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13/02/2010

"Routes 88" : "Bienvenue dans notre cirque un peu pervers" !

La pensée du jour : "Le côté décisif des premières rencontres : enthousiasme ou rejet. Je ne puis aborder aucun être nouveau avec indifférence ou froideur. Toute rencontre devient pour moi un volcan". Elias CANETTI

 

Finalement, je trouve un peu de temps pour consacrer une note à « Routes 88 ». Cela me tenait à coeur avant de partir ! J'aime beaucoup ce live. Il s'ouvre sur « La vierge au dodge WC 51 » (oui, ici, le morceau s'intitule « La vierge au dodge WC 51 », alors que sur la version studio, on lit : « La vierge au dodge. 51 »). Oui, donc, il s'ouvre sur cette chanson, et c'est heureux, même si, comme Lorelei, je déplore l'absence de la deuxième partie, nettement plus endiablée, encore plus barge que le début ! En tout cas, en cette veille de Saint Valentin, je propose que l'on sorte des sentiers battus, des déclarations d'amour à deux balles, des gros coeurs rouges ridicules ornés d'angelots non moins ridicules, et que nous, admirateurs de Thiéfaine, nous réinventions une façon de conter fleurette. Par exemple comme ceci : « Je t'aime, je t'aime, et je t'offre ma vie et je t'offre mon corps, mon casier judiciaire et mon béri-béri, je t'aime » !! Dans le style original, voilà qui se pose là !

Deuxième morceau : « Bipède à station verticale ». Une chanson qui fait partie de mes préférées. « Paraît qu'je viens d'une catastrophe, mais les dieux sont pas très bavards »... « Parfois, parfois, j'ai la nostalgie de la gadoue »... Moi aussi. Nostalgie de la Gadoue, avec un grand G, comme le point !!

J'adore les versions de « Was ist das rock'n'roll », « Narcisse 81 », « Exil sur planète fantôme », « Chambre 2023 et des poussières » (j'espère toujours l'explication d'Arnaud à ce sujet). Pour « Les dingues et les paumés », je préfère la mouture du premier live, je la mets au-dessus de toutes les autres, de toute façon.

J'aime aussi la version d'« Affaire Rimbaud ». Quand j'étais jeune, je rêvais de mourir en écoutant cette chanson-là ! J'ai eu ma période Rimbaud, une vraie de vraie, je m'enivrais des Illuminations, tout en n'y comprenant « saintement que dalle », comme dirait Albert Cohen ! Avec mon copain Christophe, nous nous prenions pour des poètes, nous nous lisions du Rimbaud pendant de longues heures à la lueur d'une bougie, après avoir écouté Hubert-Félix, et c'était le bonheur sur terre !!

Ensuite, c'est « Droïde song », une chanson que je n'ai pas tout de suite intégrée dans mon univers. C'est sur la tournée « HFT en solitaire » que je l'ai vraiment découverte et que sa grandiose beauté m'a éclaté à la bobine. Magnifique ! « Le jour où les terriens prendront figure humaine, j'enlèverai ma cagoule pour entrer dans l'arène »... Oui, eh bien, ce n'est pas demain la veille !

Ah, et puis il y a « Sweet amanite phalloïde queen », qui était d'ailleurs la chanson préférée de Christophe. Je pense toujours à lui quand je l'entends ! Depuis ma période rimbaldienne, il s'en est passé des choses, et le monde s'est vidé de quelques indispensables et lumineuses présences, dont celle de Christophe... « Manufacture de recyclage des mélancolies hors d'usage », mais c'est sublime, ça !

Un peu de douceur dans ce monde de brutes, et voici donc « Septembre rose », qui est presque une ode à la vie (presque, parce que c'est Thiéfaine, quand même, et que le désespoir n'est jamais bien loin, mais « au fond du couloir », avec son ami le blues). Une chanson qui affirme son appartenance à un registre plus joyeux. Le jeune père qu'était HFT à l'époque s'extasiait de son bonheur, mais restait tout de même légèrement sur ses gardes (cf. « Quand par manque d'habitude on s'méfie du bonheur »)...

