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09/10/2016

Higelin 75, égaré, insouciant, dans l'âme du printemps...

"Je suis ici

Maintenant

Jeune, riche, pauvre ou vieux

Vivant, vivant, vivant". Jacques HIGELIN, Flâner entre les intervalles.

 

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L’automne est une saison grave qui nous rappelle que tout, si splendide soit-il, roule inéluctablement vers son déclin. Autour de nous, les cuivres dont les arbres sont parés poussent une dernière chansonnette mélancolique. C’est comme ça, la mort est dans la vie, comme le ver, parfois, est dans le fruit. Il faudrait alerter les bébés comme dit Jacquot le grand, le sauvage. Tout corps vivant branché sur le secteur sera appelé à se mourir. Avant que ne cognent les assauts de « l’ultime prédatrice », il n’est pas inutile de s’enivrer, histoire de sentir palpiter dans la machine un sang qu’empourprent la passion, la rage, la folie ! Histoire de se sentir vivant, tout simplement.

Avant-hier, j’écrivais ici que le dernier album d’Higelin évoquait beaucoup la mort. Oui, c’est vrai, mais ce n’est que pour mieux glorifier la vie. L’œuvre démarre en douceur avec Elle est si touchante, et l’on pourrait croire que l’on va pénétrer dans un univers de douces ballades, au bras d’un homme usé par les années. Ce serait bien mal connaître le personnage, jamais avare de surprises, toujours prêt à en découdre avec « les vérités premières énoncées par des cons ». Le cœur toujours et inlassablement battant, la plume toujours prompte à dresser des autels à « l’éphémère beauté de la vie ». Il ne vit pas sa vie, Jacques, il la rêve. Il la chante et l’enchante, des allumettes plantées au fond des yeux, toujours à deux doigts de s’embraser et de griller tous les circuits. Jacques, c’est l’incandescence survoltée. Et l’on aurait tort de penser que le temps s’en est saisi pour la réduire à néant.

Jamais, peut-être, Higelin n’a-t-il été aussi puissamment vivant. Par moments, on retrouve ici la fougue du soldat de vingt ans qui, dans l’amour, se disait « aigle foudroyé par l’orage ». La mort hante en filigrane de nombreuses chansons, mais ce qui se dégage avant tout de l’ensemble, c’est la vie, quoi, le bordel ! Une immense sensualité aussi, comme une délicate broderie « qu’aurait du chien sans l’faire exprès »… Les musiques sont tantôt rugissantes, tantôt incantatoires, tantôt tout cela à la fois. On retrouve le jeune Higelin dans toute son impétuosité, mais pas seulement. On rencontre un nouvel Higelin qu’on n’attendait pas. C’est simple : la monotonie n’est pas de son monde. Je me souviens d’un concert durant lequel il avait dit, dans une de ces logorrhées dont il a le secret, qu’il fallait bousculer la vie, se pointer guilleret au petit matin et shooter dans les croissants ! Il ne fait que cela depuis des décennies ! Moi qui, pour diverses raisons, m’étais promis de ne plus aller le voir en concert, je crois que je vais planter allègrement un canif dans ce petit contrat fictif et dérisoire qui n’engageait que moi (c'est dire à quel point, d'emblée, sa validité était vacillante !!!) !

Higelin 75 crache le feu, il tonitrue, c’est une œuvre qui refuse la résignation. Jacquot a 75 ans, mais il est hors de question qu’il ploie. S’il doit tomber en arrêt et s’incliner, ce sera uniquement « au pied d’une fleur des champs ». L’automne n’a qu’à bien se tenir : Higelin va te le déboulonner dare-dare, shooter dans les feuilles mortes et ne laisser hurler que « l’âme du printemps » !

Commentaires

https://www.youtube.com/watch?v=cXD2_XexUNI

Écrit par : Le Doc. | 09/10/2016

bonjour à tous!
ce n'est pas la première fois Katell que je te lis sur l'automne. De mémoire et sans tricher, tu évoquais il y a un an ou deux une saison qui déployait "ses armes de destructions massives" ou un truc comme cela!
pour moi l'automne est une saison douce, comme le printemps, et les saisons extrêmes sont l'hiver ou l'été.
Bref, d'où te vient cette haine de l'automne en fait?

Sinon sur Higelin, moi je suis peut-être un peu passé à coté je l'avoue... sauf "champagne" et "tombé du ciel"!
Cette dernière chanson fait partie du patrimoine musical français. "Tombé du ciel" est à Higelin ce que "Lorelei" est à hft! Ces deux chansons n'appartiennent plus à leurs auteurs, mais au peuple français.

Bref j'ai pas grand chose à dire et comme me disait Kamal Ibrahim, mon prof de philo en terminal "Antoine, quand t'as rien à dire, ferme ta gueule"!

OK je ferme ma gueule mais cela m'a permis de saluer tous les copains du Cabaret au moins!
A.

Écrit par : toine | 01/11/2016

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