02/09/2022
Trente ans que j'écoute Hubert, ça s'arrose !!!
Ce billet fait suite à celui que j'ai publié ici même le 26 juin de cette année ("Sarreguemines, 27 octobre 1995"). Il raconte, lui aussi (comme beaucoup d'autres), mon incroyable rencontre avec l'œuvre de Thiéfaine ! D'avance pardon pour les redites ! Je radote, c'est l'âge !!!
Je découvre Thiéfaine trois ans avant le concert de Sarreguemines. Plus que d'une découverte, il s'agit d'une rencontre. D'un uppercut dans la bobine, oui ! D'un coup, je vais apprendre que plus rien ne sera jamais comme avant. Je me lève un matin, comme ça, l'air de rien, dans ma routine, sans savoir qu'au terme de la journée je ne serai plus la même. Carrément.
Mais, avant l'uppercut, il y eut de très nombreux méandres.
Petit retour en arrière : nous sommes en 1988 et je suis en troisième. J'ai le même prof de maths depuis la sixième. Il comprend très vite qu'il ne pourra jamais, au grand jamais, en dépit de ses efforts admirables frisant l'héroïsme, me réconcilier avec la matière qu'il enseigne. Je suis depuis toujours fermée à triple tour aux théorèmes de Thagore et de Pythalès. Je ne suis pas plus ouverte aux équations. La géométrie me donne de l'urticaire. Pour sûr, les parallèles ne me rencontreront jamais ! En un mot comme en cent : je ne pige rien à cet univers. Il paraît que c'est une langue. Moi qui en parle plusieurs aujourd'hui, je n'ai jamais réussi à déchiffrer celle-là. À peu près tous mes profs de maths se sont cassé le nez à vouloir m'expliquer des trucs parfois relativement simples. C'est que je n'avais aucune logique. En tout cas pas celle qu'il faut avoir pour entrer dans l'essence des mathématiques. Enfant, déjà, j'appelais ça les « mathématires », c'est dire ! De « mathématires » à « mathémartyre », il n'y a qu'un pas. Voilà l'affaire promptement résumée : durant toute ma scolarité, les maths furent mon martyre. J'en conçus d'abord un véritable complexe, puis je finis par brandir avec fierté ma nullité. Être une bille en maths, quand j'étais en 1ère littéraire, c'était à mes yeux la preuve qu'on était quelqu'un de bien ! Je sais, c'est réducteur, et je ne vois plus les choses de la même manière. N'empêche que tout individu m'expliquant que les maths furent le cauchemar de sa scolarité m'est d'emblée sympathique, c'est plus fort que moi ! C'est soudain tout un faisceau de traumatismes qui nous unit. Et ça, ça crée des liens très forts. D'ailleurs, au passage, j'en profite pour dire que Thiéfaine lui-même n'a jamais été à l'aise avec les maths. Il paraîtrait même que s'il sème des nombres un peu partout dans ses chansons, et plus encore dans les titres, c'est par pure vengeance. Fermons la parenthèse anachronique. Car, pour l'heure, dans mon récit en tout cas, je suis au collège et 1) nulle en maths (on l'aura compris), 2) totalement ignorante de l'existence d'Hubert-Félix Thiéfaine.
