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21/01/2007

Victor Hugo

"L'homme qui ne médite pas vit dans l'aveuglement, l'homme qui médite vit dans l'obscurité. Nous n'avons que le choix du noir", Victor HUGO (cité par Thiéfaine dans le livret de l'album "Scandale mélancolique").

 

Ce soir, restons dans la même ambiance avec :

 

Paroles sur la dune

 

Maintenant que mon temps décroît comme un flambeau,

   Que mes tâches sont terminées;

Maintenant que voici que je touche au tombeau

   Par les deuils et par les années,

 

Et qu'au fond de ce ciel que mon essor rêva,

   Je vois fuir, vers l'ombre entraînées,

Comme le tourbillon du passé qui s'en va,

    Tant de belles heures sonnées;

 

Maintenant que je dis : - Un jour, nous triomphons,

   Le lendemain tout est mensonge! -

Je suis triste et je marche au bord des flots profonds,

   Courbé comme celui qui songe.

 

Je regarde, au-dessus du mont et du vallon,

   Et des mers sans fin remuées, 

S'envoler sous le bec du vautour aquilon,

   Toute la toison des nuées;

 

J'entends le vent dans l'air, la mer sur le récif,

   L'homme liant la gerbe mûre;

J'écoute, et je confronte en mon esprit pensif

   Ce qui parle à ce qui murmure;

 

Et je reste parfois couché sans me lever

   Sur l'herbe rare de la dune,

Jusqu'à l'heure où l'on voit apparaître et rêver

   Les yeux sinistres de la lune.

 

Elle monte, elle jette un long rayon dormant

   A l'espace, au mystère, au gouffre;

Et nous nous regardons tous les deux fixement,

    Elle qui brille et moi qui souffre.

Où donc s'en sont allés mes jours évanouis?

   Est-il quelqu'un qui me connaisse?

Ai-je encor quelque chose en mes yeux éblouis,

   De la clarté de ma jeunesse?

 

Tout s'est-il envolé? Je suis seul, je suis las;

   J'appelle sans qu'on me réponde;

Ô vents! ô flots! ne suis-je aussi qu'un souffle, hélas!

   Hélas! ne suis-je aussi qu'une onde?

 

Ne verrai-je plus rien de tout ce que j'aimais?

   Au dedans de moi le soir tombe.

Ô terre, dont la brume efface les sommets,

   Suis-je le spectre, et toi la tombe?

 

Ai-je donc vidé tout, vie, amour, joie, espoir?

   J'attends, je demande, j'implore;

Je penche tour à tour mes urnes pour avoir

   De chacune une goutte encore.

 

Comme le souvenir est voisin du remords!

   Comme à pleurer tout nous ramène!

Et que je te sens froide en te touchant, ô mort,

   Noir verrou de la porte humaine!

 

Et je pense, écoutant gémir le vent amer,

   Et l'onde aux plis infranchissables;

L'été rit, et l'on voit sur le bord de la mer

   Fleurir le chardon bleu des sables.

 

Victor HUGO, Les Contemplations.

 

 

Mon petit coq à l'âne de ce soir : le 31 janvier, je crois, sortira sur les écrans français le film "La vie des autres" ("Das Leben der Anderen"). Je l'ai vu ce matin en avant-première, je peux vous assurer que cette histoire vaut le détour! Tout se passe sous le régime de RDA. Il y est question de Stasi, etc. Je ne vous en dis pas davantage! Si le thème vous intéresse, n'hésitez pas!

 

Et la pensée du jour : "Car il s'agit pour nous, quelles que soient les idéologies, de trouver un équilibre entre la viande et la poésie, entre ce qui est notre donnée première biologique, animale, et la 'part Rimbaud'", Romain GARY.

 

Commentaires

Très joli poème que je ne trouve pas triste.
Le père Victor éprouve de la nostalgie pour sa jeunesse passée, ses amoures, ses actions, son oeuvre...
Je ne considère pas la nostalgie comme un sentiment désagréable.
Moi je partirai sans remords ni nostalgie, mais bourrée de regrets...
J'aime beaucoup sa citation, mais me demande si tout le monde peut en être conscient.
Gary: j'ai bien peur que nombreux soient ceux qui ne rencontreront jamais leur côté poésie. La viande esr bien plus accessible...

Écrit par : Tommie | 22/01/2007

La poésie est souvent pur travestissement de nos réalités, j'ai cotôyé ces derniers années un poéte, j'ai cotôyé sa réalité, et constaté les effets de sa poésie sur le réel.

Toutefois je n'ai jamais été dupe du réel de mes contemporains!...

