25/02/2011
Article de Télérama
La pensée du jour : "Mon origine, mon devenir. Ma joie pour vivre et pour mourir. Toi sans qui la vie m'eût paru injuste comme une pierre sur un chemin sans fin, ni feu, ni lieu". Jean-Pierre ROSNAY.
"Seizième album studio, trente-trois ans après le premier. La même écriture, fantasque et imagée. Le même phrasé, fluide et tendu. Et la même voix, à peine plus grave. Avec une insolente pose à la Iggy sur la pochette – torse nu bien conservé -, Thiéfaine, 62 ans, reste cet animal étrange, hors norme et curieusement indémodable. Est-ce à dire qu'il n'y a rien à attendre de nouveau de ses disques ? Plus ou moins. Car à lire les crédits de celui-ci on pouvait espérer du neuf : y figurent plusieurs signatures consacrées, si ce n'est par le public, du moins par la critique : Arman Méliès et JP Nataf, et, dans une moindre mesure, Ludéal et La Casa... Très bons compositeurs, qui auraient pu (dû ?) égayer les lignes mélodiques en général assez atones du chanteur. Or il n'en est rien, comme si leur invention musicale avait été écrasée par la figure trop prégnante du héros. Du coup, on retrouve, comme hier, les longues logorrhées presque psalmodiées qui font la marque de Thiéfaine – cela dit, elles ne manquent pas d'attrait.
La nouveauté, il faut plutôt la chercher du côté des arrangements, signés des ex-Valentin (Edith Fambuena et Jean-Louis Pierot) : eux gardent leur esprit pop originel, leurs guitares légères, leur rythmique presque métronomique, leurs cordes et leurs cuivres discrets mais toujours opportuns... Ce sont même leurs orchestrations, très souvent, qui assurent le versant mélodique de l'album. Conviennent-elles aux chansons de Thiéfaine ? Parfois, parfaitement : elles magnifient sa Fièvre résurrectionnelle, son Petit matin 4.10 heure d'été (titre le plus marquant du disque), ou ses très longues (8' 55'') mais pas ennuyeuses Ombres du soir. Sur d'autres, en revanche, la greffe est moins convaincante : Infinitives Voiles ou Quebec November Hotel en prendraient presque des échos de variété.
En tout cas, ce n'est sûrement pas avec ce disque-là que Thiéfaine prendra la place laissée vacante par Bashung (qui, comme par hasard, avait lui aussi travaillé avec Arman Méliès et Les Valentins...). Quant au discours stricto sensu, il reste épique, ironique, érotique. Il s'assume aussi nostalgique. Preuve que l'homme, malgré tout, n'est pas insensible au temps qui passe. Ce qui ajoute à son humanité."
Valérie Lehoux
Voilà. N'hésitez pas à réagir à ces lignes (l'album récolte trois étoiles, mais je trouve que l'article ne les reflète pas réellement) ! Pour ma part, je ne vois pas bien pourquoi il est question ici de Bashung. Je ne vois pas pourquoi qui que ce soit devrait prendre la place laissée vacante par cet artiste...
Je pars à Paris lundi, chers amis ! Oui, le 28 février, date de sortie de « Suppléments de mensonge » ! Je ne sais donc pas encore quand je pourrai venir poster ici mes impressions, même si j'embarque mon ordinateur portable. A Paris, je vais aller voir Thiéfaine plusieurs fois, je crois. Et quelques-uns d'entre vous, ce dont je me réjouis aussi, beaucoup !
21:52 | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
... Les articles de presse sont avant tout le reflet de personnes et rédigées toutefois dans le cadre d'une ligne rédactionnelle propre à la revue ou au journal aux quels ils appartienent et soumis aux contraintes du réel ( Xroads ) !...
... Bon séjour à Paris :-)
p.s : Clara a raison.. , toutefois à ma décharge mes T.O.C.s et les inconvénients induits pour moi et pour le autres ;-)
Écrit par : Le Doc. | 26/02/2011
Bonjour à tous,
Pour ceux que ça intéresse j'ai commenté la critique de "télérama" sur leur site.A ce jour pas de réponse...mais c'est vrai que j'ai trouvé plutot aléatoire et déplacé le passage se référant à Bashung ("la place à prendre!") ah bon...
Bien à vous,
Alfana
"Déjà merci pour cette critique.Abonné depuis des lustres à Télérama c'est la premiére fois que" l'artiste " a droit de cité dans votre rubrique de critique de disques,Car malheureusement ni l'innovant "Défloration 13",ni l'envoutant "scandale mélancolique" n'avaient fait l'objet d'un quelconque interet promotionnel de la part de vos chroniques.
Dommage car vous auriez ainsi pu apprendre et constater que Thiéfaine n'a pas besoin de prendre la place de qui que ce soit,encore moins de Bashung,comparaison que je trouve à titre personnel peu heureuse :l'un était interpréte tandis que l'autre nous régale de ses acrobaties verbales depuis plus de 30 ans.
De plus je doute fort qu'aprés 16 disques,3 décennies de prestations scéniques quasiment ininterrompues, l'ambition de HFt soit de supplanter Bashung dans le coeur des fans...La réalité des poétes,des vrais est plus complexe,"...derriere leur cri mutilé,se cachent de sinistres farces..."extrait de "routes 88".Et de ses écrits crépitant de dérision et d'humour noir,son humanité n'a cessé de s'exsuder du plus profond de ses pores (rendant universels ses logorrhées) grace ou à cause d'une sensibilité exarcébée par l'humus putréfié de nos futiles errances...dans ces conditions découvrir que l'artiste est brut de vulnérabilité semblait effectivement une évidence...confirmée par la pochette de ces "suppléments de mensonge".
En espérant vous voir continuer à commenter le devenir artistique de ces esthétes "underground" je vous salue."
Écrit par : alfana | 26/02/2011
Bravo, belle réponse.
Écrit par : hervé | 26/02/2011
Très bien envoyé, Alfana !
Écrit par : Katell | 26/02/2011
Oui ,mais ce n'est pas la première fois . A l'occasion de la sortie de " Dernières balises...." le critique H Hazera se disait " effaré....et n'avait absolument pas perçu la qualité de cet album...
Écrit par : Roux Gilles | 27/02/2011
... Je ne suis pas un " littéraire " mais je pense que définir l'album d'Hubert en terme de qualité est aussi un brutal raccourci.
... Je n'écris pratiquement plus sur les blogs mais je les lis, en diagonale pour ne pas réagir !...
S'cuses Cath et R.V à Paris
Écrit par : Le Doc. | 27/02/2011
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