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22/03/2020

Hubert-Félix le chat...

"Nous inspirions confiance. Et nous n'en avions aucun mérite, sauf celui que la jeunesse accorde pour très peu de temps à n'importe qui, comme un vague serment qui ne sera jamais tenu". Patrick MODIANO

 

Allez, pour rire un peu en ces « temps de désolation » (Thiéfaine ne croyait pas si bien dire lorsqu'il employait cette expression il y a quelques mois ; et pourtant, le connard de virus n'avait pas encore sévi)... Vous ai-je déjà dit qu'il y a plusieurs années, j'ai eu un chat qui répondait au doux nom d'Hubert-Félix ?! Non ? Eh bien je vous le dis aujourd'hui. Hubert-Félix le chat : je trouvais que ça en jetait ! Cependant, j'aurais dû me douter qu'en affublant le petit minou d'un prénom à double tiroir, j'avais peut-être, malgré moi, favorisé en lui une certaine schizophrénie. Hubert-Félix était duplice : il était capable de passer de la docilité la plus touchante à l'attitude la plus guerrière. Après avoir mendié des caresses, il pouvait vous arracher un doigt ! J'exagère à peine. Bref... Il était borderline, du genre à flirter avec la rébellion. Ce n'était pas un chat ordinaire. C'est le moins que l'on puisse dire.
Un jour de mars 2015, il a disparu dans la nature. Je l'ai cherché, je l'ai appelé, j'ai supplié dans le vide. Hubert-Félix demeura introuvable. Les années filèrent et j'oubliai le chat qui avait un délicieux pet au casque. Mais voilà que depuis plusieurs semaines, tous les jours, j'aperçois dans mon jardin une créature étrange, sur le pelage de laquelle les taches grises sont réparties comme celles d'Hubert-Félix. Ce chat reste tous les jours de longues heures ici. Quand il me voit, il se fige, se pose dans l'herbe et me fixe bizarrement. Il y a quelques semaines, il a passé un après-midi entier à m'observer alors que je ramassais, dans le jardin, les innombrables branches foutues à terre par les tempêtes successives de février. Dès que je me déplaçais, il me suivait (de loin) et se posait pour me regarder, inlassablement. À un moment, j'ai voulu l'approcher : il s'est sauvé. N'empêche que pas une seconde, jusqu'à hier, je n'avais pensé que ce chat puisse être notre Hubert. C'est ma fille Louise qui, la première, a émis cette hypothèse. Comme ça, en passant : « On dirait pas un peu Hubert-Félix ? », a-t-elle demandé. Et mon autre fille, Clara, d'abonder dans son sens : « Mais carrément ! ».

Peut-être qu'à force de tourner en rond dans leur semoule, confinement oblige, nos esprits finissent par yoyoter un brin. Mais tout de même, ce chat, nous l'avons vu, de nos yeux vu ! Ce genre de retour au bercail est-il possible ? Je me pose la question. Tous les soirs, notre Hubert-Félix (si c'est lui) disparaît mystérieusement. Ce qui m'a fait dire hier à mes filles (mais elles n'ont pas compris l'allusion) que peut-être son double pervers jouait dans un groupe de rock, quotidiennement, à la tombée de la nuit... Purée, il n'a pas pigé qu'on était en confinement, le Bébert ? Si c'est lui, il n'a pas changé : toujours aussi borderline !

Je vous espère en bonne forme, amis de ce blog. Si vous voulez bien, faites-moi un petit signe rassurant du fond de votre confinement ! Et désolée pour ce billet un peu crétin, mais la raison tangue en ce moment...

Commentaires

Ton billet n’est pas crétin Katell. Il a surtout le mérite de mettre un peu de légèreté dans nos existences actuelles, lourdes et figées.
Hubert-Félix est libre, insaisissable et un brin farceur !

Écrit par : Bételgeuse | 23/03/2020

Salut Katell

Ah, ça fait plaisir de te lire !

Et non, ton billet n'est pas crétin : C'est un morceau de vie. Quoi de plus important actuellement ?
Pour ma part, je suis certain que ce cahouin, c'est Hubert-Félix !!

En revanche, je suis désolé mais il faut que vous sachiez la triste vérité : TOUS les greffiers sont borderline !!

