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02/05/2009

Méthode de dissection : "Météo für nada"

La pensée du jour : Eh bien citons donc ce que ma fille Clara nous a dit hier : "Je veux écouter 'j'ai volé un arbre à un clown'" !!!

 

 

Année de parution : 1987

 

Pochette : Elle est assez sobre et assez sombre aussi. Une photo en noir et blanc nous montre le visage de l'ami Hubert, une partie du visage plongée dans l'obscurité, l'autre dans la lumière. Un symbole ? Une façon de mettre en relief le côté obscur et le côté lumineux d'une même personne ?

 

Titres :

Dies olé sparadrap joey

Zone chaude, môme

Precox ejaculator

Narine narchande

Affaire Rimbaud

Bipède à station verticale

Sweet amanite phalloïde queen

Diogène série 87

Errer humanum est

 

 

Les phrases que j'aime particulièrement :

« Douc'ment les filles faut pas flipper

la bidoche est faite pour saigner ».

 

« Si un jour je r'trouve la mémoire

et 2-3 bières pour ma moquette

j'balanc'rai à la série noire

un truc à faire chialer Hammet ».

 

« Je n'sais pas si tu viens d'un continent perdu

ou bien si t'es tombée

d'une comète inconnue

mais j'crois qu'il était temps que tu me prennes

en main

j'ai cru mourir de froid chez mes contemporains ».

 

«A chercher le Pérou sur ma radio-inca

j'ai trouvé la fréquence que je n'attendais pas ».

 

« Météorite in love tu vois je vole aussi

en reniflant d'un oeil tes bas sur le tapis ».

 

« J'voulais t'offrir une nuit d'enfer

7,5 sur l'échelle de Richter ».

 

« Paraît qu'je viens d'une catastrophe

mais les dieux sont pas très bavards ».

 

« Parfois... parfois...

j'ai la nostalgie d'la gadoue ».

 

« J'suis l'animal bluesymental

aux vieux relents d'amour gothique ».

 

« Câblé sur X moins zéro

à l'heure des infos galactiques

je mets mon badge « ecce homo »

et j'suis fier d'être un con cosmique ».

 

« Manufacture de recyclage

des mélancolies hors d'usage ».

 

« A toujours vouloir être ailleurs

pyromanes de nos têtes brûlées

on confond les batt'ments de coeur

avec nos diesels encrassés

 

à toujours voir la paille plantée

dans la narine de son voisin

on oublie la poutre embusquée

qui va nous tomber sur les reins ».

 

« On fait Nankin-Ouagadougou

pour apprendre le volapük

et on se r'trouve comme kangourou

dans un zoo qui prend les tucs ».

 

« Pas prendre pour un courrier du coeur

les pulsions des glandes endocrines ».

« Bourlinguer ... errer

Errer humanum est ».

 

Les p'tites références à l'Allemagne :

Evoquons en premier lieu ce passage entier en allemand qu'on entend sur « Diogène série 87 » : il s'agit d'un extrait du Satyros de Goethe. Il faudra que j'y consacre une note entière.

Il y a aussi « für » dans le titre. Et le « volapük », il me semble que c'est un Allemand qui l'a inventé. Oui, un petit tour sur Wikipédia vient de me le confirmer.

 

Ma chanson préférée sur cet album ? Impossible de le dire ! J'aime énormément le texte de « Errer humanum est ». Chaque mot est à sa place, la vie humaine, dans ce qu'elle a d'absurde et de grotesque, est passée au peigne fin de la désespérance thiéfainesque (« aplatis comme de vieilles pizzas », « on se r'trouve comme kangourou dans un zoo qui prend les tucs »). Oui, j'ai un petit faible pour le texte de cette chanson-là. Mais je ne voudrais pas être injuste avec les autres. Car, en fait, j'aime toutes les chansons de ce splendide « Météo pour rien » ! Je pense avoir écouté six milliards de fois « Affaire Rimbaud ». D'ailleurs, quand j'étais jeune, je rêvais de mourir en écoutant cette chanson-là, genre dans ma voiture, la tête coincée dans un strapontin et qu'on n'en cause plus ! Et que la suite me laisse amnésique...

Voilà. A vous !

 

Commentaires

Voici ma sélection de vers issue de cet album qu'HFT était venu nous dédicacer à la Fnac de Bordeaux (coucou Foxy et Evadné). Je ne l'avais pas sur moi (les 33T étaient un peu volumineux pour l'internat ), mais j'avais fait signer une carte postale de l'affiche du Zénith 85 que j'ai perdue depuis.

"J'prends des notes sur la chute des tuiles et sur les corps coagulés"

"J'balancerai à la Série noire un truc à faire chialer Hammett"

"J'ai cru mourir de froid chez mes contemporains"

"Et c'est comme un soupir après 100 triples croches quand l'pianiste s'endort devant son double scotch"

"J'vais p't'être encore attendre avant d'mourir d'amour
J'entends des cons qui causent d'un éternel retour"

"Un ange passe équipé d'un treuil"

"Le temps des assassins que tu sponsorisas
en livrant tous ces flingues au royaume de Choa"

"Les poètes aujourd'hui ont la farce plus tranquille
quand ils chantent au profit des derniers Danâkil"

"Juste une affaire d'honneur mouillée de quelques larmes,
c'est quand même un des leurs qui fournissait les armes"

"Avec mon parachute en torche et ma gueule de Caterpilar"

"Je mets mon badge ecce homo et j'suis fier d'être un con cosmique"

"Je suis le captain M'acchab aux ordres d'une beauté nabab"

"Prima belladona made in Moloch-city destroy-machine"

"Von euch Schurken keinen Spott!"

