Lot sortit pour parler à ses gendres, qui avaient épousé ses filles : « Levez-vous, leur dit-il, sortez d’ici ; car le Seigneur va détruire la ville. » Mais ses gendres s’imaginèrent qu’il plaisantait. Au lever de l’aurore, les anges pressèrent Lot en lui disant : « Lève-toi, prends ta femme et tes deux filles qui sont chez toi, afin de ne pas périr dans le châtiment de la ville. » Comme il tardait, ces hommes le saisirent par la main, lui, sa femme et ses deux filles, parce que le Seigneur voulait les épargner, et l’entraînèrent hors de la ville.
Lorsqu’ils les eurent fait sortir, un des anges dit : « Sauve-toi, si tu veux garder ta vie. Ne regarde pas en arrière, ne t’arrête nulle part dans la plaine ; fuis vers la montagne, sinon tu périras. » Lot leur dit : « Oh ! non, Seigneur ! Votre serviteur a déjà trouvé grâce à vos yeux et vous faites acte de grande bonté à mon égard en me conservant la vie ; mais je ne puis me sauver à la montagne, car le fléau m’atteindrait auparavant et je périrais. Voici une ville assez proche pour pouvoir m’y abriter. C’est une petite bourgade, je m’y réfugierai. Permettez que je le fasse – elle est si petite – et j’aurai la vie sauve. » Il lui dit : « Je t’accorde encore cette faveur, de ne pas détruire la ville dont tu parles. Hâte-toi de t’y réfugier, car je ne puis rien faire avant que tu y sois arrivé. » C’est pour cela qu’on a nommé cette ville Ségor.
Le soleil se levait sur la terre quand Lot entra dans Ségor. Alors le Seigneur fit tomber sur Sodome et Gomorrhe une pluie de soufre et de feu, venant du Seigneur, du ciel. Il anéantit ces villes et toute la plaine ainsi que tous les habitants des villes et la végétation du sol. La femme de Lot, qui avait regardé en arrière, devint une colonne de sel.
On comprend bien pourquoi, dans la chanson de Thiéfaine, il est question d’une « facture salée » ! Décidément, l’irrémédiable le fascine, entre ça et Eurydice !!
Pour finir, ces mots de Paul FORT : "Et j'la r'verrai plus. Elle est des villages. Le bon Dieu, comme ça, y veut des rencontres, y fait des amours, et puis y vous lâche. C'est le p'tit Jésus qui s'fout du monde".
14:08 | Lien permanent | Commentaires (10)
Commentaires
Quand un nouvel album sort, je lis le livret avec l'encyclopédie, mon dico sur les personnages réels ou imaginaires, mes manuels de psy (pardon Doc)...pour savoir de quoi il parle. Et ça c'est génial pour moi. M'enrichir et réfléchir grâce à un "chanteur". Prendre mon pieds et me coucher moins ignorante...
Malheureusement, ds mon entourage personne ne s'interresse à Hubert et ne peut partager cela avec moi. Ca me rend souvent triste de ne pas pouvoir partager.
Mais j'ai découvert les possibilités de rencontres qu'offre internet, et j'en profite bien. Merci Kat, et tous les autres.
T'aurais pas une baguette magique pour que mes collègues habituels s'interressent à quelque chose ? J'ai pas le temps de m'ennuyer au boulot car j'emmène toujours des trucs à lire ou à faire pour les moments calmes, mais parfois j'aimerais que l'on est de vraies conversations...
Écrit par : Tommie | 29/12/2006
Qu'est-ce qui se cache sous ton souhait, je te cite : " mais parfois j'aimerais que l'on est de vraies conversations " ?...
=> tu écris : " l'on est " , je pense qu'il y a une faute de conjugaison, étant sur un blog d'une prof. elle me confirmera ce point !... ( je ne suis qu'un autodicate, alors.. )
Ne doit-on pas plutôt dire : " que l'on eusse " ?...
Si il y a faute : lapsus ou pas lapsus ?...
Ta formulation me fait penser à : .. naître ( l'on naît ) à de véritables conversations pour mieux naître à soi-même...
Le Doc
Écrit par : Le Doc. | 30/12/2006
Tommie au rapport !
- "de vraies conversations" : en dehors des histoires de planning, des incompatibilités d'humeur, des privilèges des anciens, des coups que prépare la direction au détriment des patients...bref tout ce qui pourrit la vie au boulot, ben j'aimerais pouvoir parler de tout avec mes 2 principaux collègues : livre, musique, histoire, chiffons, petits plats, déco, politique, ....tout quoi. Tout m'interresse. Mais le p'tit gars n'est pas bavard et plutôt secret (mais il a peut-être raison. Moins on se dévoile moins on montre ses faiblesses, moins on risque de se faire marcher dessus). Et la petite dame ben ça ressemble à un grand néant. J'ai essayé de la brancher sur différents trucs, mais elle n'enchaine jamais. Elle ne montre d'interet pour rien, elle comprend difficilement certaines choses, elle ne propose rien. Elle est même capable de passer la nuit devant la tv à regarder des programmes que ne l'interressent pas et ne même pas zapper pour trouver qlq chose à son goût.