Après « Je ne sais plus quoi faire pour te décevoir », voici les incontournables, les chansons qui seront désormais de toutes les tournées ou presque : « Zone chaude, môme », « Lorelei Sebasto Cha », « Mathématiques souterraines », « La fille du coupeur de joints » (et je mets encore une fois un « s » à « joints » !!).
Le tout s'achève sur « Errer humanum est », chanson que j'adore ! Très belle allégorie de nos pauvres conditions bien crétines : on nourrit de grandes ambitions, on fait tout pour les réaliser, et c'est finalement la déconfiture totale (« On fait Nankin-Ouagadougou pour apprendre le volapük, et on se r'trouve comme kangourou dans un zoo qui prend les tucs »). Nous voilà « aplatis comme de vieilles pizzas lâchées d'un soyouz en détresse », et le réconfort cherché auprès des « p'tites frangines », se révèle bien éphémère et dérisoire. « Pas prendre pour un courrier du coeur les pulsions des glandes endocrines ». Enfin, quand même, embarqués malgré nous dans l'aventure, nous poursuivons la route... « Toujours plus loin à fond la caisse », et ce n'est pas mon ami le Doc qui dira le contraire, je pense...

Commentaires

"Errer humanum est", c'est vrai que cette chanson est selon moi le parangon de la description de notre condition humaine plus qu'incertaine, j'adore "le vieux catalogue des doutes moisi par le hasard", "classe d'être loser, surtout les matins où ça winne", ce sont des coups de poings lancés à notre suffisance, voire notre arrogance de bipèdes soi-disant sûrs de nous. Là, pour le coup, nous voilà remis à notre place, avec encore quelques traces de gadoue accrochée à nos basques et dont on n'arrive pas à se débarrasser....
Bien fait pour nous ;-))

Écrit par : RV | 13/02/2010

, toujours plus loin à fond la caisse*, Oh.. yés certes, mais n'en oublie pas toutefois le temps venu de laisser les gondolles à Venise et de revenir parmi nous ;-)

Buono viaggio Cath !...

p.s : il y a 42 ans je me baladais Place Saint-Marc après avoir été préalablement acceuilli par le cardinal Urbani alors patriache de Venise et lors d'une cérémonie sur le pont d'envol du Porte-Hélicoptère Jeanne d'Arc..

Écrit par : Le Doc. | 13/02/2010

Ne t'en fais pas, Doc, je devrais revenir, je suppose ! Mais bon, "partir, c'est mourir un peu", toujours, et il y a à la fois l'euphorie du départ et mille angoisses qui m'étreignent...
Pour ma part, j'ai visité Venise pour la première fois il y a vingt ans ! Vingt ans, purée, vingt ans !! Et j'avais été tellement fascinée par cette ville que je m'étais promis d'y retourner un jour.
En attendant, je fais plein d'infidélités à l'Allemagne, je devrais avoir honte !

Écrit par : Katell | 13/02/2010

Salut les gens. Je m'incruste avec vous. Je pense que c'est sans doute le live que j'ai le plus écouté de ma vie, et que je redécouvre pourtant à chaque écoute. En fait je m'étais fait une cassette (ça nous rajeunit pas!) et je n'avais pas mis toutes les chansons, c'est à dire sans lorelei, sans les dingues, ni septembre je crois, et donc pour moi ces versions sont "nouvelles" J'aime beaucoup le son de ce livre avec sans doute les deux meilleurs guitaristes de Thiéfaine : la dernière pige de Mairet (mis à part le petit coucou de passage à Bercy) et la première apparition de Marzin. C'est pour moi ce live qui marque la fin de la première période (avec Mairet à la composition et aux arrangements) celle que je préfère je ne le cache pas, plus rock et plus "festif".

Écrit par : boub | 16/02/2010

Désolé je ne me souvenais pas avoir parlé de la chambre 2023 ici...
Bah un jour je suis simplement tombé sur ça :
http://img18.imageshack.us/img18/9950/19482023.jpg
Un nouveau clin d'oeil à Nostradamus donc, plutôt qu'une prophétie sur l'ultime date ;-)

