14/04/2006
Hölderlin encore
Voici le texte « Hyperions Schicksalslied », que j’ai déjà mis sur ce blog. Cette fois, je propose la traduction en dessous :
Ihr wandelt droben im Licht
Auf weichem Boden, selige Genien !
Glänzende Götterlüfte
Rühren euch leicht,
Wie die Finger der Künstlerin
Heilige Saiten.
Schicksallos, wie der schlafende
Säugling, atmen die Himmlischen;
Keusch bewahrt
In bescheidener Knospe,
Blühet ewig
Ihnen der Geist,
Und die seligen Augen
Blicken in stiller
Ewiger Klarheit.
Doch uns ist gegeben,
Auf keiner Stätte zu ruhn,
Es schwinden, es fallen
Die leidenden Menschen
Blindlings von einer
Stunde zur andern,
Wie Wasser von Klippe
Zu Klippe geworfen,
Jahr lang ins Ungewisse hinab.
Friedrich HÖLDERLIN
Vous avancez là-haut dans la lumière
Sur un sol tendre, bienheureux génies ;
Les souffles scintillants des dieux
Vous effleurent à peine,
Ainsi les doigts musiciens
Les cordes saintes.
Les habitants du Ciel vivent purs de Destin
Comme le nourrisson qui dort ;
Gardé avec pudeur
En modeste bouton,
L’esprit éternellement
Fleurit en eux.
Et les yeux bienheureux
Considèrent la calme
Eternelle clarté.
Mais à nous il échoit
De ne pouvoir reposer nulle part.
Les hommes de douleur
Chancellent, tombent
Aveuglément d’une heure
A une autre heure,
Comme l’eau de rocher
En rocher rejetée
Par les années dans le gouffre incertain.
Traduction : Philippe JACCOTTET
14:03 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.