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03/02/2010

Une autre méthode de dissection : "H.F. Thiéfaine en concert"

La (deuxième) pensée du jour (d'ailleurs, je trouve que c'est un jour qui pense beaucoup et qui devrait aller se reposer le cerveau à présent !) :

"C'est seulement pour t'expliquer que la vie fait des dettes contre toi et tu attends toujours qu'elle vienne te rembourser et...

- ... et ça s'appelle rêver". Romain GARY.

 

 

Finalement, j'ai pris goût aux « petites dissections entre amis » et j'ai décidé de consacrer une note à chacun des albums live de Thiéfaine. Il y a de quoi disséquer aussi à partir de cela, n'est-ce pas ?!

Commençons donc par « H.F. Thiéfaine en concert ». En fait, si on veut être précis, il faudrait dire « en concert, volume 1 » puisqu'il y aura ensuite un volume 2.

Cet album occupe une place très particulière dans ma vie de fan (et de femme !!). C'est ce live qui m'a permis de découvrir HFT. Je me souviens très bien : je l'ai d'abord eu sur cassette. Pendant très longtemps. D'ailleurs, la cassette en question ne m'appartenait pas et je ne l'ai jamais rendue à son propriétaire, que la honte s'abatte sur moi ! Bref, passons... Je n'y peux rien si HFT rend kleptomane, moi !

En écoutant ce live par une nuit de septembre, sur une route déserte, dans la vieille guimbarde de mon ami Joël, j'eus la révélation de ma vie (si !) en me prenant en pleine face « Mathématiques souterraines ». Moi qui n'avais jamais aimé les maths, celles-là, je peux vous dire qu'elles m'ont réconciliée à tout jamais avec Pythagore et toute sa triste clique !!!

Mais assez bavassé. Le live s'ouvre sur une version magnifique de la chanson « Les dingues et les paumés ». La musique arrive d'abord sur la pointe des notes, un faible écho lancinant, puis soudain elle monte, monte, monte, comme la petite bête... Et ne redescend pas. Pour moi, il n'existe pas de plus belle version de ce sublime poème où il est question d'Hölderlin, de scorpions, des fleurs du mal. Hölderlin, Baudelaire : qui, mieux que Thiéfaine, aura osé évoquer ces poètes maudits ? Hölderlin qui vécut si longtemps dans l'obscur voile de la folie... Baudelaire qui réapparaîtra des années plus tard dans l'oeuvre de Thiéfaine. Encore dans une chanson où il est question de folie, d'ailleurs, je le note au passage.

« L'ascenseur de 22h43 »... A l'époque où j'ai découvert ce fabuleux ascenseur qui devait m'accompagner par la suite au quotidien (pas un jour ou presque où je ne remarque pas le magique « 22h43 » s'afficher au cadran numérique de mon réveil, sur mon ordinateur, etc.), je n'en connaissais pas la version studio, coupée en deux parties.

Puis, c'est « La môme kaléidoscope » et ses lambeaux d'âme et de coeur. La pauvre môme qui traîne sa barbaque vieillissante sur les trottoirs de la nuit. Seule, abandonnée, au milieu des « vieux tas d'invendus ». Cette chanson m'a toujours fascinée. Les ruines, les épaves m'émeuvent... Une femme se retourne sur son flamboyant passé, ses robes à 200 sacs, son rôle de consolatrice. Et elle constate avec amertume qu'elle se trouve à présent réduite à un rôle décoratif, et encore...

Ensuite, voilà « Lorelei Sebasto Cha ». Chanson d'amour assez atypique, n'est-ce pas ? « J'suis comme un cobaye qu'a sniffé toute sa paille », il fallait oser !!! J'adore le contraste entre ces mots et les sublimes envolées où Thiéfaine propose à sa douce d'aller « recoller du soleil sur ses ailes d'albatros »...

