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07/10/2014

Du fond de l'inutile...

La pensée du jour : "Dieu existe

Je l'ai toujours trahi" (titre d'un livre de Françoise VERNY).

Pour bien commencer cette journée, voici le texte d'Angélus. J'ai bien envie de vous livrer bientôt les réflexions (encore en germe !) que m'inspirent ces paroles. Je viens de relire le chapitre 3 de la biographie que Jean Théfaine a consacrée à Hubert-Félix Thiéfaine (titre du chapitre : "Petit séminaire, quatre ans fermes", cela vous plante déjà le décor !). Il y a des idées à piocher là-dedans, c'est sûr ! Et puis les "clochards lucides" m'évoquent les "clochards célestes" de Kerouac, mais, là encore, je dois creuser... Je reviens dès que possible m'écrouler dans l'alchimie de cet Angélus que je trouve décidément très bon, très "secouant", comme j'aime...

 

 

Angélus

 

Je te salue Seigneur

Du fond de l'inutile

A travers la tendresse

De mes cauchemars d'enfant

Le calme désespoir

De mon bonheur tranquille

Et la sérénité

De mon joyeux néant

 

 

Et je m'en vais ce soir

Paisible et silencieux

Au bras de la première beauté vierge

Tombée des cieux

Oui je m'en vais ce soir

Paisible et silencieux

Au bras de la première beauté vierge

Tombée des cieux

Oui je m'en vais ce soir

 

 

Pendant que mes ennemis

Amnistient leurs consciences

Que mes anciens amis

Font tomber leurs sentences

Les citoyens frigides

Tremblent dans leurs cervelles

Quand les clochards lucides

Retournent à leurs poubelles

 

 

Et je m'en vais ce soir

Paisible et silencieux

Au bras de la première beauté vierge

Tombée des cieux

Oui je m'en vais ce soir

Paisible et silencieux

Au bras de la première beauté vierge

Tombée des cieux

Oui je m'en vais ce soir

 

 

Je te salue Seigneur

Du fond de tes abîmes

De tes clochers trompeurs

De tes églises vides

Je suis ton cœur blessé

Le fruit de ta déprime

Je suis ton assassin

Je suis ton déicide

 

 

Et je m'en vais ce soir

Paisible et silencieux

Au bras de la première beauté vierge

Tombée des cieux

Oui je m'en vais ce soir

Paisible et silencieux

Au bras de la première beauté vierge

Tombée des cieux

Oui je m'en vais ce soir

Oui je m'en vais ce soir

Oui je m'en vais ce soir

 

Paroles : Hubert-Félix THIEFAINE

Musique : Yan PECHIN

 

N'hésitez pas à réagir à ce texte, à cette musique, à mettre un commentaire, ou deux, ou trois, ou dix !

 

Commentaires

Bonjour le cabaret,
Personnellement je suis encore sous le choc...
Bonne et belle journée.
Bebeen

Écrit par : neverbeen | 07/10/2014

Un texte superbe. La référence à Kerouac me parle. HFT, féru de culture littéraire, ne peut ignorer que le célèbre écrivain a remis en cause à un moment donné le catholicisme dans lequel il a baigné durant toute son enfance.... A creuser donc, n'étant moi-même pas spécialiste de Kerouac!

Écrit par : Monsieur Müller | 07/10/2014

Bonsoir Katell
Pour ma part, j'ai l'impression que Thiéfaine revient se blottir près de l'idée de Dieu (« Du fond de l'inutile A travers la tendresse De mes cauchemars d'enfant ») – « je te salue Seigneur » résonne comme « je reviens vers toi », car les hommes le déçoivent plus que ce dernier, qu’il a rejeté sans jamais le nier vraiment ; sinon, pourquoi s’adresse-t-il à une entité en laquelle il ne croît pas ?
Je crois qu’HFT a espéré trouver un sens à sa vie au travers de Dieu.
Sa déception envers l’homme grégaire serait la preuve suprême de l’inexistence de Dieu ? Et « La première beauté vierge » serait le seul pis-aller supportable ?
Au-delà de toute tentative d’analyse détaillée, il y a le « fonds ». Cette lutte contre l’inexplicable et l’inexpliqué («n’est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ?» « Soleil cherche futur »), une peur viscérale du « supra » (Dieu, le cosmos).

Écrit par : Nora | 07/10/2014

Soyons les ' théos ' de notre quotidienneté dans nos actes et cela sera déjà beaucoup !...

Écrit par : Le Doc. | 07/10/2014

C'est même énorme Doc !

Écrit par : HFTforEver | 07/10/2014

... Ne me prend pas pour un gourou me disait-il et pourtant il m' a entrainé à revenir et revenir dans son église !...

...De plus je fréquente ses chapelles, SI j'y reviens ce sera comme comme en été lorsque je cherche de la fraîcheur au sens physique de ce mot !...

, nul n'est coupable et j'en serai capable ..

Écrit par : Silver | 08/10/2014

Bonsoir Lorelei !

Je n'avais pas vu le salut dans ce sens, mais maintenant que tu le dis...

A mon avis, le Seigneur est Jésus. On critique donc le catholicisme.
Au quel cas, si les églises sont vides, c'est que les apôtres ont été et restent très mauvais...
Tout comme si les citoyens sont frigides, c'est que les politiciens ont été et subsistent très mauvais. Et, c'est vrai, il y a de quoi trembler d'effroi.

Par contre, je ne vois rien de sexuel à s'en aller aux bras d'une beauté vierge, sauf à mener une fille à l'autel ou à se promener auprès d'une beauté vierge, immaculée, éternelle.
On est bien d'accord que j'accorde la virginité à la beauté.

Sympathique morceau-délire, en tout cas.

Ca me fait toujours autant plaisir de te lire. Ton style ne coule pas dans un lit d'ennui.

;)

Écrit par : bbb | 11/11/2014

Les commentaires sont fermés.