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26/10/2010

Chanson n°27 : "De l'amour, de l'art ou du cochon ?"

La pensée du jour : "L'art d'aimer ? C'est savoir joindre à un tempérament de vampire la discrétion d'une anémone". CIORAN.

 

                       

                                              

De l'amour, de l'art ou du cochon ?

 

Écoute-moi... écoute-moi mon amour... je claquerai connement la tête coincée dans un strapontin...

ce sera pendant l'été de 1515 sur l'aéroport de Marignane... Je claquerai vraiment connement...
mais je ressusciterai le troisième jour et ce troisième jour sera l'avant-veille de l'attentat de Sarajevo...

je passerai te chercher et tu me reconnaîtras facilement puisque je porterai mon éternel chapeau à cran d'arrêt

et que j'aurai à la boutonnière une fleur de tournesol comme celles que tu aimes tant !

toi ! Tu te jetteras dans mes bras et alors je te dirai :

souviens-toi ! Souviens-toi mon amour... j'étais beau comme un passage à niveau et toi tu étais douce...

douce comme les roubignolles d'un nouveau-né... souviens-toi...

on avait des scolopendres qui dansaient dans nos veines et

un alligator au fond de la cuisine sur la droite en entrant... mais si !

Quand on entrait par la bouche d'incendie... / ... dans ta bouche il y avait des sirènes

qui chuchotaient des mots... des mots qu'on avait oublié d'inventer... des mots qu'on avait oublié d'inventer

à cause de notre enfance malheureuse... à cause de notre enfance malheureuse parce qu'on avait mal aux dents

on avait mal aux dents parce que toujours on nous obligeait à manger des sucres d'orge et qu'on n'aimait pas ça !

Et puis après... après, quand on se sera bien souvenu... quand fatigués de s'être souvenu...

nos souvenirs ne seront plus que des loques... alors... je te prendrai par la taille et

nous irons nous promener à l'ombre des tilleuls menthe... tu me souriras... je te rendrai ton sourire et

dès lors... dès lors nous ne saurons plus vraiment si ce que nous ressentons l'un pour l'autre

c'est de l'amour... de l'art... ou du cochon !

 

 

J'adore cette chanson, je la trouve empreinte d'une mélancolie folle. Les corbeaux du début, le piano, la voix traînante de Thiéfaine viennent faire un nid douillet à cette douce mélancolie... contrebalancée par des « acrobaties » surréalistes (« beau comme un passage à niveau », « mon éternel chapeau à cran d'arrêt », etc.). Les repères chronologiques perdent la tête (« ce troisième jour sera l'avant-veille de l'attentat de Sarajevo »).

Le sujet qui parle se souvient d'une époque révolue où il vivait avec sa belle et qu'ils étaient tous deux entourés d'une étrange animalerie (un alligator dans la cuisine, des scolopendres dans les veines. Au passage, on peut se demander si ces scolopendres qui leur courent dans les veines -l'image me fait froid dans le dos, j'imagine des bestioles se trimbalant tranquillou dans mes veines, horreur !!- on peut se demander si ces scolopendres ne sont pas une allusion à la drogue, non ?). Epoque révolue donc, dont il s'agit de se souvenir ensemble. Il y a eu séparation, changement de trajectoire et le sujet qui s'exprime ici souhaite revenir vers sa bien-aimée (« douce comme les roubignolles d'un nouveau-né »). C'est décidé : il passera la chercher, ensemble ils iront se promener à l'ombre des tilleuls menthe (« on n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade »), ils s'enivreront de souvenirs et, dans ce doux embrouillamini, ils ne sauront plus vraiment si ce qu'ils ressentent l'un pour l'autre, c'est de l'amour, de l'art ou du cochon... La chanson s'achève sur cette question surprenante ! Pendant tout le morceau, on hésite entre le rire et les larmes. Enfin, moi, en tout cas, parce que je reçois ce texte et cette musique cinq sur cinq. Ils me courent dans les veines comme des scolopendres agités, ainsi que de nombreuses chansons de Thiéfaine... Cette chanson d'amour se classe parmi ce que l'on fait de mieux sur le marché, je trouve ! L'amour, c'est à la fois de l'art et du cochon, un subtil mélange des deux. Comme disait Cioran, « un moine et un boucher se bagarrent à l'intérieur de chaque désir »...

Pardon, je raconte un peu n'importe quoi ! En tout cas, j'ai hâte de connaître les réflexions ou impressions que vous inspire cette chanson !

Commentaires

Au passage, je note que mon compteur a perdu la tête, lui aussi ! Quelqu'un sait-il ce qu'il faut faire pour remédier au problème ?