Écrit par : Arnaud | 16/02/2010

Routes 88…voilà une dissection s’annonçant prometteuse : en filigrane d’une tournée un peu plus relayée par des médias progressivement titillés par le phénomène Thiéfaine j’allais assister par 4 fois aux dernières accointances scéniques d’un duo en telle symbiose qu’il en devenait culte : Mairet-Thiéfaine.Et plutôt que de me livrer à un florilège d’appréciations sur le contenu de jalons scéniques immortalisés c’est sur un maillon particulier de l’aventure « Thiéfaine » que mon post aimerait se focaliser :Claude Mairet.En effet outre ces chansons enjolivées au gré de nouvelles parures orchestrales (pulque mezcal y tequila du zenith 95),de mises en scènes extraordinaires (effet stroboscope sur stalag tilt du bluesymentale tour) ou de jeux d’éclairages subtils (cohorte de lueurs-phares lactescents accompagnant les dingues et les paumés) c’est sur la période charnière de « routes 88 » que mes réflexions auraient tendance à m’orienter
Donc derniére tournée pour Claude Mairet grâce à qui HFT, disponible pour peaufiner des textes de plus en plus hermétiques jusqu à l’apocalyptique « alambic/sortie sud » puis moins tarabiscotés avec « meteo fur nada » et « eros uber alles »,avait put régaler un public avide de textes finement ciselés et d’inventifs délires subversifs, ardents lambeaux d’une nature en perpétuelle ébullition .Pourtant à voir la complicité qui se dégageait des contorsions complices Thiéfaine-Mairet sur la petite scène de l’Elysée Montmartre rien ne laissait présager un divorce artistique, malgré l’irruption de l’ « homo-marzinus » alors en complément de Mairet, lui dont l’influence s’effilochait dans les coulisses de ces routes 88.
Par intérêt mais aussi beaucoup par une sorte de gratitude ineffable solidement ancrée en moi j’ acquis l’album solo de Mairet.Malheureusement et malgré quelques riffs ébourriffants la flamme crépitante des flamboyantes inspirations de « dernières balises », de « soleil cherche futur » ou de « alambic sortie sud » ne retrouva pas un souffle vivifiant pour déboucher sur une œuvre à la hauteur de son talent, talent peut-être mal exploité lors de la conception de cet album.
Longtemps encore, pour moi, le nom de Mairet resta lié aux pages les plus prolifiques et (peut-être les plus originales artistiquement parlant) de Thiéfaine.Et ce n’est pas sans une certaine émotion, qu’un soir de décembre 1998, j’applaudis frénétiquement à la reconstitution scénique d’un binôme à l’origine de ma modeste et accessible vocation de thuriféraire es « HFT and co » derrière laquelle je camoufle aussi mes pathétiques carences de dons artistiques !!! De leur collaboration musicale, cimentée par une amitié datant de leur époque « néolithique crétacé » (pour citer Hubert ) a éclos une crédibilité à l’origine,je pense,des premiers balbutiements d’un rock français intelligent,électrique et libéré de ce sentiment ringard castrateur qui annihilait toute incursion dans des territoires défrichés par d’ omniprésents anglo-saxons….Dans un créneau rock aux résonances plutôt minimalistes dans l’Hexagone le couple Thiéfaine-Mairet se révélait une sérieuse alternative de substitution à la variété guimauve et sans aspérités de nos chanteurs pétris à la sauce Carpentier (les plus vieux comprendront !!!) ou Drucker (pour les plus jeunes) déjà trop formatés.Et au regard de l’ovation cristallisée sur l’entrée en scène de Mairet ce soir là,je me dis que je n’étais pas le seul à vaciller de cette furtive et refluante pathologie,la nostalgie, d’une âme (la mienne) déjà à mi-parcours …
Dans le cheminement scénique de HFT, j’établirai ainsi une première strate s’achevant donc avec la période Mairet.
Plus tard je compris que Thiéfaine,homme ou plutôt artiste de rupture poursuivant une quête esthétique exigeante se nourrissait de ces changements, et de ces remises en cause afin de toujours innover et renouveler une œuvre intemporelle,atypique en prise directe avec un présent et/ou une actualité jamais nié.C’est pourquoi on ne se lasse pas de son lyrisme escarpé,de ses thèmes indécents, de son imagination débridée qui drapent d’une noirceur élégante le kaléidoscope de chansons à jamais logées dans notre intimité…et s’il arrive que certains fans de la première heure s’éloignent de son »ténébreux voyage »,l’aventure thiéfainesque (si vous me permettez ce néologisme) laisse souvent,j’ai pu le constater chez certains,des relents émotionnels entremêlés d’effusions festives et de jouissives esquisses pessimistes…(notamment refrains ou phrases de l’artiste immédiatement reconnaissables..)
Cette séparation d’avec Mairet sonna donc le glas d’une complémentarité dont toutes les déclinaisons semblaient émoussées.Et puis l’attitude de HFT n’était pas sans m’évoquer une certaine filiation avec le « …quand tu aimes il faut partir… » De Cendrars.Toujours cette idée qui me parait incontournable chez Thiéfaine de ne pas se retourner au risque d’une facture salée…et ce n’est pas la « femme de Loth » figée en statut de sel qui contredira ce postulat !!!
Ainsi tout son projet artistique, vu de ma posture d’humble aficionado, consistera à créer des césures pour échapper aux spectres chloroformant de la prévisibilité et de la répétition : «je m’en vais voir encore plus loin ailleurs…. » vers d’autres perversions à explorer, « un artiste c’est quelqu’un qui provoque… »Cette volonté se reportera sur scène aussi puisqu à chaque tournée une nouvelle équipe de musiciens épaulera Hubert, Patrice Marzin demeurant le seul élément immuable jusqu’à la tournée ayant suivi le triomphal « Bercy 98 ».
Par ailleurs j’agrée entiérement.au parallèle homme-artiste évoqué ici et là ce que résume très bien des propos de HFT extraits d’une interview au Monde où il exprimait ce paradoxe que des oeuvres pouvaient révéler une grandeur dont leur créateur se trouvait démunie.Effectivement Céline mais aussi Baudelaire,Rimbaud et sûrement bien d’autres apparaissaient peu fréquentables derrière le vernis de leur œuvre.
Quant à Higelin,le coté boulimique , extraverti et même consensuel de l’homme agacent un peu ma nature plutôt attirée par davantage de nuances, et d’ambiguïtés Par contre j’adhère sans ambages à une œuvre anti conformiste et résolument avant gardiste.
Bien à vous

