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22/02/2010

Psychopompes / métempsychose & sportswear

La pensée du jour : "Comme quoi parfois tout finit bien. Je le dis vite en passant, car, lorsque les choses s'arrangent, j'en ai de l'angoisse, je me demande toujours ce que l'avenir a en tête". Romain GARY

 

 

Psychopompes / métempsychose & sportswear

 

enfant de la balle et de la bête

je peignais mes dazibaos

sur « l'incertitude du poète »

qu'on croise au gré des noirs échos

et j'ai bu la lie de ses vers

jusqu'à la fièvre de l'écume

mais son vin était si amer

que je suis dev'nu l'amertume

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prototype dans un groupe en loques

au fond d'impossibles garages

je poussais mes troupeaux de phoques

loin à l'intérieur des nuages

& j'ai combattu leur messie

à m'en péter l'excalibur

pendant qu'les coqs de l'insomnie

chantaient trois fois leur imposture

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de port en port / de quai en quai

j'ai rencontré de drôles de gnomes

des intellos qui confondaient

C.G. Jung avec C. Jérôme

& glauque à Santa Barbara

avec un sacré mal de vivre

je me disais : je ne sais pas

pourquoi j'vais comme un bateau ivre

Santa Barbara je ne sais pas ...

 

de sanibroyeur en sixtine

je vois s'évanouir le futur

et je tire à la chevrotine

sur les chiennes en manteau d'fourrure

je vois l'ivrogne & son tambour

assis devant son chevalet

& Mona Lisa, mon amour

dans un blindé cabriolet

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la vie défile au nom du Christ

des pissotières du pain rassis

Staline était séminariste

et Jerry Lee Lewis aussi

mais le Dieu manque à cet hôtel

où je dois jouer les victimes

en contractant des salmonelles

avec des hosties aux enzymes

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à r'garder passer les linceuls

dans la rue aux spectres visqueux

j'sais plus si c'est moi qui suis seul

ou les aut'qui sont trop nombreux

o.k. l'art est une escroquerie

et j'ai limé trop d'as de coeur

en jouant blue moon kentucky

sous l'oeil du colonel Parker

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& quand le Pinocchio baveux

poussera ma brouette à l'Ankou

j'veux faire des bulles avec mon noeud

pour éloigner les loups-garous

j'veux qu'on m'déglace au Gin-Synthol

dans une boîte de Joseph Cornell

ou à la Vodka d'chez Warhol

avec du Tomato Campbell's

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& adidas rock & roll ... / ... (ad lib.)

 

Après Higelin, autre petite parenthèse aujourd'hui, avant de poursuivre la dissection de « HF Thiéfaine Paris-Zénith ».

Pourquoi cette parenthèse ? A cela mille et une raisons. La première, c'est que j'adore cette chanson. Ensuite, elle regorge d'allusions à différents artistes, à de multiples oeuvres. Il y a aussi cette évocation de l'Ankou, personnage auquel j'ai déjà dédié une note, origines bretonnes obligent !!!

Une perle parmi d'autres dans cette chanson : « A r'garder passer les linceuls

dans la rue aux spectres visqueux

j'sais plus si c'est moi qui suis seul

ou les autres qui sont trop nombreux ». J'adore cette phrase ! Même qu'il y a des fois où pour ma part, je me demande si ce n'est pas moi qui suis trop nombreuse dans mon incommensurable solitude !!!

