15/10/2011
"Notre besoin de consolation est impossible à rassasier"
La pensée du jour : "Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux". Stig DAGERMAN
Revenons un peu à « Petit matin 4.10 heure d'été », chanson que nous avons évoquée ici il y a quelques jours. Dans le livret du CD « Suppléments de mensonge », placée en exergue de « Petit matin », on trouve cette phrase terrible de Stig Dagerman : « Vivre signifie seulement repousser son suicide de jour en jour ».
Il y a quelques années encore, je ne connaissais pas Stig Dagerman. Et puis, sur le DVD joint à l'album « Banco », des Têtes raides, un jour, un texte incroyable et terrifiant, dérangeant même parce que criant de vérité, et magnifiquement interprété par Christian Olivier : « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier ». La rencontre avec Stig Dagerman avait eu lieu. Et « Notre besoin de consolation » est devenu un de mes « textes de chevet ».
Stig Dagerman... Romancier et journaliste suédois, né le 5 octobre 1923 et mort le 4 novembre 1954. « Symbole de la littérature suédoise dont les mots clefs sont lucidité et angoisse », voici ce que je trouve, entre autres, à propos de Dagerman dans mon Dictionnaire des auteurs de tous les temps et de tous les pays. Voilà qui s'accorde plutôt bien avec le « parti » de Thiéfaine, « Solitude et mélancolie ». On ne s'étonnera pas, donc, de trouver une référence pareille dans « Suppléments de mensonge », et ce juste avant les paroles d'une chanson propre elle aussi, tout comme « Notre besoin de consolation », à susciter l'effroi.
Dans mon Dictionnaire des auteurs, je trouve aussi ceci : « Heureux en ménage, Stig Dagerman était, à trente ans, un des auteurs les plus fêtés de son pays lorsque, le 4 novembre 1954, il s'enferma dans son garage et laissa tourner le moteur de sa voiture. Déjà, à plusieurs reprises, il avait fait des tentatives de suicide ».
Notre besoin de consolation est impossible à rassasier...
Pour découvrir ou réécouter la chanson des Têtes raides :
http://www.youtube.com/watch?v=cgSD1VzEgGI
08:34 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Merci, tu m'as fait repensé à ce très bon écrivain, d'ailleurs il sera l'auteur de ma citation facebook du jour !
Écrit par : Luis Daoiz | 15/10/2011
Un de mes écrivains préférés. Un vrai coup de poing que ce texte.
Et l'interprétation des têtes raides en restitue bien la puissance, je trouve. La montée en puissance, même.
Tant de phrases de ce texte que l'on pourrait isoler et qui deviennent des aphorismes criants de vérité. Un parmi d'autres:
"En effet, lorsque mon désespoir me dit : Perds confiance, car chaque jour n’est qu’une trêve entre deux nuits, la fausse consolation me crie : Espère, car chaque nuit n’est qu’une trêve entre deux jours. "
Merci pour cette note, Cath.
Écrit par : Evadné | 16/10/2011
Texte magnifique.
"Je sais que les rechutes dans le désespoir seront nombreuses et profondes, mais le souvenir du miracle de la libération me porte comme une aile vers un but qui me donne le vertige : une consolation qui soit plus qu’une consolation et plus grande qu’une philosophie, c’est-à-dire une raison de vivre. "
Écrit par : Monsieur Müller | 16/10/2011
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