Écrit par : alfana | 26/02/2010

Alfana, ton commentaire est riche, comme d'habitude ! C'est amusant que tu évoques la phrase de Cendrars ("quand tu aimes, il faut partir") : je la cite très souvent moi aussi !
Quant à ce que tu écris sur les artistes qui écrivent (ou produisent) des choses merveilleuses et se révèlent être assez peu reluisants dans la vie de tous les jours, vaste sujet ! Romain Gary a écrit quelque chose de très juste là-dessus. Je ne trouve plus le passage en question, mais cela dit en substance que certains écrivains ou artistes, ayant mis de beaux sentiments dans leurs oeuvres, se sentaient quittes de les mettre ensuite dans leur vie... A ce propos, le Doc dit qu'il ne faut pas faire de césure entre l'homme et son oeuvre et qu'en gros, si j'ai bien pigé, il faut rester sur ses gardes à l'égard de toute pourriture qui pond des oeuvres magnifiques. Sans doute a-t-il raison. Cependant, quand je lis Verlaine ou Céline, j'essaie de faire abstraction de ce côté obscur qu'ils portaient en eux... Ce côté obscur est de toute façon, malheureusement, le lot de tous les terriens, non ? Qui peut se dire au-dessus de la crasse ?
Pour en revenir à Higelin, son côté extraverti me séduit, sans doute parce que je suis tout le contraire !

Écrit par : Katell | 26/02/2010

Cit. : " Qui peut se dire au-dessus de la crasse " :

, moi je peux le dire et j'en paie chaque jour le prix fort mais c'est le sens que je veux donner à ma vie !...

Hier je suis aller vois Shutter Island, moi aussi j'avais fait le choix de me faire lobotomiser en 1992 pour tuer l'animal qui est moi et de même en chacun de vous..

Écrit par : Le Doc. | 26/02/2010

C'est un post trop long pour qu'il puisse m'échapper, ça niark niark... J'avoue je suis un grand fan de la période Mairet; 'fin on peut retourner le problème dans tous les sens mais Lorelei c'est lui (entre autre évidement...)
J'ai déjà pu dire que je m'interessais plus aux chansons qu'aux bonhommes, et j'ai même quelques problèmes avec des chansons très personnelles de Thiéfaine (Tita et septembre rose) aussi je ne connais sans doute pas aussi bien que vous la vie "réelle" de Thiéfaine.
Par contre ce que je peux dire sur ce couple c'est qu'il a quand même duré très longtemps (en temps rock'nroll, si on peut dire)... il faut juste imaginer ce que peut être la vie des musiciens de rock pour comprendre. Pendant une tournée c'est 18 ou 20 heures par jour avec les mêmes mecs... il y a une très grande promiscuité pendant les tournées, des heures de bus, des heures d'attentes, des heures de picoles, des heures de show.... Imaginez vous que vous vivez avec vos collègues de travail pour vous faire une idée. Et je parle même pas de la création, c'est des dizaines de coups de fils, des mails, des lettres etc etc dans une ambiance de conspirateurs ultra jouissive et très intense. Donc c'est pas étonnant que ça craque au bout d'un moment. C'est des gens qui ont beaucoup plus de temps à se supporter que des maris, femmes, enfants... et qui n'ont même pas le "ciment" du sexe...
C'est difficile à comprendre mais chanteurs de rock c'est un "travail", un travail particulier mais comme dans tout les boulots y'a des techniques et des trucs, des routines... Juste une anecdote c'est que j'ai vu Thiéfaine en live dans une salle à côté de chez moi qui s'appelle l'Usine. Dans ce concert où il a très peu discuté avec son public (le sud est et le rock'n roll c'est pas le grand amour à mon grand désespoir) et où il a juste laché un laconique et très drôle "et dire que j'ai fait chanteur pour justement pas aller bosser à l'usine" (la citation n'est pas exacte je n'en rapporte que le sens général)...