P..... ! Bloqué dans ma tour (pas d'ivoire), au 16e étage (plus près de toi...non, j'déconne même si dieu est in et qu'Jésus change le beurre…), je suis de plus en plus pessimiste.

Mais je ne peux m'empêcher de penser que notre Hubert nous placera ce corona dans le creux d'une compo.

A toi, aux tiens et à tous les visiteurs du cabaret en robe noire, je vous souhaite de bien vous porter.

Merci Katell.

Ah, quand même : je suis content d'apprendre que tu as un jardin. Une (petite) soupape en ce moment.

Salutations numériques (et sans virus, bien sur)

Écrit par : Seb | 23/03/2020

Je le vois ton Hubert-Hélix en train de batifoler dans ton jardin,"à sauts et à gambades". Il va bien te rapporter des souris, "juteuses et parfumées" sans couiner!
Le meilleur pour toi.
Florent

Écrit par : florent | 23/03/2020

Merci à tous pour vos commentaires. Seb, c'est marrant : moi aussi, je me disais dernièrement que Thiéfaine allait bien réussir à caser le mot "coronavirus" ou "covid" (accompagné de son petit "19", bien sûr) dans une chanson à venir. Dire que les gestes qui nous semblaient si évidents il y a quelques semaines encore (acheter un billet pour un concert, foncer à la FNAC pour se procurer un album espéré et tant d'autres) sont devenus des trucs lointains... On ne mesurait pas notre chance quand le virus n'avait pas encore frappé...
Sais-tu, Seb, que j'ai loupé un concert de Charlélie à cause de ce Covid de malheur ? Cela m'a vraiment attristée. Le concert est reporté à juin, mais aurons-nous sorti la tête de l'eau d'ici là ? Et, si oui, dans quel état, physique et psychique ? Comment ne pas se tordre d'inquiétude pour nos proches qui, justement, sont loin ? Mon père vit à l'autre bout de la France... Comme tu dis, Seb, heureusement que j'ai un jardin. Moi qui ai toujours maudit les dimensions énormes de ce truc, je les bénis à l'heure qu'il est ! Je peux faire mon sport là-dedans, me défouler, jardiner, arracher des mauvaises herbes, etc. J'ai toujours détesté faire ça, mais là cela me vide le cerveau, que j'ai rempli jusqu'à ras bord d'angoisses diverses et variées. Nous sommes nombreux dans ce cas-là, je pense.
Quant au chat dont il est question dans le billet ci-dessus : aïe, faux espoir. C'est le nouveau chat de la voisine ! Quel dépit pour moi hier soir, quand je l'ai vu aller gratter à la porte de la maison d'en face. Mon Hubert-Félix est bel et bien perdu à tout jamais...
Portez-vous bien, restez optimistes si possible. Tous les soirs, j'essaie de débrancher mon ciboulot des innombrables mauvaises nouvelles. Je m'interdis de regarder l'état du monde avant le coucher, sinon je ne dormirais plus jamais, moi qui suis déjà insomniaque sans le Covid !

Écrit par : Katell | 23/03/2020

Bonsoir Katell, et tout le monde :)
Je me connecte aujourd'hui à ce blog, et je vois ce nouveau billet.... et je me rends compte qu'au milieu de tout ce confinement, je n'ai pas pris le temps d'écrire un vrai commentaire sur le billet précédent...

Je ne sais pas pourquoi j'aime l'oeuvre de Thiéfaine à ce point, et cela m'inquiète un peu. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi je trouve presque toutes exceptionnelles des chansons pourtant radicalement différentes.

Combien de fois je peux me dire, ah Des adieux c'est tellement magnifique, non Les ombres du soir c'est encore plus magnifique, ah mais Retour vers la lune noire c'est exceptionnel, non Les Fastes de la solitude c'est la plus grande merveille, ah mais L'ascenseur c'est d'un génie extraordinaire ...

Surtout en nos temps troublés, mes idées sur l'oeuvre vacillent un peu ... Je vivais une partie de l'oeuvre comme une façon de sublimer la finitude, et de mettre l'angoisse à distance. Parce qu'évoquer le choléra, c'est abstrait pour nous aujourd'hui, nous en Europe occidentale; parce que le choléra c'est une figure majeure de l'épidémie ancienne, d'ailleurs c'est cette maladie qui fit l'objet des premières études épidémiologiques dans les années 1850 à Londres...
Et j'avais l'impression qu'utiliser ces peurs anciennes, dans Borniol, c'était aussi s'autoriser une mise à distance de l'angoisse.