Monsieur B., mon prof de maths, n'abandonne pas tout de suite. Il a la foi du charbonnier. Mais moi je lui oppose quelque chose de plus fort encore que la foi du charbonnier : mon imperméabilité. Pas la peine de t'obstiner, mec, je suis à jamais perdue pour la science. Je flirte trop, depuis l'enfance, avec les poètes qui traversent le monde un brin d'herbe à la bouche. Mon refuge, ce sont les mots. Les problèmes de robinets qui fuient jusqu'à en faire perdre des hectolitres à leurs pauvres propriétaires, je m'en soucie comme d'une guigne (ce n'est pas moi qui banque lorsque la facture arrive). Je pense qu'au lieu d'essorer les neurones de pauvres gamins en leur demandant de calculer quelle va être l'abominable perte que subiront lesdits propriétaires, il aurait fallu d'emblée appeler un plombier, un point c'est tout ! Et pour ce qui est des trains qui se rencontreront à telle heure compte tenu de la vitesse qui est la leur à chacun, ça me crispe parce que ça ne laisse aucune place à la magie des aléas : et si le train devait s'arrêter brusquement dans sa course pour laisser passer un poète distrait qui traverserait la voie un brin d'herbe à la bouche ? Et si c'était le conducteur lui-même qui était distrait parce qu'amoureux ? Et si, pour cette splendide raison, il oubliait de partir à l'heure ? Vous y avez pensé, à ça, messieurs ou mesdames qui pondez des problèmes ? Des problèmes : rien que le nom ! Des problèmes, dès le collège, je sens qu'il y en aura bien assez comme ça par la suite. De toute façon, ma mère me l'a dit. Je sens aussi que le mieux, face à tout ça, c'est de s'embarquer pour de somptueux voyages en poésie. D'ailleurs, sur un des murs de ma chambre, au-dessus de mon lit, j'ai affiché ces mots de Mallarmé : « Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres d'être parmi l'écume inconnue et les cieux ». Alors les maths, dans tout ça, ben je trouve que c'est loin, et de l'écume inconnue, et des cieux. Monsieur B. finit par comprendre que pour ce qui est de sa matière, plus la peine de s'escrimer, le sujet est clos. Il tente alors de m'amadouer par un autre biais : la chanson française. En cours, nous avons déjà évoqué Renaud et Balavoine. Un jour, il me parle de Lavilliers et de CharlÉlie Couture. Je ne connais que leurs grands succès. « Je t'apporterai des albums d'eux à l'occasion ». Ce qu'il fait (et ce dont je le remercie aujourd'hui encore). Un jour, il m'apporte deux CD d'un chanteur au nom bizarre : Hubert-Félix Thiéfaine. Je ne connais pas du tout. Le soir, après les cours, je me précipite sur la chaîne Hi-Fi du salon : allons donc écouter ça. Ce que mon prof de maths m'a mis entre les oreilles m'a toujours plu jusque là. Si l'on oublie, bien sûr, les équations et autres insolubles cauchemars de ma jeunesse. Je suis impatiente de découvrir l'univers qui se cache derrière ce nom intrigant : Hubert-Félix Thiéfaine. Et merde, je suis déçue. Je crois même que je n'écoute que quelques chansons d'un CD sur les deux, reléguant directement l'autre aux oubliettes. Enfin, pour le moment. Le lendemain, je rends les albums à mon prof, en lui disant que beurk, je n'ai pas du tout aimé. Véridique et honte à moi !
Deuxième tentative ratée : celle d'une copine de lycée. Cette fois, je suis en terminale. Sylvie, la copine en question, est persuadée que Thiéfaine pourrait me plaire. Elle m'a recopié les paroles de Demain les kids sur une feuille et me les donne à lire. Je reconnais que c'est beau, mais j'ajoute que je n'ai pas envie d'aller plus loin. Thiéfaine, je connais désormais un peu mieux. De réputation, en tout cas. Et ça ne me dit rien qui vaille. J'ai trop peur de l'aura sulfureuse qui entoure ce chanteur pour camés. Oui madame ! J'en suis là...
Donc, je remets Thiéfaine à plus tard. Sans le savoir. Car je suis alors convaincue que son univers, à l'instar du vaste domaine des mathématiques, ne pourra jamais m'atteindre.
Et puis, et puis... Par une nuit déjà bien fraîche de septembre, arrive ce qui sans doute devait arriver pour que je sois totalement moi-même en cette vie. Cette nuit-là, j'ai la déprime chevillée au cœur. Pour des tas de raisons. La première, et elle est de taille, c'est que je viens de me ramasser une fois de plus en amour. Mon désespoir a la noirceur irréductible de tous les désespoirs adolescents : je crois que je vais mourir. D'ailleurs, je pense que ce serait préférable. Je flirte toujours autant avec les poètes et je ne suis pas loin de penser, avec Éluard, que « l'avenir mon seul espoir, c'est mon tombeau ». J'étais si près de ce garçon-là que j'ai froid près des autres. Mais tout de même : en ce jour de septembre, lorsqu'un autre garçon me propose de l'accompagner pour aller voir un de ses amis, j'oublie toute velléité de m'ouvrir les veines et je pars avec lui. En tout bien tout honneur.
Dans la voiture, une vieille R18 bleu marine, il a mis Thiéfaine.
