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16/01/2016

Comme une vieille junkie...

La pensée du jour : "Quelque chose vient à tout instant nous secourir". Christian BOBIN

 

Tout à coup, l’envie folle de vous retrouver, après une absence qui n’aura finalement pas duré si longtemps que ça ! Des projets, oui, j’en ai encore, et l’idée d’écrire ce satané bouquin sur Thiéfaine ne me lâche pas ! Sauf que pour « entrer en écriture », je dois m’imposer le silence. Durant ces quelques semaines loin du blog, j’ai repris le début de ce livre, je l’ai modifié de fond en comble. Vous ne le reconnaîtriez pas ! Cette fois, j’ai décidé de tout garder pour moi, je ne publierai ici ce travail que lorsque j’y aurai mis un point final, satisfait si possible. Autant dire : calendes grecques !! On n’est jamais satisfait de ce qu’on écrit, il y a toujours un hic planqué quelque part, et il vous saute à la gueule comme une grenade quand vous relisez les pages noircies. Soudain, c’est ce minuscule grain de sable qui vous fait condamner l’ensemble. C’est lui qui vous fait piétiner, reculer, voire renoncer. Si l’écriture, bien souvent, me procure des joies, elle est aussi une putain de douleur logée au fond des entrailles, un truc qui ne sort pas, ou ne sort pas sous la forme que j’avais espérée. Ou bien c’est un accouchement au forceps, et il me faut arracher chaque mot à ces mêmes entrailles, l’extirper d’un magma immonde et informe. Bref, assez palabré !

Je reviens donc aujourd’hui comme une vieille junkie, m’écrouler, assoiffée, au fond de ce Cabaret que je ne peux pas lâcher si facilement ! Une nouvelle année commence, et qui sait, peut-être abrite-t-elle en son cœur de belles surprises ? Déjà, il y a ce concert prévu le 19 novembre à Paris et pour lequel j’ai déjà mon billet (merci à l’amie sans qui je n’aurais pu me procurer le merveilleux sésame : elle se reconnaîtra en lisant ces lignes). Ensuite, avec un peu de chance, je pourrai aller au concert de Strasbourg en mars. Et y retrouver Renaud et ses parents. Parce que je ne vous ai pas dit : un jour, évoquant Thiéfaine en salle des profs, persuadée de lancer dans le désert un cri condamné à rester sans écho, voilà que j’entends une voix s’élever pour me demander : « Quoi, tu es allée voir Thiéfaine au Zénith de Nancy ? » Et là, le collègue m’explique qu’il a découvert HFT au berceau, c’est le Jurassien lui-même qui lui a donné la tétée ! Une vraie tétée revigorante pour une entrée magistrale dans la vie : une tétée faite de chansons balancées dans une langue inventive, qui ne sombrera jamais dans ses charentaises - inventées ! Les parents de Renaud aiment Thiéfaine et ont, comme moi, jugé qu’une telle passion devait se transmettre aux enfants et à tout l’entourage si possible, altruisme oblige ! Depuis cette discussion lumineuse en salle des profs, Renaud et moi échangeons régulièrement des enthousiasmes, des découvertes. Des paroles vraies, pas de ces mots creux qui vous font penser après coup qu’ils étaient mornes, quotidiens, sans âme, et que vous auriez pu vous en passer.

2016 est une année importante pour ce blog puisqu’il fêtera ses dix piges !! Je n’en reviens pas moi-même. Un blog, on ne sait jamais quelle direction il va prendre, quelle direction il va vous faire prendre. Cela dépend des visites, cela dépend des commentaires, cela dépend de ce que madame l’écriture voudra bien consentir à vous accorder… Je me souviens précisément de la nuit d’insomnie durant laquelle m’est venue l’idée de ce blog. En quelques heures à peine, j’avais son nom et des projets de billets, tout cela provenant d’un désir fou de partager cette étrange passion, proche de la démence, avec des lecteurs éventuels. Lecteurs qui sont vite arrivés. Certains se cachant parfois derrière des pseudos incompréhensibles à « toute personne étrangère au service » !! Des amitiés allaient naître, des tendresses, des affections, et je l’ignorais à l’époque. Vieillir a du bon aussi !

Enfin, je voulais vous dire que fin 2015, j’étais allée pour la troisième fois respirer l’air de la ville qui a vu naître Thiéfaine. En découvrant, émerveillée, qu’il y existait une rue d’enfer et, dans la collégiale, un écriteau signalant des messes pour les âmes délaissées du purgatoire, j’ai pensé que Dole était le seul endroit où HFT pouvait voir le jour. Point de tornade ici, peut-être. Mais mieux que cela : un magnifique chaos de ruelles où « les âmes nuageuses nimbées de sortilèges » peuvent espérer une résurrection.

Je vous souhaite une belle année, de majestueuses ivresses, des fièvres qui font monter le mercure au plus haut, des vertiges qui vous hissent au sommet de la joie.