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23/03/2012

Supplément d'interview (suite et fin)

La pensée du jour : "Une plume

De l'encre

Du papier

 

Si c'est encore trop demander

 

Alors rien que du sable

Ou de la neige

 

Et un doigt

Pour y tracer

Un poème".

Bernard LORRAINE

 

 

Voici (enfin !) la suite et la fin de ce fameux supplément d'interview dont je vous ai livré une infime partie la semaine dernière. J'ai bien essayé de convertir la suite de mon document word pour le mettre sur le blog. Impossible. Du coup, je retape tout ici. Je vais connaître l'interview par coeur, je pourrai remplacer HFT en cas de besoin !!!!

 

Comment avez-vous rencontré Léo Ferré et quelles relations entreteniez-vous ?

Nous avions le même manager en Suisse. Il a pris l'initiative de nous réunir quelques jours chez Léo en 1985. J'étais statufié, je connaissais la moindre de ses chansons. Je le considérais comme mon maître, bien que théoriquement, ni dieu, ni maître ne pouvaient nous séparer. Léo voyait bien que j'étais complètement figé, intimidé, alors il a gentiment essayé de me débloquer. Je crois ne l'avoir jamais été totalement avec lui. C'était un être plein de tendresse et de gueulantes, dans la vie comme sur scène. Un jour, il m'a téléphoné. La veille, j'étais allé le voir sur scène à Dijon et nous avions à peine échangé quelques mots, lui fatigué, moi toujours intimidé. Au téléphone, il s'est mis à me parler : "Je t'aime, je t'aime vraiment beaucoup"... C'était sincère, je le sais, sa compagne m'a dit qu'il m'adorait. J'en suis encore retourné rien que de l'évoquer.

 

Vos chansons et vos titres sont truffés de chiffres, d'où vient cette obsession ?

J'étais nul en maths, c'est une vengeance... Non, en réalité, j'aime bien les chiffres, il y en a partout dans notre vie, alors pourquoi ne pas les utiliser ? On a des numéros d'adresse, des codes postaux, on paye des additions, on tape des codes... Et puis les chiffres, c'est de la poésie pour les mathématiciens si j'ai bien compris ce qu'écrit William Boyd. Alors, comme j'essaie d'écrire de façon circulaire, ils s'imposent à moi. Par exemple, je m'installe à la terrasse d'un bistrot en été, je note "été". Un type à côté de moi lit le journal, j'aperçois un titre : "635 morts", je note "635". Tout est dans le détail. J'entendais Roman Polanski le dire à propos de ses films. Il a raison. Un film travaillé dans le détail est infiniment plus agréable à regarder. C'est un peu ce que j'essaie de faire, d'où les chiffres, les marques, les médicaments...

 

Le cinéma est important pour vous ?

Très. J'allais à la Cinémathèque de Chaillot. ça coûtait cinq francs. ça ouvrait vers 3 heures de l'après-midi et on pouvait dormir jusqu'à 2h du mat'. Mais j'ai aussi vu beaucoup de films. Des trucs pas possibles. Le Warhol où la même image de clôture défile pendant trois quarts d'heure, tout Bergman, avec ses extraordinaires jeux d'ombre et de lumière. Je pense au Septième Sceau, notamment.

 

(Au sujet de ses débuts difficiles) Ce combat que vous avez mené vous attire un immense respect aujourd'hui. Vous le sentez ?

En filigrane, oui. Mais ça me gêne. Il y a une pudeur, je ne sais pas manipuler ce genre de situation. On me reproche d'être trop humble, en fait, je suis très orgueilleux. Mais je n'aime pas ce mot, ça me rappelle trop les curés.

 

Sur la pochette de votre album, vous remerciez les soignants qui se sont occupés de vous après votre burn-out : vous ont-ils ouvert à une humanité plus humaine que vous ne l'imaginiez ?

Je n'irai pas jusque là, non. Ils m'ont touché. J'ai trouvé en eux des qualités que j'apprécie chez les gens, qu'ils soient médecins ou artistes. Ils faisaient bien leur travail et arrivaient même à y rajouter un petit supplément d'âme, alors que leur profession est très malmenée.

 

Le jeune Hubert aurait-il pu imaginer que Thiéfaine deviendrait le plus éloquent défenseur de l'initiation au latin et au grec ?

(Rires) C'est vachement important, ne serait-ce que pour ne pas avoir l'air con. J'ai eu récemment des problèmes de racines de dents. Radios à l'appui, le stomatologue m'a parlé pendant une heure et quart, et je n'ai pu le suivre que parce que j'avais des notions de grec et de latin.

 

Se connaître soi-même et son corps. Le grec et le latin en seraient donc les meilleures clés...

On peut se passer du latin et du grec mais leur connaissance tire vers le haut. Ces langues mettent de la perspective, nous donnent une idée de l'humanisme et des civilisations qui nous ont précédés. Elles nous offrent une vision beaucoup plus large du monde.