C'est d'abord comme un bruit de fond qui accompagnerait notre conversation. Mais plus les chansons défilent et plus elles me plaisent. Tout à coup, dans l'une d'elles, j'entends ceci : « Tu voudrais qu'il y ait des ascenseurs au fond des précipices ». Le début de la chanson, déjà, m'avait interpellée : « Pauvre petite fille sans nourrice arrachée du soleil, il pleut toujours sur ta valise », etc. Je suis assez narcissique pour me demander si cette gamine malchanceuse n'est pas un peu moi, si je ne suis pas un peu elle. Et ces ascenseurs qu'elle voudrait voir jaillir au fond des précipices, ne les ai-je pas espérés moi-même ? S'il s'en présentait un là, comme ça, ce ne serait pas de refus. Je monterais dedans pour m'élever au-dessus de mon chagrin, le regarder de haut et le piétiner, et mon amour fracassé avec, na-na-na-na-nère. Le jeune homme qui conduit m'apprend que la chanson en question s'appelle Mathématiques souterraines. Tiens donc, on peut donc faire autre chose que des maths avec les maths ! J'en suis épatée ! Complètement ébahie !
Et voilà que je n'ai plus envie de mourir. Il y a soudain vachement mieux à faire. Il y a une œuvre entière à découvrir. C'est la révélation qui vient de m'être faite en cette nuit de septembre 1992.
Oui, une œuvre entière à découvrir. Et je vais m'y employer dans les jours et les semaines qui viennent. Je me le promets. Et j'oublierai, bien que n'écoutant pas Johnny, mais Hubert, le nom de celui qui m'a fait saigner. Non mais !
Le copain à la R18 me ramène chez moi. Intacte et en même temps complètement démontée. Il vient de se passer un truc étrange qu'il me faudra par la suite appeler un événement fondateur de mon destin. Oui, je sais, je suis toujours un peu dans l'emphase. N'empêche que c'est quand même vrai. Sans Thiéfaine, ma vie n'aurait pas eu la même saveur. Peut-être bien qu'elle se serait arrêtée. Parce que franchement, en ce mois de septembre d'il y a trente ans, j'avais comme une profonde envie de tout bazarder par-dessus bord. Entre la vie et moi, s'était installée au fil des années une inimitié qui faisait peur. Il a suffi d'un ascenseur. Il a suffi d'un type à l'univers déjanté. D'un type au nom loufoque, le genre qui te déploie trois identités en une : Hubert, Félix ou Thiéfaine, c'est selon. Parfois c'est même HFT. Parfois c'est Thiéfaine, comme on dit Verlaine, comme on dit Rimbaud, comme on dit Baudelaire. Il a suffi de cette parenté-là entre Hubert et Paul, entre Hubert et Arthur, entre Hubert et Charles, pour que dans ma tête se rejoignent avec délices l'écume inconnue et les cieux.
Donc, en cette nuit de septembre 1992, je rentre chez moi totalement groggy. Je viens de découvrir un truc phénoménal : pas besoin de came, moi je peux planer rien qu'en écoutant Thiéfaine. Avant de sortir de la R18, je demande à mon pote si je peux lui emprunter la cassette qu'on vient d'écouter. Il ne l'a jamais revue. Honte à moi pour la deuxième fois (on a comme ça de ces péchés sur la conscience !). Je n'ai pas jugé nécessaire de la lui rendre. C'est-à-dire que j'ai surtout jugé indispensable de ne jamais m'en séparer. De même, j'ai jugé indispensable, le lendemain qui a suivi cette nuit-là, de foncer à la FNAC de Metz pour y dévaliser une partie du rayon chanson française, la seule partie qui m'intéressait alors et qui trônait sous la délicieuse étiquette « Hubert-Félix Thiéfaine ». Tout un programme dont j'ignorais ce qu'il allait être, mais dont je pressentais la foisonnante diversité et l'inépuisable richesse. Oui, dans la R18, sous les étoiles, c'est tout cela que j'avais senti. Et qui se vérifia par la suite. Jusqu'à aujourd'hui, purée, si c'est pas miraculeux !
Au rayon chanson française de la FNAC, face au bac orné de la délicieuse étiquette, je fus comme tous ceux qui eurent la chance de découvrir Thiéfaine un peu tardivement : estomaquée de voir que le monsieur avait déjà une belle panoplie d'albums à son actif. C'était un monde qui allait s'offrir à moi. J'avais dix-neuf ans et c'est peut-être le plus bel âge de la vie, je ne sais pas (avant que tout s'effondre un an plus tard, si l'on en croit Paul Nizan). En tout cas, devant la profusion de CD et de cassettes qu'il y avait là, sous la délicieuse étiquette, je fus pour ainsi dire réconciliée avec mon destin. Prête à affronter mon chagrin d'amour comme une grande fille. Cette œuvre déjà gigantesque, cela me donna à la fois le vertige et la confirmation de ce que j'avais pressenti dans la nuit : une vie qui vous offrait la chance d'être percuté(e) par une telle œuvre, il ne fallait pas la lâcher.