Viennent ensuite « Exil sur planète fantôme », « Mathématiques souterraines », « Photographie tendresse », « Une fille au rhésus négatif », « Alligators 427 ».  Notons que Thiéfaine a le génie des titres, n'est-ce pas ?! « Exil sur planète fantôme », je trouve cela génial !!

Que des moments forts sur ce CD 1. « Alligators 427 » prend toute sa force ici. Une de mes interprétations préférées de ce morceau.

 

CD 2 (oui, j'abrège un peu, sinon vous allez vous lasser de mes bavardages !) :

-« Cabaret Sainte Lilith », la chanson que je n'osais jamais trop écouter quand j'étais jeune et que je savais mes parents dans les parages !!! On a sa propre censure !!! Et c'est sans doute en souvenir de cette époque d'innocence et de grande vertu (!!!) que j'ai baptisé mon blog du nom de « Cabaret Sainte Lilith » !!!!!

-« Exit to chatagoune-goune »,

-« Groupie 89 turbo 6 »,

-« Première descente aux enfers par la face nord » (encore un titre superbe !!),

-« Rock-autopsie »,

-« 113ème cigarette sans dormir », un titre que j'ai toujours adoré, surtout à l'époque où je m'envoyais d'innombrables chameaux dans les poumons (époque heureusement révolue : comme je dis toujours, à présent, je dois bien en être à ma 113ème insomnie sans cigarettes !!!!)

-« Enfermé dans les cabinets (avec la fille mineure des 80 chasseurs) »,

-« Solexine et Ganja » (évidemment, à l'époque où j'ai découvert HFT, je ne savais pas du tout à quoi renvoyaient ces termes !),

 

-« Dernière station avant l'autoroute »,

-« La fille du coupeur de joints » (je mets volontairement un « s » bien qu'il n'y en ait pas sur la présentation des titres de l'album live en question. Quand même, couper un seul joint me paraît être une activité bien dérisoire !!! Alors j'en mets plusieurs, des joints !!!).

 

Un album sur lequel cousin Hub' n'est guère causant. La seule fois où il dit quelque chose entre deux chansons, on comprend à peine son murmure... Mais je suppose qu'il y a eu des coupures, ce n'est pas possible autrement.

Enfin, causant ou pas, j'aurais bien voulu le voir sur scène à cette époque-là, le poète jurassien aux cent mille tourments !

 

Commentaires

wouai faudrais que tu penses à me rendre la cassette !
par contre pour groupie 89, tu aurais pu épiloguée , car la c'est du fort !

Écrit par : tieum | 03/02/2010

Très drôle, Tieum !!! Mais non, tu n'es pas mon Joël, je ne l'ai jamais revu et c'est mieux ainsi, il faut laisser les fantômes du passé enterrer les fantômes du passé...

Écrit par : Katell | 03/02/2010

Vas-y, toi, épilogue sur "Groupie 89" !!! J'adore cette chanson, mais j'ai voulu abréger car quand je pars dans mes délires sur HFT, on ne m'arrête plus !! Il y a même des gens qui évitent le sujet en ma présence, tant ils savent combien je peux partir en sucette (comme l'Annie de Gainsbourg !!!) dès qu'on évoque le grand, le beau, l'unique HFT !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Écrit par : Katell | 03/02/2010

houla j'ai pas ton talent moi !
et puis tu dois etre plusss branchée sur le SD !
moi je t'arrete pas je t'invite plutot , je me lasse pas !
pauvre france gall, elle aussi de la daube !
je sais , tu te doutes que j'aime pas !

Écrit par : tieum | 03/02/2010

C'est quoi, le SD ? C'est marrant, cela correspond aux initiales du jeune homme pour qui j'en pinçais à mort quand j'avais 17 ans et qui m'a amenée vers HFT. Joël, c'était son meilleur ami, à ce SD-là !!! Mais je me doute que tu me parles d'autre chose. De quoi au juste ?!!