Mais ce n'est pas grâve car tous les 3 on s'entend très bien pour ce qui est du boulot : on se parle, on réfléchit, on s'organise, on reste cohérents, et y'a pas de fainéants. Chacun a droit à la parole, tous les avis comptent. Une "vieille" psy, un tout jeune DE, une vieille ASH.
Au début ils m'ont prise pour une extra-terrestre car je leur demandais leur avis pour tout. L'ASH timide et sans assurance habituée à se plier au désir des vieux psy, le p'tit DE s'attendant à prendre des leçons et à rester en retrait... Ben non, je ne vois pas les choses comme ça. Chacun a qlq chose à apporter, et je ne prétend jamais détenir la vérité. Je les oblige à se questionner, à nous questionner ensemble. Alors bien sûr ça rend le boulot moins pèpère-peinard-tout le monde au lit-et plus un bruit, car on abuse pas de l'autorité (que l'on a naturellement pas ts les 3, comparés aux vieux psy qui en imposent, même par leur aspect physique peu engageant). On préfère bosser autrement, même si ça nous oblige à donner plus. Je ne m'étonne plus que nombre de patients et de soignants nous appellent les veilleurs de nuit, et non l'équipe de nuit. Pour certains (95%) je dirais les veilleurs-de leur propre tranquilité-qui pioncent de 2 à 6h-et qui jouent les pères fouétards si tu te lèves trop souvent et trop longtemps-la nuit on discute pas-ou alors pas plus de 2 minutes chrono.
Mais tu dois connaitre tout ça Doc, sinon tu n'aurais pas tant de rancoeur, tu ne serais pas si obsédé par la psy qui t'as maltraité (ce sont tes mots). Je ne suis pas de cette race là. J'essaie de faire au mieux pour le patient, même si celui-ci ne le comprend pas tjr de cette façon, même si je suis sans doute parfois à côté de la plaque, et tout le toutim qui trotte ds ta tête et sur lequel je n'ai pas envie de m'étendre (à ton grand désarroi sans doute). Mais je te l'ai déjà dit : je donne un max au boulot (à m'en faire agresser par des veilleurs qui refusent de se remettre en question et surtout de perdre leur tranquilité), alors à l'extérieur j'ai besoin d'un peu de séreinité. Je peux comprendre ta quête, tu dois faire l'effort de comprendre et accepter la mienne. Tu as la chance d'avoir ce projet de livre, ds lequel tu pourras te défouler. Moi je n'ai rien pour défouler les souffrances que j'endure tant ds ma vie professionnelle que privée.
Des conversations sur la psy j'en ai plein avec le DE. Car il veut progresser, prendre de l'assurance, se sentir utile, pouvoir se débrouiller seul ds les coups durs (qd je ne suis pas là et qu'il est avec l'ASH)...il est de bonne volonté et pas bourré de préjugés d'infirmier conditionné (forcément, la formation des DE occulte la psy). A ces nombreuses questions je réponds souvent "ça dépend"...
Non Doc, je ne suis pas de ceux qui se reposent sur leurs acquis, je remets tjr mon travail en question, je ne suis pas parfaite mais j'ai la fierté de le savoir, je ne suis d'aucune théorie pure et dure (les avancées de la génétique mettront peut-être un jour Freud au placard même si la psychanalise ds certains de ces aspects continuera à être une "source" de compréhension, je ne sais pas).
Nos coms sur "syndrôme albatros" ne sont-ils pas une preuve que nous pouvons nous épargner un peu l'un l'autre. Nous avons fait preuve de respect et d'ouverture à l'autre. Pour moi c'était interessant et satisfaisant. Pour toi peut-être pas assez profond. Mais n'espère pas trouver tjr face à toi des gens qui ont tes capacités, tes idées, tes désirs. Ta rudesse et ton exigence sont souvent difficiles à supporter. Quand tu m'agresses ds les blogs ou forums, explicitement ou non, je me venge en te surnommant Doc-Moi-Je. Sais-tu à quel point c'est douloureux pour moi de te lire ds ces cas là, d'imaginer ce que pensent les autres de Tommie-la-psy que tu décris, de m'imaginer face à eux (par l'écran ou en live lors des soirées Hubert à venir) avec ds leur esprit l'être nul que tu évoques, l'être complice de ce qui t'a fait souffrir ? Le regard de l'Autre est terrible. Et je n'ai jamais lu de posts invitant à te modérer... Que pensent-ils de moi à travers tes propos ?
Tu sais, j'ai pensé, au plus dur de ton acharnement, à tout laisser tomber : les blogs, les soirées spéciales, et même les futurs concerts, mon pseudo tant sali...Je pèse tjr mes mots par crainte de déclencher un nouvel accès de critiques.
- lapsus ? Je ne sais. En tout cas une belle faute d'inattention que d'utiliser le verbe être et non le verbe avoir. La conjugaison ne me dérange pas elle. Et puis c'est pas un peu l'hopital qui se fout de la charité là ? Tu ne vois pas toutes les lettres que tu oublies ou inverses, les mots oubliés qu'il faut retrouver... ? Gros malin va !