Ça y est, j'avais donc mon septembre rose à moi. Je revins de la FNAC avec de nombreux CD et cassettes. J'avais fait un mélange des deux pour que la facture, que maman payait (elle m'avait passé sa carte bancaire pour l'occasion), ne soit pas trop salée !
Je devins dès lors l'amie des dingues et des paumés. Mieux : je me reconnus dans leur hymne. Je me fis en deux temps trois mouvements la familière de tout un théâtre d'êtres bizarres et bancroches, l'alliée des pantins déglingués, la sœur de la « pauvre petite fille sans nourrice arrachée du soleil ». Je crois même qu'à force de nous fréquenter, elle et moi, nous nous sommes soignées mutuellement ! En tout cas, elle m'a soignée. Elle m'a présenté, généreuse, un ascenseur à prendre en cas d'urgence, et je ne m'en suis pas privée durant les trente années qui se sont écoulées entre 1992 et maintenant.
Quant au concert de Sarreguemines, il fut donc (et je l'ignorais au moment où je le vivais, c'est ça qui est fort, rétrospectivement) le premier d'une longue série. Si maman savait que depuis ledit concert qui la laissa mitigée (c'est-à-dire à la fois amusée et horrifiée), la liste s'était allongée de façon démentielle, elle en serait stupéfaite. Sauf qu'elle n'est plus là, ma mère tant aimée, je l'ai écrit X fois tellement c'est pas croyable de l'avoir perdue si tôt. Mon père, tant aimé lui aussi, n'est plus là non plus. C'est difficile de vivre en ce monde où tout change, où tout passe. Où des parents te sont donnés, puis repris. Où, comme le chante si bien Hubert, « les deuils se ramassent à la pelle ». Alors, évidemment que quand on a trouvé quelque chose ou quelqu'un qui nous aide à traverser tout ça, on s'y accroche. En ce mois de septembre, vous l'aurez compris, je fête trente ans d'un compagnonnage sans nuages avec Hubert. Un homme que j'aurai vu, en tout et pour tout, 55 fois, je crois. Ces 55 concerts mis bout à bout, cela fait quelque chose comme cinq jours passés ensemble. Pas plus ! Le secret de la longévité ? Qui sait ?!
18:22 | Lien permanent | Commentaires (30)
Commentaires
Salut Katell
Sublime billet, très émouvant. Merci à toi. « Parfois c'est Thiéfaine, comme on dit Verlaine, comme on dit Rimbaud, comme on dit Baudelaire. » C’est assez juste je trouve, Hubert se situe dans cette continuité. Un grand poète et une œuvre magistrale.
Je reviens de voir Hubert aux Musicales de Villars les Dombes. Excellent concert, Hubert en très grande forme et quelle puissance dans la voix !!! J’en suis encore toute chamboulée !
Je suis loin d’avoir ton palmarès mais pour ce qui est de cette tournée, c’est le 5è concert que je fais et je retourne le voir en novembre… avant la nouvelle tournée de 2023 !
Écrit par : Bételgeuse | 03/09/2022
Merci beaucoup pour ton commentaire, Bételgeuse, et pour ton retour suite au concert tout frais encore ! Génial ! Hubert semble en très grande forme, tant mieux ! J'ai hâte de le revoir ! Et, en même temps, je savoure l'attente ! Parce que ne plus attendre c'est déjà aller vers la fin et c'est trop dur pour moi !!!
Écrit par : Katell | 03/09/2022
Et ben voilà ! Et sans concert en plus !
Un super texte qui nous ramène quelques années en arrière (et qui nous parle un peu de nous aussi).
Arghh, les maths, horribles abstractions pour tortures bien concrètes. J'ai replongé dans le cauchemar des exécutions publiques de ce petit graisseux de monsieur (sans capitale) bourdon (idem).
Ou comment certains profs aiguisent ta détestation pour une matière (tout le contraire de certains enseignants).
Te souviens-tu, à la sortie du Grand Rex, lorsque ma langue a fourchée en te présentant, à mes amis, comme prof…de maths (sachant pertinement que tu enseignes l'Allemand) ?