La bise.

Ps : je bosse dans une usine... pauvre de moi lol

Écrit par : Boub' | 26/02/2010

Salut Boub',
Ton commentaire est très intéressant. Moi aussi, je suis très nostalgique de la période Mairet !! surtout à l'époque de "Routes 88" où nous avions vu plusieurs concerts de cette tournée ensemble avec Alfana !!
La salle que tu cites ne serait-elle pas dans les Bouches du Rhône ?
J'ai été agréablement surpris, Alfana aussi, lorsqu'au mythique concert de Bercy le 11 décembre 1998, Claude Mairet a rejoint Hubert sur scène pour l'accompagner sur "Narcisse 81" !!
Bonne fin de semaine et bon WE à tous et à toutes, à bientôt FRED06

Écrit par : Fred06 | 26/02/2010

Ben sur les "routes 88" en plus de Mairet, y'avait aussi Marzin si je me trompe pas, et lui aussi je le trouve vraiment très bon (sans doute même techniquement meilleur que Mairet) aussi la transition après le départ de Mairet a était assez douce... Mais bon c'est était le bon temps, où Thiéfaine pouvait se permettre d'avoir deux guitaristes:)

Sinon oui l'Usine c'est bien à Istres dans les Bouches du Rhône...


La bise

Écrit par : Boub' | 27/02/2010

A l'attention de Boub',
Je connais bien Istres, j'y ai passé mon adolescence !!! Moi, je suis de Miramas !!
Pour répondre à ton dernier post, effectivement, Patrice Marzin n'est pas mauvais non plus !!! et puis il a travaillé avec un autre chanteur français que j'apprécie beaucoup et qui est aussi discret qu'HFT : Gérard Manset.
Pour conclure, Hubert a toujours été accompagné de très bons musicos !!!
Bon WE, à bientôt et bises à Katell, FRED06

Écrit par : Fred06 | 27/02/2010

Salut
L'intervention de Boub pleine de sagacité et de justesse concernant le quotidien d'une tournée me révéle effectivement des paramétres qui corroborent cette difficulté à produire une oeuvre toujours haute de gamme.C'est pourquoi les liens tissés par le couple Mairet-Thiéfaine,à bien y réfléchir,ont bien résisté à l'érosion inéluctable d'une lassitude proliférant au rythme de leur promiscuité artistique (dans le processus de création,dans les tournées etc...).J'ajouterai que c'est aussi la raison de mon fervent soutien à cette initiative ayant consisté à ébaucher puis finaliser un projet commun avec Paul Personne:mettre les egos de coté et s'offrir le luxe d'une affiche commune:c'était un pari audacieux ne pouvant etre envisagé que par 2 humbles personnalités,non ?
Par ailleurs Katell j'ai lu avec interet ta réponse sur l'asymétrie existant quelquefois entre l'oeuvre et son créateur.Mais cela me renvoie aussi à nos conditions d'amateur de ces oeuvres:je veux dire par là que ce mystére nous touche aussi puisqu'on peut ressentir la tentation d'une certaine exonération de nos mauvais cotés par des approches d'idéaux véhiculés par ces artistes dont les productions nous font grandir...
et combien de fois me suis-je étonné de trouver des partisans de la peine de mort dans le public de Renaud(pourtant ils écoutaient "hexagone") ou de rencontrer des gens aux reflexions douteuses (c'est une litote)sur le racisme et qui appréciait Thiéfaine (pourtant ils s'encanaillaient sur "la ballade d'abdallah géronimo cohen)...
Et bien j'avais tort car la vie est bien plus complexe et les caricatures n'existent que pour ceux qui veulent se rassurer...pourquoi une "pourriture" comme tu l'écris Katell, ne pourrait pas embraser nos vies d'une oeuvre d'art incomparable...ce serait trop facile et trop simple si cet apanage n'était réservé qu'aux bonnes gens !!!
Il faut donc bien reconnaitre qu'une certaine "grace" lumineuse intérieure doit exister et peut se manifester de façon arbitraire et aléatoire chez tout etre,au-délà de sa qualité humaine,de ses crispations et peut-etre bien malgré lui...
enfin pour revenir à Thiéfaine et c'est sans doute une des principales raisons de notre attachement à lui,il semble tellement s'identifier à son oeuvre dans le sens ou il vit ce qu'il chante,sans concessions en toute intégrité,qu'il est rare de séparer l'homme de l'artiste...
Comme il y a de la qualité chez les intervenants de ce blog je ne saurai que vous conseiller la lecture de "les chaussures italiennes" de Hennig Mankell découvert pour ses enquetes scandinaves menées par le sombre et humain Wallander...(pourquoi un flic ne le serait pas...humain ?...) ah les dégats de stéréotypes !!!
Bien à vous