C'est aussi parce qu'en nos XXe et XXIe siècle, les maladies avaient changé, parce qu'on était passé de maladies qui venaient de l'extérieur - la peste, les grippes, la rougeole, la poliomyélite ... qui existent moins en raison de la vaccination - à des maladies qui surgissent de l'intérieur même de nos corps - les cancers, les maladies auto-immunes...-

Alors la figure de Borniol restait abstraite, loin des peurs actuelles, davantage tournées vers ce qui surgit de l'intérieur du corps.

Alors voir une épidémie d'une gravité pareille, cela me perturbe aussi dans la perception de cette oeuvre.

C'est vrai que les Alligators résonnent un peu différemment, qu'il y a la mention du cancer dans le texte, mais dans un registre mêlé de références littéraires et oniriques... et les Alligators ce sont aussi des figures qui arrivent de l'extérieur, personnages ailés dont les crocs délivrent du venin, là encore un poison qui vient de l'extérieur. D'ailleurs il y a finalement plutôt moins de mots "du corps intérieur" que dans d'autres chansons - peut-être juste le squelette, alors que d'autres chansons sont pleines de synapses, de glandes, de placentas, de liquide amniotique, de salpingites ...

Alors c'est vrai aussi que des Alligators au pangolin... et de Narcisse 81 à Covid 19... tout cela fait réfléchir.

Bonne écoute de musique et de chansons à tous, et bon courage pour la suite du confinement, il faut tenir la distance :)

Moi je n'écoute pas tellement en ce moment, mais je chante, Vendôme, surtout Vendôme, et puis En remontant le fleuve, Des adieux, et Je t'en remets au vent, et puis aussi des airs d'opéra, Nabucco, Carmen.... la musique, et la chanson, on peut les avoir avec soi même enfermés, c'est un grand soutien dans la vie :)

Restons chez nous :)

Écrit par : Nadja | 24/03/2020

Belle analyse Nadja. Elle exprime ce que je ressent aussi. J'aimerai pouvoir m'exprimer ainsi. Mais y mettre des mots est pour moi compliqué.
Ce que je n'arriverai pas à exprimer maintenant, est aussi l'idée de catharsis (vous me suivez ?). Traiter les maux par les mots.

Quoiqu'il en soit, écouter Hubert (ou d'autres) m'aide à m'échapper de l'instant. Tout comme le fait de bosser à distance.

Et toi Katell ? Tu continue les cours à distance ?

Portez-vous bien…

Écrit par : Seb | 24/03/2020

Seb, oui, je fais l'école à distance. Ou plutôt : je mets l'école à distance !!! Honnêtement, difficile de maintenir le lien avec des élèves qui, pour la plupart, ont crié "vacances !" le vendredi 13 à cinq heures, lorsqu'ils ont quitté le collège. Je fais ce que je peux. En fait, j'envoie beaucoup de bouteilles à la mer : je remplis mon cahier de textes en ligne, comme on m'a demandé de le faire, et j'attends les retours des élèves. Je n'en ai presque pas. Je ne sais pas s'ils lisent ce que je ponds pour eux, c'est extrêmement flippant ! Par contre, je sais que mes filles ont un boulot monstre. On en a jusqu'au cou, tous les jours. Et là, je dis "c'est trop"... Les outils numériques mis à notre disposition (la belle affaire !) ont planté dès les premiers jours, mais il paraît quand même que nous étions prêts... Bref... Un mensonge de plus, un leurre de plus, nous ne sommes plus à ça près.
Nadja, merci pour tes lignes, qui donnent à réfléchir. Dernièrement, je pensais à toutes les chansons d'Hubert où il est question de maladies, d'épidémies, de catastrophes. J'avoue que j'aurais du mal à les écouter en ce moment. Pour les aborder avec toute la distance nécessaire, il ne faut pas être en pleine angoisse. En tout cas, c'est comme ça pour moi. Je ne sais pas pour vous. Pendant de longues années, je n'ai pas pu écouter "Scandale mélancolique" : cet album me parlait trop de ma mère, de nos embrassades sur des quais de gare, de son absence, de sa mort brutale... Je crois que ça va être pareil pendant un petit bout de temps avec "Maison Borniol", par exemple. Vos comprenez ? Je sais pourtant bien quelle est la dimension ironique du texte, mais, mais, mais... Pas en ce moment pour moi. On réagit bizarrement parfois, n'est-ce pas ?!

