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17/04/2006

Scorpions, mandragores, pourceaux et crapauds!

Reprenons le dernier passage que j’ai extrait des Chants de Maldoror :

 

« Je suis sale. Les poux me rongent. Les pourceaux, quand ils me regardent, vomissent. Les croûtes et les escarres de la lèpre ont écaillé ma peau, couverte de pus jaunâtre. Je ne connais pas l’eau des fleuves, ni la rosée des nuages. Sur ma nuque, comme sur un fumier, pousse un énorme champignon, aux pédoncules ombellifères. Assis sur un meuble informe, je n’ai pas bougé mes membres depuis quatre siècles. Mes pieds ont pris racine dans le sol et composent, jusqu’à mon ventre, une sorte de végétation vivace, remplie d’ignobles parasites, qui ne dérive pas encore de la plante, et qui n’est plus de la chair. Cependant mon cœur bat. Mais comment battrait-il, si la pourriture et les exhalaisons de mon cadavre (je n’ose pas dire corps) ne le nourrissaient abondamment ? Sous mon aisselle gauche, une famille de crapauds a pris résidence, et, quand l’un d’eux remue, il me fait des chatouilles. Prenez garde qu’il ne s’en échappe un, et ne vienne gratter, avec sa bouche, le dedans de votre oreille : il serait ensuite capable d’entrer dans votre cerveau ».

 

 

Je trouve que Thiéfaine est un peu dans le même registre dans « Les dingues et les paumés » :

 

« Dans leurs chambres blindées leurs fleurs sont carnivores

 

et quand leurs monstres crient trop près de la sortie

 

ils accouchent de scorpions et pleurent des mandragores ».

 

On reste en tout cas dans le végétal et l’animal !!

 

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