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08/07/2014

"Mais la nostalgie, tu sais, autour de 40 balais, quand ça t'chope"...

La pensée du jour : "Te raconter enfin

qu'il faut aimer la vie

et l'aimer même si

le temps est assassin

et emporte avec lui

les rires des enfants

et les mistral gagnants". RENAUD

 

 

Bon, finalement, je ne pondrai pas de note sur La bande à Renaud ! Après plusieurs écoutes, je suis moyennement emballée. Je sauverais juste En cloque, Je suis une bande de jeunes et La médaille... Je sais, ça ne fait pas bézef, mais je n'accroche pas, je n'y peux rien. Ayant toujours pris le parti de ne parler ici que de ce que j'aimais et d'éviter les descentes en flèche peu constructives, je dirai simplement que cet album invite à une seule chose : réécouter Renaud dans le texte ! Dans son jus à lui, inimitable !

Renaud, c'est toute mon enfance...

1983 : je vais avoir dix ans, mon frère en a quinze. Depuis quelque temps, il ne jure plus que par un artiste : l'ami Séchan ! Je plonge aussi, du coup ! Et je me souviens d'un trajet épique vers la Bretagne, destination incontournable de toutes nos vacances : mon père a accepté de mettre une cassette (oui, une cassette !) de Renaud dans la voiture. Mon frère chante à tue-tête toutes les chansons, il les connaît par cœur. Secrètement, je l'envie. Dès que possible, je piquerai la cassette, tiens, pour m'approprier moi aussi ces textes truculents et truffés de gros mots !

Tout à coup, toujours sur ce même trajet qui nous conduit vers le beau pays d'Armor, je demande à mon père : « Mais papa, ça veut dire quoi la mer c'est dégueulasse, les poissons baisent dedans ? » Je ne sais plus quelle réponse mon père donna à cette innocente question !!! Pour Klaus Barbie, il s'en était tiré par une pirouette : « Klaus Barbie, ben, c'est celui qui a créé toutes ces poupées que tu aimais tant »...

Bref... La mer c'est dégueulasse, les poissons baisent dedans. Peu à peu, je vais faire miens des textes auxquels je ne comprends goutte. « La môme du huitième, le hasch, elle aime », j'ai mis un temps fou à piger !!!

Les chansons de Renaud, c'est donc comme un pont entre ma vie actuelle et mon enfance. Dans une interview, Renaud déclarait il n'y a pas si longtemps que ça : « j'ai du mal avec la vie ». Moi aussi, j'ai du mal avec la vie. La vie comme elle va, comme elle fout le camp, comme elle se fait massacreuse du rire des enfants. Dans Les dimanches à la con, Renaud parle de cette foutue nostalgie qui fait des ravages autour de 40 balais. Je connais bien ça, l'impression de voir les choses s'en aller mourir dans la grande fosse du temps, l'impression que la faucheuse ne lâchera pas le morceau et que cette fois « adieu l'enfance » pour de bon... L'impuissance totale devant le grand aspirateur qui nous rappellera tous tôt ou tard.

Renaud, c'est mon frangin, mon poteau, je comprends ses déchirures. C'est un être fragile qui refuse le monde tel qu'il est et qui ne parvient plus (pour l'instant, en tout cas) à noyer son chagrin dans la création. Il est condamné au silence pour l'instant, mais je rêve encore et toujours d'un retour fracassant du bonhomme, et que les « tatatin » fusent comme avant, repris en chœur par un public fou de joie d'avoir enfin retrouvé la chetron sauvage !

 

Visiteur, visiteuse de ce blog, si toi aussi tu aimes Renaud, mets ici un simple petit mot, s'il te plaît. Juste pour faire exploser les commentaires, pour marquer ton soutien au tendre Gavroche qui mérite tant nos déclarations d'amour !

02/07/2014

Crucifixion avec la Vierge et dix-sept saints

La pensée du jour : "Ma tristesse, lorsque, enfant, je tournais la dernière page d'un livre, je la retrouve chaque soir à l'heure où le jour se ferme comme une page. Elle est faite de tous les abandons du temps, et de l'angoisse d'avoir une fois encore négligé de retenir l'essentiel". Jean-Claude PIROTTE, merveilleux poète disparu le 24 mai dernier.

 

 Crucifixion With Saints - Fra Angelico

FRA ANGELICO (Guidolino di Pietro, en religion Fra Giovanni da Fiesole, dit il Beato) : né vers 1400 dans le Mugello et mort à Rome en 1455. Peintre et dominicain italien. C'est un des maîtres de l'école florentine et l'un des plus profonds interprètes de l'iconographie chrétienne (fresques et retables du couvent florentin San Marco, où il était moine; chapelle de Nicolas V au Vatican). Il fut béatifié en 1982. (Le Petit Larousse illustré 2014).

 

La collection Découvertes Gallimard a consacré un ouvrage complet à Fra Angelico (Fra Angelico Peintre de lumière, de Neville ROWLEY).

Voici l'analyse du tableau Crucifixion, proposée par ce même recueil consacré au peintre. Crucifixion est évoqué par Thiéfaine dans Annihilation (enfin, je suppose qu'il s'agit de ce tableau : on y distingue bien la Vierge et 17 saints !)

 

La fresque la plus impressionnante de tout le couvent de San Marco se situe au rez-de-chaussée, en bordure du cloître, où Fra Angelico a peint une immense Crucifixion dans la salle capitulaire. Le nombre de personnages est ici bien plus important que dans la même scène, maintes fois figurée dans les cellules des novices, et dépasse largement ce que racontent les textes sacrés : autour du Christ et des larrons en croix, de la Vierge qui s'évanouit et de saint Jean l'Evangéliste, on trouve des personnages hautement anachroniques mais à la fonction bien précise. A l'extrême gauche, saint Cosme évoque le pouvoir médicéen, tandis que dans la partie droite de la fresque se pressent des saints ermites recueillis sur l'exemple du Christ. En première ligne on trouve bien sûr saint Dominique*. Deux autres grands personnages du même ordre, les saints Thomas d'Aquin et Pierre Martyr, sont figurés à l'extrême droite.

La série de moines dominicains représentés en médaillon au bas de la fresque confirme qu'il s'agit bien là d'une défense explicite de l'ordre des frères prêcheurs. Tout autant qu'un message religieux, cette partie de l'œuvre est un témoignage capital des capacités de portraitiste de Fra Angelico. Depuis le milieu des années 1420, le genre même du portrait avait connu à Forence un essor remarquable, d'abord grâce à Masaccio, puis sous l'influence des tableaux venus de Flandre. Se vouant tout entier à une peinture religieuse, Fra Angelico ne souhaitait pas réaliser les portraits de ses contemporains; tout juste pouvait-il accepter de les glisser subrepticement dans les scènes sacrées. Les médaillons sous La Crucifixion et certains visages de la fresque elle-même montrent néanmoins sa maîtrise exceptionnelle dans le rendu de la physionomie humaine, bien loin de l'expression nécessairement iconique de la Vierge ou du Christ.

 

*saint Dominique, né à Caleruega vers 1170 et mort à Bologne en 1221, religieux castillan. Il fonda l'ordre des Dominicains, ou Frères prêcheurs, confirmé par Honorius III en 1216, prêcha auprès des cathares dans la région de Toulouse et fut canonisé en 1234. (Le Petit Larousse illustré 2014).