Écrit par : Katell | 24/03/2020

Ah l'école à la maison, on est en plein dedans ici aussi, c'est bien compliqué !

J'aurais tellement à dire sur mon rapport à l'angoisse et à l'oeuvre de Thiéfaine.

Catharsis, oui tout à fait, c'est ce que j'appelle sublimer la finitude, c'est tout à fait ça.

Je comprends parfaitement ce que tu écris, Katell, sur le fait que la pleine angoisse ne pemet pas la distance nécessaire à l'écoute de textes sombres. C'est vrai. Je crois que c'est une forme d'humour et de noirceur qui permet de se distancier quand on a, je dirais, la dose habituelle ou moyenne de l'être humain face à la finitude, qui permet de la penser et de ne pas fusionner avec la peur.

Dans mon parcours de vie, j'ai beaucoup écouté Thiéfaine jeune adulte. Et puis, à la trentaine, j'ai vécu des grossesses très difficiles, pathologiques, avec l'immense peur de perdre mes bébés, de connaître l'événement d'avoir des enfants "morts-nés" parce qu'ils naîtraient trop tôt. Une peur qu'on ne peut imaginer avant de la connaître. Et suite à ces événements, j'ai eu une période d'anxiété très forte, et je n'ai plus écouté Thiéfaine pendant des années. Parce que c'est pareil, la présence de la "mortinaissance" dans les chansons, l'évocation des enfants morts-nés, je n'arrivais plus à m'en distancier. Je sais bien pourtant qu'il n'est pas réellement question d'enfants dans cette évocation, mais qu'il s'agit plutôt de la condition humaine, de l'absurdité à la Sisyphe et Camus. Mais je me disais, il faut être un homme pour pouvoir plaisanter comme ça sur les enfants morts-nés.

J'ai eu la chance d'avoir au bout de ces grossesses des enfants qui vont bien, et maintenant que je suis moins angoissée, je réécoute les chansons et je ne les vis pas de la même façon. Maintenant je les vis beaucoup plus positivement qu'il y a vingt ans, de façon plus abstraite, plus philosophique. Je vis Alligators comme une allégorie de la condition humaine, ainsi qu'En remontant le fleuve, dans un autre registre. Une allégorie qu'on peut cracher, qu'on peut sortir de soi en la chantant, en la scandant - parce que le chant chez Thiéfaine, à part peut-être dans les chansons comme Angélus, c'est aussi une forme de déclamation, de scansion comme la scansion latine. C'est ça aussi la catharsis je crois, Françoise Salvan-Renucci en parle très bien. Je ne comprends pas très bien comment des textes marqués de noirceur ou d'une grave lucidité peuvent m'apporter autant d'émotions positives et d'énergie. Je crois que c'est lié à cette autorisation dans une chanson d'utiliser des mots qui font peur, et de les cracher, j'aurais presque envie d'écrire, les expectorer, et ainsi sortir un peu la peur de soi.

Et l'âge avançant, je ne retiens pas exactement la même chose des chansons. Avant dans Exil sur Planète-fantôme, j'entendais beaucoup "Et je suis le dernier à rater..." et maintenant j'entends davantage "Mais je veux vivre encore plus ivre..."

On réagit comme on peut, face à ce drame humain actuel. Effectivement je ne me sentirais pas d'écouter Borniol pour le moment.

Mais chanter En remontant le fleuve, ou Vendôme, en ce moment ça me retape !
ça me retape de quoi, je ne sais pas exactement, de mon inquiétude sur les décès à venir, de mes interrogations sur cette crise... car pour le reste, nous avons la chance d'être confinés à 5, on a suffisamment de nourriture, et nos 3 beaux enfants ont la chance de pouvoir profiter du jardin et du soleil radieux aujourd'hui.

Courage à tous, en musique ou sans :)

Écrit par : Nadja | 24/03/2020

J'espère ne pas avoir plombé l'ambiance :-(

et surtout que tout va au mieux pour vous tous.

Bon week-end avec ce soleil :)

Écrit par : Nadja | 28/03/2020

, toujours vivant !...

