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30/09/2015

"Nos histoires"

La pensée du jour : "Je voudrais bien Devenir quelque part Comme un grain de poussière Finir dans ta mémoire En halo de lumière". La Grande Sophie 

Voilà un album qui vous laissera désarmés, nus, pantois. Avec "Nos histoires", la Grande Sophie signe un opus d'une beauté magistrale. Une succession de dix claques ! Ces nouvelles chansons s'accordent à merveille avec la saison actuelle, chargée de mélancolie. C'est l'heure où la nature nous offre d'ultimes chants désespérés, avant de plonger dans le silence et le repos. C'est l'heure où les bilans nous frappent de plein fouet. "Nos histoires vont et viennent. Elles laissent des souvenirs, des états d'âme, des cicatrices, des bulles d'air", écrit la Grande Sophie dans le sobre livret qui accompagne le CD. Souvenirs, états d'âme, cicatrices, bulles d'air, c'est tout cela que l'on sent lorsqu'on écoute "Nos histoires". Il y a là des souvenirs qui laissent une traînée de nostalgie au fond de l'âme. "Hanoï" parle divinement bien de ces impressions fugaces qui marquent durablement. Il y a là des cicatrices, celles que tricotent les amours qui se prennent les pieds dans le tapis. "Je n'ai rien vu venir", "Les portes claquent", "Tu dors", "Les lacs artificiels" racontent la même histoire : celle d'une absence, d'un face à face abrégé, figé dans l'éternité. Il y a là des brûlures, mégots de cigarettes enfoncés dans la chair, brasiers amoureux condamnés à mourir de leur propre feu. Il y a là des mots-hommages emplis de respect, qui s'inclinent devant la grandeur. Pour Maria Yudina, pour Yuko Sugimoto. La mélodie de "Maria Yudina" reste en tête pendant des heures, les marteaux du piano s'envolent comme des grappes d'oiseaux dans un ciel baudelairien. Juste après, LGS nous confie qu'elle doute en permanence. La maison des doutes, c'est elle, ils l'habitent, elle les abrite. Elle n'y peut rien, ils lui collent à la peau de la cave au grenier ! Pareils à ces "incontournables défauts" dont la chanteuse parlait dans l'album précédent. "On en a toujours plus qu'il n'en faut" !

La vie de la Grande Sophie ressemble à la météo : sécheresse, temps plus qu'incertain, ou variable avec éclaircies, tout entre en elle comme dans un moulin. Ces variations lui donnent mille âges et mille visages, tour à tour, sans prévenir. 

Nos histoires vont et viennent. Parfois, elles nous claquent la porte au nez, nous laissant figés de douleur, fusillés, en lambeaux. De ces pertes et fracas, de ces lézardes qui s'insinuent dans les tréfonds de l'âme, la Grande Sophie a su faire de l'or, un album d'une grande maturité, dont les paroles et les mélodies peuvent nous hanter jusque dans le sommeil (c'est mon cas !!)

La mélancolie est toujours là, affirmée ou tapie dans l'ombre, en filigrane, mais la Grande Sophie ne se laisse pas démonter pour autant. Elle répète à tue-tête qu'elle n'est pas Maria Yudina, mais comme elle, elle a la résistance chevillée au corps. Elle est bien décidée à "avancer vers l'avenir". "Intrépide face au destin", comme on l'a toujours connue et comme on l'aime. 

Commentaires

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Écrit par : Le Doc. | 30/09/2015

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