Quand à Victor Hugo il a dit une grosse connerie comme C.G Jung qu'Hubert affectionne, ceci pour valider ses comportements et accéder à la facilité...

Une connerie même signée V.Hugo et validé par Hubert reste toujours une connerie, et une lacheté face à la gestion du réel !...

Écrit par : Le Doc. | 22/01/2007

Oui, mais, parfois, ce n'est peut-être pas plus mal de travestir la réalité! Je trouve pour ma part que la poésie donne une certaine épaisseur au réel et que cela fait du bien!
Maintenant, effectivement, quand un poète dit une connerie, cela reste une connerie! Mais c'est encore bien subjectif : ce que mon voisin considère comme la connerie du siècle sera peut-être précisément la phrase dans laquelle je puiserai des forces!!

Écrit par : Katell | 22/01/2007

1) travestir : cela s'appelle une fuite du réel et je ne critique pas sa légitimitée , dans cette vie si difficile on a le droit d'être lâche, mais pas le devoir !...

2) connerie : je parle de la citation de V.hugo reprise par Hubert , ce ne sont que des ' effets de manche ' , dans un langage plus populaire..., effectivement cette connerie peut te parler et cela est aussi de ta légitimité intérieure...

Écrit par : Le Doc. | 22/01/2007

Ben oui, "chacun sa religion, chacun son parachute"! Cela fait vingt ans que je me gave de conneries qui m'aident à vivre et ce n'est pas demain que cela changera! Vive la poésie!!!

Écrit par : Katell | 22/01/2007

Et je ne crois pas que ce soit lâche de se plonger dans des bouquins ou de se nourrir de beaux mots qui mettent un peu d'étincelles dans notre quotidien!

Écrit par : Katell | 22/01/2007

Docky, Doc ou Jean-Pierre, (peu importe car pour moi tu es une seule et même personne),

Je ne suis pas d'accord du tout avec ton propos car LA POESIE CE N'EST PAS TRAVESTIR LA REALITE.

Bon sang, ca me fait mal au tripes de lire ça... malgré que ce ne soit pas la première fois que tu l'exprimes.

Karen.

Écrit par : Karen | 22/01/2007

Désolée pour les fautes et Bravo Katell pour ton blog plus qu'enrichissant.

De mois en mois j'ai remis cette intervention... Ce qui est fait cette fois.

Bonne continuation.

Karen.

Écrit par : karen | 22/01/2007

Si cela te fait mal aux tripes Karen ou Pascale c'est la même chose aussi non.. , alors voilà une bonne chose car par mon propos tu as osé ( un contre-transfert ) , ou le début d'une catharsis !...

Merci à qui ? : merci, mais à Docky ;-)

Blog - Forum - Dans la vie => même direction en ce qui me concerne !...

Écrit par : Le Doc. | 22/01/2007

Je crois que je ne suis pas bien le fil de la discussion... vous n'êtes pas en accord sur les propos de Victor Hugo ou bien sur la poésie en général?

Pour ce qui concerne les propos d'Hugo, j'ai une question : qu'est-ce que méditer?

Pour ce qui concerne la poésie, j'en ai plusieurs. La première serait de demander si la poésie a pour impératif de devoir coller avec la réalité. Et encore, cela m'ammène à poser la question de la réalité! N'est-elle pas individuelle? A chacun sa vérité?

Et si ça se trouve, je suis complètement à côté de la plaque, ce qui me ramène à ma première réflexion : j'ai perdu le fil...

Écrit par : Mélusine | 22/01/2007

Pour reprendre la pensée du Doc, intéressante entre toute, voici ma petite contribution :
Pour préciser ma pensée (mais tu reconnaîtras les pensées dont je m'inspire, cher Doc) : le réel nous est insupportable, donc nous mettons un filtre entre lui et nous. Ce filtre est poésie ou autre, il nous est manière de nous accommoder le réel et de nous le rendre supportable. C'est cette manière d'être et pas une autre, sous peine de folie. Je pense que des gens comme Thiéfaine jouent avec cette limite. Et je pense que toi, tu ne joues pas et ne triches pas. Et Karen non plus, peut-être la seule d'entre nous à ne pas tricher...
Pour ma part, à ce grand poker, je suis un tricheur et un bluffeur. Et je m'en porte très bien.
Amitiés à toi, Doc