Écrit par : le Doc. | 31/03/2020

Bonsoir Katell
Je me permets de t'envoyer ce massage pour te signaler que j"ai repris une chanson de Thiéfaine, stratégie de l'inespoir, que l'on peut voir sur youtube en tapant:
florent bordot chante Thiéfaine
Bien à toi

Écrit par : florent | 31/03/2020

Bonjour à tous, je trouve enfin le temps de vous répondre ! Il faut dire que l'ordinateur de la maison est beaucoup occupé quotidiennement pour la continuité pédagogique, vaste fumisterie, comme tant d'autres... Mais passons, ce n'est pas notre propos ici.
Florent, j'ai écouté ton travail. J'ai beaucoup aimé. Incroyable : par moments, on croit entendre Thiéfaine lui-même. Sans doute est-ce un mimétisme acquis au bout de plusieurs années d'écoute. J'ai souvent constaté cela chez les fans. Tu as une très belle voix.
Nadja, tu ne plombes pas l'ambiance ! Je me reconnais complètement dans ce que tu écris. Je n'ai pas beaucoup écouté Thiéfaine ces derniers temps, plutôt la Grande Sophie, Arthur H, Simon and Garfunkel. Mais je sens qu'il est temps de retourner vers mon fondamental à moi. Ce week-end au plus tard, je m'écoute HFT à fond !
Figurez-vous que je pense avoir eu le coronavirus. Le médecin, vu avant-hier, a confirmé. J'ai perdu le goût et l'odorat pendant dix jours, et j'ai eu des symptômes divers et variés (toux, rhume, courbatures, tout cela par intermittence, un jour sur deux ou une demi-journée sur deux). Rien à voir avec ce que certains ont pu traverser. Je pense à Charlélie Couture, et à tant d'autres, des inconnus pour la plupart... Je m'estime heureuse, j'ai eu une version atténuée du truc, moi qui fais pourtant toujours tout dans les grandes largeurs. Ma fille aînée a eu la même chose que moi. J'espère que la "petite" n'aura rien, je flippe...

Écrit par : Katell | 03/04/2020

Les vacances arrivent pour notre zone, pour nous la continuité pédagogique a été dense avec tous les devoirs des enfants et on a expérimenté le CP en confinement, c'est particulier tout de même !

Katell, apparemment les symptômes tels que tu les décris sont assez fréquents. J'espère que ça va bien, que les symptômes sont partis ? et que ta petite a échappé au virus ?

As-tu réécouté HFT à fond comme tu l'envisageais ?

Aujourd'hui j'ai réécouté Anne Sylvestre, une grande artiste assez méconnue malheureusement. C'est marrant parce qu'il y a des moments où l'oeuvre de Thiéfaine me fait penser à elle, alors que ce sont des oeuvres très différentes et que les textes d'Anne Sylvestre s'ancrent bien davantage dans la réalité. Je ne sais pas si vous connaissez ? Des merveilles comme Porteuse d'eau, Les gens qui doutent, Comme Higelin, Ecrire pour ne pas mourir, Comme un personnage de Sempé.

"Je continuerai ma route
Chez moi, on n' s'arrête pas
Et je laisserai sans doute
Quelque chose derrière moi
Alors le plus bel hommage
Ça serait de me laisser
Me promener dans l'image
Je ne ferais que passer
Et je serais provisoire
Une fourmi dans l'histoire
Rassurée
Un être humain dans la foule
Dans la tendresse qui coule
De Sempé"

Joli non ?

Une petite résonance avec "Au hasard de ma route entre deux quais de gare
Je ne fais que passer, je n'aurai pas de rides" :)

Bon week-end printanier, prenez soin de vous

Écrit par : Nadja | 10/04/2020

Salut Nadja (et bien entendu Katell et tutti !)

J'ai vu Anne Sylvestreen concert, il y a 2 ans (?). C'était beau (hautbois, violon, piano). Sa voix est une madeleine me ramenant à l'enfance et ses fabuleuses fabulettes (mais avec ses textes "de grand", maintenant :-)
Toutefois, de par ma condition de "Mâle" (avé l'accent), je me sens parfois un peu emprunté, comme un visiteur qu'on tolère dans cet univers empreint de féminité (voire féminisme, sauce 70's).
En revanche, je n'accroche pas trop l'esprit chrétien des bois/prêtre ouvrier (genre Malicorne). Mais je comprends...