"Dans ce vieux catalogue des doutes aux pages moisies par le hasard"

"Gauguin sans toile et sans pinceau revisité en Bardamu"

Écrit par : Arnaud | 03/05/2009

"sale temps pour un paumé,pour un rien" voilà comment j'avais interprété le titre de cet album.
Au-delà d'une écriture toujours haut de gamme truffée d'une pléthore de références c'est aussi un album profondément humain, lucide et...déculpabilisant.Déjà la pochette,comme tu le ressens Katell avec ce clair-obscur illustrant la futilité et la dérisoire posture d'attitudes "radicales".
Le blanc et/ou le noir ne semblent pas attirer notre bipéde préféré peu adepte d'un manichéisme éradiquant toute reflexion,tout recul et toute humanité...théme que l'on retrouve dans "affaire Rimbaud" où le coté mi-"ange" "...la beauté fut assise un jour sur ce genou..."cotoie le coté mi-"diable"..le temps des assassins que tu sponsorisas... "
Aussi dans "errer humanum est" "on reve d'une nova cognita avec un bar et d la tendresse" contredit par "trop speedés par les douceurs on balance vite les petites frangines..."
Pourquoi "déculpabilisant" parce qu'à un age où chaque contradiction,chaque paradoxe accentuaient des complexes déjà insurmontables,où solitude et multitude me paraissaient aux antipodes de leur propre évocation sémantique un poéte fédérait mes multiples "moi".
En filigrane de cette pochette de disque mi-noire mi-blanche et de son contenu,j'y voyais plus clair que dans le noir complet...
Peu de temps aprés les billets de concert de "routes 88" allaient assumer ces "dualités" sommeillant en chacun de nous:il était imprimé :"de nature solitaire je me terre pour me taire mais mon double pervers joue dans un groupe de rock"...mais j'anticipe un peu...

Écrit par : alfana | 04/05/2009

ben moi, la pochette, je ne l'avais jamais interpretée... et j'aime bien l'interpretation du titre d'Alfana...

j'aime bien le son de l'album, surtout la guitare dans Dies olé sparadrap Joey

mais phrases preferées :


J'ai trois tonnes de trous dans la tête
Et un tomahawk sur le coeur


Entre de fausses Lauren Bacall
Et des Bogart à moitié cake


J'ai récupéré ma carcasse
Dans une piaule de cette taule en ruine
Où ça r'niffle la vieille radasse
Qui met du gasoil dans son gin

je n'sais pas si ça vient d'incontinence perdue...

heu pardon, je me suis trompé... mais bon, Zone chaude môme, ca pourrai venir de la...

Je n'sais pas si tu viens d'un continent perdu


J'en oublie la moiteur de ces ports tropicaux
Où ça sentait la gnôle et chauds les ventres chauds


J'vais p't'être encore attendre avant d'mourir d'amour
J'entends des cons qui causent d'un éternel retour


J'voulais t'offrir une nuit d'enfer
7,5 sur l'échelle de Richter
Mais j'ai tout donné en bakchich
Et je m'en retourne à la niche


Un ange passe équipé d'un treuil
Je te laisse te finir toute seule


Cette histoire est encore une légende
Quand j'étais dans la narine narchande
Je vendais de beaux bigoudis-mousse
Des Mickey des babouches
Des flingues et des cartouches
Dans la savane et dans la brousse


La beauté fut assise
Un soir sur ce genou


Et tu l'as injuriée


Tu l'as trouvée amère, la beauté ?

(même si ca, c'est un peu piqué a Rimbaud...


Une saison en enfer
Foudroie l'Abyssinie


Le temps des assassins
Que tu sponsorisas
En livrant tous ces flingues
Au royaume de Choa


Quelle âme, Arthur, est sans défaut ?


Les poètes aujourd'hui
Ont la farce plus tranquille
Quand ils chantent au profit
Des derniers Danâkil
Juste une affaire d'honneur
Mouillée de quelques larmes
C'est quand même un des leurs
Qui fournissait les armes


Paraît qu'je viens d'une catastrophe
Mais les dieux sont pas très bavards


Je mets mon badge ecce homo
Et j'suis fier d'être un con cosmique


Tu fais tes rallyes de 4 x 4
Dans les égouts de nos cerveaux


Et tu rigoles des histrions
Qui cherchent dans l'opéra mundi
Le succès-sucette à crampons
Qui nous f'ra goder pour la nuit


Et l'coeur trop niqué trop pseudo
Pour te prendre encore au sérieux


Voici les photos de nos routes
Prises d'avion par nuit de brouillard


A toujours voir la paille plantée
Dans la narine de son voisin
On oublie la poutre embusquée
Qui va nous tomber sur les reins




je crois que Hubert a deja chanté toute les chanson devant moi, sauf Narine marchande, que j'ai deja entendue en version pas tres officielle...

Sinon, avec Precox ejaculator, Hubert nous offre une grande leçon d'humilité, vous en connaissez beaucoup vous des chanteurs qui racontent leur probleme sexuel en chanson...

j'adore l'affaire Raimbaud, le coté "j'aime bien ce que tu as fait, mais bon, tu as fait le con quand même..."

Voilà... c'est tou...

Écrit par : 655321 | 06/05/2009

Oui, 655321, j'aime bien la conclusion moi aussi, à savoir : "c'est quand même un des leurs qui fournissait les armes"... En gros et en détail : "Quelle âme est sans défaut ?" Pas même celle du poète !

Écrit par : Katell | 08/05/2009

Un de mes albums préférés!
Et j'aimerais beaucoup entendre "Dies olé sparadrap Joey" en live!!

Écrit par : Yoann | 08/05/2009

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