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21/03/2024

Véronique Sanson était au Galaxie d'Amnéville dimanche dernier !

"Maudit soit le temps qui passe

Maudit soit ce qu'il en reste". Véronique SANSON

 

S'il fallait ne prononcer qu'un mot après le concert de Véronique Sanson à Amnéville (dimanche dernier), ce serait : RESPECT. Et en lettres capitales, s'il vous plaît. Le temps, pourtant assassin comme chacun sait et comme elle l'a chanté, semble n'avoir aucune prise sur elle. C'est qu'on la jurerait indestructible, comme dans sa chanson !

Elle arrive, elle s'assoit à son piano et le monde autour d'elle et en elle entre dans une autre dimension. Une dimension où « les jours de pluie, qu'est-ce que ça peut faire », n'est-ce pas ? Une dimension où « la vie paraît moins dure », tout ça, quoi. Elle annonce la couleur de la soirée que nous allons passer en sa compagnie : il y aura un peu de tout, des émotions, de la rigolade, du rythme. Elle va nous parler à cœur ouvert. De ses chagrins, mais pas seulement. Et quelque chose me dit, après un simple coup d'œil dans la salle, que nous allons l'écouter sinon religieusement, du moins respectueusement. N'oublions pas que c'est miraculeux qu'elle soit devant nous quand on sait par quelles tempêtes elle est passée. Personnellement, c'est pour ça que je l'aime. Entre autres. Je l'aime aussi parce que chaque modulation de sa voix me rappelle ma mère qui l'aimait tant, je l'aime aussi parce qu'elle m'accompagne depuis des décennies.

Brel disait qu'un artiste, c'est quelqu'un qui a mal aux autres. C'est parfois aussi quelqu'un qui a horriblement mal à lui-même. Sanson s'est écorchée plus d'une fois, mais elle s'est comme régénérée. Elle est tombée huit fois et s'est relevée neuve. Elle a très bien décrit tout cela dans une chanson : Je me suis tellement manquée. Chanson à laquelle nous avons eu droit dimanche soir. Frissons merveilleux. Ce que cette femme nous livre là, sans fard, sans chichis, c'est un bout de son intimité. Nous le recevons sept sur sept, dans un grand recueillement.

Elle ne reste pas assise très longtemps. Au moment où résonnent les premières notes d'Indestructible, elle se lève, rejoint ses musiciens, danse, tape dans ses mains. Le public gigote aussi. Jusque-là, tout le monde était sagement assis sur son siège, mais voilà que ça décolle de partout ! On se croirait à un concert de Thiéfaine, où la foule ne reste jamais disciplinée bien longtemps. Il y a soudain un bouquet de gens massés autour de la scène. On entend fuser des « Véro » et des « on t'aime ». Voilà qui la porte. Elle nous donne le meilleur d'elle-même et de sa discographie : Amoureuse, Bernard's song, Rien que de l'eau, Vancouver, Alia Souza. C'est un florilège de chefs-d'œuvre. Avec de splendides jeux de lumière pour faire un bel écrin à tout ça. On en prend plein les yeux et les oreilles. Et sa jolie veste queue-de-pie scintille. Voilà, c'est le mot : nous sommes en train de passer une soirée scintillante, sur toute la ligne !

Malheureusement, même pendant des moments aussi magiques et aussi purs, le temps reste assassin et vient le moment où il faut se quitter. Véronique nous propose de chanter Bahia. « Vous chantez, je vous accompagne au piano et comme ça, j'aurai encore vos voix dans la tête quand je serai dans ma chambre d'hôtel ».

Interviewée il y a quatre ans par Léa Salamé qui lui demandait comment elle définissait l'art, Véronique Sanson avait répondu : « L'art, c'est ce qui vous parle ». Ben voilà. Les chansons de Sanson me parlent. J'aime les artistes qui me racontent leurs amours pas plus simples que les miennes, j'aime les artistes qui ne sont pas passés entre les gouttes, mais se sont pris des seaux d'eau sur la tronche. Et en ont fait de l'art !

Encore une fois : RESPECT !