D'ailleurs, j'espère que ta rentrée s'est bien passée !
Merci encore et salutations algèbriques !
PS : Le jeune homme à la R18, a-t-il su les répercussions de son geste (le don de la K7) ?
Écrit par : Seb | 03/09/2022
Oui, Seb, je me souviens très bien de ce moment où tu m'as présentée à tes amis ! Prof de maths, cela aurait pu être drôle !!! J'aurais massacré des générations d'élèves ! Ou bien c'est eux qui, désespérés, auraient fini par me massacrer !!! Ou alors, gentils et désespérés, ils auraient tenté de m'expliquer ce que je ne comprenais pas !!!
Non, le copain (Joël pour les intimes) n'a jamais su quel cataclysme sa cassette avait provoqué. Nous nous sommes perdus de vue. En gros, il n'est passé dans ma vie que pour me donner cette cassette ! Disons que c'est plus compliqué que ça : il était sorti avec ma meilleure amie de l'époque et l'avait plaquée de façon pas très correcte. Elle voyait d'un mauvais œil ma relation avec lui, alors j'ai pris mes distances. Ah, ces histoires d'amour de l'adolescence !!!
Écrit par : Katell | 03/09/2022
----- La mémoire c'est l'amer* -----
* dans le sens maritime
... Lorsque le blog de Daniel Gillard existait le Doc t'avait qualifiée Catherine d'hémisphère droit et parallèlement il avait qualifié Daniel d'hémisphère gauche, quel brutal raccourci*.
* je n'avais alors pas terminé mes études, je les poursuis encore toutefois ici & là ..
... 1988 ma fille me donne une cassette d'Hubert à écouter, elle a 14 ans et j'en ai 39. Résonnance .. écholalie ? , à ce moment je pose aucun diagnostique* car ne deviendrai officiellement ' Doc ' qu'en 1989 !...
* de l'intuition
... Ma fille s'est envolé en 1996, - je lui donné la vie .. elle m'a donné des ailes. - même si elle m'a fait redevenir goéland fin janvier 2021, le 21.
... La pensée d'un homme est avant tout sa nostalgie a écrit Albert Camus
( Le mythe de Sisyphe, p.70 ), Camus ajoutera encore :
- Pour vivre* dans ce monde qui lui est étranger, l’homme n’a d’autre choix que d’exercer sa liberté. Il faut imaginer Sisyphe heureux. -
* Hubert m'a qualifié d'existentialiste alors :
, j'y retourne ..
Écrit par : New-Doc. | 03/09/2022
----- La mémoire c'est l'amer* -----
* dans le sens maritime
... Lorsque le blog de Daniel Gillard existait le Doc t'avait qualifiée Catherine d'hémisphère droit et parallèlement il avait qualifié Daniel d'hémisphère gauche, quel brutal raccourci*.
* je n'avais alors pas terminé mes études, je les poursuis encore toutefois ici & là ..
... 1988 ma fille me donne une cassette d'Hubert à écouter, elle a 14 ans et j'en ai 39. Résonnance .. écholalie ? , à ce moment je pose aucun diagnostique* car ne deviendrai officiellement ' Doc ' qu'en 1989 !...
* de l'intuition
... Ma fille s'est envolé en 1996, - je lui donné la vie .. elle m'a donné des ailes. - même si elle m'a fait redevenir goéland fin janvier 2021, le 21.
... La pensée d'un homme est avant tout sa nostalgie a écrit Albert Camus
, Camus ajoutera encore :
- Pour vivre* dans ce monde qui lui est étranger, l’homme n’a d’autre choix que d’exercer sa liberté. Il faut imaginer Sisyphe heureux. -
* Hubert m'a qualifié d'existentialiste alors :
, j'y retourne ..
Écrit par : New-Doc. | 03/09/2022
, j'y retourne que déjà mon dernier patient me sollicite et euréka il me renvoie à l'année 1992 !...
, je reviendrai ..
Écrit par : New-Doc. | 03/09/2022
Reviens quand tu veux, Doc ! C'est toujours un plaisir ! Je pense en effet que mon hémisphère droit a été plus largement doté que l'autre, c'est une certitude et ce n'est pas grave ! On vit très bien sans hémisphère gauche, ou avec le moins d'hémisphère gauche possible. Moi, en tout cas, je vis ça très bien. J'ai compris très tôt que j'étais réellement et définitivement perdue pour les maths et les sciences. Ce n'était pas simple quand j'étais enfant, dans une famille qui était essentiellement scientifique, mais ma différence a fini par être comprise et acceptée.
