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14/09/2007

Alphonse de Lamartine

La pensée du jour : « Je portais toujours sous mon bras n’importe quoi de Lamartine », William Sheller.

 

Il y a quelques années, lors d’un concert à Mâcon, Thiéfaine avait chanté « Pensée des morts », sur un texte de Lamartine et une musique de Brassens. J’ai déjà mis ce poème sur ce blog, je le trouve magnifique. Aujourd’hui, rendons hommage au côté romantique d’Hubert et parlons donc de Lamartine.

Alphonse de Lamartine naît le 10 octobre 1790 à Mâcon, au sein d’une famille de robe. Ses parents tirent l’essentiel de leurs revenus de la terre de Milly, où ils passent les étés. A dix-huit ans, Lamartine termine ses études et s’installe à Milly, poète en herbe et gentilhomme campagnard. Il dévore Chateaubriand, Byron, Goethe… et découvre Naples, où il s’éprend d’une certaine Antoniella, qui deviendra l’héroïne de son roman Graziella. De retour en France, il multiplie les voyages à Paris et éblouit les salons par sa beauté et son élégance. Malade, il renonce à trouver un emploi et, en cure à Aix-les-Bains, rencontre au bord du lac du Bourget Julie Charles, une jeune femme merveilleusement belle, poétique et pâle. Elle aussi est malade, et plus gravement que Lamartine. Ils se voient à Paris et se donnent rendez-vous l’été suivant à Aix. Mais l’état de santé de Julie s’est brusquement aggravé et Lamartine l’attend en vain, écrivant les premières strophes du Lac, immortel poème de l’amour et du souvenir. Julie Charles meurt le 18 décembre 1817, à midi.

Lamartine, d’abord brisé, se jette dans les Méditations puis dans les amours passagères. Il mène une vie mondaine épuisante, tandis que l’Europe lettrée tout entière s’arrache les Méditations et apprend Le lac par cœur. D’un coup, Lamartine est illustre. Marié avec une jeune Anglaise, Marianne Birch, il connaît dix années de bonheur et passe son temps entre des postes diplomatiques en Italie et des vacances dans le Mâconnais. Mais le 13 novembre 1829, sa mère meurt, ébouillantée dans un établissement thermal : elle est tombée, et n’a pu fermer le robinet d’eau chaude. Alors, après la Révolution de 1830, le poète met fin à sa carrière diplomatique et, deux ans plus tard, affrète un bateau pour une longue, somptueuse et ruineuse croisière en Orient. Et le voyage tourne au drame lorsque sa fille Julia, tuberculeuse, meurt tout à coup à Beyrouth.

 

 

 

A suivre…

 

 

 

Et voici une version très allégée de « Pensée des morts », trouvée dans Le grand livre de la poésie française, de Marcel Jullian, dont sont également extraites les lignes qui précèdent :

 

Voilà les feuilles sans sève

Qui tombent sur le gazon ;

Voilà le vent qui s’élève

Et gémit dans le vallon,

Voilà l’errante hirondelle

Qui rase du bout de l’aile

L’eau dormante des marais,

Voilà l’enfant des chaumières

Qui glane sur les bruyères

Le bois tombé des forêts.

 

L’onde n’a plus le murmure

Dont elle enchantait les bois ;

Sous des rameaux sans verdure

Les oiseaux n’ont plus de voix ;

Le soir est près de l’aurore,

L’astre à peine vient d’éclore

Qu’il va terminer son tour,

Il jette par intervalle

Une heure de clarté pâle

Qu’on appelle encore un jour.

 

L’aube n’a plus de zéphire

Sous ses nuages dorés,

La pourpre du soir expire

Sur les flots décolorés,

La mer solitaire et vide

N’est plus qu’un désert aride

Où l’œil cherche en vain l’esquif,

Et sur la grève plus sourde

La vague orageuse et lourde

N’a qu’un murmure plaintif.

 

La brebis sur les collines

Ne trouve plus le gazon,

Son agneau laisse aux épines

Les débris de sa toison,

La flûte aux accords champêtres

Ne réjouit plus les hêtres

Des airs de joie et d’amour,

Toute herbe aux champs est glanée :

Ainsi finit une année,

Ainsi finissent nos jours !...

 

 

Dommage, dans ces strophes, on ne trouve pas les beaux vers « Quoique jeune sur la terre,

Je suis déjà solitaire

Parmi ceux de ma saison

Et quand je dis en moi-même

Où sont ceux que ton cœur aime ?

Je regarde le gazon »…

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