Écrit par : Katell | 26/10/2010

, au débotté :

... Tout d'abord cette chanson me renvoit à la problématique d'Hubert qui s'exprime dans le fait qu'ayant écrit la chanson " Annihilation " a fini par l'inclure, voir l'a dissimuler dans la Séquelles N°3, et pour au final écrire un nouvel album. [ pas toujours facile à comprendre les développements du Doc ;-)]

... " AIMER " est un mot bateau que moi, un ancien de La Royale, utilise très.. , très.. peu ou alors par commodité, sans doute par analogie avec les " commodités " et ce pour m'éviter d'entrer en logorhée à cause des synapses des autres mal lubrifiés .

... Dans d'une relation dite, par voie de conséquence " amoureuse ", voici une citation de Jacques Lacan que je peux expliciter :

' Aimer, c'est essentiellement vouloir être aimé. '

Écrit par : Le Doc. | 26/10/2010

, pour le compteur Cath. demande à Stéphan Fayolles car c'est un pro. de l'informatique..

Écrit par : Le Doc. | 26/10/2010

Cit. du Doc :

" [ pas toujours facile à comprendre les développements du Doc ;-)] "

;-) à Fred06

Écrit par : Le Doc. | 26/10/2010

, S'cuses Fred06 : plutôt les interventions !...

Écrit par : Le Doc. | 26/10/2010

Bonsoir à tous et à toutes,
Très beau texte, Cath !! L'humour y est présent comme d'hab, les comparaisons assez rigolotes "j'étais beau comme un passage à niveau" (!) je ne savais pas que c'était beau un passage à niveau ? et toi "tu étais douce comme les roubignolles d'un nouveau-né", d'enfer celle-là comme comparaison !! Tout à fait d'accord avec toi, Cath : c'est une très belle chanson d'amour !!
Pour répondre indirectement à la citation que le Doc nous fait partager, je dirai : "L'Amour est à réinventer, on le sait..." malheureusement ces quelques mots ne sont pas de moi mais de l'Homme aux semelles de vent !!!
Comme tu le dis très justement Cath, cette chanson évoquerait-elle une rupture avec sa bienaimée ? ou le souhait toujours "incertain" de renouer ou de construire à nouveau ? quelque chose ensemble en étant conscient toutefois de "la rugueuse réalité à étreindre" (toujours d'Arthur Rimbaud, ces quelques mots) ce qui donne ce titre sous forme de question "De l'amour de l'art ou du cochon ?" en guise de conclusion en quelque sorte...
J'aimerai bien qu'Hubert la chante celle-là dans l'éventualité d'une future tournée !!
PS : à l'attention du Doc : tu es tout excusé !!
Portez-vous bien, la biz, cordiales salutations à tous et à toutes, à bientôt, FRED06

Écrit par : FRED06 | 26/10/2010

, merci Fred06 !... car si même en me relisant je ne me comprends pas toujours [ ;-) Loreleï2 ] par " contre et avec " je sais toujours ce que je veux dire* !...

* l'important n'est-il pas d'être en accord avec moi-même, .. me suive aux pas ou par tout autre moyen de Rock-locomotion vers la préfecture..

Écrit par : Le Doc. | 26/10/2010

bonsoir,
ce que j'ai toujours ressenti en écoutant cette chanson, c'est une douceur évidente, malgrès quelques virgules de sens très fortes, une douceur dans la musique qui fait un enchainement de sons et de mots du début à la fin, comme une suite logique avec des surprises de temps en temps. Un petit parallèle avec "variations autour du complexe,..." serait il absurde? dans le rythme, pas dans le sens.
le sens, c'est peut être aussi comme lorsqu'on dit ou écrit quelque chose et qu'on ne se comprends pas toujours: c'est pas très important. l'important c'est le style, le rythme, les sensations.(amha)

Écrit par : herve | 26/10/2010

Tiens tiens, il y a une petite coquille dans le texte de Katell... :)

C'est pas si souvent qu'on peut prendre un professeur en défaut :)

La bise,
Boub'

Écrit par : boub' | 27/10/2010

Où ça, la coquille, Boub' ? J'ai relu le texte, je ne vois pas !

Écrit par : Katell | 27/10/2010

J'avais oublié le "e" à la fin de Marignane, c'est ça ?

Écrit par : Katell | 27/10/2010

vi bravo tu as gagné un baril de lessive :)

la bise,
Boub'

Écrit par : boub' | 28/10/2010

, d'autant qu'il y a toujours figuré !...

Écrit par : Le Doc. | 28/10/2010

Les commentaires sont fermés.