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08/03/2025

Louis Chedid était à la salle Poirel avant-hier et c'était ... parfait, peut-être même un peu plus !

"On s'aim'ra ce printemps

Quand les soucis guignols

Dansent le french cancan

Au son du rossignol

Quand le chignon d'hiver

De la terre endormie

Se défait pour refaire

L'amour avec la vie". Léo FERRÉ

 

Envie de chanter à tue-tête C'est le printemps (de Léo Ferré) dans les rues de Nancy en ce jeudi 6 mars où la jolie saison, avec un peu d'avance, nous offre un ciel tout bleu et un soleil généreux. Et ça rime, parce que tout rime en ce jeudi. Il y a comme une douceur dans l'air. On dirait que la ville a voulu se mettre en phase avec l'univers de Louis Chedid, qui passe à la salle Poirel à partir de 20 heures. Tout n'est que délicatesse, où que le regard se pose. Luxe, calme et volupté. Un peu d'enchantement dans ce monde de brutes !

Depuis de nombreuses années, Louis Chedid chante avec entrain que ce qui compte avant tout dans la vie, c'est l'amour. Qu'est-ce qu'on veut, tous autant qu'on est ? Qu'on nous aime. Quoi encore ? On veut de la tendresse, on veut du rêve, on veut du bonheur. Voilà qui nage à contre-courant de la bellicosité ambiante et qui n'est pas pour me déplaire. Si tous les gars du monde se donnaient la peine de ressembler à Louis Chedid, pour sûr que la planète tournerait enfin rond. Domaine de l'utopie, n'est-ce pas ?!

Mais croyons-y (oh, que c'est bizarre comme tournure !) en ce jeudi où tout semble permis puisque : -le printemps s'offre à nous avec quelques semaines d'avance sur le calendrier qui l'a fixé au 20 de ce mois (mais le printemps, cette année, sera rebelle ou ne sera pas, qu'on se le dise),

-j'ai dans le cœur, depuis janvier, une démangeaison qui fait du bien,

-je suis en rémission d'une maladie à qui j'ai prouvé qu'il ne fallait pas trop me chercher non plus,

-je sais désormais savourer, en raison de ladite rémission, cette chose étrange qu'est la vie,

-Louis Chedid passe à la salle Poirel...

 

A peine les premières notes retentissent-elles que la salle acclame le chanteur. Qui le vaut bien, je vous le dis. Il déclare dès le début que ça démarre de la meilleure des façons entre Nancy et lui. Et nul ne pourrait le contredire. D'ailleurs, toute la soirée sera à l'image de ce début. Tout sera parfait, de bout en bout. Parce que c'est Louis et parce que c'est nous. Parce qu'entre lui et nous circule un fluide d'amour. Oui, carrément !

Les titres s'enchaînent sans avoir l'air de toucher au temps qui, pourtant, passe, passe encore et passe toujours, et c'est dommage car vous savez bien ce qu'il en est, des soirées parfaites : on voudrait qu'elles ne s'arrêtent pas. Et elles s'arrêtent quand même. On rêverait qu'un écran les fige dans une éternité imprenable. Ce serait bien, non ?

Je reconnais des chansons du dernier album, Rêveur, rêveur, celui-là que j'ai offert en janvier à l'objet de ma délicieuse démangeaison. Je suis très émue lorsque j'entends Je suis là. J'envoie un message à monsieur. Il comprendra pourquoi j'ai choisi ce moment précis pour lui faire parvenir mes plus douces pensées...

Tout est parfait, écrivais-je, et tout devient encore plus parfait (je sais, ce n'est pas possible, normalement, de faire plus parfait que parfait, mais je vous ai dit que tout était permis en ce jeudi) après que Louis nous a demandé de nous lever. C'était sur je ne sais plus quelle chanson. Mais il est vrai que rester assis sur cette chanson-là n'eût eu ni queue ni tête. Et nous voilà donc tous, salle Poirel, à chanter, à taper dans nos mains, à danser. Que chacun fasse donc ce qui lui plaira pour exprimer sa joie ! D'ailleurs, un jeune homme ne s'en prive pas et chante presque aussi fort que Louis, en avance d'une strophe en plus (comme le printemps, il faut croire que c'est une caractéristique de cette année 2025). Louis entend ce jeune homme et l'invite à se présenter (il s'appelle Lucas) et à chanter seul depuis sa place. Lucas s'en sort bien. Il s'emmêle juste un peu les pinceaux à un moment, ça doit être l'émotion. Mais qui ne serait pas ému en pareille circonstance ?

Lucas aura, en ce jeudi 6 mars, son petit quart d'heure warholien. Louis n'oubliera pas Lucas comme ça. Pendant un morceau, alors qu'il nous fera tous chanter, il interpellera notre jeune homme : « C'est drôlement bien. T'en penses quoi, Lucas ? ». Je crois que Lucas ne peut que penser la même chose. Que c'est drôlement bien. Que l'osmose est absolument vertigineuse ce soir.

Vraiment, on voudrait que cela ne s'arrête jamais. Ça fait tellement de bien d'entendre parler de joie et de douceur en ce moment où tant de contrariétés pourraient oppresser le printemps ! Mais il est comme Louis (et je l'appelle par son prénom, comme on appelle un ami ou un frère, car c'est bien ce qu'il me fut, deux heures durant, avant-hier). Oui, le printemps est comme Louis : rien ne le démolit, tout le rend plus fort. Et je pose une question, comme ça, au passage : opposer une cargaison de délicatesse à la brutalité qui règne partout en ce moment, n'est-ce pas là la plus audacieuse des rébellions ?

 

On n'a pas envie de se quitter et pourtant... Et pourtant on se quitte quand même, comme ces amants qui ont cru que, et puis finalement, ben non... Soit dit en passant, j'ai pas envie que ça finisse comme ça avec l'objet de ma démangeaison ! Mais nous maîtrisons si peu de choses, moi comme vous, vous comme moi. « Ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant », chantait Brel. Oui, mais là, non ! Ce sera différent, ce sera plus solide que tout ce que j'ai vécu auparavant, ce sera du béton armé avec beaucoup de douceur dedans. Allez, on y croit !

 

Et pour accompagner le rêve : si je m'écoutais un petit Louis Chedid ?! Avant de reprendre les bonnes habitudes et de refaire à Hubert la place qui lui revient de droit, Hubert que je n'oublie pas, que je n'oublie jamais. Ça y est, ça fait à peu près un mois sans lui. Je crois qu'il est temps de rallumer la chaîne et de reprendre une activité normale ! D'abord Chedid, ensuite Thiéfaine. Deux univers diamétralement opposés, mais, fermement, je crois que tout est permis dans la vie ! C'est le printemps lui-même qui me l'a dit !