29/11/2008
Jacques Higelin hier soir à Vandoeuvre-lès-Nancy
La pensée du jour : "Le tendre et dangereux
visage de l'amour
m'est apparu un soir
après un trop long jour". Jacques PREVERT.
« La nuit promet d'être belle »... N'est-ce pas ce que l'on se dit à chaque fois que l'on va voir monsieur Jacques Higelin en concert ? On ne sait jamais en quoi les promesses vont se transformer, et je pense qu'Higelin ne le sait pas lui-même !
Hier soir, donc, à cette heure-ci, la nuit promettait d'être belle ! Belle entrée sur scène du grand Jacques, qui n'a pas manqué de prendre quelques instants pour saluer chaleureusement le public. Ah, quel homme, quand même ! Il dégage quelque chose, toujours cette aura, ce charisme fou ! Première chanson extraite de l'album « Paradis païen », que j'aime particulièrement. « Encore un jour sans nouvelles de toi, faut faire avec ou sans ça »... « Drôle de nuit de nos-talgie »... Puis, à la fin de la chanson, Jacques nous explique que cette fois, ce ne sera pas un vrai tour de chant, mais qu'il est venu nous présenter des textes qu'il a longtemps pensé garder pour lui. Petite envolée verbale comme il sait si bien le faire, pour nous dire qu'il n'aime pas les êtres qui pensent avec leurs couilles, qu'il n'aime que les gens qui pensent avec leur tête, leur coeur, leur âme et leur corps aussi. Inutile de préciser que je fonctionne comme ça aussi, vous l'aviez compris ! Tout au long du spectacle, coups de griffes bien envoyés à Sarko et à la police, clins d'oeil émus balancés à Serge Gainsbourg l'aquoiboniste et à Barbara. Après « La vie est folle » , Jacques nous parle de sa mère. De toutes les mères. Et de leur « désarroi ébloui » (quelle belle expression !) face au mystère de la vie qu'elles ont le pouvoir de porter.
D'autres textes encore, sur sa misère d'écolier, et les remarques nullissimes de ses profs (« rêveur impénitent, comme si c'était un défaut ! » « Mais de quoi se plaignaient-ils ? Déjà qu'on avait fait l'effort de venir en classe !! »... « Et pourquoi s'enfermer quand il fait si beau dehors ? ». Ah, Jacques, tu as mille fois raison, parole de prof !!). Un texte sur les Belges (truffé de jeux de mots : « Arnofrageur », «Wallonie soit qui mal y pense »). Du grand art... Avec cela, il a chanté toutes les chansons dont j'avais rêvé juste avant le concert : « Tête en l'air », « Champagne », « Ce qui est dit doit être fait », « Le parc Montsouris ». A un moment, au beau milieu d'un texte, il s'est transformé en chef de choeur, nous faisant chanter « Gourdon, Alpes Maritimes, dont le donjon culmine à 2 500 pieds du niveau de la mer » (coucou à Fred 06 !! Tu connais Gourdon ?!). Ou encore « nécrose artérielle » et je ne sais plus trop quoi, toutes les maladies qu'il aurait pu se choper, en gros fumeur invétéré qu'il est, et qui lui ont été épargnées ! Il s'en étonne, s'en indigne presque, et le public se marre ! Ah, purée, Higelin en concert, c'est une aventure, une fête, un miracle !
Il nous a donné très exactement trois heures de son temps, de sa grâce, de sa lumière. Il est venu nous remercier à la fin, la voix chevrotante d'une émotion sincère. Bel homme, vraiment, belle âme aussi, surtout. Merci à toi, Jacques, pour toutes les étoiles que tu as semées hier en nos coeurs !
21:31 | Lien permanent | Commentaires (3)
14/11/2008
"Y'a du sang chez les Meinhof"...
La pensée du jour : « L'ennui avec nos hommes politiques, c'est qu'on croit faire leur caricature, alors qu'on fait leur portrait ». SENNEP.
A propos de « Y'a du sang chez les Meinhof », je tiens à vous informer de la sortie en France, mercredi dernier, d'un film allemand : « Der Baader Meinhof Komplex », traduit par « La bande à Baader ».
D'après le livre de Stefan Aust, ancien rédacteur en chef du Spiegel.
Avec Martina Gedeck, Moritz Bleibtreu, Johanna Wokalek, Bruno Ganz.
Synopsis : Dans les années 70, l'Allemagne est la proie d'attentats à la bombe meurtriers. La menace terroriste et la peur de l'ennemi intérieur ébranlent les fondements mêmes d'une démocratie encore fragile. Sous la conduite d'Andreas Baader, Ulrike Meinhof et Gudrun Ensslin, le groupement terroriste « Rote Armee Fraktion » (RAF) entre en guerre contre ce qu'il perçoit comme le nouveau visage du fascisme. Mais en abandonnant le débat politique et en ayant recours à la lutte armée, son combat bascule vers le terrorisme et plonge l'Allemagne dans la terreur. Le film est sorti en Allemagne fin septembre. Servi par les plus grands acteurs du cinéma allemand actuel, il a déjà attiré plus de deux millions de spectateurs dans les salles allemandes.