Ah, cette époque où il y avait encore des cassettes ! Oui, la pensée d'un homme est avant tout sa nostalgie, pas de doute !
Écrit par : Katell | 03/09/2022
@ Catherine :
... J'ai toujours mon patient el ligne ( téléphone ) je l'appelle ' jo la banane ' , en fait il s'appelle Jonathan. Toutefois :
... 1992 ou l'année de ma dernière campagne* qui s'appelait NICOLE ou première dure lutte ' non finale ' !...
* pas d'erreur d'orthographe : A & O = même combat [ :-) ]
P. -S : NICOLE m'a offert un merveilleux livre intitulé ' Jonathan Livingston le goéland ' ..
https://www.youtube.com/watch?v=l9LzPMzvqog&t=33s
, j'y retourne ..
Écrit par : New-Doc. | 03/09/2022
----- La mémoire c'est l'amer* -----
* dans le sens maritime
... Lorsque le blog de Daniel Gillard existait le Doc t'avait qualifiée Catherine d'hémisphère droit et parallèlement il avait qualifié Daniel d'hémisphère gauche, quel brutal raccourci*.
* je n'avais alors pas terminé mes études, je les poursuis encore toutefois ici & là ..
... 1988 ma fille me donne une cassette d'Hubert à écouter, elle a 14 ans et j'en ai 39. Résonnance .. écholalie ? , à ce moment je pose aucun diagnostique* car ne deviendrai officiellement ' Doc ' qu'en 1989 !...
* de l'intuition
... Ma fille s'est envolé en 1996, - je lui donné la vie .. elle m'a donné des ailes. - même si elle m'a fait redevenir goéland fin janvier 2021, le 21.
... La pensée d'un homme est avant tout sa nostalgie a écrit Albert Camus
( Le mythe de Sisyphe, p.70 ), Camus ajoutera encore :
- Pour vivre* dans ce monde qui lui est étranger, l’homme n’a d’autre choix que d’exercer sa liberté. Il faut imaginer Sisyphe heureux. -
* Hubert m'a qualifié d'existentialiste alors :
, j'y retourne ..
Écrit par : New-Doc. | 03/09/2022
----- La mémoire c'est l'amer* -----
* dans le sens maritime
... Lorsque le blog de Daniel Gillard existait le Doc t'avait qualifiée Catherine d'hémisphère droit et parallèlement il avait qualifié Daniel d'hémisphère gauche, quel brutal raccourci*.
* je n'avais alors pas terminé mes études, je les poursuis encore toutefois ici & là ..
... 1988 ma fille me donne une cassette d'Hubert à écouter, elle a 14 ans et j'en ai 39. Résonnance .. écholalie ? , à ce moment je pose aucun diagnostique* car ne deviendrai officiellement ' Doc ' qu'en 1989 !...
* de l'intuition
... Ma fille s'est envolé en 1996, - je lui donné la vie .. elle m'a donné des ailes. - même si elle m'a fait redevenir goéland fin janvier 2021, le 21.
... La pensée d'un homme est avant tout sa nostalgie a écrit Albert Camus
( Le mythe de Sisyphe, p.70 ), Camus ajoutera encore :
- Pour vivre* dans ce monde qui lui est étranger, l’homme n’a d’autre choix que d’exercer sa liberté. Il faut imaginer Sisyphe heureux. -
* Hubert m'a qualifié d'existentialiste alors :
, j'y retourne ..
Écrit par : New-Doc. | 03/09/2022
@ ... :
Mon patient m'a bloqué le bulbe Catherine mais je reviendrai moi le junkie mécanique* car de fait je suis actuellement en surrégime néocortical ou quand l'iceberg refait surface* ;-)
* rien à voir avec le réchauffement climatique peut-être toc quoique ( ? ) ..
Écrit par : New-Doc. | 03/09/2022
@ ... :
, de fille en aiguille.
---- La créativité ----
Ci-dessous un ami :
https://www.youtube.com/watch?v=ZeiXBanmpr0
, et là jeudi en ce samedi ou j'interroge : - Pourquoi créer ? -
Et maintenant je vais continuer à créer ma journée du 3 septembre 2022 !
Merci Catherine .
, ...
Écrit par : New-Doc. | 03/09/2022
Je reviens sur mon concert d’hier car j’ai été un peu expéditive.
