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12/05/2012

Suite et fin de l'interview parue dans MOJO

La pensée du jour : "Le désir est en moi, englué dans ma chair,

comme une forêt l'est en pleine terre.

C'est lui qui me force à crier mon chant de vie

quand la mort bat plus fort que mon coeur

et qu'elle est déjà couchée sur moi, front contre front". Lucien BECKER

 

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Ferré a abordé le rock. On a parlé de Hendrix, et puis il y a eu Zoo...

Je n'aime pas trop ce qu'il a enregistré avec Zoo. Cette ambiance jazz-rock, je trouve que ça sonne pas très rock, en fait. Sur La Solitude, les meilleurs morceaux sont ceux qu'il a arrangés lui-même.

 

Plus tard, est arrivé le mouvement punk, on a l'impression que vous êtes passé à côté...

J'habitais rue du Dragon, pas très loin du Vidéo Stone, une salle avec des fauteuils et des canapés où passaient des vidéos sur des écrans. Il suffisait de traverser le boulevard Saint-Germain. Acceleration Punk était diffusé, j'y suis resté deux jours. ça m'intéressait et m'inspirait, mes textes étaient punk. D'ailleurs, ce que les punks disaient en 1976, c'était un peu ce que j'écrivais en 70, puisque j'avais déjà écrit la première version de "113ème cigarette sans dormir" ou "Exil sur planète fantôme". Mais question musique, j'étais un peu décalé, je n'étais pas dans le bon milieu. Et je me suis toujours tenu à l'écart des phénomènes de mode.



Aujourd'hui, qu'écoutez-vous ?

J'écoute les disques des copains, par amitié. En voiture, je me mets beaucoup de musique classique. J'avais du retard dans ma culture, et ça me détend. J'aime beaucoup la musique contemporaine, Max Richter, Phil Glass, Brian Eno. Et j'apprécie de me réchauffer au jazz bien enfumé des années 60, Coltrane, Miles, Thelonious Monk...

 

Et le rock'n'roll ?

J'ai tout sur mon IPod. Tout à l'heure, dans la voiture, après Brahms, on s'est mis "Absolutely Sweet Mary". J'adore les Bootleg Series de Dylan. Je me mets régulièrement un petit Stones aussi, je dois avoir toute la discographie. Je possède même des bandes de studio ! Mon fils a eu sa période Keith Richards, avec des posters partout dans sa chambre. Et puis du jour au lendemain, il s'est mis à fond dans les Strokes et s'est fait la coupe de Casablancas !

 

On termine par une question un peu provoc : vous avez écrit une diatribe antinucléaire ("Alligators 427"), un plébiscite pour l'intégration ("La Ballade d'Abdallah Geronimo Cohen"), un manifeste pro-banlieue ("Quand la banlieue descendra sur la ville")... HFT, chanteur de gauche ?

La politique est présente dans mes chansons pour dresser des bilans de la société, pas pour son apsect politicien. On est actuellement en campagne électorale, je n'arrive à soutenir personne. On m'a catalogué chanteur de gauche, parfois anarchiste de droite. Je ne suis ni l'un ni l'autre. Il paraît que quand on n'est ni noir ni blanc, on est gris. Mais gris, c'est la couleur de la matière grise ! Je défends la démocratie avec tous ses défauts, parce que cela reste le système le plus humain. C'est la raison pour laquelle je suis capable de faire 1 000 kilomètres pour mettre un bulletin blanc dans l'urne. Pour me prouver à moi-même que je suis un citoyen responsable qui, le cas échéant, ne sera pas à la traîne. Je connais suffisamment mon histoire contemporaine pour savoir qu'en 1928, Hitler était à 1% des voix, et qu'en 1933, il avait la majorité. Il faut donc être prêt et toujours vigilant. Je suis un citoyen qui vote, c'est quelque chose de sacré.

Commentaires

Je regrette vraiment de n'avoir pas acheté ce magazine, ou plutôt de n'avoir pas fait l'effort de le chercher. C'était une super bonne interview, sans redites ou presque, avec d'excellentes questions et d'excellentes réponses. Merci de l'avoir mise ici, Katell !

Écrit par : Aska | 14/05/2012

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