Source : Vocable (du 13 au 26 novembre 2008).
Toujours d'après le magazine Vocable : « Pour Stefan Aust et pour Der Spiegel, qui en a fait sa couverture, le film est très réussi car il retrace bien la radicalisation et la brutalité gratuite des membres de la RAF. D'autres commentateurs sont plus sceptiques et craignent que les terroristes puissent contribuer à exercer une certaine fascination. Le débat est ouvert ».
En ce qui me concerne, je n'ai pas encore d'avis sur la question, vu que je n'ai pas vu ce film. Mais j'ai prévu d'aller le voir très bientôt.
15:08 | Lien permanent | Commentaires (6)
09/11/2008
"Méthode de dissection..."
La pensée du jour : "Tant qu'il se débattrait dans les brumes et les cafards que lui créaient ses excès de sensibilité, il ne serait ni vieux ni mort. C'était sa seule certitude". René FALLET
« Autorisation de délirer »
Année de parution : 1979
Pochette : Vous la connaissez tous, cette image délirante, non ? Devant, un homme (Hubert lui-même, j'imagine), de dos, les mains sur le casque qui le relie à un bocal dans lequel se trouve un poisson rouge. En haut à droite, Hubert, le visage grimaçant et peinturluré. Derrière, le même homme, toujours de dos et toujours devant le même bocal. Cette fois, le casque est posé sur ce bocal. En haut à droite, une photo de chacun des musiciens. Claude Mairet est déjà de la partie !
Titres : La vierge au dodge. 51
Court-métrage
La môme kaléidoscope
L'homme politique, le roll-mops et la cuve à mazout
Variations autour du complexe d'Icare
Enfermé dans les cabinets (avec la fille mineure des 80 chasseurs)
La queue
Dernière station avant l'autoroute
Rock-autopsie
Autorisation de délirer
Alligators 427
Les phrases morceaux d'anthologie : « Je t'aime, je t'aime, je t'aime ... et je t'offre ma vie et je t'offre
mon corps, mon casier judiciaire et mon béri-béri ! ». Alors ça, c'est de la déclaration d'amour ! J'en rêve !
« J'étais la Sainte Vierge des paumés
la p'tite infirmière des fantômes
j'racommodais les yeux crevés
j'rafistolais les chromosomes ».
« J'habite rue des amours lynchées ».
« Alors je me mets à rêver
que je suis un slip de carmélite
que personne ne peut me toucher
sans se noyer dans l'eau bénite ».
« Alors je rêve d'être un tombeau
avec des lumières tamisées
où je pourrais compter mes os
en attendant l'éternité ».
« Je sais que désormais vivre est un calembour
la mort est devenue un état permanent
le monde est aux fantômes, aux hyènes et aux vautours ».
« Orgie de silence et de propreté où celui qui aurait encore
quelque chose à dire préfère se taire plutôt que d'avoir
à utiliser leurs formulaires d'autorisation de délirer ».
Les chansons que je n'ai jamais entendues en live : « L'homme politique, le roll-mops et la cuve à mazout », « Variations autour du complexe d'Icare », « La queue ».
La chanson que j'aimerais entendre en live : « La queue ». Alors ça, le jour où cela arrivera (si cela arrive), je serai aussi folle de joie que le jour où j'ai entendu « Comme un chien dans un cimetière» en live !
Les p'tites références à l'Allemagne :
« y'a du sang chez les Meinhof ».
Mais aussi : « Manhattan ou Berlin pas même une chatte sur le trottoir ».
Le p 'tit détail qui fait à présent partie intégrante de mon quotidien : Il m'arrive très souvent de dire que « j'en ai ma claque de faire la queue » !
Mon morceau chouchou sur cet album : J'adore « Autorisation de délirer », mais aussi « La queue » et « Alligators 427 ». Je pense que du point de vue de la puissance, c'est « Alligators 427 » qui bat tous les records. Je me souviens d'avoir écouté cette chanson toute seule, en pleine nuit, et d'en avoir eu presque les chocottes, tant la musique et les lancinants « Je vous attends » et « Vive la mort » vous prennent aux tripes...
La chanson que, forcément, le public attend à chaque concert : « Alligators 427 », justement ! Il y a toujours quelqu'un pour scander régulièrement « Alligators » pendant le concert. Cela peut devenir extrêmement lourdingue au bout d'un moment. Je propose que Thiéfaine nous serve cette chanson systématiquement en début de concert, cela évitera bien des envies de meurtre au sein du public ! Enfin, je comprends bien qu'on puisse adorer cette chanson, mais bon, quand même...