- "naître" : pas con ton idée. C'est vrai qu'à travers les conversations avec les autres c'est aussi moi que j'essaie de pousser (faire pousser ?). Et tu n'as pas idée des conversations que j'ai avec moi-même. Tout y passe...
Voilà Doc, j'espère avoir répondu à ton attente. Si ce n'est pas le cas, tant pis. En tout cas tu peux te vanter d'avoir réussi à me scotcher à mon clavier alors que je devrais être au lit depuis longtemps. La nuit prochaine je penserai à toi à tous les coups de barre qui me prendront.
Tu es vraiment terrible...
Aller, je poste une excuse à Kat et je rejoind mon lit.
A bientôt.
Écrit par : Tommie | 30/12/2006
Désolée Kat pour ce squat hors sujet. Loth et sa femme sont passés à la trappe !
Mais Doc et moi sommes pardonables je crois. Sa demande était pleine de tact et sans agressivité. Et les points qu'il soulevait m'interressaient. Alors...
T'inquiète pas, cette nuit tu seras vengée lorsque je lutterai contre le coup de massue inévitable qui m'attend.
Des fautes d'orthographe et de frappe il doit y en avoir plein là. Mais pas des lapsus, juste l'épuisement...
Bonne journée.
Écrit par : Tommie | 30/12/2006
"Ne vous retournez pas la facture est salée".
Dans la Génèse, Dieu a décidé de détruire les villes de Sodome et Gomorrhe devenues lieux de "péché".
Les anges avaient pourtant mis en garde Loth et sa famille de ne pas se retourner vers Sodome pendant la destruction. La femme de Loth ne résiste pas, se retourne et est changée en statue de sel.
Encore une chanson de pure inspiration biblique dont l'effet premier est de nous pousser à nous documenter.
Géantissime.
Écrit par : Arnaud | 30/12/2006
Mince je n'avais pas vu que "l'histoire" avait déjà été contée 11500 mots plus haut dans le billet ;-)
Écrit par : Arnaud | 30/12/2006
La suite de "l'histoire" alors :
les deux filles ont fait boire Loth vieillissant, couchèrent avec lui afin de "conserver la race de leur père". L'une a donné naissance à Ammi, le père des Ammonites, et l'autre à Moab, le père des Moabites.
La chanson Sweet Amanite Phalloïde Queen aurait donc peut-être pû s'appeler "Fille de Loth".
Amanite/Ammonite.
Et si vous en doutez encore :
"Moloch-city destroy-machine"
Moloch n'est-il pas le Dieu des Ammonites, justement ?
Aujourd'hui je parle plus volontiers de l'oeuvre d'Hubert et non plus de ses chansons ou de ses albums. Demain et pendant longtemps, nous continuerons d'essayer de la décrypter.
Écrit par : Arnaud | 30/12/2006
Pour moi je n'ai jamais eu besoin de le decryter, nous nous sommes compris tout de suite le 20/06/98 au-delà de nos cursus de vie, et il a dit ceci à toute l'assemblé du forum fnac à Paris en me désignant du doigt : " ce sera dans la vie mon meilleur avocat !... ", et de cela je suis fière pour des raisons que le commun des mortels ( que je respecte.. ) ne peut à peine approcher dans sa compréhension...
Le Doc
Écrit par : Le Doc. | 30/12/2006
Le besoin est une forme de dépendance et suscite l'angoisse du manque. Décrypter l'oeuvre d'Hubert était à interpréter comme un simple hobbie.
Quand on a un puzzle dans les mains, on peut se contenter du dessin qu'il y a sur la boîte, ou tenter d'assembler les pièces.
En l'occurence, nous n'avons en notre possession ni illustration, ni mode d'emploi, l'oeuvre étant incomplète.
On peut au final se contenter de rêver sur chaque pièce du puzzle individuellement, ou s'amuser à les assembler pour aller au-delà du rêve. Peu importe quelle vérité on découvrira derrière, du moment que c'est la nôtre.
:-)
Écrit par : Arnaud | 30/12/2006
La notion de besoin est inhérente à la préservation de notre homéostasie, lorsque ce besoin se fait sentir c'est pour préserver notre structure. Nous sommes par ce fait tous " dépendants " ( boire, manger, copuler, se reposer ).
Il a toujours une motivation même derrière un hobby donc une forme de dépendance, mais qui peut réapparaître sous un autre aspect.
Je ne rêve que lorsque je suis dans la phase dite de " sommeil paradoxal ".
En ce qui concerne notre espèce je cherche toujours à comprendre l'assemblage de puzzle de l'autre ( même déglingué*.. ) pour mieux communiquer avec cet autre, et donc je cherche par cette démarche à mettre en résonnance nos réalités pour mieux exister lors de nos échanges.
Le Doc
Écrit par : Le Doc. | 30/12/2006
Les commentaires sont fermés.