09/12/2010
Chansons n°58 et n°59 : "Narine narchande" et "Affaire Rimbaud"
La pensée du jour : "L'homme entre deux néants n'est qu'un jour de misère". Jules LAFORGUE
NARINE NARCHANDE
cette histoire est encore une légende
quand j'étais dans la narine narchande
je vendais de beaux bigoudis-mousse
des micheys des babouches
des flingues et des cartouches
dans la savane et dans la brousse
AFFAIRE RIMBAUD
la jambe de Rimbaud
de retour à Marseille
comme un affreux cargo
chargé d'étrons vermeils
dérive en immondice
à travers les égouts
la beauté fut assise
un soir sur ce genou
horreur Harrar Arthur
et tu l'as injuriée
horreur Harrar Arthur
tu l'as trouvée amère ... / ... la beauté .
une saison en enfer
foudroie l'Abyssinie
ô sorcière ô misère
ô haine ô guerre voici
le temps des assassins
que tu sponsorisas
en livrant tous tes flingues
au royaume de Choa
horreur Harrar Arthur
ô bentley ô château
horreur Harrar Arthur
quelle âme, Arthur, est sans défaut ?
les poètes aujourd'hui
ont la farce plus tranquille
quand ils chantent au profit
des derniers Danakils
juste une affaire d'honneur
mouillée de quelques larmes
c'est quand même un des leurs
qui fournissait les armes
horreur Harrar Arthur
t'es vraiment d'outre-tombe
horreur Harrar Arthur
et pas de commission
horreur Harrar Arthur
et pas de cresson bleu
horreur Harrar Arthur
où la lumière pleut
16:14 | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Une des plus belle chanson d'Hubert pour moi.
Une oeuvre lumineuse.
Écrit par : PK | 09/12/2010
Sur l'album qui m'a fait decouvrir HFT...
Écrit par : Ditch | 10/12/2010
Une chanson qui nécessite qu'on ait lu Rimbaud. J'ai fait une étude de ce texte sur mon MySpace : http://www.myspace.com/legrizzly_50
Écrit par : LeGrizzly | 10/12/2010
Remarque sur Narine Narchande :
HFT utitilise déjà l'expression Narine Narchande en 1982 dans le livret du 33 tours soleil cherche futur... Une photo est légendée "When I was in the narine narchande"... et auparavent, on retrouve déjà l'expression dans un concert à l'Olympia de 1981... (concert diffusé à la radio )
Remarque sur Affaire Rimbaud :
Je ne suis pas forcément d'accord avec le "nécessite" qu'on ait lu Rimbaud. La perception de cette chanson par un auditeur qui ne connaitrais pas Rimbaud pourrait être interressante... et peut-être y verrait-il des choses que le lecteurs de Rimbaud ne verrais pas... parce que ça connaissance de Rimbaud fausse les choses... Non ? Enfin j'imagine.../... j'avais lu Rimbaud avant d'avoir ouï Thiéfaine...
Ceci dit, indépendant d'Hubert et de cette chanson, il est peut-être effectivement nécessaire d'avoir lu Rimbaud...
Écrit par : Yannig | 10/12/2010
Il est vrai qu'à l'époque ou je ne connaissais de Rimbaud que quelques poèmes, j'avais une perception différente de certain vers, par exemple
"une saison en enfer
foudroie l'Abyssinie
ô sorcière ô misère
ô haine ô guerre voici"
Quand on ne sait pas que "une saison en enfer" est un recueil de poème de Rimbaud, la vision est différente.
Maintenant j'ai cette référence, et le cerveau humain n'étant qu'une gigantesque amnistie *ou amnésie pour ceux qui préfère*, j'en ai perdu le ressentit que j'avais précédemment.
Écrit par : Luis Daoiz | 10/12/2010
Les commentaires sont fermés.