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21/06/2014

Voilà, ça commencerait à peu près comme ça...

La pensée du jour : "La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux". Albert CAMUS

 

Je l'ai dit et écrit à maintes reprises : la chanteuse Barbara a compté, compte énormément pour moi. J'ai depuis quelques semaines une idée qui me trotte dans la tête : lui consacrer un livre. Un livre qui ne serait pas une biographie, je prendrais simplement quelques épisodes de la vie de cette femme qui chantait et je développerais... Voici le début que j'ai imaginé. Lâchez vos comm' (pas trop méchants !!) :

 

« Il ne faut jamais revenir au temps caché des souvenirs du temps béni de son enfance », écris-tu en 1968, évoquant ton enfance pendant la guerre. La guerre, mais pas seulement. Cette succession de départs précipités et de logements (Roanne, Tarbes, Saint-Marcellin) sera comme une parenthèse, un temps hors du temps. Ailleurs, tapie dans l'ombre, la barbarie fait rage. Mais ici, des soleils sont possibles, ils jaillissent et inondent de dahlias fauves l'allée où je t'imagine virevoltant en de presque insouciantes marelles. Le parfum des sauges rouges plane dans les airs, les noix fraîches de septembre jonchent le sol. Là, tu découvres l'odeur des mûres écrasées, celle que plus tard on associera toujours au fléchissement de l'été et à la rentrée des classes. Tu mènes une vie presque lumineuse. Presque. Tu vis comme une hors-la-loi, et ce n'est pas si désagréable après tout ! Tu diras plus tard que d'autres furent moins heureux que toi en ces temps de mistoufle.

 

Revenir sur les pas de l'enfant que l'on fut et dont on porte en soi le deuil écrasant et le souvenir blessé, c'est un peu comme soulever ces lourdes pierres qui dorment, paisibles, au fond d'un jardin. L'imprudence qui dérange l'objet fait soudain éclater au grand jour tout un chaos de bestioles qui sommeillaient jusque là. Araignées, vers de terre, orvets, cloportes. Tout à coup, cette foule, se sentant menacée, se met en branle, provoquant surprise, dégoût, effroi chez celui qui vient d'accomplir un geste qu'il croyait anodin. Revenir traînasser, grimaçant, affaibli, vieillissant, sur les lieux de l'enfance qui autrefois nous virent gambader comme des cabris, c'est espérer dénicher de l'or là où il n'y a plus qu'un troupeau gluant, hétéroclite et rampant qui dort sous la pierre.

 

On ne guérit pas de l'enfance. Les blessures infligées au corps et à l'âme en ce prétendu Eden nous accompagneront désormais tout au long du chemin. Il faudra s'accommoder tant bien que mal de ce paquetage incommodant. La feuille de route a pris un coup de canif, la trajectoire ne sera pas lisse, c'est donné d'avance comme un poison. Des casseroles, disent certains. On trimbale donc son armada d'inox avec soi, tel un rocher de Sisyphe. Tu le sais, toi qui, enfant, reçus en ta chair violence et ténèbres. La vie, en tes plus jeunes années, te marqua au fer rouge. Désormais, il te faudra tenter d'échapper à la douleur originelle. La sublimer sera ton salut. Après la blessure, tu choisiras non pas de glisser vers l'ombre, mais de te hisser vers la lumière. De ta voix, de tes mains, et avec ton piano, fidèle compagnon toujours prêt à se faire le réceptacle de tes confidences, tu façonneras des chansons qui, magie de la parole dite simplement, parleront au cœur de chacun. Tu ne seras pas une femme qui gémit, tu seras une femme qui chante. Des cloportes au fond de ta besace qui pèse parfois des tonnes ? Tu en feras de l'or, pardi ! Et, pour en revenir au mythe de Sisyphe, citons Camus : « La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme ». L'ascension vers la lumière suffira donc à remplir ton cœur de femme qui chante. Dans ce cœur meurtri, tes chansons viendront déposer un baume et des étincelles. Il faut imaginer Barbara heureuse.

 

18/06/2014

La bande à Renaud

La pensée du jour : "Je demeure une nostalgique invétérée". Amélie NOTHOMB

 

Je l'avoue à ma grande honte en cette heure tardive aux allures de 113ème cigarette sans dormir : je n'ai toujours pas écouté les reprises de « La bande à Renaud ». Qui, parmi vous, l'a fait ? Promis, j'irai bientôt acheter cet album. Je sais déjà que certains voudront m'en dissuader, et je les vois venir avec leur armada d'arguments contre. Contre Renaud lui-même (« c'est mort, il est récupéré »), contre les artistes qui ont participé à l'élaboration de cet hommage, contre quoi et contre qui encore ? Ici, on n'attaque pas Renaud ! C'est le truc impensable. On ne crache pas sur mes premières amours ! En réécoutant dernièrement plusieurs albums de l'ami Séchan, j'ai compris tout ce que je devais à ce grand monsieur. Toute son écriture dit sa douleur de vivre dans un monde comme le nôtre, brutal, dénué de poésie, toute son œuvre crie sa fatigue de tant de haine. Et c'est vrai, ça : « pour un temps d'amour, tant de haine en retour ». C'en est désespérant.

 

Bref, je m'éloigne de mon propos. J'irai bientôt acheter l'album, donc. Je veux écouter Hubert, mais pas que lui. Il y a aussi Dorémus (je découvre seulement, mais j'adore, j'adore, j'adore !), Alexis HK, Grand Corps Malade.

La suite, c'est-à-dire mes impressions, dans les jours qui viennent !