Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/10/2008

AUTOROUTES JEUDI D'AUTOMNE

En ce jeudi d'automne, forcément, je pense à "Mathématiques souterraines n°2"... Et à Jacques Brel, bien sûr. La pensée du jour est de lui :

"On est deux mon amour

Et l'amour chante et rit

Mais à la mort du jour

Dans les draps de l'ennui

On se retrouve seul"...

 

 

AUTOROUTES JEUDI D'AUTOMNE

(MATHEMATIQUES SOUTERRAINES N°2)

 

Elle m'envoie des cartes postales de son asile

m'annonçant la nouvelle de son dernier combat

elle me dit que la nuit l'a rendue trop fragile

et qu'elle veut plus ramer pour d'autres Guernica*

et moi je lis ses lettres le soir dans la tempête

en buvant des cafés dans les stations-service

et je calcule en moi le poids de sa défaite

et je mesure le temps qui nous apoplexise

et je me dis stop

mais je remonte mon col j'appuie sur le starter

et je vais voir ailleurs encore plus loin ailleurs

 

 

et je croise des vieillards qui font la sentinelle

et me demandent si j'ai pas des cachous pour la nuit

je balance mes buvards et tire sur la ficelle

pour appeler le dément qui inventa l'ennui

et je promène son masque au fond de mes sacoches

avec le négatif de nos photos futures

je mendie l'oxygène aux sorties des cinoches

et vends des compresseurs à mes ladies-bromure

et je me dis stop

mais je remonte mon col j'appuie sur le starter

et je vais voir ailleurs encore plus loin ailleurs

 

 

il est bientôt minuit mais je fais beaucoup plus jeune

je piaffe et m'impatiente au fond des starting-blocks

je m'arrête pour mater mes corbeaux qui déjeunent

et mes fleurs qui se tordent sous les électrochocs

et j'imagine le rire de toutes nos cellules mortes

quand on se tape la bascule en gommant nos années

j'ai gardé mon turbo pour défoncer les portes

mais parfois il me reste que les violons pour pleurer

et je me dis stop

mais je remonte mon col j'appuie sur le starter

et je vais voir ailleurs encore plus loin ailleurs

 

Thiéfaine / arrangements : Mairet

 

 

*A propos de « Guernica » : Gernika-Luca en basque (nom officiel) ou Guernica y Luno en espagnol. Ville de la province de Biscaye, en Euskadi, au nord-ouest de l'Etat espagnol.

Cette ville est particulièrement célèbre pour la destruction qu'elle a subie le 26 avril 1937 par les aviateurs de la légion Condor, envoyée par Hitler au secours du général Franco.

« Guernica » est un des tableaux les plus célèbres de Picasso (à ce sujet : très bon dossier sur ce peintre dans l'Express n°2987).

Guernica.jpg

 

Commentaires

Autoroute-jeudi d'automne, ahhhhhhhhhhhhhhhhh
Ma chanson fétiche !!! Peut-être pas ma préférée, mais celle qui me parle le plus direct en plein coeur. Des fois, je me dis, on peut rêver, qu'elle a été écrite pour moi ! Ce serait trop long à expliquer, et ennuyeux, et impudique, à quel point elle me colle à la peau...

Écrit par : Tommie | 09/10/2008

Moi aussi, j'adore cette chanson. Lorsque je l'ai découverte, elle fut vraiment une révélation pour moi. C'était sur le CD "En concert volume 2", que j'ai écouté des milliards de fois en 92. Et que je n'ai pas pu écouter ensuite pendant de longues années, tant les souvenris qu'il faisait ressurgir m'étaient douloureux... Cette chanson me trouble toujours.

Écrit par : Katell | 10/10/2008

Je me doutais que Tommie serait la première à réagir!!
J'adore cette chanson moi aussi!!

Écrit par : Yoann | 10/10/2008

Un uppercut dans l'estomac, cette chanson! Sans je ne sache vraiment pourquoi. Un écho sourd à une douleur enfouie. Un peu comme Tommie, l'impression que cette chanson avait été écrite pour moi ( comme bien d'autres d'ailleurs!). Sans doute Thiéfaine est-il relié directement à mon inconscient. Des années après, l'émotion n'a pas pris une ride.

Écrit par : Evadné | 12/10/2008

Ah ! moi la chanson de Thiéfaine qui me colle à la peau c'est (désolée, j'ai toujours autant de mal avec les titres, je m'avancerai quand même sur "Mathématiques souterraines") : Pauvre petite fille sans nourrice, arrachée du soleil ; il pleut toujours...

Quoique celle-là : Et je vais voir ailleurs, toujours plus loin ailleurs... me va aussi !

Écrit par : nath | 15/12/2008

Les commentaires sont fermés.