Écrit par : Daniel | 22/01/2007

Mais que signifie "tricher"? On a quand même bien le droit de s'enivrer de poésie, sans être pour cela un tricheur, non?! Je ne vois pas les choses ainsi. Je pense que l'art nous aide à tenir debout. Si d'autres n'ont pas besoin de ce recours, grand bien leur fasse. Pour ma part, je n'imagine pas ma vie sans certaines passions qui, toutes, tournent autour des mots : la poésie, les chansons de quelques-uns, l'allemand... Et je ne vois pas en quoi c'est une fuite de la réalité. Je prends réellement mon pied dans ces trucs-là et je ne vois pas pourquoi je devrais m'en priver! Et si jamais il y a fuite de la réalité, qu'à cela ne tienne, je ne fais de mal à personne!! L'art nous remet parfois aussi complètement dans notre triste condition... Et alors? On peut lire Pascal et y trouver son compte! Enfin, je ne sais pas, je m'en fous un peu, à vrai dire, l'essentiel restant pour moi de savoir encore s'émerveiller de quelques bricoles qui rendent le monde moins laid, moins triste, moins austère... En cela, je rejoins tout à fait l'ami Higelin, par exemple!!

Écrit par : Katell | 22/01/2007

Pour en revenir aux propos de Victor Hugo, je ne vois pas en quoi on peut dire que ce sont des fadaises. Se prendre la tête entre les mains, c'est effectivement accepter de se mettre le nez dans l'obscurité, l'absurdité de notre condition. Ne jamais réfléchir, tout accepter sans s'arrêter un peu pour méditer, c'est de l'aveuglement, je suis d'accord. Doc, je trouve dommage que tu déclares d'un ton péremptoire que ce sont des conneries. Si d'autres y trouvent leur compte, où est le problème pour toi?

Écrit par : Katell | 22/01/2007

Merci de cette explication Daniel , effectivement je ne joue ni ne triche, et fort heureusement pour la ' société ' j'ai cette pathologie nommé T.O.C, c'est ma poésie à moi avec ses rituels, ses rimes en quelque sorte, sans elle les effets sur la ' société ' seraient dévastateurs.

Karen ne triche pas plus mais elle m'a pendant quelque temps déifié, or si je vis une sorte de religion ( S.Freud ) qui me confère une morale certaine je ne la souhaite pas à mon pire ennemi, c'est ma façon structurelle d'éviter la folie !...

J'essaie depuis très longtemps d'échapper à cet enfer, à ce propos je voulais intitulé mon livre : " Une saison en enfer " , or ma co-autrice m'a dit que le titre était déjà pris... , je ne connaissais pas A.RIMBAUD hormis " Le dormeur du val ", et bientôt sa tombe sera modifié suite à mes actions auprès de la mairie de Charleville-Mézières. On m'a demandé lors de mes démarches si j'étais Rimbaldien, je leur ai dit simplement : " je suis Jean-Pierre Zéni et je suis citoyen de la République Française.. ".

Écrit par : Le Doc. | 22/01/2007

Cath ,

J'ai donné mon opinion et je n'ai jamais demandé d'y adhérer, ma formulation est tout aussi légitime que ton goût pour la poésie, ma formulation est le résultat de mon parcours de vie !...

Je suis de structure obsessionnelle et j'ai pratiqué la méditation Zen dans un temple à côté de Blois, le Centre Européen du Zen. Entre ma structure qui peut-être assimilée à une méditation permanente et méditer de façon occasionnelle je réussi à mettre de la couleur dans ma vie !...

Mon éditeur m'a commandé un deuxième livre mais écrit par moi car il a été surpris que vivant mon enfer j'arrive à vivre aussi et souvent mieux que la plupart des personnes non handicapées...

Le mot " connerie " ne vaut que pour la citation de V.Hugo... ,mais il faut savoir que ce dernier était aussi de structure obsessionnelle, voir un névrosé-obsessionnel, consulte l'AFTOC, cette association de malades te citera les personnalités célèbres proche de moi et entre autre V.hugo...

Écrit par : Le Doc. | 22/01/2007

Moi-je moi-je moi-je ... blablabla ... moi-je ... vais me coucher en espèrant rêver de poésies et de citations.
Coupable de fuir (de tricher) en me réfugiant dans le sommeil, quand ce n'est pas dans les mots des autres.
Voilà et tant pis si ça fait de moi une ... j'sais pas quoi pas fréquentable et minable. Moi-je... m'en fout.
Bonne journée.

Écrit par : Tommie | 23/01/2007

Tommie,
Je ne te connais pas, mais rien de ce que tu écris ne peux laisser penser que tu sois minable...
Karen,
Le mot "tricher" n'est pas à prendre de manière péjorative.