Aujourd'hui, je me penche plus particulièrement sur « j'veux qu'on m'déglace au Gin-Synthol dans une boîte de Joseph Cornell ». Sur Facebook, dernièrement, Uther m'a demandé si, lors de mon séjour à Venise, j'avais visité la fondation Peggy Guggenheim et si j'y avais vu les boîtes de Joseph Cornell. Horreur, je ne voyais pas de quoi il parlait, je ne voyais tout bonnement pas de quelles boîtes il s'agissait ! Et l'allusion à Hubert m'avait échappé !!!! Oui, je reconnais que je ne sais pas par coeur toutes les chansons de Thiéfaine ! Je me souviens d'en avoir discuté un jour avec Evadné : elle disait qu'elle savait sur le bout des doigts les anciens titres, mais avait du mal à retenir les textes de certaines chansons récentes. Idem pour moi ! Nous nous étions demandé si ce n'était pas déjà l'âge qui rendait notre mémoire défaillante ! Aucune idée ! Et donc, pour en revenir à Venise : oui, bien sûr, visiter la fondation Peggy Guggenheim faisait partie de mes priorités ! Mais, en me rendant dans cet endroit mythique, je ne pensais pas du tout à Joseph Cornell. Pire : lorsque je me suis retrouvée devant ses boîtes, je n'ai même pas pensé une seconde à « Psychopompes / métempsychose & sportswear ». Que la honte s'abatte sur moi en une pluie de cendres ! Alors voilà, je rattrape mon impardonnable erreur. Voici quelques boîtes de Joseph Cornell. Et je vais bientôt créer ici un album photo sur Venise et la fondation Guggenheim. J'ai été un peu déçue par le lieu, je dois dire. Peut-être parce que les salles sont trop petites et qu'on n'a pas assez de recul pour admirer les oeuvres exposées ? Enfin, quand même, je suis restée en extase devant les Max Ernst.

 

Sinon, grâce à cette chanson, j'ai appris le mot « dazibao » : en Chine, c'est une affiche rédigée par un simple citoyen, traitant d'un sujet politique ou moral, et placardée pour être lue par le public.

Bref, assez papoté. Voici quelques boîtes de Joseph Cornell :

 

                    Fortune Telling Parrot (Parrot Music Box)

Commentaires

J'aime beaucoup cette chanson , c'était audacieux de tenter ça , inattendu ... comme d'habitude... il nous étonne toujours en bien...

Écrit par : Loreleï2 | 22/02/2010

Je ne sais pas pour vous, mais parfois mon imaginaire prend le dessus et il m'arrive d'imprimer sur l'écran tendu entre mes 2 hémisphères les images véhiculées par les paroles d'Hubert.
Alors vous imaginez dans le cas de cette chanson et de cette phrase qui me fait un peu délirer tellement elle me semble cocasse (et sans aucun esprit libidineux je vous rassure), "j'veux faire des bulles avec mon noeud pour éloigner les loups-garous". Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, mais souvent, j'ai la sensation que les paroles du grizzly ont l'effet sur moi des taches de Rorschach, pas vous???

Écrit par : RV | 22/02/2010

Lol c'est clair elle est chouette cette chanson. Moi j'aime particulièrement "les intellos qui confondaient C G jung avec C Jerome"... A chaque fois que je mate un débat à la téloche, c'est exactement cette impression que j'ai.
Pis évidemment la référence au King Elvis Presley, pour un "rocker" comme moi, ça ne peut pas me laisser indifférent.
La Bise.

Écrit par : Boub' | 22/02/2010

Oui, RV, je pense qu'ici, tout le monde voit très bien ce que tu veux dire !

Écrit par : Katell | 22/02/2010

En tout cas merci à tous ceux qui participent (à en particulier à Katell bien entendu) à ce blog parce que grâce à vous ça fait une semaine que j'écoute Thiéfaine en boucle. :)

Au fait, "le dieu manque" à cet hôtel, ou à cet autel?
La bise.

Écrit par : Boub' | 23/02/2010

" Au fait, "le dieu manque" à cet hôtel, ou à cet autel?
La bise.

Ecrit par : Boub' | 23.02.2010 "

... Depuis début 2009 j'adopte entre autres l'attitude dite " Yés man ", alors je lis l'apparente inlisibilité, c'est pourquoi ai-je mis en exergue la " réflexion " de Boub' !...

... Tel Archimède je me suis exclamé " euréka " !... , et j'ai alors ce fil réjeté en première lecture par une réaction sensitive.

... Ce soir je me remets donc à la lecture de l'apparente inlisibité ayant pour sous-titre " De la mythologie à la neurologie " d'où l'interogation de son auteur :

........ " Perdons-nous connaissance " ........

Ha.. Boub' Ha... , ce jeu de mots en pensant au film :

Écrit par : Le Doc. | 23/02/2010

Forrest Gump ..

Écrit par : Le Doc. | 23/02/2010

le seul hic sur cette chanson c'est le santa barbara!
elles ou elle me gave les choeurs, sinon superbe chanson !
elle savent pas chanter , elles doivent pas pas savoir qu'elles chantent avec hubert !
c'est faire son job c'est tout !