J'ajouterais les classiques "t'en souviens-tu la Seine" et "les gens qui doutent" à ta liste. Ainsi que "Mousse". As-tu lu son livre "Coquelicot" ?
Je me demande d'ailleurs si Katell n'en a pas parlé ici ?

Bon, sinon, Katell, j'espère effectivement que ton cocon se vide de ce covid et que toute la famille peut enfin souffler (et respirer) à pleins poumons !

En vous espérant au mieux. Tiens, je vais m'écouter du Sylvestre.
D'ailleurs, en revenant à HFT, c'est lui qui me permet d'oublier les longues heures d'attente. Le meilleur des médicaments.

Salutations numériques et portez-vous bien !!

Écrit par : Seb | 11/04/2020

Bonjour à tous
Je ne savais pas qu’Anne Sylvestre écrivait des chansons pour « les grands ». J’en étais restée à « Sureau sureau » et « Mouchelette ».
Pour ce qui est de « Les gens qui doutent » je ne connaissais que la version de Vincent Delerm en concert accompagné de Jeanne Cherhal et Albin de la Simone et je dois dire que je trouve ce texte très touchant.
Seb moi aussi j’écoute beaucoup Hubert en ce moment, Sanson aussi et puis Souchon. C’est mon trio spécial confinement et ils me font du bien chacun à leur façon.
Katell j’espère aussi que tout le monde se porte au mieux chez toi et qu’il en est de même pour tous ceux qui viennent ici.
À bientôt

Écrit par : Bételgeuse | 11/04/2020

Quelle chance d'y être allé il y a 2 ans !
Je l'ai vue il y a bien vingt ans je crois, à l'Auditorium Saint-Germain.

Je ne connais pas Malicorne. Il faudrait que je découvre... Pour l'esprit chrétien des bois, il y a un peu de ça peut-être, c'est peut-être un côté bucolique, et son style me fait parfois penser à Yves Duteil, de l'époque de sa talentueuse Tarentelle (que j'aime beaucoup d'ailleurs, HFT et Duteil, je ne suis pas à une contradiction près). Mais chez Anne Sylvestre il y a aussi La Faute à Eve, assez critique de l'univers biblique.

Moi j'ai fait tout à l'envers, j'ai connu son répertoire pour adultes bien avant les Fabulettes que j'ai découvertes en même temps que mes enfants. Il y a aussi des merveilles dans les Fabulettes, certaines pourraient être classées en répertoire adulte (L'Ile en l'eau) et c'est drôle comme Madame Capucine a le même démarrage musical que T'en souviens-tu la Seine !

C'est vrai qu'il y a un aspect féministe dans pas mal de ses chansons, il me semble que ce côté s'estompe tout de même dans ses chansons plus poétiques et moins farceuses. Mon sentiment est que les hommes ont toute leur place dans son public mais je comprends cette impression d'être un visiteur. J'ai pu avoir cette impression aux concerts d'HFT parfois même si lui-même dit que son public s'est féminisé depuis longtemps.

Grâce à ces échanges j'ai fouillé ma bibliothèque et retrouvé Coquelicot ! J'ouvre au hasard et je lis "tomber d'énue"... joli ! de quoi picorer pour le week-end. Merci :)

Écrit par : Nadja | 11/04/2020

Bonjour à tous, oui, j'ai réécouté HFT comme je le souhaitais. Et je vais continuer, cela met du baume au cœur. Tout comme Higelin, dont j'ai vraiment besoin en ce moment. Les Beatles accompagnent également mon confinement, ainsi que le dernier album d'Arthur H. Et le chant des oiseaux, indispensable respiration de la nature.
J'ai effectivement déjà évoqué Anne Sylvestre ici. Je l'écoute depuis ma plus tendre enfance. J'ai commencé par les fabulettes, puis j'ai découvert ses chansons pour adultes quand j'avais une vingtaine d'années. Je l'ai beaucoup écoutée à une certaine époque. Un peu moins maintenant. Mais je garde une profonde tendresse pour cette artiste.
J'espère que vous allez tous bien. C'est toujours plaisant de vous retrouver ici ! Merci d'être là.

Écrit par : Katell | 13/04/2020

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