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06/10/2024

Des idées bizarres (vivre au rythme des guitares des rock'n'roll stars)

"L'amour que je vous porte est sévère. Il a ruiné par avance tout ce qui pourrait m'en guérir". Christian BOBIN

 

J'ai parfois, je l'avoue, des idées bizarres. Mais qui n'a pas ses idées bizarres, en plus de sa névrose, monsieur le commissaire ?

Beaucoup d'idées bizarres en ce qui me concerne. D'ailleurs, généralement, quand je prononce cette expression dans mon entourage, « des idées bizarres », j'ajoute en chantant : « Vivre au rythme des guitares », c'est dire à quel point je peux être dérangée, et je suppose que vous avez la réf de « vivre au rythme des guitares » ! Bref...

Bien sûr, dans ce fouillis, il y a forcément des idées qui ont trait à Hubert-Félix. Parce qu'il n'y a pas que Michel Berger dans la vie ! Évidemment que le domaine HFT est touché par mes idées saugrenues : n'est-il pas un de ceux qui signent le plus précisément ma personnalité ?!

Petit catalogue :

-Parfois, comme ça, à n'importe quel moment du jour ou de la nuit, je me demande ce que Thiéfaine peut être en train de faire à ce moment précis où je pense à ce qu'il peut être en train de faire.

-Parfois, je rêve de Thiéfaine. C'est même chose récurrente, pour ne pas dire courante. Ce sont toujours de très beaux rêves. Une fois, j'avais rêvé que je le rencontrais dans un magasin au rayon alcools. C'était il y a longtemps, à la fin des années 1990, je m'en souviens parfaitement. Depuis, mes rêves se sont modifiés : Hubert ne boit plus et je ne le rencontre plus au rayon alcools. D'ailleurs, je ne le rencontre plus au supermarché. Dommage, ce serait drôle de lever les yeux de ma liste de courses et de devoir les écarquiller à fond : mais qui donc aperçois-je entre la farine et le sucre ?!

Une autre nuit, il n'y a pas si longtemps, j'ai rêvé que Thiéfaine donnait un concert au fond de mon jardin, dans une … baraque à frites ! Bon, j'ai déménagé depuis et je n'ai plus de jardin, il en allait de ma santé mentale ! Parce que les concerts dans des baraques à frites, quand même, ça va trop loin !

-Parfois, de même que j'adorerais pouvoir entendre le français avec les oreilles d'un étranger qui ne maîtriserait aucunement cette langue, je voudrais repartir à la source première, quand je ne connaissais pas Hubert. Me reprendre de plein fouet 17 albums dans le cœur. Combien de chansons au total ? Je ne sais pas, mais beaucoup. M'enfoncer dedans avec une abyssale virginité. Découvrir tout cela avec une oreille nouvelle. Et n'en pas croire cette oreille tellement ce serait beau et puissant et renversant. Voir quel effet ça me ferait, cette première fois de folie. Oh, j'ai déjà une vague idée quand même, va. Mais bon. Rien que pour le plaisir. Recommencer. Être comme une gosse qui s'exclamerait joyeusement « prem's !» en voyant qu'elle est la première à marquer de ses pas une neige immaculée.

-Souvent, quand je converse avec quelqu'un, mon esprit s'en va flotter ailleurs, encore plus loin ailleurs, dans des méandres dont moi seule maîtrise le tracé (et encore, pas toujours) : mon interlocuteur (ou trice, cela va sans dire, ma folie s'abat sans distinction de genre sur tout ce qui passe à sa portée) prononce un mot et là, je vois clairement apparaître sur un écran imaginaire les vers qui, dans l'œuvre d'Hubert, font écho à ce terme, et je connais une certaine Bételgeuse qui, entendant ou disant elle-même « Je ne fais que passer », aurait forcément envie d'ajouter et peut-être ajouterait, et peut-être a même déjà ajouté (!) : « Je n'aurai pas de rides ». Les exemples seraient légion, et pourtant aucun autre ne me vient là, aujourd'hui, mince alors, c'est pas juste sachant que c'est hallucinant comme les scènes de ce genre remplissent ma vie. Et la colorent d'une subtilité folle. Et lui confèrent une magie dont il y a lieu de s'étonner régulièrement. C'est si chouette d'avoir en soi des mots qui vous fredonnent un univers secret ! Univers auquel, durant la maladie, je ne manquai pas de m'accrocher comme un perdu en mer s'accrocherait à un radeau. Partout, aux alentours, la tempête faisait rage, mais moi, au fond de mes précipices, bien sûr j'avais encore mes précipices, mais aussi, magiquement, mes ascenseurs. Je suis sûre qu'en certains moments particulièrement critiques, cela a fait remonter mon taux de plaquettes et effrayé mes blastes, à en faire perdre toute explication rationnelle au personnel médical ! La poésie comme le plus puissant des breuvages, pour moi en tout cas !

-Parfois, quand on me branche sur le sujet Thiéfaine, on me voit passer de la timidité à l'exubérance incontrôlable. De taiseuse, je deviens volubile, et pas que pour le bien de mon interlocuteur (ou trice, cela va sans dire, mes logorrhées s'abattent sans distinction de genre sur tout ce qui passe à leur portée). Et je serais capable, je crois, de raconter ma passion pour HFT à un caniche si un caniche avait le malheur de passer par là au moment où mon interlocuteur (ou trice) humain(e) s'écroule de fatigue. Le pauvre chien, comme dans la chanson d'Hubert, aurait droit à ce qu'il n'attendait pas. C'est la vie, mon petit gars, et elle n'est pas toujours tendre, on rencontre de ces spécimens quand on se promène sans laisse, je ne vous raconte pas...

 

Voilà. C'était un petit panel de mes idées bizarres. Et vous, vous avez les mêmes ? Vous en avez d'autres ? Et si oui, lesquelles (si elles sont avouables) ?!

Commentaires

Rien à voir avec mes idées bizarres, mais le livre de Christian Bobin (La femme à venir), dont est extraite la phrase citée au-dessus de mon billet d'aujourd'hui, ce livre est tout simplement magnifique. Tellement que je lui ai consacré une note sur mon autre blog, Le serre-livres. Et hop, un peu de pub au passage !!!
http://leserre-livres.hautetfort.com/

Écrit par : Katell | 06/10/2024

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