Écrit par : tieum | 23/02/2010

Vi c'est moche ces choeurs mais le plus moche, c'est d'avoir oser intégrer le "bateau ivre" au générique initial de cette série merdique...
Comme le dit lui même Thiéfaine à Arthur "t'es vraiment d'outre-tombe"


Sinon je pense que l'illisibilité me paraît suffisante :)

La bise.

Écrit par : Boub' | 23/02/2010

Je peux faire mieux comme lisibillité Boub' !...

Pour être plus clair : lorsque tu fais référence à une notion de " théo ça rappe au* " néo-corto non maltese du Doc.

Les religions, surtout monothéistes, ont succédées aux mythes et il n'y a jamais eu de mite au logis de Jean-Pierre à sa naissance, les mythes remplacées par les concepts du religieux sont devenus pour moi,vers 18 ans, alors de véritables mites ou T.O.Cs toujours très vivaces.

Lorsque j'ai rencontré Hubert il m'a dit cette phrase, entre autres.. : " Doc ne me prend pas pour un gourou*.. " , aucun risque Hubert car subissant déjà le pathos de l'Eglise Catholique je ne suis pas entré en religion polythéiste rock'n'roll pour pratiquer volontairement un autre culte.

!...

p.s :

* je ne connais qu'un gourou et c'est un centre spatial ;-)

- c'est ma démarche et je la règle sur mes pas et non sur les pas d'un autre père..

Écrit par : Le Doc. | 23/02/2010

" Inlisibilité " :

Lecteur, mon aveugle

Philippe Bootz1

(2005)


Abordant la poésie numérique à partir du contexte des poésies d'avant-garde, l'article défend le point de vue qu'elle est devenue un art général des signes qui présente deux caractères majeurs : l'intermédia au sens de Phildelpho Menezes, c'est-à-dire une circulation entre systèmes sémiotiques, et la dimension de technotexte au sens de Katherine Hayles, c'est-à-dire la prise en compte dans le texte même des conditions techniques de son existence. L'article analyse la notion d'intermedia, en examinant son fonctionnement dans des œuvres non numériques et dans des œuvres numériques. Il développe les concepts de gap sémiotique, de méta-lecture et d'inlisibilité en analysant le mécanisme de leur action dans quelques oeuvres. Le gap sémiotique correspond à la différence de système sémiotique gouvernant les objets manipulés par l'auteur d'une œuvre numérique et ceux manipulés par le lecteur due à la différence de contexte technologique entre eux et à l'impossibilité pour l'un d'accéder réellement au système de l'autre. La méta-lecture consiste en l'analyse de comportements de lecture en connaissant une partie du matériau travaillé par l'auteur. L'inlisibilité caractérise un niveau esthétique de l'œuvre implémenté dans le programme mais qui ne se révèle pas directement à la lecture du fait du gap sémiotique et non sémiotoque.

Écrit par : Le Doc. | 23/02/2010

J'attends de recevoir mon mail d'inscription et je te rejoins sur le forum pour répondre, afin de ne pas polluer le blog inutilement. :)
La bise.

Écrit par : Boub' | 24/02/2010

Salut Boub' ,

... Je ne comprends pas ce que tu sous-entends par pollution de ce blog, de plus en précisant " inutilement* " ?...

* il y aurait donc :

1) une pollution utile..

2) et une pollution inutile..

... J'ai déjà expliqué maintes fois sur le forum de Planète Thiéfaine que la plupart de " feu les intervenants " du dit forum, excepté Chipmeunk récemment reveillé par.. , devaient revisiter ce qu'était un forum on une agora, au-delà de la FAQ qui est sur un forum plus une censure pour la pensée unique de son Webmaster.

... Comme Narcisse Cath peut retirer mes posts !...

, au plaisir de te lire..

Le Doc.

Écrit par : Le Doc. | 24/02/2010

Bonjour Doc,

Non, je ne supprime pas les commentaires, cela fait partie de mes principes (si on peut dire !). Bises affectueuses à toi.

Écrit par : Katell | 24/02/2010

Simplement je pense que ma réponse ne cadrait pas avec le sujet proposé par Katell qui est de réagir sur cette couette chanson, et qu'il y a un lien vers un forum juste au dessus de la page qui me semble un endroit plus approprié... cqfd
La bise.

Écrit par : Boub' | 24/02/2010

Les commentaires sont fermés.