03/10/2015
Thiéfaine au Zénith de Nancy (2 octobre 2015)
La pensée du jour : "Tu seras aimé le jour où tu pourras montrer ta faiblesse sans que l'autre s'en serve pour affirmer sa force". Cesare PAVESE
Retrouvailles d'une brûlante intensité hier soir ! Depuis vingt ans, les concerts de Thiéfaine sont comme autant de rendez-vous d'amour qui jalonnent ma vie ! Je chéris particulièrement les heures qui précèdent les retrouvailles. À l'aube du grand jour, une joie enfantine m'envahit, une sorte d'euphorie mêlée d'un sentiment de toute-puissance. Carrément ! Il ne peut rien m'arriver, des ailes me poussent dans le dos, je suis indestructible et ma folle liesse tout autant !
J'aime arriver sur des parkings où une foule aimante se met déjà en condition, écoutant Hubert presque religieusement (et dans ces moments-là, chargés de miracles à venir, ce n'est pas incompatible !) On boit, on fume, et ces gestes prennent des allures de grands princes, c'est du recueillement, une douce éclaboussure de chaleur humaine, cela m'émeut à chaque fois. On croise des gueules cassées sur ces parkings, des êtres que la vie a abîmés, et que Thiéfaine a réparés, un peu. Au fil des années, j'ai vu le public évoluer. Ceux qui, comme moi, hier encore avaient vingt ans, et qui en ont aujourd'hui vingt de plus sur la carcasse, restent fidèles au poète qui a souvent consolé leur adolescence malade. On les voit parfois débarquer aux concerts avec leurs enfants. Cela m'émeut toujours, ça aussi ! À présent, le public se divise en deux : il y a la frange vieillissante et la petite cure de jouvence, les moins de vingt ans et à peine plus. Parmi eux, il y a ceux qui ont biberonné du Thiéfaine dès l'utérus ! Et il y a ceux qui sont venus à lui plus tard, parfois grâce à un prof passionné (n'est-ce pas, Évadné ?!), parfois grâce à un cousin plus âgé, parfois grâce à une "ruelle des morts" découverte un jour, par hasard, sur les ondes. Les concerts de Thiéfaine sont comme des maisons ouvertes à tous les vents, à tous les gens, à tous les genres. Les barrières s'effondrent, seul compte ce même amour qui unit en son giron trois cent cinquante mille styles différents !
Hier soir, j'ai donc retrouvé une fois de plus cette foule bigarrée que j'aime tant. Les un peu dingues, un peu paumés, les un peu des deux à la fois, qui puisent dans les chansons de Thiéfaine de quoi remonter à la surface par temps de noyade ou de navigation incertaine. Je crois, depuis que j'écoute Hubert, qu'il faut trimballer avec soi une douloureuse faille pour être allé un jour s'abreuver à cette source et reconnaître en son tenancier un semblable, un frère.
Je bavasse, je bavasse, mais vais-je enfin en venir au fait et parler du concert d'hier, oui ou non ?! Oui, j'y viens, j'y viens, essoufflée encore, émue, et à pas de velours, comme on s'approcherait d'un temple sacré !
Je vais devoir publier cette note en deux temps, je fais tout avec mon téléphone (plus de connexion internet chez moi) et ce n'est pas commode ! La suite arrive donc, lentement...
12:31 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
magnifique, vite la suite !
Écrit par : le fan | 03/10/2015
"Je crois, depuis que j'écoute Hubert, qu'il faut trimballer avec soi une douloureuse faille pour être allé un jour s'abreuver à cette source et reconnaître en son tenancier un semblable, un frère."
Cette phrase est vraiment magnifique et tellement vraie.
Écrit par : renéforce4 | 08/10/2015
, en ce qui me concerne ni faille ni besoin de boire , juste une conjonction d'événements dans mon parcours de vie.
Mes frères s'appellent : Jacques, Fabrice, Hervé, et ma sœur s’appelle : Jocelyne.
:-)
Écrit par : Le Doc. | 15/10/2015
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