Le concert se passait dans le Parc des Oiseaux de Villars les Dombes, endroit très agréable, au milieu des oiseaux donc, même si je ne suis pas certaine que les oiseaux du parc apprécient ces concerts… mais bon c’est un autre débat. Des cigognes volaient au dessus de nos têtes et Hubert a introduit son concert en nous disant de se méfier des pélicans et, je cite, « de baisser la tête et de mettre un casque. » Était-ce juste de l’humour, l’image d’un public « casqué » et attaqué par des pélicans est très drôle, j’en conviens mais connaissant Hubert, j’y vois plus que cela… un message codé ?… Pourquoi les pélicans ? Pourquoi un casque associé aux pélicans ? Si quelqu’un a une idée, je suis preneuse !
Bref, cela étant dit, le concert a démarré sur Animal en quarantaine. La performance de Jeff Assy sur l’intro des Dingues et des paumés m’a encore scotchée, ainsi que le final, époustouflant également et enchaîné directement sur Abdallah. Lucas s’est encore surpassé à la batterie et Fred a encore assuré au saxo. Christopher, toujours très sage, nous a encore enchantés au piano. Hubert, en très grande forme, nous a offert une prestation vocale extraordinaire, la meilleure des 5 concerts de cette tournée auxquels j’ai assistés, tout en puissance mais aussi parfois en grande douceur et suavité. Il a beaucoup bougé sur scène et j’ai senti que cette tournée était maintenant bien rodée.
J’ai hâte de le revoir en novembre ! Même si cette attente a quand même des relents d’effervescence bien agréables !
Écrit par : Bételgeuse | 03/09/2022
----- Le pélican -----
Le Pélican est un poème d'Alfred de Musset, paru en 1835 dans le recueil La Nuit de MAI :
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.
Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage,
Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux,
Ses petits affamés courent sur le rivage
En le voyant au loin s'abattre sur les eaux.
Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
Ils courent à leur père avec des cris de joie
En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Lui, gagnant à pas lent une roche élevée,
De son aile pendante abritant sa couvée,
Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.
Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte ;
En vain il a des mers fouillé la profondeur ;
L'océan était vide et la plage déserte ;
Pour toute nourriture il apporte son cœur.
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre,
Partageant à ses fils ses entrailles de père,
Dans son amour sublime il berce sa douleur ;
Et, regardant couler sa sanglante mamelle,
Sur son festin de mort il s'affaisse et chancelle,
Ivre de volupté, de tendresse et d'horreur.
Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
Fatigué de mourir dans un trop long supplice,
Il craint que ses enfants ne le laissent vivant ;
Alors il se soulève, ouvre son aile au vent,
Et, se frappant le cœur avec un cri sauvage,
Il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
Que les oiseaux des mers désertent le rivage,
Et que le voyageur attardé sur la plage,
Sentant passer la mort se recommande à Dieu.
Poète, c'est ainsi que font les grands poètes.
Ils laissent d'égayer ceux qui vivent un temps ;
Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes
Ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
Quand ils parlent ainsi d'espérances trompées,
De tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater le cœur ;
Leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant ;
Mais il y pend toujours quelques gouttes de sang.
, j'en avais l'intuition et j'en trouvé 2 sources :
1ère : mon amie Françoise Salvan-Rénucci
2ème : Wikipédia
, ...
Écrit par : New-Doc. | 03/09/2022
@ Bételgeuse :
Le pélican au Parc des Oiseaux de Villars les Dombes :
https://www.youtube.com/watch?v=VGsZ1CdSaJ8
, ...
Écrit par : New-Doc. | 03/09/2022
Merci New-Doc pour ce reportage sur les pélicans du parc ! :-)
Et merci surtout pour ce magnifique poème d’Alfred de Musset que je découvre.
« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux »… que ça correspond bien à l’œuvre d’Hubert je trouve…
« Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes
Ressemblent la plupart à ceux des pélicans » ça me laisse songeuse… Hubert albatros, on s’en doutait mais Hubert pélican… ça lui correspond bien aussi.
Écrit par : Bételgeuse | 03/09/2022
Citation :
' Comme disaient Nietzsche et Michel Platini, tout n'explique pas tout, et inversement.
Guy Bedos '
https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9lican#/media/Fichier:Armoiries_d'Arbois_00.jpg
, cependant j'ajouterais toutefois ...