Écrit par : alfana | 27/02/2010

"Retour au joint et à la bière, désertion du rayon képi..." :) mais ça c'est juste pour te taquiner.
Pour le couple Personne/Thiéfaine, je l'ai rêvé pendant un concert de Paul Personne où j'étais très saoul, c'était il y a un p'tit moment (la tournée la Route de la Chance) c'est à dire avant qu'il n'arrive en guest chez Johnny et consort (mon frère et moi avions abusé de martini-gin...) je n'avais jamais écouté "Polo" et là je vois ce type qui sort des notes de sa guitare que je pensais réservées aux américains.. Donc quand des années plus tard je les vois ensemble ça m'a fait très plaisir même si je dois avouer que le résultat ne m'a pas emballé plus que ça... Mais au moins ils se sont fait plaisir et ils ont essayé... :)
Par contre, une fin de partie sans Polo c'est plus possible :)
Je suis pas du tout sûr qu'ils soient humbles par contre ni l'un ni l'autre... Enfin plus précisément je pense que ce sont deux personnes humbles mais que cette humilité s'arrête à partir du moment où ils prennent leur plume ou leur guitare... L'écriture de Thiéfaine est loin d'être humble (voir carrément orgueilleuse - attention c'est un pêché mortel lol) et le son de Polo c'est du même tonneau... Paul Personne est à mon avis sinon le seul du moins l'un des très rare guitariste français à avoir un "son" très personnel... deux notes suffisent pour que tout le monde comprenne que c'est Polo qui joue...
Pour m'incruster dans la conversation que tu tiens avec Katell, l'exemple le plus proche c'est Bertrand Cantat... Super chanteur, super auteur, l'idole de toute une jeunesse et pourtant il a tué une femme (qu'il aimait!)... à mains nues... Maintenant c'est un mec avec une telle violence en lui (y'a juste à écouter Noir Désir pour s'en convaincre) que ça n'est pas si étonnant que ça, je dirais même que c'est un des faits divers qui m'a le moins surpris... (je ne dis pas qu'il m'a fait plaisir loin de là..) De plus, et malheureusement pour lui, il a fait comme Thiéfaine dont les "chansons se réalisent", écoutez la chanson Long Time Man avec Nick Cave sur le live dies irae (que je trouve superbe... vraiment!) et dont une traduction approximative (mon anglais n'est pas fringant) est " j'attends et j'attendrais tout le reste de ma vie, tu sais j'ai tué ma femme et je ne rappelle même plus pourquoi.. (and i can't remenber the raison why...) tout est dit...

Noir Désir qui a fait le meilleur concert que j'ai jamais vu de ma vie, dans ma ville je dirais même dans "mes" arènes (ça c'est un indice pour Fred afin de me localiser encore plus précisément :) )

Pour ma part je pense que l'oeuvre dépasse toujours l'artiste. L'oeuvre est universelle, l'artiste est particulier.

Et pour finir moi aussi, j'aime en général aussi beaucoup les musiciens de Thiéfaine... à l'exception de ceux de la "scandaleuse" tournée que j'aime pas du tout... (mais qui sont bons mais j'aime pas..)

La bise,

Écrit par : Boub' | 27/02/2010

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