12:00 | Lien permanent | Commentaires (8)
02/11/2008
"Méthode de dissection"...
"De cet automne je passe à celui de l'existence humaine. Pour nous aussi au long des années, se succèdent des nuits de gel, des vents dévastateurs, d'implacables journées de canicule, des orages, des sécheresses, des pluies torrentielles, et c'est tout cela qui finit par produire la richesse d'une vie, la beauté d'un visage". Charles JULIET.
Tiens, et si je me lançais dans une nouvelle aventure ? Sur ce blog, s'entend ! J'ai envie de m'amuser à reprendre tous les albums de Thiéfaine, d'abord ceux qu'il a enregistrés en studio, puis les lives, pour les décortiquer un peu à ma façon. En faisant des catégories, si chères à l'ami 655321 !! Commençons donc par « Tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s'émouvoir ... ». Voici les catégories que j'ai imaginées, vous pouvez m'en suggérer d'autres :
Année de parution : 1978.
Pochette : assez délirante ! Elle donne déjà le ton, je trouve. On sent tout de suite qu'on n'a pas affaire à un truc banal ! Les deux jambes en l'air m'évoquent tout simplement l'effet renversant que procure cet album à chaque écoute !
Titres :
L'ascenseur de 22H43 1ère partie
La fin du Saint Empire Romain-Germanique
Je t'en remets au vent
La maison Borniol
La cancoillotte
L'ascenseur de 22H43 2ème partie
Première descente aux enfers par la face nord
22 mai
La dèche, le twist et le reste
La fille du coupeur de joints
Le chant du fou
Les phrases morceaux d'anthologie (à mes yeux, mais j'attends les vôtres !) : « Aujourd'hui j'ai l'air tellement con
qu'on veut pas de moi même dans l'armée ».
« On vit comme ça par habitude
et surtout parce que c'est pratique
de pallier la solitude
en buvant à la même barrique
ça peut durer jusqu'à toujours
à moins que l'on ait le courage
de se dire merde un beau jour
et de mettre fin au naufrage ».
« Désormais vous êtes invités à laisser l'Etat dans les W.C.
où vous l'avez trouvé en entrant ».
La chanson que je n'ai jamais entendue en live : « 22 mai », je crois.
La / les chanson(s) que j'aimerais entendre ou réentendre en live : « 22 mai », « Le chant du fou », « La dèche, le twist et le reste », « Je t'en remets au vent ».
Les p'tites références à l'Allemagne : « La fin du Saint Empire Romain-Germanique », bien sûr, mais aussi : « Tout comme ses autres copains mon père
s'en revenait de Germany
quand on leur a dit les petits pères
faut nous faire de la démographie ». Et puis il y a aussi ce fameux « Chinois de Hambourg » !
La faute d'orthographe qui tue : « Toi tu essayais de comprendre
ce que mes chansons voulais dire ».
Il y en a d'autres sur ce livret, d'ailleurs, par exemple : « dans nos livre d'histoire » ou encore : « je descend aux enfers ».
Le p'tit détail qui fait à présent partie intégrante de mon quotidien (pour n'en nommer qu'un) : 22h43 ! Voilà une heure qui, si je ne suis pas couchée au moment où la pendule l'indique, ne me laisse jamais indifférente ! Sauf si je suis trop occupée à autre chose, bien sûr ! Mais 22h43, cela peut être le point de départ de plein de choses (on se brosse les dents de 22h43 à 22h46, par exemple, on éteint la lumière pour dormir, etc, etc, etc !!)
Mon morceau chouchou sur cet album : ah, il y en aurait plein ! Tous les titres me plaisent, qu'ils soient délirants, festifs, comme « La cancoillotte », ou qu'ils soient plus graves, comme « La dèche, le twist et le reste », chanson qui, à la première écoute, me bouleversa, pour des raisons assez personnelles... Mais je crois quand même que j'aurais une infime préférence pour « Le chant du fou ». L'interprétation live me fait encore plus d'effet !
La chanson que, forcément, le public attend à chaque concert : « La fille du coupeur de joints ». Parfois, cette catégorie pourrait s'appeler : « La chanson réclamée systématiquement à cor et à cri par un nostalgique mal léché » ! Pardon, mais c'est du vécu !! J'y reviendrai !!
Petit hommage aux musiciens :
Guitares électrique et acoustique : Jean-Pierre Robert
Basse, psaltérion, claviers, mandole : Tony Carbonare
Batterie, percussions, trompettes : Jean-Paul Simonin
Claviers, violon, mandoline, banjo, guitare 12 cordes : Gilles Kusmeruck
Voilà, je crois avoir à peu près tout dit... J'attends vos commentaires ! Allez, lâche tes comms, comme écrivent les jeunes sur leurs blogs !!!
16:30 | Lien permanent | Commentaires (8)