Écrit par : Katell | 03/02/2010

sado maso , ah sacré joel, ton preums, la ou tu as connu le 69 eme ciel !
la chaine de vélo ça fait mal ?
il t'a fait écouter quoi en tout premier , j'ai un doute car si je calcule la date, ça peux etre l'album soleil cherche futur !

Écrit par : tieum | 03/02/2010

Ah, plutôt SM, alors !!! Je n'ai pas d'orientation fixe, cela cloisonne trop dans un style et fait oublier tous les autres !!!!!!!!!!!!
Mais non, le père Joël ne m'a pas fait découvrir le 69ème ciel. Enfin, si, finalement, puisque c'est lui qui m'a "obligée" à écouter HFT ce fameux soir de septembre 92 !!!

Écrit par : Katell | 03/02/2010

Moi je voudrais bien la vidéo de ce concert !!!!!
Pétition pour le retour d' Exit to Chatagoune-Goune et d' Une Fille au Rhésus Négatif en live !!!

Écrit par : Loreleï2 | 03/02/2010

Hello,

suis tout à fait d'accord avec toi lorelei pour "une fille au rhésus négatif" que je ne me souviens pas avoir entendue en concert et qui le mérite amplement selon moi, "je veux faire installer le téléphone sur ta tombe", j'ai toujours imaginé une nuée de téléphones sonnant en même temps dans un cimetierre la nuit, macabre certes mais grandiose comme image non!!!

Écrit par : RV | 03/02/2010

Le coup du téléphone sur la tombe, ça me fait penser à Albert Cohen, qui écrivait que pendant longtemps, il avait dit à son entourage qu'il souhaitait être enterré avec un téléphone. Comme ça, au cas où ce serait une fausse alerte, il n'aurait qu'à composer le numéro de son choix pour revenir !!!

Écrit par : Katell | 03/02/2010

Que moi j'y étais à ce concert enregistré en 1983 à l' olympia comme à celui du zénith 1985 enregistrement en concert volume2.
Par contre , j'ai plus le souvenir s'il a beaucoup parlé entre les chansons. A cette époque, il était encore jeune , timide et pas trop causant ...comme moi.
Salut à toi mon Doc préféré , je revients d'un long voyage où je me suis quelque peu égaré.

Écrit par : rf4 | 04/02/2010

, Salut à toi rf4 !... tu sais nous sommes tous en errance avant la dernière transhumance..

Écrit par : Le Doc. | 04/02/2010

Purée, la chance, rf4 !! Je t'envie !
Ah ouais donc, HFT avait peu parlé lors de ces concerts-là. Cela ne m'étonne pas plus que ça.

Écrit par : Katell | 04/02/2010

Ben si vous avez le choix pour amener un seul album sur une île déserte, c'est celui là qu'il faut prendre. D'abord parce qu'il est assez long (faut être pratique) et parce que c'est les meilleurs chansons au meilleur moment.
Je note d'ailleurs que pour une dissection, un petit commentaire sur rock-autopsie... J'adore cette chanson, parce que je veux bien que certains aiment et admirent la côté "poète" de Thiéfaine, mais c'est pour moi aussi et avant tout un chanteur de rock (en tout cas à cette période), et là on retrouve ses influences musicales et comment on voit qu'il les "maltraite" mais surtout il s'ajoute à cette liste à la fin... le "jeu du je" quoi. Pis le refrain est fantastique.
Je vote pour la pétition pour le retour "d'exit" avec cette vision très physique de l'amour qui est une constante de Thiéfaine ("les dieux sont jaloux de nos corps, nous balayons l'éternité"), mais je suis pour aussi le retour de "solexine et ganja" avec cette espèce d'incantation fantastique et festive...
Et pour finir une petite dédicace à la "fille au rhésus négatif" qui là pour de bon est super oppressante et très noire (à noter que "les assassins défilent en levant leur képi" ... ça fait jamais de mal de revenir à la réalité)

Écrit par : Boub' | 16/02/2010

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