03/05/2007
Topo du 31 mars 2007 (suite)
La pensée du jour : Ben, pardon, mais ce soir, cela ne volera pas très haut parce que la pensée du jour est de moi! Je voulais simplement dire que je pense que l'humanité est constituée de 95 % de connards, dont peut-être, sans le savoir, je fais partie!!!
Je suis allée à un stage Education nationale cet après-midi. Sur mon temps libre et sans remboursement des frais de transport (alors que le bidule se faisait à 65 bornes de chez moi), soit dit en passant. La formatrice avait apporté des documents passionnants, mais n'en avait pas assez pour tout le monde. Elle a répété cent fois qu'elle était désolée, qu'elle n'attendait pas une telle foule (organisation Educ'nat'), mais elle a précisé qu'il fallait partager. Eh bien, ma voisine, elle, a tout pris pour elle, je suis revenue sans rien, comme une pauvre tache!!! En même temps, je n'ai pas non plus cherché à me battre pour trois feuilles. Si cela lui faisait plaisir, à cette conne, de tout faucher pour sa gueule, grand bien lui fasse! Si elle n'a que ça qui la fasse jouir dans la vie, c'est bien triste et, finalement, les feuilles, je les lui abandonne de bon coeur tant elle me fait pitié! Enfin, quand même, ne rions pas trop avec ces choses-là : ces spécimens sont censés éduquer les enfants de la nation!!!!! (Excusez-moi pour ce coup de colère, je suis désolée d'employer des mots grossiers mais, comme Giono, je leur reconnais une valeur thérapeutique).
Allez, remettons-nous du baume au coeur avec Thiéfaine :
En avril 79, Thiéfaine passe au Printemps de Bourges. Parallèlement à cette explosion, il plonge dans l’alcool et la drogue, univers que l’on retrouve souvent dans ses chansons. Les albums s’enchaînent puisque, en 1980, c’est la sortie de « De l’amour, de l’art ou du cochon ? », dans lequel Thiéfaine déclare en ouverture : « Si j’étais Dieu, je croirais pas en moi ». On est donc assez loin de la prétendue vocation religieuse ! Il clame également : « Je ne chante pas pour passer le temps mais pour me rendre intéressant ». Cet album est d’une grande beauté, on peut y entendre le magnifique morceau « Vendôme Gardenal Snack », dont voici quelques extraits :
« tu traînes dans mes nuits comme on traîne à la messequand on n’a plus la foi et qu’on ne le sait pas »…
« je laisse derrière toi des mégots de boyards
le cri d’une chanson et des bouteilles vides
au hasard de ma route entre deux quais de gare
je ne fais que passer je n’aurai pas de rides… »
« tu vois des cathédrales qui affichent mon nom
pour un dernier concert à l’envers du décor
tu vois des échafauds qui tranchent l’innocence
et répandent la vie à trois mètres sous terre
où l’on voudrait aller quand on a joué sa chance
et qu’on reste k.o. la gueule au fond d’un verre ».
Financièrement, c’est beurre dans les épinards et compagnie. Mais la vie personnelle de Thiéfaine s’effrite. Sous l’effet de la drogue, il est la proie d’hallucinations et d’images de mort. C’est à cette époque qu’il travaille à l’album « Dernières balises avant mutation », dont il dira que c’est là un disque à l’écriture très junkie. La pochette de l’album donne d’emblée le ton : on y voit une petite fille maquillée à outrance et dans une tenue pas tout à fait de son âge, la cigarette aux lèvres. Près d’elle, une bouteille d’alcool. Le tout posé dans un décor glauque : un couloir sombre menant à une porte pas franchement engageante… La drogue est très présente, en effet, notamment dans la chanson « Redescente climatisée » :
« Un autre paumé descend les rues de ton ghettoet tu pleures en essuyant ses yeux figés
combien de mutants ayant rêvé ton numéro
se sont perdus croyant l’avoir trouvé ? »
Je ne peux évoquer cet album sans parler de « Mathématiques souterraines », morceau dans lequel, il y a presque quinze ans, une phrase (« tu voudrais qu’il y ait des ascenseurs au fond des précipices ») me fit l’effet d’un électrochoc et me donna envie de me plonger complètement dans l’univers de Thiéfaine.
Un matin où il prend peur devant son teint livide, Thiéfaine décide d’aller se ressourcer au parc de la Vanoise, à 2 000 mètres d’altitude. Il en revient avec la ferme volonté de changer de vie.
Le 2 novembre 1981, il passe à l’Olympia. La presse est enthousiaste.
En 1982, Thiéfaine rencontre Francine Nicolas, dont il aura deux enfants par la suite, et qui, dès 1987, va être son manager.
Vient ensuite « Soleil cherche futur ». Alors qu’il enregistre cet album, Thiéfaine apprend le décès de son père. Cet album baigne dans une atmosphère très particulière, pas forcément joyeuse, avec « Les dingues et les paumés », le lancinant « Ad orgasmum aeternum », le magnifique morceau « Autoroutes jeudi d’automne », entre autres, et l’on peut se demander dans quelle mesure ce n’est pas, tout simplement, le futur qui cherche un soleil ! Dans cet album, Thiéfaine évoque sa frangine, sa compagne d’infortune, la mélancolie. Dans « Soleil cherche futur », il dit : « Et moi je reste assis les poumons dans la sciureA filer mes temps morts à la mélancolie ». On trouve d’autres morceaux d’anthologie dans cet album, notamment : « C’est depuis le début du monde
Que l’homme s’est déchiré », « Les monstres galactiques projettent nos bégaiements
Sur les murs de la sphère où nous rêvons d’amour » ou encore : « Elle m’envoie des cartes postales de son asile
M’annonçant la nouvelle de son dernier combat
Elle me dit que la nuit l’a rendue trop fragile
Et qu’elle veut plus ramer pour d’autres Guernica ». Voilà un album dont, grâce aux interventions de Yoann, vous allez pouvoir découvrir un certain nombre de morceaux : « Lorelei Sebasto Cha », « Autoroutes jeudi d’automne », « Les dingues et les paumés ».
20:55 | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
ENCOREEEEEEEEEEE !!!!!!!!!!
Écrit par : Tommie | 04/05/2007
Superbe, que dire de plus?
Écrit par : Yoann | 04/05/2007
Salut à tous, Au risque de me répéter, ils sont superbes tes commentaires mais je te l'avais déjà dit ! Bonne journée à tous, à plus FRED
Écrit par : Dadet | 04/05/2007
Vraiment très très bien ! (on l'a déjà dit ? ah bon.. .ben c'est pas grave, on le répète !)
Félicitations !
Écrit par : petit-jour | 04/05/2007
Vous allez me faire rougir, là!!!
Écrit par : Katell | 04/05/2007
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