Bises à vous deux

Écrit par : Daniel | 23/01/2007

Merci Daniel, c'est gentil.
Je ne suis pas minable c'est vrai. Ce com était une façon d'exprimer mon agacement face à certains propos qui visent trop souvent à rabaisser les gens, à se glorifier soi-même...

Écrit par : Tommie | 23/01/2007

- Dans la mesure où l'on possède l'estime de soi et par là-même la confiance de soi, nul propos ne devrait te rabaisser, t'agacer je le comprends, mais cela est d'un autre domaine, en l'occurence : ' la détention d'un savoir bousculé par la réalité d'un autre savoir ' !...

- La glorification vient du retentissemment que la vérité d'un " malade " provoque en toi, bousculant les fondements de tes incertitudes...

- Ma statue repose sur les piliers que j'ai construis par mon labeur quotidien pour combattre l'obscurantisme quelqu'en soit sa provenance..

Écrit par : Le Doc. | 23/01/2007

- Dans la mesure où l'on possède l'estime de soi et par là-même la confiance de soi, nul propos ne devrait te rabaisser, t'agacer je le comprends, mais cela est d'un autre domaine, en l'occurence : ' la détention d'un savoir bousculé par la réalité d'un autre savoir ' !...

- La glorification vient du retentissemment que la vérité d'un " malade " provoque en toi, bousculant les fondements de tes incertitudes...

- Ma statue repose sur les piliers que j'ai construis par mon labeur quotidien pour combattre l'obscurantisme quelqu'en soit sa provenance..

Écrit par : Le Doc. | 23/01/2007

- Dans la mesure où l'on possède l'estime de soi et par là-même la confiance de soi, nul propos ne devrait te rabaisser, t'agacer je le comprends, mais cela est d'un autre domaine, en l'occurence : ' la détention d'un savoir bousculé par la réalité d'un autre savoir ' !...

- La glorification vient du retentissemment que la vérité d'un " malade " provoque en toi, bousculant les fondements de tes incertitudes...

- Ma statue repose sur les piliers que j'ai construis par mon labeur quotidien pour combattre l'obscurantisme quelqu'en soit sa provenance..

Écrit par : Le Doc. | 23/01/2007

- Dans la mesure où l'on possède l'estime de soi et par là-même la confiance de soi, nul propos ne devrait te rabaisser, t'agacer je le comprends, mais cela est d'un autre domaine, en l'occurence : ' la détention d'un savoir bousculé par la réalité d'un autre savoir ' !...

- La glorification vient du retentissemment que la vérité d'un " malade " provoque en toi, bousculant les fondements de tes incertitudes...


- Ma statue repose sur les piliers que j'ai construis par mon labeur quotidien pour combattre l'obscurantisme quelqu'en soit sa provenance..

Écrit par : Le Doc. | 23/01/2007

- Dans la mesure où l'on possède l'estime de soi et par là-même la confiance de soi, nul propos ne devrait te rabaisser, t'agacer je le comprends, mais cela est d'un autre domaine, en l'occurence : ' la détention d'un savoir bousculé par la réalité d'un autre savoir ' !...

- La glorification vient du retentissemment que la vérité d'un " malade " provoque en toi, bousculant les fondements de tes incertitudes...



- Ma statue repose sur les piliers que j'ai construis par mon labeur quotidien pour combattre l'obscurantisme quelqu'en soit sa provenance..

Écrit par : Le Doc. | 23/01/2007

- Dans la mesure où l'on possède l'estime de soi et par là-même la confiance de soi, nul propos ne devrait te rabaisser, t'agacer je le comprends, mais cela est d'un autre domaine, en l'occurence : ' la détention d'un savoir bousculé par la réalité d'un autre savoir ' !...

- La glorification vient du retentissemment que la vérité d'un " malade " provoque en toi, bousculant les fondements de tes incertitudes...

- Ma statue repose sur les piliers que j'ai construis par mon labeur quotidien pour combattre l'obscurantisme quelqu'en soit sa provenance..

Écrit par : Le Doc. | 23/01/2007

Cath ,

- mille excuses pour la répétition du message , les aléas de l'informatic un peu à l'image des T.O.C ;-)

Écrit par : Le Doc. | 23/01/2007

Super gros bug presque arrivé à la fin d'un long com.
Redémarrage provisoire selon mon technicien mais panne va revenir. Désolée pour moi et ce com que je trouvais bien.
Emmène machine chez docteur où restera pls jours.
Ouinnnnnnn.... Sniffffffffffffffffff....
A bientôt
bises à ceux qui veulent bien
vous aller me manquerrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

Écrit par : Tommie | 24/01/2007

Les commentaires sont fermés.