Écrit par : New-Doc. | 03/09/2022
Les armoiries d'Arbois sont le blasonnement / héraldique / emblème d'Arbois (capitale du vignoble du Jura) dans le Jura en Bourgogne-Franche-Comté, à base de symbole allégorique d'un « Pélican de Piété » , avec pour devise associée : « Sic his quos diligo » --- (Ainsi je fais pour ceux que j'aime, en latin) ---
, et le New-Doc. pourrait expliquer le pourquoi mais il n'était pas présent au moment de l'anecdote que tu cites Bételgeuse :-)
, ...
Écrit par : New-Doc. | 03/09/2022
Le blues a dégrafé nos cœurs de - cannibales -
Dans ce drame un peu triste où meurent tous les Shakespeare
Le rouge de nos viandes sur le noir sidéral
Le rouge de nos désirs sur l'envers de nos cuirs
Et je te dis "Reviens maintenant c'est mon tour
De t'offrir le voyage pour les Galapagos"
Et je te dis "Reviens on s'en va mon amour
Recoller du soleil sur nos ailes d'albatros"
, regarde cette vidéo Bételgeuse :
https://www.youtube.com/watch?v=E4Cj6kXAjug
, ...
Écrit par : New-Doc. | 03/09/2022
@ ... :
Thiéfaine protecteur ?
https://thiefaine.com/livre-dor/#comment-241637
, ...
Écrit par : New-Doc. | 03/09/2022
@Bételgeuse : As-tu levé les yeux quand passaient les cigognes ?!!! Franchement, aucune idée pour les pélicans casqués ! Si quelqu'un d'autre a une explication... Merci beaucoup pour ton compte rendu enflammé, c'était super ! Ce qui ressort de tous les commentaires, c'est qu'effectivement la tournée est bien rodée, qu'Hubert est au top (voix et tout et tout) et que les musiciens sont merveilleux. Une belle osmose entre tout ce petit monde ! J'adore lire les comptes rendus des uns et des autres, voir des photos, etc. Il y a là de quoi colorer encore plus l'attente jusqu'au mois de novembre ! En plus, c'est un mois que je déteste et je suis très heureuse de savoir que ma haine sera apaisée grâce à deux concerts !!!
Écrit par : Katell | 03/09/2022
Ah, mais je n'avais pas vu que le Doc avait déjà répondu au sujet du pélican ! Je vais lire de ce pas son commentaire ! Je ne sais pas comment j'ai fait pour le zapper. Toutes mes excuses, mon ami !
Écrit par : Katell | 03/09/2022
Ahahah Katell !!! Je n’avais même pas tilté !! Oui j’ai levé les yeux pour admirer ces impressionnants oiseaux …
Écrit par : Bételgeuse | 03/09/2022
@ ... :
- Elle dit :
' Abstract
The child figure, which is particularly represented in Thiéfaine’s entire work, is often associated with the idea of suffering and expresses itself through either suffering children characters or conflictual, sometimes violent, relationships between childhood and adulthood. We can find this violence in various life situations, but conception (and birth), school, war, and the misuse of childish symbols remain privileged mediums to express it. Nevertheless, this hurt kid figure might be ubiquitous, it always end up rebelling and thus allows the suffering to be sublimated through works of art. ' *
* @
Moi je dis : je suis dubi non hâtif !... ( toutefois ) **
** https://fr.wikipedia.org/wiki/Copyleft#/media/Fichier:Copyleft.svg
, ...
, ...
Écrit par : New-Doc. | 04/09/2022
@ ... :
Il dit : De l'amour, de l'art ou du cochon !
, ...
Écrit par : New-Doc. | 04/09/2022
@ ... :
https://youtu.be/mMaJEzgrxIY?t=40
Moi je dis : TOUS COUPABLES !
, ...
Écrit par : New-Doc. | 04/09/2022
@ ... :
Moi je dis : méfiez-vous aussi des cigognes !
https://youtu.be/mMaJEzgrxIY?t=40
, ...
Écrit par : New-Doc. | 04/09/2022
@ ... :
Sorry :
https://www.youtube.com/watch?v=fPan9p0IueY
, ...
Écrit par : New-Doc. | 04/09/2022
@ ... :
Cigogne, pélican, pigeon, Françoise DOLTO = TOUS COUPABLES !
Bonne journée à toutes et tous.
P. - S : le New-Doc. ou le Doc. = même démarche avec ce matin encore la tronche en biais :-(
Écrit par : New-Doc. | 04/09/2022
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