 

Propos recueillis par Hugo Cassavetti et Olivier Milot

 

Commentaires

Bonjour à tous et à toutes, à la demande générale (!) quelques mots concernant le concert d'Hubert à Cannes hier soir : il a comencé vers 21 heures après une première partie fort sympathique, c'était Tristan je ne sais plus son nom, ex chanteur de Matmatah, il parait ?
Toujours autant d'émotion à l'écoute du 1er morceau "Annihilation" et ce superbe texte "Qui donc pourra faire taire les grondements de bêtes ?" Comme je suis un gentleman ((!), j'ai partagé quelques extraits du concert à destination d'Evadné, de Katell, et de Lorelei, je suis content, ça leur a fait plaisir !! Voici la play-list : Annihilation, Fièvre résurectionnelle, Lorelei Sébasto Cha, Soleil cherche futur, Petit Matin 4h10 heure d'été, Le chant du fou, Confessions d'un Never Been, Les dingues et les Paumés, L'étranger dans la glace (toujours dédié aux malades d'Alzeihmer, désolé pour l'orthographe !), Sweet amanite phalloide queen, 113e cigarette sans dormir, Garbo XW Machine, Ad Orgasmum Aeternum, Mathématiques souterraines (sans Lucas, pourtant il était présent), La ruelle des morts, Autorisation de délirer, Alligators 427, 1er rappel : Les ombres du soir, 2e rappel : La fille du coupeur de joints, Lobotomie Sporting Club. De petits changements par rapport à la playlist de Bercy, Lyon et Marseille, en effet "Solexine et Ganja", "Narcisse 81" et "Ta Vamp Orchidoclaste" n'ont, sauf erreur de ma part, pas été interprétés, ni le morceau "Les filles du sud" pourtant de circonstance !!! Par contre, nous avons eu droit à une superbe version du morceau "Ad Orgasmum Aeternum" !! Quelques petits regrets cependant, désolé, c'est mon côté exigeant qui ressort !! Pas d'Annabel Lee et aucun morceau des albums "Fragments d'hébétude", "Chroniques bluesymentales", "Défloration 13", "Le Bonheur de la tentation", "La tentation du Bonheur" (faut dire que la discographie de l'Artiste est impressionnante !! et je comprends bien que des choix doivent être faits !) n'a été interprété, dommage... Enfin, pour conclure, on sent vraiment qu'Hubert est heureux sur scène, il a toujours autant la pêche et malgré les années qui défilent, a toujours su s'entourer de musiciens très talentueux ! bien que je sois nostalgique de la période Mairet/Marzin... Concernant la salle, le son était très bon, j'étais assez prêt de la scène, les places étaient bizarrement assises mais à la fin du concert, tout le monde était debout !! Faut dire que l'ambiance au niveau du public était très bonne !!! Evidemment, une nouvelle fois, toutes les classes d'ages étaient représentées, il y avait un Monsieur d'une soixantaine d'années à côté de moi qui m'a dit qu'il a été émerveillé par ce concert et que c'était la 1ère fois qu'il le voyait sur scène !! Il se "sentait presque coupable" de ne pas l'avoir vu plus tôt !! Quand je lui ai dit que j'avais vu Hubert pour la 1ère fois à 17 ans et que j'en avais une quarantaine passée, il était très surpris et je dois dire "presque un peu jaloux" !!! Hubert a terminé son spectacle en faisant son habituel "strip-tease" et en jetant le tee-shirt officiel de la tournée qu'il portait à destination d'un thiéfainaute particulèrement heureux de le récupérer !!! Voilà, j'ai essayé d'être le plus précis possible, j'ai eu l'immense privilège de revoir le Doc peu avant le début du concert et de rediscuter avec lui plus longuement après le concert !! Toujours aussi sympa Le Doc et d'une extrême gentillesse !! Je souhaite bon concert ce soir à Gap à La Besque à Lorelei ainsi qu'au Doc qui les verra sûrement !! Portez-vous bien, je vous embrasse, thiéfainement, FRED.

Écrit par : FRED06 | 24/03/2012

Merci, Fred, pour ce compte rendu, et merci aussi pour ton appel d'hier soir. J'ai été très contente d'entendre "Annihilation" en live dans mon salon !

Écrit par : Katell | 24/03/2012

De rien, Cath, ça m'a fait très plaisir de vous faire également plaisir !!!

Écrit par : FRED06 | 24/03/2012

Merci Cath pour la suite de l'interview, et merci Fred pour le compte rendu ! Dommage que la tournée soit apparemment amputée de quelques titres, mais je trépigne d'impatience à l'idée d'entendre de nouveau Annihilation... encore quelques jours et c'est reparti pour ce qui me concerne. Merci encore !

Écrit par : aclh | 25/03/2012

Bonjour à tous et à toutes, j'ai oublié de préciser dans mon compte rendu du concert d'HFT à Cannes, qu'avant de rentrer dans la salle où Hubert allait se produire, je suis allé faire un petit tour à l'Office du Tourisme de Cannes qui est juste à côté du Palais, je voulais savoir si c'était complet, l'employée m'a répondu OUI et puis j'y suis allé au culot (!), je lui ai demandée si je pouvais récupérer une affiche de la tournée (en format plus petit que les affiches habituelles) car il y en avait 2 ! Elle en a détaché une très délicatement et me l'a très gentiment offert !! Je tiens donc à remercier ici très chaleureusement cette employée de l'Office du Tourisme de la ville de Cannes !!!! Voilà qui est fait !!!
Portez-vous bien, thiéfainement, FRED.

Écrit par : FRED06 | 28/03/2012

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